
'compliquent beaucoup le travail de la Délivrance.
'J.I dégénère en partie ou en totalité en hydatides;
SI devient fchirreux, cartilagineux & même offeux :
Ba plupart de ces changemens viennent d une
trnfiammation. précédente, qui endurcit & altère
Sa texture des membranes. Ces circonllances rendent
le cas extrêmement grave; car, fi lé placenta
relie, & qu’il ne foit point expulfé par les efforts
de la matrice, telsfoibles qu’ils foient, la femme
meurt à la fuite d’une gangrène ou d’une inflammation
de la matrice; d’une autre part, elle
peut être la viélime des tentatives infruélueufes
ide l’Accoucheur. Si l’on attend, elle peut périr
tau moment où l’on s’y attend le moins, par une
hémorrhagie qui - provifndra d'un décollement
•Imparfait du placenta. Si l’on cherche à produire
lia réparation , on n'ell pas.plus alluré que l’hémor-
l'haoie n’arrivera point, fur- tout (i la matrice ell
par elle-même dans un état d’ atonie. Le mieux,
toute compenfation faite, ell encore d attendre,
vu qu’on a moins d’aCcidens i redouter ; mais ,
dès qu’on a des lignes évidens de putridité, il
faut aulfi-tôt porter la main dans la matrice peur
examiner l’état du placenta , en tâtant de côté
& d’autre fa fubllanee. On évitera de tirer avec
force fur les endroits où il y aura quelque dureté,
& dès qu’on fentira une portion molle &
lâche, on tirera deffus ; le relie fera confié aux
foins de la nature, qui l’cxpulfera par la fupu-
ration. Il convient néanmoins de chercher à entraîner
le refie par des injeélions déterfives, qu on
réitérera trois ou quatre fois par jour. On pourra
même rendre ces injeflions un peu amifepttques,
en y ajoutant le kinkina, St le camphre pour
peu que les écoulement aient une mauvaife odeur
& qu’ils donnent des marques de putridité. Les
remèdes qu'on donnera intérieurement feront
des boiffons aigrelettes antiputiides, & non de
nature chaude & emménagogue, que 1 on croit
fauflement propres à entraîner le placenta au-
dehors. Ordinairement les injeélions en entraînent
quelques portions.; en pareil cas, pour
peu qu'il ÿ ait une augmentation dans les accidens,
il ell prudent de porter de tems à autre-
le doivt dans l’intérieur du vagin pour s’auurer
s’il n’y auroit point quelques Caillots ou morceaux
de placenta, afin de les extraire.
Méthode dans U cas de chatonnement.
On dit qne la placenta ell chatonné, quand
il ell renfermé dans une poche faifant partie dé
la cavité de la matrice, St néanmoins féparée
par un rétreciffemem particulier. Quoique peu
foit l'Auteur qui ait parlé le premier de ce genre
de chatonnement, il n’en a cependant point connu
la véritable canfe; il ne provient point d un vice
de conformation, ainfi qu’il le rapporte, mais
' d’un refférrement circulaire en forme de bride,
qui étrangle le corps de la matrice lorfque le
placenta adhère vers le fond ou la partie fupé-
rieure de cet organe. D’où il fuit que, quand
l’enfant efi forti, les contrarions de la matrice,
fe faifant vivement fentir, & plus vers le rétre-
ciffement que par-tout ailleurs-, le placenta fe
trouve faifi de toutes parts, & ell retenu par une
bride circulaire comme un.brillant dans un chaton.
Ces cas font en général très-rares J M» Levret
n'en cite qu’un exemple ; ceft celui d une femme
qu’on tenta vainement de délivrer. LAccoucheufe ,
après plu fleurs tentatives qui aboutirent à rompre
le cordon, porta la main dans la matrice, St
trouvant, vers le côté droit, une efpèce d’ouverture,
elle crut que ce vifeère étoit déchiré,&
que le placenta étoît forti dans le bas - ventre»
Mv Levret, qui fut appelé , reconnut cette même
ouvertifte -, elle étoit ronde, avoit deux pouces
en diamètre, cétoit l’entrée d’une poche qui
renferjnoit le placenta , & qui s étoit formé
accidentellement après la fortie de 1 enfant , &
qui difparut après qu’on eut extrait le placenta,
M. Roux parle, dans lesObfervations fur les Pertes
de fang, d’une autre forte d’adhérence du placenta
dans laquelle-Ton bord étoit en quelque
façon comme encadré dans l’épaiffeur des parois
i de la'matrice.
Quelque foit la manière dont le placenta en
chatonné, la délivrance s’opère toujours tôt ou
tard, plus difficilement, il tfl vrai, car icj le
placenta doit vaincre non - feulement le rétre-
ci{fanent du col de la matrice, mais encore 1 orifice
du chaton, qui ne laiife pas que de lui offrir
■ une certaine ^rétiftance. Néanmoins, pour peu
qu’il y ait du retardement , & que le placenta
ne cède point aux efforts qu’on fait fur le cordon,
il faut avancer à l’entrée du chaton pour le dilater
& détacher le placentay& quand il efi forti,
il faut auffi reporter la main dans la matrice, &
aller jufqu’au fond du chaton, foit pour vuider
les caillots qui pourroienty être refiés j. fok pour
faire contracter également les deux poches, ^iais
encore une fois , ces cas font .fi rares, qu il efi
difficile de donner des règles fondées fur une
expérience bien certaine j auffi lé Praticien doit-il
moins compter fur celles que nous établiffons-,
que fur ce qne lui preferit un jugement fondé
fur les circonftances.
Méthode dans Us cas ou le placenta ferait
implanté fur le col de la matrice.
L ’implantation dn placent;; fur le col de la
matrice, efi toujours très-fteheufe à raifon des
. hémorrhagies fréquentes auxquelles elle donne
lieu vers les derniers ttmi de la groffeffe. On
reconnoît cette crrconflance , lorfqu'en- touchant
. la femme vers le tems de l’accouchement, an
lieu de membranes 'très-liffes , comme dans es
cas ordinaires, on trouve une fubftance molle
& fongueufe, quia tous les caraélères du p'acema.
Quand les accidens ne font point urgens, qu’ils
cèdent au repos, aux tempérans, aux faignées
mêmes, il faut laiffer la femme tranquille, & ne
lui rien faire *, mais, s’ils font graves, il faut alors
chercher à procurer l’accouchement. La fimple
ouverture des membranes, telle que Puzos la
confeille, ne peut être d’une bien grande utilité,
par la railon que la contraction de la matrice
à laquelle elle donnk lieu , n’a point un effet
dire# fur les vaiffeanx du col, qui fourniffent
ici* Il efi reconnu au contraire que,, dans le
plus grand nombre de cas, ce feroit un moyen
afluré pour augmenter la perte. Le parii le plus
prompt, & celui qui doit avoir un fuccès plus
certain , efi d’amener l’enfant, après avoir rompu
les membranes. Voici comment il faut alors fe
conduire. Quand l ’orifice de la matrice efi dif-
pofé .convenablement à l’accouchement, on en
détache le placenta d’un côté, & toujours, autant
qu’on peut le reconnoitre, ^vers celui où fon
difque fe rapproche le plus de l’orifice j on déchire
les membranes au bord de cette mafle pour
aller prendre les pieds de l’enfant, & l’extraire
comme dans les cas ordinaires. Cette méthode
efi préférable à celle que donnent quelques Accoucheurs,
de percer le placenta & de paffer la
main à travers l’ouverture pour aller retourner
l’enfant .& l’amener par les pieds ; ce procédé |!
étant toujours plus difficile & moins fûr que celui
que nous venons de rapporter, & d’ailleurs fu-
jet à accident. Il arrive quelquefois ici que l’accouchement
s’opère très-heureufement, fur-tout
quand le milieu du placenta répond exactement
à Torificq de la matrice; car celni-ci fe dilatant,
& le placenta cédant de toutes parts également,
la tête de l'enfant le pouffe en avant, de manière
qualors il précède toujours fa fortie. Il arrive
ordinairement en pareil cas que les membranes
relient en partie dans la matrice, & deviennent
caufe, li l’on n’ y prend garde, d’accidens très-
fâcheux *, auffi convient-il, après que l’enfant efi
forci, de reporter la main dans ce vifeère pour
les extraire en même-tems qu’on fera de légères
frictions fur le bas-ventre.
Méthode dans le cas d'Avortement.
Il eft confiaté que la Délivrance efi toujours
tiès-difficile dans les avortemens à raifon du volume
confidérable du placenta & du peu de développement
de l’orifice & du col de la matrice.
Ces difficultés font en raifon inverfe du terme
de la groffeffe, en forte que plus celle-ci efi
avancée, moins la Délivrance efi laborieufe, & vice
verfâ. La Délivrance pefut néanmoins- avoir lieu
affezfacilement, fi, dans le moment où l’avortement
efi décidé, on porte immédiatement après
1^ rupture des membranes, un ou plufieurs doigts
. dans l’ orifice de la matrice pour empêcher qu’ il
ne fe contrarie fur lui-même j en tenant ainfi
l ’orifice ouvert pendant quelque tems, le placenta
fuit & affez facilement *, mais, quand on efi appelé
long-tems après l'ouverture des membranes,
les obfiacles font d'autant plus confidérables, que
la grande délicateffe du cordon empêche qu’on
ne tire deffus, & que le col de la matrice étant
contracté , il ne îauroit fouffrir i’introdu&ion
d’aucun moyen fans faire éprouver de très-grandes
douleurs. En pareil cas, tout ce qu’on peut faire,
fi la perte efi confidérable, c’eft de folliciter la
matrice à fe contracter* pour que le placenta puiffe
fe détacher & fortir. Des frictions continuées
long:tems fur le bas du ventre , fuffifent ordinairement
pour remplir ces vues ; elles ont leur
effet au bout d’une heure, & même d’un quart
d’heure , ainfi qu’on l’expérimente tous les jours.
I l faut de tems à autre porter les doigts dans
le. vagin pour «daffurer dè l’état du col & de
l ’orifice de la matrice *, & fi l'on trouve qu’une
portion du placenta s’y foit engagé au point de
faire une faillie fuffifante, on la faifira avec les
deux doigts pour l’ébranler & l’extraire en même-
tems qu’on frottera l’hypogaftre. La pincé à faux
germe de M. Levret pourroit ici fervir à dilater
le col de la matrice, & préparer la voie au
placenta*, mais ces moyens qui paroilfent fi convenables
, quand la perte efi médiocre ,■ ne font pas
ceux qui conviennent dans le gas d’une violente
hémorrhagie.Si l’on ne voit aucun moyen d’extraire
le placenta fur • le - champ, il faut laiffer de côté
tous les procédés relatifs à cette extraction , &
oppofer une digue au fang qui inonde la femme,
au moyen du tainponement, & fe conduire en
tout comme dans le cas d’une perte à la fuite d’un
avortement qui menace. Voye\ l'article Avortement.
En agiffant ainfi , il fe fotme un caillot;
''le fang s’arrête ; & la matrice, irritée par la pré-
fence du fluide épanché, en fe contractant pour
le chaffer, ferme les orifices qui le fourniffoient ;
& lorfqu’on s’apperçoic que les forces fe maintiennent
, que .les accidens fe diïfipent, on ôre
les tampons, & le fang retenu fort peu-à- peu
par la continuation d’aCtion de la matrice, &
après lui vient le placenta en totalité ou en partie.
Le placenta fort alôrs plus ou moins flétri, quelquefois
pétrifié *, il convient alors dé porter de
tems à autre les doigts dans l'orifice de la matrice
pour entraîner ce qui pourroit fe préfenter;.
comme dans tous ces cas On a toujours à craindre
les effets de la putréfaction, il faut mettre la
femme à l’ufage des anfifeptiques, & notamment
du kinkina.
Méthode dans les cas oh ily auroit plufieurs enfans.
Si l’on pouvoit affurer que les placentas, dans
les cas que nous confidérons ic i, font bien fé-
parés , ou qu’il n’ y eût qu’un fimple adoffetnenr,
on pourroit, fans lien craindre, après que le
premier enfant feroit forti, extraire fonjpiacenw,