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cette opération des bras de la mort, jouît, peu
de te ms après , d’une fanté parfaite, & -a furvécu
plus de vingt ans. ( 1 )
Cet exemple feroit-il fuffifant, pour faire
adopter une opération nouvelle, aufli extraordinaire
qu’elle paroît dangereufe, tant dans Ion
exécution q u e dans fes fuites ? Non, fans doute.
Les Auteurs même qui ont le moins douté de
la vérité des faits allégués en preuve de fa réuf-
fïre & qui font le plus perfuadés des avantages
qu’elle pourroit avoir, n’ont pu fe diffimuler les
grands inconvéniens qui en réfulteroient. \ an-
Swieten, qui étoit du nombre de ces Praticiens,
jnfifte cependant fur le danger auquel on s’tx-
pofe, en, fai fan t cette opération, d’avoir à parcourir
& à développer toutes les circonvolutions
des imeflitfs, pour découvrir le foyer de
la maladie dans un fujet vivant ", d’autant plus,
ajoute-t-il , qu’il feioit très-difficile de décider,
en pareil cas, s’il y a un volvulus ou non-, &
en fuppofant même fon exifknce, de déterminer
le lieu,qu’il occupe dans la capacité du ventre-,
car, Iorfque la maladie tourne mal, toute la
.circonférence de l'abdomen eft ordinairement
tendue, & par-tout également douloureufe.
L’inflammation des inteftins eft une maladie
aflez fréquente, qui peut être, ôccafionnée par
différentes caùfes -, maïs qui fe manifefie, dans
tous les cas, par des fymptômes à-peu-près fem-
bles. Le volvulus eft une de ces caufesj mais il
‘faut avouer, ou qu’elle efl une des moins fré-
• quentes, & , par conféqcenr, que la probabilité
d’obtenir une guérifon par la Gaflrotomie, qui
ne peut s’appliquer qu’à ce feul cas, eft bien
petite, ou que ce moyen de guérifon ne fau-
roit jamais être indiqué, puifque la méthode
‘antiphlogiftique convenablement adminiftrée ,
chez des fujets d’ailleurs bien conftitués, a généralement
un plein fuccès. Voye^ Antiphlogistique,
II eft même probable que, dans la plupart
d#s cas où il y a intnfiufceprion de l’in-
teftin , elle doit fon origine à quelqu’affeéHon
• fpafmodique de ce canal, que, pour l’ordinaire,
c'eîi le fpafme qui donne lieu à l’inflammarion
fubféqr*entë', & que, lorfqu’on aura employé
affez promptement les moyens les plus propres
à combattre ce fymprôme , ainfi que le fpafme
• qui l’a occafiomîé, la Nature même fera la réduction
du volvulus, suffi-tôt que le relâche-
meni fera complet 5 mais , iorfque l’inflamma-
îk>n eft portée à un certain point, la réduéliori
- devient impolbble, à càufe des adhérences que
• ne manquent pas: de contracter entr’elles", les
parties enflammées, mifes en contaCt par rint.nl-
ïùfcepticm , & qui pourroient même rendre la
Gaflrotomie inutile. Quelquefois, en pareil cas,
( 1 ) Difgutatiottcs Anatomiçç felç#* Toi». VII,
•pag. 126*
G A S
la Nature opère la guérifon d’une autre tfia«
nière-, c’efl en détachant toute la portion d’in-
teiiin invaginée & corrompue par la gangrène,
& en cicauifant enfembie les deux extrémités de
ce canal-, au-deflùs & au-deffous de la partie
affectée, qui fort par les Telles. On a des exemples
de guérifons femblables, qui ont en lien ,
après que les malades avoient rendu de cette
manière, des portions d’intefiin de plus de vingt
pouces de long.
Le volvulus peut par lui-même, &. fans être
accompagné d’aucune inflammation , occafionner
les douleurs de la paflion iliaque; le cas que
nous avons rapporté ci-deffus, en efl une preuve,
Mais les cas de cette nature font rares-, car, loif-
qu’on ouvre les cadavre/s de perfonnes mortes
de -volvulus, on trouve toujours une inflammation
confidérable dans la partie affeCtée. M.
Simfon ( 1 ) a trouvé dans un de ces cadavres
plus d’un pied de l’iléon, d’un rouge vif, &
pouffé dans le. cæcum & le colon \ toutes ces
parties étoient collées enfembie, & formoiest
une tumeur dure qui égaloit la groffeur du
poing : de forte qu’il fut obligé d’ufer de força
pour les dégager.
Dans un autre fujet, il trouva le cæcum,
& une grande partie du colon engagés fut»
dans l’autre \ mais la groffeur qu’ils for moient
n’étoit pas aufli dure que la précédente.
Dans un troifième, il trouva l'iléon rentré
dans lui-même, • en quatre endroits d.fférens. ;
celui où il étoit le -plus replié , nexeédoit pas
quatre pouces, & l’inflammation étoit très- grande
par-tour.
D’un autre côté , Je volvulus pet# exifl.r
fans catffer d’inflammation, ni aucun det -acci-
dens qui caraCîériftnt la paflion iliaque. M,
Louis a rapporté qu’à l’hôpital de la Salpétrière,
il a vu dans fon école anatomique, an moins
trois cents enfans morts , ou d’affeélions ver-
mineufes, ou dans le travail de la demi (ion,
qui avoient la plupart deux , trois, quatre, &
même un plus grand nombre de volvulus fans-
inflammation, & que ces enfans, n’en avoLrï
fouffert en aucune façon. Nous avons vu dar*
un enfant de deux ans , mort de niarafme , à la
fuite d’une diarrhée qui duroit depuis phifiewrs
mois, plus de douze invaginations du canal in*
teflinal , dont quelques-unes avoient deux ou
trois pouces d'étendue, & qui noffroient aucune
marque d’inflammation.
On ne peut que conclure de ce que nous
venons de dire, 1 .* que le volvulus n’a aucun caractère
diflintlif par lequel on pùiffe le recon»
noîrre dans le corps vivant-, 2.0 qu'il n’eft p°iGt
néceffajrement la caufe de la paflion iliaque -, V
que l’inflammation qui l‘accompagn.e en caufe
(i)Çflàis dçWÿdvcijie dXffmbourg. Toi».YI.
g A T
.généralement toiit le danger , & que c’efl à combattre
ce- fymp'ôme par les moyens appropriés,
que doit s’attacher le Praticien , plutôt que de
recourir à la Gaflrotomie, opération rouit au
moins .incertaine, & qui, dans la plupart des cas,
ne peut avoir que les conféquences les plus
funefles.
GATEAU, petit matelas fait avec de la charpie,
dont on fe fervoit ci-devant après l’amputation
d’un membre, ou après l’extirpation d’une
mammelle, pour couvrir la plaie dans les panfe-
rnens. On étoit dans l’ufage d’éteqdre fur le Gâteau
les na dicamens digtftifs, mondifiatis, &c.
que l’on regardoit comme indiqués par l’état des
chairs & la nature de la fuppuration. Voye%
Amputation , Mammelle.
GENCIVES. Subftance charnue, rouge, qui
couvre les alvéoles & les racines des dents, &
qui contribue à fixer celles-ci dans leurs places.
Dans l’état de famé, elles adhèrent fortement à
leur col & à la partie fupérieure de leurs racines ,
leur fubflance ,efl ferme ,> élaflique & très-vafeu- ■
leufe, quoique douée de peu de fenfibilité.
Les Gencives font fujettes à diverfes maladies
occalionnées la plupart par celles des dents-, les
plus communes font des inflammations fuivies
d’abcès qui fouvent dégénèrent en ulcères fiflu-
leux. Il s’y forme des tumeurs plus ou moins
: dures, qui ne peuvent fe guérir que par les
fecours de la Chirurgie} on les voit aufli quelquefois
affeCtées dans toute leur fubflance d’un gonflement
accompagné de plus ou moins.de putridité,
& quelquefois de tendance à la gangrène. Nous
çonfidérerons féparément ces différentes fortes
d affrétions.
Nous av/ons obfervé, à l’article Dents, que
quoique la flruélure de ces .organes ne permit
pas que l’inflammation de leur cavité, dans les
cas où elle efl mife à découvert par la carie, y déterminât
aucune fuppuration, ilarrivoit fréquemment
néanmoins que cette inflammation s éren-
doir aux parties qui les environnoient, & qu’elle
alloit au point de caufer un abcès dans l’alvéole
de la dent cariée. ’
Lorfqu’une dent a fait fouffrir pendant quelque
tems, le malade commence à fe plaindre d’une
douleur d’une nature un peu différente, & qu’il
rapporte à la Gencive où l’on apperçoit du
gonflement. Ce Gonflement augmente par degrés,
ainfi que la douleur j en généra,l,tous les fymptômes'
inflammatoires deviennent ici beaucoup plus
conlidérables que dans les cas d’inflammation
locale qui attaque d’autres parties, le gonflement
s étend au loin & afteCte quelquefois tout le vifage.
Le pus, ainfi que dans route antre efpèce
d’abcès, tend à fe frayer une rouie au-dehorsj &
comme il ne peut fe faire jour au travers de la
fient", il s’ouvre un paffage au travers des parois
de l’alvéole , & pointe à la furface extérieure de
la Gencive, dircétsmem vis-à-vis de U racine de
G E N J*?
la dent cfftélée; ou bien il fufe le long de la
dent qu’il fépare delà Gencive, & s’évacue par
l’une ou l’autre de ces deux voies -, quelquefois,
mais très-rarement, l’abcès s’ouvre en dedans delà
bouche par la face interne de la Gencive.
Ces abcès, qui font très-fréquens, proviennent
rarement d’une, autre caufe que celle que nous
venons d’indiquer» cependant on les voit quelquefois
fe former en conféquence de quelque
affection particulière à la mâchoire, ou à i’avéole
qui n’a rien de commun avec la dent, ou qui ne
l’affeéte que fecondairemem -, car fi l’on arrache
cette dent , on la trouve fourent parfaitement
faine, fi ce n’eff que l’extrémité de fa racine paroît
rude & irrégulière, comme ayant été attaquée
extérieurement par le pus.
Quelle qu’ait été la caufe de ces abcès > ils
endommagent toujours plus on moins les alvéoles
du côré où ils s’ouvrent, comme on* peut le voir
dans un grand nombre de fquelettes, & il en
réfulte un ébranlement plus ou moins epnfidé-
rable des dents logées dans ces alvéoles, lequel
devient fouvent très-manifefte lorfqu’on cherche
à les faire mouvoir.
Quelquefois ces abcès fe referment après que
le pus a percé la Gencive-, ceux où il s’.efl gliffé
entre les Gencives & les dents ne peuvent jamais
fe cicatrifer, parce que la Gencive ne fauroit plus
fe réunir à la dent -, cependant l’écoulement du
pus diminue de rems à autre. Mais un coup de
froid, ou quelqu’autre caufe accidentelle venant
à oceafionner une nouvelle inflammation, il en
réfulte un renouvellement de fuppuration, qui
r’ouvre l’orifice formé précédemment à la Gencive,
ou augmente l’écoulemenr de pus le long de la
dent. On voit ainfi un abcès à la Gencive s’ouvrir
& fe fermer alternativement pendant des années,
jufqu’à ce que l’alvéole, étant prefqu entièrement
détruite, & la dent tout-à-fait ébranlée, celle-ci
tombe enfin, fi elle n’a pas été arrachée auparavant.
Il eft probable que, dans ces différens cas,
toute communication eft détruire entre la mâchoire
& la cavité de la dent ; ( Voye^ Dent. )
ces organes cependant conférvent leur connexion
latérale, dans les cas fur-tout où la Gencive continue
à embraffer la dent j mais dans ceux où te
pus s’échappe entre la dent & la Gencive, cette
union eft moindre, & n’a plus lieu que du côté
oppofé à celui où paffe le pus.
Les abcès aux Gencives font faciles à diffin—
gùer. Ceux qui fe font fait jour au travers dç
la Gencive, fe reconnoiffent à une petite tumeur
oeréminence entre le bord de la Gencive & i’ert-
droit où celle-ci s’unit à la lèvre. Si l’on coin-*
prime la Gencive à côté de ce point, on voit ordinairement
un peu de pus fortir du fommet d«
la petite tumeur. Il eft rare que cette tumeur
s’efface entièrement j car, lors même qu’il n®
fon point de pus, & que rouvemre