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bilic , quelques-uns ont préféré la ligne blanche,'
Cette dernière méthode nous paroit préférable
à toutes les autres *, elle eft moins fujette à
accidens vu la nature des parties qu’on incife •,
c’étoit celle que confeilloit Plamer, à en juger
par le procédé fuivant qu’il indique. Incidantur
autem ju xtà lineam albam plagâ majori quæ ad
ojfk pubis fere dcjcendit , tiirn abdominis mufcu'i, j
thm peritoneum ; tibi tamen vitandum ne violetur
arterià epigaftrica. On inciféra profondément les
tégumens & les graiffes, ü la femme a beaucoup
d'embonpoint, jufqu’à ce qu’on apperçojve les
aponévrofes qui forment la ligne blanche-, on inci-
fera celle-ci de manière à parvenir jufqu?à la cavité
du bas-ventre, par une petite ouverture, aufti-tôt
on y introduira l’indicateur dè la main gauche,
tant pour écarter de l’inftrument, lès parties
qu’il faut ménager, que pour fervir de conducteur
à l’inftrument. Le biftouri boutonné eft celui
dont il faut alors fe fervir. On étendra cette
première inemon depuis l’ombilic , jufqu’à
un pouce & demi au-deffus de la fymphyfe du
pubis. Alors l’aide, qui eft au-deffus de l’Opérateur
preffant plus que précédemment , pour
rapprocher davantage le fond da la matrice de
l’angle fupérieur de la plaie, celui-ci ouvrira
ce vil'cère au milieu de fa partie antérieure, en
,fefervant d’un biftouri convexe, jufqu’à ce qu’il
apperçoive les membranes, & il ne fera i celles-ci
qu’une petite ouverture fuffifante pour y paffer
le doigt, & avec affez de précaution pour ne
pas blefter l’enfant. Il plongera enfuite l’indicateur
dé la main gauche en-dedans de cette fécondé
plaie , pour fervir de conducteur au biftouri
droit, dont il fe fervira alors & avec lequel
il continuera d’ouvrir la matrice en coupant
de dedans en-dehors, comme précédemment où
il falloit ouvrir les enveloppes du bas-ventre. 11
prolongera l’incifion jufqu’au niveau de l’angle
inférieur ; l'étendue de cette fécondé incifion ,
doit être déterminée par le volume de la tête de
l’enfant-, cependant une de cinq à fix pouces, fuffit
ordinairement mais il convient toujours de la
faire un peu plus grande que plus petite, pour
arrêter le déchirement de fes angles , lors du
pa!Tage de l’enfant, te Cette augmentation , dit
M. Levret, eft de peu de conféquence, vu
la grande diminution que la plaie épr.ouve après
la délivrance, fur-tout, fi l’opération a été faire
avant que les eaux fefoient écoulées , ainfi que
nous le recommandons, j?
Quand, après l’ouverture de la matrice, on
trouve le placenta, on l’incife en fuppofam que
la partie qui s’offre alors, eft fon milieu -, ,fi en
preffant deffus, avec lès doigts, on s’apperçojr
que fon bord eft près de Ja plaie j il vaudrait
mieux le détacher, pour ouvrir enfuite les membranes,
comme fit M. Baudeloque, dans un pareil
cas, il y a quelques années. Oninfinue enfuite
ip, qi3in , pour prendre les pieds de F^nfaal &
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les amener âtï-dehors en fe comportant îcî dè
même que fi l’on vouloir le retourner & l’extraire
par la voie ordinaire. On en dégage le»
bras de même, quand les épaules font affez
avancées, & l’on introduit enfuite un doigt dans
la bouche, pour extraire la tête. Si cependant
celle-ci fe préfentoit d’abord' & qu’elle fût long-«
tems à paffer par l’ouverture de la matrice, on
favoriferoit fon iffue, en preffant légèrement le
ventre de la femme des deux côtés, ou en in-
finuant l’indicateur de chaque main, jufqu’au-
deffous des angles de la mâchoire inférieure.
L’enfant étant forrj, la matrice qui fe contracte 4
chaffe bientôt le placenta vers la plaie *, on
tire alors fur le cordon ombilical, en
même-tems , qu’on fai fit des doigts le bord du
placenta , aufii-rôt qu’il fe préfente ? pour le dégager
plus facilement, & ordinairement alors il fort
de lui-même. Quand on fait ainfi l’incifion , vers
la partie antérieure de la matrice , il copie ordinairement
peu de fang par la plaie , fi toutefois
le placenta n’eft point adhérent .à l’endroit
qu’on incife*, il n’en eft point ainfi quand fou*
verrure eft faite ailleurs & notamment fur les
côtés ; fi le fang fort alors avec affez d’abondance
pour inquiéter, il faudra laver la plaie avec quelques
ftyptiques, l’eau & le vinaigre fu/pfent en
pareil cas, mais il faut les appliquer à froid /fl
l’on veut qu’ils réuffiffent. Si le fang continue
de couler, ce qui provient quelquefois de l’inertie
de la matrice , il faut frotter le ventre , in-
jçéler de l’eau froide par la plaie de la matrice
ou par fon orifice, fi les circonflances font fa?
vorables. Affez fouvent les intefiins le préfentent
dès que l’enfant eft forti, un aide doit alors les
retenir & les replacer dans le ventre.
Dès. que f opération eft achevée , on preffe de
chaque côté fur les régions lombaires , en revenant
vers la plaie extérieure , pour faire fortir
le làng ou les eaux qui pourraient s’être épanchées
dans l’intérieur du bas-ventre. La plaie de
la matrice ne demande par elle-même aucun traitement
; elle diminue plus de la moitié aprè9
l’extraélion de l’enfant, ce qui refte s’engorge,
& fert d’égout aux humeurs qui fluent de fes
lèvres & aux lochies. Il n’en eft pas de même
de celles des tégumens , elle ne fauroit fe fer-?
mer, à moins qu’on aide à fa réunion ; cependant
il feroit inconféquent d’y penfer aufti-tôt
après l’opération , car il faut d’autant plus un
écoulement aux humeurs qui fe dégorgent, que
l’on n’eft pas toujours sûr qu elles prendront leur
cours par les voies inférieures. Il eft facile de
rapprocher les lèvres de la plaie extérieure, de
les maintenir même en contaCl fans l’aide de la
future; mais les bandages auxquels il faut alors
recourir ont de fi grands inçonvéniens que celle-
ci aura toujours la préférence. Les prenions qu’ils
déterminent fur les viscères forcent fouvent ceux?
ci à fortir au-debors ou à fe porter flans la fiai©
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2e la matrice, ce qui ne peut avoir que de fâ- \
cheufts fuites , à raifon des étrangletnens qu’é-
prouvent les parties ainfi comprifes ; ce font
ces circonflances qui «ttous font croire que la
future enchevillée doit être regardée comme la
meilleure. Voyez pour la manière de la pratiquer,
l’article Gastroraphie. On a foin, en la
fàifant, de ne réunir environ que les deux tiers
fupérieurs de la plaie & de conferver à la partie^
inférieure une étendue d’environ deux pouces ,
pour fervir d’écoulement aux matières qui s’échappent.
On place enfuite des çotnpreffes fur les côtés
de la plaie & par-deffus une autre quarrée j on
les trempe toutes dans un défenfif fait avec le
blanc .d’oeuf battu avec un peu d’eau-de-vie, &
l’on fou tient cet appareil avec le bandage de corps.
On tient un aide près de la femme pour veiller
à ce que rien ne fe dérange dans l’appareil, &
on le lève dix à douze heures après. On examine
fl les futures font en bon état, s’il y a quelques
caillots de fang entre les lèvres de la plaie , on
les ôte , on la nétoye avec de l’eau & du vin
chaud ; on preffe les côtés du ventre pour faire
fortir ce qui pourroit être épanché ; .& fi tout
va au gré de l’Opérateur , on panfe plus rarement.
Le panfemenc fe fera à fec , à moins que
la plaie ne prenne une apparence ulcéreufe ,
alors on a recours à des digeftifs dedifférente nature,
félon l’apparence de l’ulcère. Mais s il furvenoit de
l’irritation , de la douleur , que la fièvre s-’allu-
mât , alors on en viendioit aux faignées & au
jégime le plus févère. Il v a des cas où les accidens
ont été fi graves , qu’on a été forcé de
couper un des poinrs de future ; circonllance
toujours fâeheufe en ce que les vifeères fortent
fouvent alors ,. & tournent à la fuppuration &
fouvent même à la gangrène. Il convient en pareil
cas de pan fer la plaie par des lavages avec |
la décocHon d’abfynthe & l’eau de vie , & d’en
ven%au kirskina. Ces cas font généralement fâcheux,
en ce qu’ils font toujours plus ou moins
promptement fui-, is de la mort. Les accidens qui
fuccèdent à l’opétation Céfarienne la mieux faite-,
proviennent fouvent de ce que la matrice s’emplit j
de caillots' de fang , ce qui empêche les lochies
de pouvoir s’écouler par les voies ordinaires.
Rouffet , pour parer à cet inconvénient , avoir
recommandé d’introduire une canule en forme
de peffaire creux dans le col de la matrice, par
la cavité duquel L& écoule mens dévoient fe faire;
mais la difficulté de placer & de maintenir cet
inftrument, & fon peu de diamètre l’ont rendu
inutile. Si le mal éeoit urgent ,il faudrait alors
tenir la conduite de M. Guérin , Chirurgien de
Crëpy. Une femme qu’il avoit opéré depuis neuf
heures étoit prête à fuffoquer, ayant des foibleffes
fréquentes , vomi fiant prefque à chaque inftant ;
i l découvrit la plaie , en relâcha les futures , & j
retira de là vulve & de la matrice, les caillots qui j
&y étoient formés j il y fit enfuite couler du vipt j
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tiède & le fit paffer dans, le vagin , en porrant
fon doigt par la plaie jufqu'au col de la marries
comme pour le déboucher ; ce qui rétablit le cours
des lochies ïufpendues par la préfence d’un grumeau
de fang. Une bandelette effilée , ou une
mèche de coton en forme de féton , comme l’a
employé M. Baudeloque dans un cas de ce genre,
paroit devoir mieux remplir l’objet & n eft point
fi violent , aulïï le confeillons-nous de préférence.
Lôrfque l’opération a eu tout le fuccès qu’on
fe promenoir, il convient, les premiers jours pafl'és,
de faire allaiter l’enfant par fa mère.; car alors la
fu&ion qui fe fait fur les mamelles, dérive vers
elles une plus grande affluence d’humeurs; ce qui
contribue à tarir de plus en plus les fources qui
fourniffent vers la matrice. Ce moyen de diminuer
h fuppuration e ft le plus fimpie , & n’eft
fuivi d’aucun accident quand la fièvre & autres
fymptômes font très-légers. (M. P e t i t -R a d e z .)
CHAIRS BXVEUSES, ou FONGUEUSES.
On appelle ainfi ces excroiffances charnues qu’on
voit ^fréquemment pulluler dans les plaies r &
qui soppofent à ce qu’elles fe cicatrifent convenablement.
On eft obligé pour que cela n’ait pas
lieu, de les réprimer en les touchant avec des
efearotiques. Voye% Ulcères fongueux.
CHALAZIA. Xaxi|;oyJ| Chalajîa : c’eft une
petite tumeur qui furvient aux paupières, & qui
eft. affez femblable à un grain de grêle ; ceite
tumeur eft ronde, mobile, dure, blanche, &
en quelque façon, tranfpareme ; quelquefois il y
en a plufieursqui fe tiennent à la file les uns des
autres. Ces tumeurs contiennent une humeur affez
fem blable au blanc d’oeuf, qui en découle du
moment qu’on les ouvre. Les remèdes qu’on a
propofés ne peuvent réuftir , il n’y a que de l’opération
dont onpuifle efpérer: elle corififte à ouvrir
la rumeur avec la pointe d’un biftouri bien aigu ,
& à vider la petite tumeur; quand elle contient de
l’humeur , ou à en faire fortir le grain quand elle
a une très-grande confiftance , ce qu’on fait aifé-
ment avec la pointe d’un cure?oreiile ; on paffe
deffus la pierre infernale & fon met deffus la
petite plaie un peu de coton trempé dans du
miel rofat , & pardeffus -des compreffes imbues
dun défenfif. ( M . P e t i t R a d e l .),
CHALEUR. Un certain degré de chaleur eftfott-
venr utile & même néceffaire pour diverfes affections
chirurgicales , & particulièrement pourpro*
duireunebonne fuppuration dansles tumeursphleg-
moneufes & dans l-s ulcères. La qualité effemielle
des cataplafmes qu'on emploie pour amener à
maturité les abcès, & pour déterminer la formation
d’un bon pus dans les ulcères “calleux & de mau-
vaife nature, c’eft qu'ils foient toujours appliqués
très-chauds. Nous avons vu 3 l’article Ba in s , que
les falutaires effets des eaux thermales employées à
l’extérieur , dépendoient plutôt de leur chaleur *
que d’aucune aurre propriété qui leur fût inhérente..
Ce qui prouve manifëfternenr qne ks cataplaG?