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faire à raifon de la molleffe des cartilages? qtii
a lieu. Si les Epiphyfes des os de i’avant-bias
font féparées vers la main , on ne pourra
ferrer celle-ci fans occafioiiner de la douleur vers
le lieu de la féparation de l’Epiphyfe, & les
malades ne pourront rien porter de pelant. On
ne pourra élever les bras que difficilement, li
ï ’Epiphyfe de la tète de l’humérus eft léparée
d'avec loft corps. Si l’on porté deux doigts foiis
l ’ailfelle , qu’on pouffe la tête de l’humérus vers
les apophyles de l’omoplatte, Sl qu’on mette le
bras en adduélion ou etr abduction , on ne fen-
tira point mouvoir la tête. La féparation de la
tète du fémur , offrira tous les Agnès de la fracture
de ion col. Enfin, dans la féparation de
fes deuxcondyles vers le tibia, de l’Epiphyfe de
celui-ci ou des malléoles, le fujet ne pourra
marcher qu’en vacillant ; les genoux, les jambes
& les Dieds feront comme chez les Van. Quand
le mai eft récent, & qu’il efl la fuite de quelque
violence , il parolt dans les environs une
noirceur ou une véritable échymofe. La cacochym
ie , qui a occafionné ou qui accompagne la
féparation dans celles qui font fpontanées, donne
lieu de craindre le fpina ventofa, la carie, les
abcès, les finus, les fiftules & même la métaflafe,
& fi encore l’on parvient à vaincre tous ces dangers,
il furviem une anchylofe qui gêne ou
pervertit le mouvement du membre. Quand la
féparation a été forcée, fi l’on eft parvenu à bien
faire la réduction. l’on trouve plus de difficulté
à contenir les parties ; d’où s’enfuit une difformité
dans l’articulation & une gêne dans les mouve-
mens, foit à raifon dé la défunion qui perfifte
dans l’Epiphyfe , ou à caufe de l’anchylofe
complette qui furvient.
Quand la féparation des Epiphyfes eft dûe à
une caufe interne, il faudra combattre la cacochymie
partiailière qui i’aura occafiounée ; on irai—
lera la carie, le fpina ventofa, les abcès s tes
fmus & les fiftules, félon les indications que
«es maladies offriront. Il n’eft point d’appareil
contentif qui puiffe fervir ici. Dans le cas de
féparation occafionnée par un effort, il faudra
fuivre les mêmes procédés que s’ily avoit fraèlure,
c ’eft-à-dire, qu’il faut faire l’extenfiondt la con-
tre-extenfion pour replacer les parties, en modérant
les efforts félon l’étendue du déplacement
& la force du malade: il faut éviter que les parties
nefe froiffenr,car le catilagc étant contùs, le
moindre mal qui pourroit en réfulter, feroit l’anchylofe
ou une difformité dans le cal. Nous avons
dit ailleurs comment on devoir contenir le fémur,
quand fon col étoitrompu, il faut avoir recours à ces mêmes moyens, quand il y a féparation de
l’Epiphyfe. Dans tout autre endroit, le traitement
de la féparation de l’Bpiphyfe eft le même que
celui qui convient il une luxation. J ’ai vu contenir
la tête de l'humérus dans une féparation
d’Epiphyfe avçç un paquet d’étoupe trempé dans
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une légère eau de coWe & de blanc d’oeuf, baftij
& faupoudré enfuite d’ une poudre très-fine de
mafiic. Cette étoupe , en fe defféchant, fai foit
autour de l’article, un cimenr allez fort pour
contenir les parties ( i ). Trad. de V Ouvrage dt
Bertrandi, intitulé) Opéré Anatomiche e cenj.
fiche, Tom. V. ( Af. P s t i t -R adel. )
EPINGLES. Petites verges métalliques pointues
par un bout, dont on fe fert pour faire la future
entortillée dans l’opération du bec-de-liévré,
Vbÿtz Bec-de-liévre.
EPIPLOCELE, (pfowixo•», l’épiploon, & de
kJixh , hernie j efpèce de hernie caufée par la chute
de l’épiploon, daus l’aine ou dans le ferotuni,
Voyei Hernie.
EPiPLOMPHALE , d’tfrnrxooi, & de 6fx<pa\oç, Te
nombril. Hernie ombilicale de l’épiploon.
EPISPASTIQUE, qui a lé vertu d’attirer,
d Wwiwt®, j’attire; épithète que l’on donne aux médi-
camens topiques qui ont la propriété de déterminer
un écoulement de férofité ou de pus fur la peau.
Tels font le bois de garou, la renoncule, la clématite
, l’euphorbe, & fur-tout les cantharides,
qui font la bafe de l’emplâtre épifpaftique, ou vé-
ficatoire, qui eft la même chofe.
EPITHEME d’j'ITIWJIjUf, j’applique, je mets def-
fus ; remède topique qu’on applique fur la région
du coeur, de l’eftomac & ailleurs, pour fortifier
les vifeères, ranimer les efprirs , réfifter à la ma*
lig n it^ &c. Oti diftingue les Epithèmes en
liquides & en folides ; les liquides font des efpèces
de fomentations fpirituenfes dans lefquelles on
trempe un morceau de drap, des linges , du
coton, &c. qu’on applique fur les parties malades:
les folides font des efpèces de cataplafmes chauds
&ftomachiques.Jcotnpofés de thériaque, d’huiles !
effentielles , de poudres aromatiques , qu’on I
étend ordinairement fur un morceau dè peau,
& qu’on applique fur la région de l’eftomac. On
fait auffi des Epîthèmes fecs pour les in flamme
tions érérypélateufes j telle eft la farine d’avoine
dont on endùit du linge ou du papier, ou un mélange
de parties égales de farines de fèves, de
fleurs de fureau, & de fleurs de camomille ré'
duires en poudre , qu’on emploie de la même manière.
Voyè% Erésypele. ' .
• ÉPONGES yfporigia, fubftance molle , légère;
extrêmement poreufè & eompreftible , qui imbibe
l’éau avec une grande facilité, & 'qui fe dilate
en fe remplifiant .de ce fluide, fur-tout n
elle a été auparavant dans un état de preffion*
Ces propriétés rendent l’éponge très-utile pour
différens objets chirurgicaux -, ainfi, dans les cas
de corps étrangers arrêtés dans l’oefophage, on le
( x ) C’eft le même procédé qu’employa M. Mole*“
dans la frafture dit COI du J&RUS. Vo]'\ U;à«|çlc W#
f Rupture d.W )
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fert d’un morceau. d’Eponge lié au bout d’une verge
de baleine, pour les retirer , ou plutôt pour les
pouffer dans l’eftomac. Voye% Corps é tr anger s.
On fait avec l’éponge des tentes rrès-propres à
dilater les playes & les ulcères dont l’ouverture
n’eft pas affez large ; & pour la rendre particulièrement
propre à cet ufage, on la trempe dans
de la cire fondue, enfuite on la comprime fortement
, on la laine dans cet état de compreftion
' jafqu’à ce qu’elle fe foit refroidie , & alors on la
coupe de manière à lui donner la forme convenable.
La cire venant à~fe fondre par la chaleur
du corps, lorfque la tente eft en place, l’Eponge
imbibe l’humidité & fe gonfle. On fait fur le
même principe des peffaires qu’on emploie avec
avantage. Voyeç Pessaire.
L’Eponge appliqué fur une playe récente s’attacha
fortement aux embouchures des vaiffeaux
qui fe trouvent ouverts, fur-tout fi cette application
eft aidéè par un certain degré de compreffion.
On a réufifpar ce moyen à arrêter des hémorrhagies
confidérables; on préfère même cette fubftance
au champignon, ou agaric, qui a été fi fort vanté
pour fa vertu flyptique. Voyei Champignon.
Ce peut être une très-bonne reffource dans les cas
où l’on ne pourroit pas faire la ligature des
vaiffeaux.
Enfin l’on fe fert avec un fuccès affez marqué
d’Eponge brûlée que l’on donne intérieurement
dans certains cas de gonflement glanduleux , &
particulièrement dans ceux de goitre. Voye\
Bronchocèle.
EPULIS, tumeur charnue fituée fur la gencive.
Voyei Gencive.
ERAILLEMENT , Everjjo palpebrce. Ren-
verfeniem de la paupière inférieure avec une rougeur
qui rend le vifage fingulièremenc défagréable
à voir. Voye[ , pour tout ce qui concerne cette
maladie,l’art. Ectropium. (üf. P m tit-R a d e i).
ERESYPELE. Eryjîpelas, de ipvn, j’attire,
& de m\ttç, proche; parce que cette maladie,
s’étend facilement fur les parties voifines. Tumeur
inflammatoire, cutanée, peu élevée, dont nous
développerons ci-après les autres caraélères.
Nous adoptons, dans cette définition, l’opinion
des Auteurs de Médecine & de Chirurgie qui
fe font accordés généralement à ranger LjEréfÿ-
pèledans la clafie des maladies inflammatoires f i ) .
Cependant, quoiqu’il ait avec ees maladies des
rapports qui ne permettent pas d’en conftituer
bn genre absolument féparé, fi l’on en obferve
(f) M. Péarfon , Chirurgien de Londres , 'a- publié ,
dans fes Elements of Surgery , un excellent Traité fut
‘Erefypèle,dont notas avons fait ufage pour cet articles
fliais, où il tranche la queftion , fi l’Eréfypelc eft une
ffaladie effentiellement différente des maladies infiAmma-
W.K?,en fe décidant pour l’affinnative,
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«vec foin les fymptômes, on verra que ces rapports
font affez éloignés, pour que l’on doive
regarder l^Eréfypèle & le phlegmon comme deux
efpèces d’inflammations très-diftinéles. On a cru
ue la principale différence qui exifloit entre cës
eux maladies, venoit du fiège propre à l’une
& à 1 autre ; i Eréfypèle affeélant ordinairement
la furface de la peau, qui eft très-irritable, au
lieu que le phlegmon eft fitué plus profondément
dans la fubftance même des parties.- Nous verrons
ci-après que cette explication ne fuffit pas pour
rendre raifon des fymptômes très-différens que
ces affections nous préfentenr.
Comme les fymptômes de l ’Eréfypèle fe reffem-
blent beaucoup, en quelques parties du corps
qu’il le manifefte, nous commencerons par e®
décrire les divers phénomènes & les progrès,
lorfquil affeéte le vifage; nous expoferons en-
fuite les circonftances particulières qui font pro?
près à cette maladie dans les autres cas.
L invafion fe fait fouvenr d’ une manière fou«
daine, avec fièvre ou fans fièvre; mais fréquemment
aufli elle eft précédée de friffons, de mau*
de coeur, & d’autres fymptômes affez femblablet
à ceux qui annoncent un accès de fièvre inter—
initteme. La chaleur eft fréquemment accompagnée
d’un peu de délire, & prefque toujours d’un
affoupiffement plus ou moins marqué. Enfuite il
fe manifefte de l’enflure, qui attaque le front,
les joues, le nez ou les paupières: cette enflur©
eft liffe & unie, mais elle n’eft pas difiinétement
circonfcrite ; elle s’étend par degrés fur les parties
du vifage quelle n’a pas d’abord attaquées,
La peau, dans l’endroit affeété, devient d’ua
rouge v i f , quelquefois fa couleur rend au livide,
d autres fois elle eft mêlée de jaune: ces couleurs
s effacent lorfque l’on comprime la partie affectée;
mais bientôt elLes reparoiffent, lorfqu’on la
biffe à elle-même. Le malade y fent une chaleur
ardente & un picotement incommode, plutôt
qu’une douleur aiguë; quelquefois il fe plaint
d’une démangeaifon fatigante. La furface de la
tumeur eft luifame & comme à demi-tranfpavente,
mais fans dureté, tenfion, ni aucune lenfati.on
de battement. Souvent les paupières font tellement
enflées > qu’ellps empêchent de voir , &. tout le
yîfage eft extrêmement défiguré. Il s’élève, fur
une étendue plus ou moins grande de l.a tumeur
éréfypélateufe, des petites veflies ou ampoules,
pleines d’une férofité tranfparente, & qui reffem-
blent beaucoup à-celles qu’occafionne l’eau bouiL
lante. Lorfque ces ampoules s’ouyrent, le fluide
qui en fort excorie quelquefois les parties voifines.
Il y a même affe? fréquemment une légère
ulcération à leur bafe, qui y dans les cas les plu»
fâcheux, prend une apparence gangréneufe, &
tend rapidement à une mortification complette.
Lorfqqe la maladie prend une tournure favorable y
la fièvre , q u i, jufques-là, s’efi foutenue* commence
à baiÛ'er ; lçs ampoules fe defféchent, &