
HERNIAIRE, ce qui appartient à la Hernie.
On appelle Sac Herniaire le prolongement du
péritoine, qui forme la poche dans laquelle font
renfermées les parties du bas-ventre, dont le déplacement
eft appellé Hernie ou Descente. On
donne aiifii le nom de rumeur Herniaire à l’élévation
contre-nature, formée par le déplacement
de quelque partie. V o y t \ H e r n i e .
HERNIAIRE eft aufïî le nom qu’on donne à
celui qui eft reçu Expert pour la eonftruélion &
l'application des bandages, ou brayers propres
à contenir les Hernies. Les Herniaires font reçus
aux Ecoles de Chirurgie, après un examen anatomique
& pratique. On les interroge fur la ftruc-
ture & l'ufage des parties par où les Hernies fe
font ; fur les lignes qui diftinguent les Hernies
les unes des autres -, far la fituation où il faut
mettre les malades-pour la réduction des parties ;
& fur la conflruélion des bandages & la méthode
de les appliquer. 11 eft expreffément défendu aux
Herniaires de prendre le titre de Chirurgien ; ils
font bornés à celui d Experts pour les H ernies. On
ne leur donné que la cure palliative*, c a r , s’il
furyenoit quelque accident qui exigeât l’ufage de.
différens médicamens, & un étranglement qui
empêchât la réduéUon , dès-lors la maladie celle
d’être du reffor.t de l’Expert, & il faut avoir recours
à un Chirurgien qui conduife le traitement
fuivant les indications. Parmi les Maîtres en Chirurgie
de Paris., il y en a qui fe font dévoués volontairement
au féal traitement des Hernies, qui
s’occupent delà fabrication des bandages, & qui
font véritablement Chirurgiens Herniaires.. La
grande expérience que l'objet unique auquel ils
s’attachent, leur donne dans cette par rie de l’Art,
& les-lumières qu’ ils tirent du fond de lA r t
même, dont ils ont été obligés d’étudier les principes
généraux & particuliers, les rendent fort
fupérieurs à ceux qui n’auroient que des connoif-
fances légères , fuperficielles & ifolées fur la partie
des Hernies. Article de Vancienne Encyclopéd.
H EV IN, ( Prudent ) Profeffeur Royal de
Chirurgie , Confeiller , Premier Chirurgien de
feu M. le Dauphin & de Mefdames les Dauphines,
Premier Chirurgien de Madame, Soeur dit
d-u Roi, ancien Infpeéleur des Hôpitanx militaires
& des Colonies, des Académies Royales
des Sciences de Lyon & de Suède, &c. Ce fut
un homme d ro it, intègre, vertueux , quoiqu’il
vécut à la Cour. Il profeffa aux Ecoles de Chirurgie
avec, une exaéîîtude dont rien ne put le
détourner. Il a donné différens Mémoires &
Obfervations qu’on trouve parmi ceux de l’Académie
Royale de Chirurgie , lefquels annoncent
«ne leélure confommée des Auteurs, notamment
ceux qui regardent les corps étrangers., avalés,
& arrêtés dans l’oefophage & la trachée-artère,
xinfi que fes Recherches hiftoriaues & cûtiques
#ur ia Néphrotomie, ou la taille du rtffn, &
fur la Gaftrotomîe. Les ^recherches que ce Pra3
ticien avoit faites pour fe former le* tableau de?
leçons qu’il faifoit aux Elèves, ne font point
perdues, ainli qu’il arrive fouvent par l’indolence
ou le peu de capacité' du plus grand nombre
des Profelfeurs. Il les a raffemblées quelques années
avant fa mort, pour en faire un Corps de
doélrine, qu’il a intitulé: Cours de Pathologie &
de Thérapeutique Chirurgicale, in-8.°, Paris ,
1785. Le Portrait de l’Auteur eft au frontifpice;
il annonce tellement la candeur & la droiture
qu’un Lavater ne. fauroit s’y méprendre. L ’Ouvrage
eh partagé en chapitres, qui correfpor.dent
aux divilions générales des maladies chirurgicales,
reçues par tous les Auteurs, & fur-tout par Fabrice
d’Aquapendente, Coî-de-Vilars & La Faye5,
il y en ajoute cependant un fixième, qui traite
des maladies de la fubftance des os. On y trouve
plufieurs defcriptions intéreffantes, & auxquelles
nous avons même eu recours, pour former quelques
articles de ce Lexicon. Quelques - unes
font bien faites, & appartiennent à l’Auteur ;
mais le plus grand nombre eft pris des fources
déjà connues & conféquemment ne mérite
aucune confidération. Ôn doit lui favoir gré de
n’être partifan d’aucun fyftême*, c’eft ce qu’ont
publiquement reconnu ceux qui ont fait les vers
iuivans, qui font au bas de font Portrait.
Des fecreîs de fon Art profondément inftruif,
Il fut ea écarter tout fyftême inutile;
Et joignant au favoir les charmes de l’efprit,
Il en rendit l’étude agréable & facile.
( M. P E ti t-Radez. )
HIPPOCRATE. Le premier de tous les Auteurs
qni ait écrit fur la Médecine & la Chirurgie d’une
manière dogmatique. Il defcendoit d’Efculape du
côté d’Héraclide fon père, & d’Hercule par fa
mère Praxithée ou Phénarete. Il naquit dans l’ille
de Cos, la première année de la oo.e“ e Olympiade
, & reçut fa première éducation defon grand-
père & de fon père, qui non-feulement étoient
de très-grands Médecins, mais encore de profonds
Littérateurs. Quand il fut fuffifamment inftruit,
il fe mit à voyager pour augmenter le fond de
fes connoiflances. La Macédoine-, la Thrace, la
Theffalie furent les pays qu’il parcourut d’abord.
Ce fut-ià où il recueillit les obfervations pré-
cieufes que fes Epidémies, fon Traité De aere,
locis & aquis contiennent, & qui manifeftent un
génie vraiment obfervateur. Rien ne fe préfentoit
à lui digne de fon attention, qu’il ne le transcrivît
fur fes tablettes; c’étoit-là où étoient en dé--
pôt les germes de ces hautes connoiflances qui,
un jour, dévoient fructifier au profit de l’humanité.
De fon tems, dit M. Louis, la Chirurgie
étoit fi parfaitement unie à la Médecine , que
l’une n’avoit pas même un nom qui la diftinguàt
de l’autre. Aufli prendroit-on le Livre De Officinâ
Medici pour un Traité de Chirurgie. Tout es
<Çu*a écrit Hippocrate, dit cet Auteur , fur les
plaies, les ulcères, les humeurs, les fiftulés, les
fraélures, les luxations & les opérations, eft admirable.
C’eft à Hippocrate, ajoute-t-il, que je ne'
tiomme guère fans un fentiment de plaifir, de
gratitude & de vénération, c’eft à ce divin mortel
que nous devons tout en Médecine & en Chirurgie
, en un mor, pour appliquer ici les termes
de Montagne *. << La plus riche que je fâche avoir
été reçue entre les vivans^ék étoffée des plus riches
parties & defirables, c’eii celle d’Hippocrate; & ,
d ’ un autre côté, je ne comtois aucun écrit d'hom-
ïne que je regarde avec autant d’honneur & d’amour.
>5 11 eft , parmi les Livres de ce Père de
l’Art de guérir, plufieurs qu’on lui contefte,
notamment celui qui a pour titre, De Ojjicinâ
Medici ; Haller penfe cependant qu’il eft de lui :
Miki vero, d it- il, quant maxime genuinus yidetur j
& gravitate viri dignus. II a. paru en François en
1560, avec le titre fuivant : Le Médecin-Chirurgien
d’Hippocrate le Grand. Les Traités De Arùculis,
& de Fraâuris font attribués à fon père fans
aucun fondement. Différens Auteurs les ont commentés
; mais peut-être ont-ils obfcurci le texte
tout en voulant l’éclaircir. Hippocrate a écrit fur
les plaies de tête; & on peut dire que tout ce
qu’il en dit eft marqué du fceau de la vérité.
On trouve dans ce Traité ia nomenclature qui
en caraélérife les efpèces, & que nous ayons
rapportée dans les différens articles de cet Ouvrage.
Il fait la remarque que les futures peuvent
quelquefois tromper, quand il s’agir de décider
s il y a fraéhire ; il d it , & avec une bien grande
"vérité , que les petites fentes font fouvent mortelles;
âuffi confeille-t-il de pourfuivre avec la
rugine jufqu’à ce qu’elles difparoiffent. Aujourd’hui
elles font une indication de la néceflité du
trépan. Il recommande bien de ne négliger aucune
plaie de tête. Il eft le premier qui ait noté
•la paralyfie d’un côté comme fuite d’ un coup
reçu au côté oppoféde la tête. Ce Traité eft plein
d’obfervations & de règles intéreffantes de pratique,
différens Auteurs l’ont traduit en différentes
langues. On trouve dans fes Aphorifmes plufieurs
qui ont rapport aux Maladies chirurgicales, & qui
ont été commentés parBarthel. Genga. L’édition
a paru à Boulogne, en 16 95, en Italien. Nous
paffons nombre d’articles, car il n’eft pas polfible
de tout dire fur un Auteur qui a tant fourni à
l ’art de guérir. Hippocrate vécut fort âgé avec
toute fa préfence d’efprit. Il mourut à Lariffa,
ville de Theffalie, à l’âge de 90 ans, quelques-
uns difent à 104, d’autres 109; il fut inhumé
entre Cyrtone, & Lariffa, où l’on montre encore
aujourd’hui fon tombeau. Il laiffa deux fils,
Theffalus & Drago, tous deux Médecins * mais
dont le favoir & la capacité ont été bien inférieurs
à celle de leur père. Hippocrate obtint, après fa
•nort, comme pendant fa vie, les honneurs qu’il
5^oit tant mérités. J*es Argtens lui élevèrent une
ftatue d’or ; les Athéniens lui décernèrent dep
couronnes, & le mirent lui & fes defcendanX
dans le Printannée , honneurs qu’on n’accordoit
jamais aux étrangers, & qu’on déféra à lui feul
& à Hercule avant lui. (M . P m t it -R a d i l .)
HIPPOS. ïvnrat. On appelle ainfi le cillement
continuel & convulfif des paupières, par lequel
elles fe contrarient & fe meuvent à chaque
inftant d’une manière involontaire. Galien, dans
fes Commentaires fur le premier livre de* Pré-
notions d’Hippocrate, compare cet état an grincement
de dents, familier à quelques en fa ns ,
dans les premiers tems de leur naiffance. L ’H ip-
p o s , tel que nous le définiffons, ne doit point
être confondu avec le fpafme des yeux qui accompagne
certaines maladies, notamment le coma
, quelques amphimerines'jon fièvres malignes ,
fpafme que les Auteurs défignent fous le nom
à’oculi Jufpcnji, lya/apsv/tAsvoi L’Hippos varie
félon la manière dont il prend, & dont il
perfifte ; fouvent il paroît fubitement St ne dure
qu’un inftant, d’autres fois il vient plus lentement
& dure long-tems; il peut être léger ou confi-
dérable, effentiei ou fymptomatique. Ce dernier
par lui-même ne demande aucune attention ; mais
bien la maladie première d’où il dérive. Quant
à l’eflemiel, il faut le combattre par les Fpiri-
tueux & les douches faites avec les eaux de.Ba-
laruc, de Bourbonne & autres de nature ful-
phureufe. ( M. P eti t-Radez. )
H UNTER, ^William), Ce célèbre Ànafo-
mifte naquit à Kilbride, dans le Comté de La-
nerk. Son Père, qui le deftinoit pour l’Eglife , l’envoya
d’abord à Glafcow , où il fit la con- -
noiffance du D. Cüllen, favant Profèffeur à
Edimbourg. Ce Doéleur découvrant dans ce
jeune homme ce qu’ un jour il devoit être, dans
une toute autre carrière que celle qu’il fe pro-*
pofoit de parcourir, détermina fon Père à ne
porter aucun obftacle à fes goûts, & dès-lors il
entra chez lu i, où il refta deux ans. Ce Profef-
feur q u i, dès ce tems, favoit infpirer à fes élèves
l’enthoufiafniede l’étude , qu’il leur cemmuni-
quoit encore dans un âge très-avancé, excita Hunier
à une application peu ordinaire , à une époque
de la vie où l’on aime tant le plaifir. Mais l’ardeur
avec laquelle +le jeune éleve fe livra aux
connoiffances les plus minutieufes de l’Anatomie
, lui firent bientôt trouver celles de fon
maître peu propres à le fatisfàire. Il vint à Lon-,
dres, muni d’une recommandation auprès du D.
Douglas, alors en grande réputation, comme
Médecin & Accoucheur, & connu par divers
Ouvrages d’Anatomie & de Chirurgie. Ce Médecin
lui confeilla de fuivre les leçons du D.
Nicholl, & de fréquenter l’Hôpital Saint-George.
Il fe difpofoit à retourner à Hamilton, lorfqü*
le D. Douglas le détermina à fuivre fon fils ù
Paris & en Hollande } ce qu’il n’accepta qu’aprè*