
or whcmver thcpcàn continuesfcvert after.the bon«s,
bavebeenreplaced. Rien d’ailleurs, continue-t-il,
ne prévient plus les fàcheufes fuites de la contufion
qui fouvent accompagne une Fraélure,quece Ample
moyen. Quelques Praticiens, en pareil cas, ont
continué le bandage à dix-huit chefsjufqu’à laguéri-
fon complette, & avec tout lefuccès poffible -, suffi
font-ils partis d’après lui, pour affurer que le
bandage roulé pouvoit être fupprimé de l’appareil
des Fraélures fimples *, affertion que je
regardé comme hafardée & fujette à beaucoup
d’inconvénienSjfi elleétoit indiftinélement admife.
Quand une fois l’on a rempli les trois indications
générales dont nous venons de faire
mention, l’on peut laiffer un allez long-tems
l’appareil, fans le déranger. Il efl cependant des
cas où il eft néceffaire de le lever, foit parce
qu’on s’apperçoit qu’il eft trop lâche ou trop
ferré ; pour prévenir un éréfypèle, des déman-
geaifons qu’occafionneroit une tranfpiration interceptée,
ou pour remédier à la difformité du
cal,quand la Fraélure eft avec efquilles : il faut,
dans tous ces cas, faire foutenir le membre par
des aides intelligens, & ne lever les pièces
d’appareil qu’avec la plus grande précaution. On
rappliquera le bandage dans le dernier, en le
ferrant un peu plus qu’avant, fur l’endroit de
la Fraélure >& l’on continuera jufqu’à ce que la
confolidation foit fuffifante, pour qu’on abandonne
le malade à lui-même. L’expérience a
prouvé qu’il falloir vingt à vingt-cinq jours ,
pour une Fraélure du bras & de l’avant-bras,
trente pour une de la jambe, & quarante ou
cinquante pour celle de la cuiffe. Ce terme eft
le moyen. Les premiers mouvemens du membre
font ordinairement difficiles, ce qui provient
moins, comme on le croit communément, de
l’épaiffiffement de la finorie dans les articulations
, que de la roideur des ligamens & des
mufcles 'qui ont été gênés par les bandes, &
long-tems tenus dans i’inaélion-, auffi eft-il d’ob-
fervation que les friélions & les linimens gras
& fpiricueux font beaucoup plus utiles pour
remédier à cet accident, que tout autre remède,,
dont l’effet porteroit fur l'article. D’autres acci-
dens qui ne font pas d’une plus grande confé-
quence , font l’enflure comme oedémateufe & l’atrophie
ou defféchement. Ces accidens, "notamment
le premier, fe diffipent par des friélions
féches, des fomentations avec l’eau de chaux,
& le vin aromatique, les douches avec l’eau de
favon, ou la leffive de cendres de fa1.ment, &
autres remèdes qu’on emploie communément
dans le traitement de l’oedème. On remédie à
l’atrophie par des bains d’eaux minérales chaudes,
faéliçes ou naturelles, telles que celles de
Barrèges, de Bath, & autres. 11 eft prudent,
quand la Fraélure occupe les extrémités inférieures,
de ne point faire marcher trop-tôt les
malades*, car le cal n’étant point affcz folide
pour foutenir les efforts de la marche, l’os
pourroit fe courber.Pour peu qu’on s’apperçoivede
cet accident, il faut faire tenir le lit au } malade,
& même remettre un autre appareil, fi la courbure
étoit -afl'ez difforme. Il eft des Praticiens
dit-on, qui n’héfitent point, en pareille occurrence
, de recaffer le membre, pour parvenir
à une meilleure conformation : c’eft un mauvais
parti, qui peut entraîner après lui beaucoup
d accidens, & qu’il faut, abandonner aux mains
des empyriques qui ne doutent de rien. Nous
en dirons de même du précepte de Paul, fuivi
par M. A. Severin, & Gui de Chauliac, d’in*
cifer les chairs, & de niginer le cal, jufqu’à
ce que les os fe féparem : quod f i folidus ac la-
pideus jam evafit callas, apertcî ibï cute , de-
radendus e ft, jyirfque ejus eminens fcalpris &
terebris , etiam f i opus f i t . admotis exfeiftenda.
Quoiqu’il foit entré dans les vues de la Nature,
quand un os a été fraéluré, de le con-
folider de nouveau, pour que le membre pût
fervir aux ufages auxquels elle l’a affervi, quelquefois
néanmoins, foit à raifon d’un vice dans,
les humeurs,, ou d’un mouvement trop répété
entre les parties rompues, la confolidation ne
fe fait point, & il fe forme comme une nouvelle
articulation qui p'erfifte toute la vie. M,
Hevin a vu ainfi un homme chez qui cette
Angularité avoir lieu' depuis douze ans qu’il
s’étoit caffé le bras. La Fraélure n’avoit été
ni réduite ni maintenue, ën forte qu’il n’avoit
pu s’y faire aucune réunion. J’ai vu des pièces
confirmatives de ce fait*, dans le cabinet, de M.
Morand. La réunion , dans les os, fe fait par
un méchanifme que. nous ayons développé à
l’article Cal . Différentes expériences que nous
avons tentées depuis fur les animaux vivans',
confirment les aliénions que nous y avons établies,
au fujet du ramoiliffement des bouts de
l’os rompu. Nous avons obfervé chez tous, que
ce ramoiliffement commençoit à la furface de
l’os qui avoifine le periofte, & qu’il fe con*
rinuoit infenfiblement jufqu’à fa cavité, en forte
que , dans les huit premiers jours, chez un jeune
chat, il y avoit la moitié de l’épaiffeur de l’os
fémur converti en cartilage, pendant que le
refte confervoit encore fa deniité première:
la converfion étoit parfaite au bout de ft-ize, &
les bouts allez compris entre eux, pour que
l’animal pût fe fervir de fon membre comme1
précédemment. Le période, à cette époque,
étoit rendu à fa ténuité ordinaire , & ne fer-
voit en rien à la coalition des pièces fraéltirées ;
fait qui n’eft nullement en faveur du fentiment
de M, Duhamel, relativement à la manière
dont les os rompus fe foudenr, ainfi que tous
ceux que nous avons rapporté à l’article Cal>
auquel nous renvoyons.
D es FraBures compliquées
Les complications que nous avons principalement
en vue, font tous les accidens graves qui
dérivent immédiatement de la Fraélure ou de
l’inftrument qui l’a occafionnée, comme la plaie ,
ja contufion , le déchirement des mufçles, du
période, la piqûure des tendons des^ nëhfs, la
préfence d’un corps étranger, & tous lès accidens
fubféquens, tels que les engorgemens inflammatoires
& gangréneux, les dépôts, &c. La
plaie ne doit être confidérée comme compliquant
la Fraélure, qu’autant quelle eft fur le lieu
même, & quelle communique avec la Fraélure*,
elle eft fouvent occafionnnée par le bout de l’os
même qui, en fe déplaçant, paffe à travers les
chairs, & paroît au-dehors , ce qui n’arrive
guères que dans les Fraélures obliques. Quand
après l’accident les malades ont encore fait ufage
! de leurs membres , ou quand celui-ci a fuccédé
à une chûte de fort haut *, la complication en
pareil cas paroît plutôt provenir de l’accès de
l’air fur les furfaces féparées de l’os, cc La plus
imauvaife efpèce de Fraélure fimple, dit M. Bell
pour le prouver, celle où l’os eft rqpipu obliquement
, & qu’il eft difficile, & mêmeimpoffible
de maintenir en fituation, pourra-èonrinuer à
bien-aller, & même à n’être ace nïpagnée d’aucun
mauvais fymptôme , tant que la peau reliera
entière ; mais, fi par quelque accident, le bout
de l’os eft paffé à travers les tégumens, & qu’il
y ait une grande divifion à ceux-ci, la douleur
I devient intolérable , la fièvre furvient, le membre
eft agité de mouvemens fpafmodiques,
& tous ces accidens font remplacés par des
fontes de fuppuration, & enfin la gangrène, js
! Voyei, à ce fujet, ce qui a été dit à l’article
i Air.
Les Fraélures compliquées, outre les indications
communes aux Fraélures fimples, en offrent
encore d’autres très-variées, qui ne peuvent
être faifies que par celui qui a le génie vraiment
chirurgical, le vulgaire conçoit ce qu’il faut faire
dans les cas ordinaire« *, mais il n’y a que l'homme
vraiment de l’Art qui fâche démêler ici ce à quoi
il doit d’abord porter fes premiers foins. De tous
les cas qui compliquent uneFraélure , il n’en eft
point qui exigent de plus prompt fecours que
l’hémorrhagie 5 le premier point doit donc être
de l’arrêter au moyen du tourniquet, de la ligature
ou autres moyens connus pour la réprimer.
Voyc[ l’article Hém o r r h a g ie . Si le délabrement
& l’attririon font tels qu’ils ne laiffeftt de
reffource que dans l’amputation, il ne faut point
là différer, ce à quoi il faut d’autant fe décider,
que l’accident eft arrivé dans un champ de ba-.
taille, dans un combat en mer,& autres cir-
conflance*, où le malade ne peut recevoir des
feepure auffi bien fuivis que s’il étoit chez lui
ou dans un hôpital fixe. Voyc{ ce qui a- été dit
à ce fujet à l'article Am pu ta t io n dans les
cas des Fraélures compliquées. Mais, dans des cas
contraires, il eft bon d’attendre \ on aggrandira
cependant la plaie , fi elle eft trop petite pour
qu'on puifte parvenir au vaiffeau ouvert, & ft
le cas l'admet, on emploiera l’agaric ou bien l’on
en viendra à la ligature. Mais, en général, il vaut
mieux s’en tenir à la compreffion fur le trajet
des vaiffeaux, quand elle eft admiflible, fur-
tout lorfque l’hémorragie eft fecondaire, & quelle
vient à la fuite de la fuppuration ; car le membre
eft fouvent gonflé, enflammé, & fi l’on dilate
la plaie dans l’intention de mettre le vaiffeau à
découvert, l’on trouve une telle confufion à
raifon du fang épanché dans les interftices des
mufcles & du tiffu cellulaire, qu’on ne peut ap-
percevoir le vaiffeau -, & fi IW prolonge les
incifions, on ouvrira un tel accès à l’air, que le,
membre ne tardera point à tomber en gangrène.
Mais dans les cas où le membre feroit fi gonflé,
qu’il ne pourroit admettre aucune compreffion,
le mieux feroit de recourir à l’amputation.
Quand l’attnrion, fans être portée au point
que nous venons de le dire ,■ eft néanmoins con-
fidcrable \ que la préfence de quelques corps
étrangers donne lieu de redouter des accidens,
que des efquilles ou pièces d’os détachés fe font
lentir fous le doigt, comme il eft peu probable
que celles-ci pourront fe réunir au corps de l’os,
il faut, dans l’un & l’autre cas, en opérer l’ex-
traélion. On fera donc des incifions 'proportionnées
au volume & ..à l’étendue des corps
qu’on fe propofe d’extraire, en cas que celles
qui exiftem déjà ne puiffenr fuffire , & l’on cherchera
à les extraire foit avec les doigts ou les
pinces, ayant eu la précaution de fituer le
membre de manière que les mufcles foient dans
le plus grand relâchement. Quand-une efquille
tient fortement à l’os, & que fon autre bouc
s’élève, pique & irrite les chairs, il ne faut
point héfiter à la couper en employant la feie
ouïes tenailles indfîves.: Toute efquille qui eft
fort large, -qui tient encore au période ou aux
membranes, qui n’eft point aigue, doit être con-
fervée, on l’appliquera, auffi exaélement qu’il
fera poffible , fur le refte de l’os, & on l’y maintiendra
au moyen de tampon de charpie, pour
faire fur elle une plus grande compreffion. Celles
qui font entièrement libres doivent être enlevées
doucement, pour ne point bleffer les parties
qui l’entourent, car il n’y a point à efpérer
qu’elles puiffenr fe réunir , & leur préfence ne
feroit que continuer lès accidens. Il faut dans
toutes ces opérations, que la main foit guidée
par des notions précises de l’Anatomie, pour ne
bleffer aucun vaiffeau, & par-là augmenter la
fomme des accidens, & pour incifer les brides
& aponéyrofes qui pourroient gêner les parties