
donner 4 il en rire des confêquences ,qui font
de route vérité. Il expofe toujours d’avance la
ftrutfure des parties intéreffées, & développe
Iss flânes qui indiquent ou contre-in cliquent une
opération "aùlfi bien que les cas où la main du
Chirurgien eft néceffaire. L’article des plaies de
tête eft particulièrement bien traité , on y trouve
plu (leurs faits qui fervent de bafe tant à la
théorie qu’à la pratique aâuelle. Il cite plufieurs
obfervations curieufes, entre autres une, où, à la
fuite d’un coup porté fur la région de l’occiput,
il furvinr une hëmorihagie, par les narines, qui
lit cefler les accidens très-graves , dont le malade
était affeélé. 11 dit avoir guéri plufieurs plaies
du cerveau avec perte.de lubftance, Amplement
en les panfant avec les huiles éthérées, & notamment
celle de thérébenrine. Il c ite , comme
témoins de fes fuccès .en ce genre, plufieurs'célè-
bres Médecins, qui vivoient à Rome, & notamment
Eloi Bogniol, fon neveu. Cet Auteur dit
aulfi avoir plufieurs fois appliqué le trépan fur
les futures du crâne, fans qu’il en réfuirât le
moindre accident; aufîi Gùillemeau cite-t-il à
ce fujet notre Auteur, dans fon Traité des plaies
de tête, qui, comme fon fait, eft-une compilation
dès diélées de M. Courtin. u Nous fommes,
dit- il, fouvent contraints de trépaner en tous
les endroits de la tête, ce qu’Andréas à Crucey
très-fameux Chirurgien, dit avoir fait par plufieurs
fois, fans danger-, & vous puis' affurer ,
ès années 1591 & 1592 > avoir trépané & vu
trépaner, en tels endroits défendus, comme fur
les futures & aux tempes*, ce néanmoins je
confeille au jeune Chirurgien d’éviter le plus
qu’il pourra.» Il rapporte une obfervarion qui.
lui eft propre, & qui mérite d’être counue ;
elle a rapport à uné fiftule ancienne de la mâchoire,
qu’il guérit en arrachant une dent voisine,
quoi qu’à la perçuilion , elle n occafionna
qu’une très-petite douleur. De La Croix a également
traité fort au long les plaies de. poitrine,
& les remarques qu’il donne fur elles font la
plupart affez bien fondées 1 II dit cependant que
dans les plaies du péricarde, il s’écoule toujours,
par la plaie , une certaine quantité d'eau, ce
qui n'eft peint encore prouvé, dans les cas où
il n’y a eu aucune maladie précédente. Une ob-
fervation qu’il fait affez juftemem, eft que ceux
qui ont une plaie de poitrine avec léfion du
poumon, n’y éprouvent point une douleur bien
confidérable, à raifon du peu de fenfibiiité de
ces organes, ce qui eft affez conforme à ce qui
a été obfervé jufqu’i c i , tant dans les cas fortuits
de plaies de poitrine, que dans les expériences
qu’on . a faites for les animaux vivans,
Les plaies de la trachée-artère, que plupart
des contemporains de notre Auteur regardoient
comme mortelles, ne font pas> dit-il, à beaucoup
près aufli dangereufes qu’on le penfe communément
j l'expérience lui ayant appris qu on
pouvoit en guérir de fort compliquées. If con-
leille dans les épanchemens confidérables d'introduire
dans la plaie une canule pour donner
iffue au fang, dont la préfence entre les poumons
& la plevre ne peut qu’occafionner des
accidens. Quand ce moyen 11e peut réuffir, il
confeille d’en venir à la foétion, & enfin à un
infiniment fait d’après les principes de la feringue,
& auquel on donne communément 1# nom de
Pioulque, & qu’il paroît avoir imaginé le premier.
Il confeille, quand le fang épanché eft
trop épais pour monter dans le corps de cet
infiniment, de le délayer avec une injeélion dé-
terfive, telle que du bon vin vieux avec du
miel. On peut reprocher à cet Auteur de s’être laiffé
entraîner à des efpérances-vaines & chimériques
fur les emplâtres qu’il compofoit & appliquoit
dans l’intention de tirer au - dehors les corps
étrangers introduits dans la poitrine. L ’ouvrage
de De La Croix eft terminé par ce qui regarde
le traitement des plaies faites par les flèches &
les armes à feu. Il embraffe l’opinion reçue de
fon tems, que les balles avoient la propriété
de brûler les parties qu'elles touchent. Il a également
beaucoup augmenté l’arfenal de la Chirurgie,
en y ajoutant par les moindres vues des
inflrumens qui font actuellement tombés en
défuétude. ( M\ P e t i t -R adez. )
CROUTEî On donne ce nom à la fobftance
dure & écailleufe qui fe forme fur les parties
ulcérées , lorfqu’elles font expofées au contact
de l’air, & qui eft produite par le defféchement
de la matière purulente qui en découle. Dans
les petites plaies cutanées, les Croûtes fervent
de défenfif à la partie affectée , que la nature
travaille alors plus efficacement à cicatrifer,
mais lorfqu’elles font très-épaiffes, & qu’elles
retiennent le pus dans rulcère,fans qu’il puiffe,
ni s'écouler , ni être repompé par les vaiffeaux
abforbans > elles nuifent à la guérifon , & doivent
être détachées, ce qu’on obtient facilement par
l’application de quelque topique émollient. Voye%
Ulcère.
CROUTE DE LA IT . Voyei Aci-io r e ?.
CRUCIALE. ( Incifion. ) SeCtion en forme de
croix que l’on fait pour mieux mettre à découvert
les parties affe&ées fous les régumens.
CRURALE. ( Hernie. ) Voye% Hernie.
CUISSES. M«pot. Femora. Les premiers Léxreo-
graphes ont dérivé ce dernier mot du latin f e r r e ,
parce qu’ont - ils dit, les Cuiffes fupportenr tout
L'édifice de notre machine. Cette étymologie fi
l’on trouve qu’ellé convient à l ’homme, eft du
moins très-impropre à l’égard des quadrupèdes.
Nous n'envifageons ici cette partie» que comme
un objet de Pathologie chirurgicale, quant à
ce qui a rapport aux maladies qui affeélent l’os,
à laquelle elle doit fa forme & fa folidité', &
encore pour diminuer l’étendue du champ qu’il,
npus faudroit parcourir , ne nous occuperons?
bous que de celles qui font relatives à fa con-
ïinuiré & à fa contiguité, c’eft'â-dire, la fraéture
$ la luxation. Commençons par la première.
De la FraBure de la Cuijfe.
Le fémur-peut être fraéluré à fa partie fupé-
rieure, à fa diaphyfe & à fa partie inférieure,
près du genou. On obferve dans cette Fraélure,
les mêmes particularités dont nous ferons mention,
à l’article F racture. Elles font obliques
ou çtranfverfales, mais le plus fouvent de cette
dernière efpèce; elles font doutant fujettes au
déplacement, que les mufcles de la partie
font t r è s - fo r t s& que peu font adhérens dans
toute l’étendue de l’os. On reconnoît facilement
ces fortes de fraélures , au racourciffemem du
membre & à la facilité que la pièce inférieure
a de gliffer fur la fupérieure. Les fraétures des
extrémités de l’os font réputées plus fâcheufes
que celles du milieu, à raifon des tendons
nombreux & des gros vaiffeaux qui avoifinent.
ces régions, notamment .au genou.
On fait ici les extenfions & contre-extenfions
comme il eft confeillé dans l'hiftoire générale
des fraétures , feulement on y emploie plus
de force, vu la difficulté qu’il y a de pouvoir
vaincre la réfiftance des mufcles, cependant elles
doivent être appropriées à la nature des fujets.
Voici la manière dont on fe comportera en pareil
cas. On placera un lacs à la partie inférieure
de la cuiffe au-deffus du genou, on en
appliquera également un autre au-deffus des
malléoles, pour aider à l'opération de celui-ci.
Ce lacs fervira à faire l’extenfion , la conrre-
extenfion fera faite avec une petite nappe dont
on appliquera le milieu entre l’aine & les bour-
fes, ou les grandes lèvres chez les femmes.
Un des bouts paffera fous la feffe , & l’autre
fur le ventre & la poitrine; ces deux bouts
joints enfemble ferviront à retenir le corps.
Lorfque , par des procédés connus, on aura fait
la conformation, on appliquera fur. le lieu de
la fraèfore, une compreffe fendue par les deux
bouts *7 on la trempera dans un défenfif, &
on la foutiendra au moyen de quelques tours de
bandes , d’abord fur la fraéiure même , puis
par des doloires on montera jufquà l’aine: on
commencera d’autres tours à l’endroit de la
f r a é l u i e& on les conduira jufques ver à la
partie inférieure, enfuite l'on appliquera quelques
cotnpreffes graduées en arrière du membre*, puis
«es longuettes fur la partie antérieure & fur les
latérales, & on les maintient par les jets d’une
trotlîème bande qui commence par le genou, &
<511* ù l’aine. On taille enfuite deux cartons
qu on met de chaque côté, ou mieux encore deux
^telles, on les lie avec d :s lacs, il faut en gé-
®éral que toutes ces pièces d’appareil foient:
©ius fortement ferrées dans les fractures obliques« j
que dans celles qui font tranfverfales. Les-
chofes étant ainfi difpofées, on attachera les deux
bouts de la nappe au chevet'du lit du malade,
pour maintenir la contre-extenfion, & l’on entretient
toujours le membre dans cet état au
moyen du lacs qui tient aux malléoles, & qu’on
fixe aux pieds du lit. On met enfuite les fanons
plats dont l’extérieur ira jufqu’à la hanche, on
garnira le haut de la cuiffe de linge mollet
pour que la compreffion que fait celui qui eft:
en dedans foit plus fupportable. On remplit de
petites compreffes les vuides qui fe trouvent
entre eux & la cuiffej pour que la comprefiion
foit égale de toute part ; on met enfuite la tibiale,
qui eft une longuette qui s’étend antérieurement
du-bout du pied fufqu’à la partie
fupérieure, & par-deffus elles pa(feront les liens
des fanons qu’on attache toujours en-dehors, on
met enfuite la.femelle munie de fon double lacs
dont on fait des lofanges tout le long de la tibiale
jufqu en haut. On termine par mettre une
planche en travers au pied du lit, elle fert au
malade pour s appuyer du pied de l’extrémité faine
quand il veut fe relever; & l’on difpofe le pied
de manière qu’il ne foit point comprimé.
Telle eft la méthode qu’on emploie & celle
qu on a obfervé la plus convenable, même dans
les cas de fracture oblique, où il eft fi difficile
de maintenir réduites les parties déplacées. Mais,
en Angleterre, on fuit une toute autre méthode,
du moins à 1 égard de la pofition du membre *
en place la cuiffe de manière quelle faffe un
angle avec le corps, en-même tems qu’on fléchit
le genou en forte que la jambe revienne
fur la cuiffe. On eft étonné, dit M. Bell, avec
quelle facilité on remet dans la plupart des cas
les os dans leur pofition naturelle. L a réfiftance
qui s oppofoit a la conformation par toute autre
méthode, devient nulle par celle-ci; il ne for-
vient aucun gonflement ni aucune tenfion, & ainfi
les extrémités'des os mifes en contaèl, continuent'
à y refter fans que rien ne puiffe les déranger.
Si 1 on foit -cette* méthode qui eft reçue dans
le plus grand nombre dés Hôpitaux de Londres,
on prévient beaucoup de déplaeemens qu’on regarde
ici comme ‘Infor mon tables dans les méthodes
ordinaires. C ’étoir pour prévenir ces fortes
de déplaeemens que M. Gooch de Norwich
imagina une machine qu on peut voir dans nos
Planches avec la pqrfeéhon que lui a donné
le D. Aitken, & dont on peut prendre une plus-
grande notion dans l'explication qui- les accompagne.
On en a inventé beaucoup d autres pour les-
corriger, mais elles font encore aujourd’hui bien;
loin- d'avoir eu le fuccès qu’on s’en promenoir.
On a également cherché à parer à- la difficulté
de la coalition par le moyen- de topiques qui-
fnffent fofceptibles d’acquérir une très-Grande
folidité par la. chaleur. Il y a à-peu “près vingt
W que le gouvernement permit des tentative®