
fera-t-elle'toujours afiez favorable pour que les »
matières qui s’en écoulent, puiffentêtre reçues dans
un vaiffeau approprié ? La prefiion que les bords
de ces vaifleaux doivent exercer fur ceux de
l ’ouverture , ne peut-elle pas devenir nuilible ?
E«nfin ce vaiffeau , quoique contenu en apparence
dune manière convenable, ne variera-t-il point
dans fa pofition , & ne permettra-t-il jamais aux
excrémens de fe répandre dans les vêtemens du
malade?
La malpropreté n’eft pas lefeul inconvénient
des Anus contre nature. On a vu des perfonnes
que cette incommodité a jettées dans l’épnife-
menr, & qu’elle a enfin fait périr. C'eft ce qui
pourra avoir lieu toutes les fois que l’intellin
fera ouvert affez haut, pour que les alimens en
fortent avant que la chyiificatiom foit achevée,
& avant que leurs parties nutritives aient pu
être abforbées par les vaifleaux laélés. Mais lorsque
l’ouverture n'intérefle que les dernières
circonvolutions de l’iléum , ou ce qui eft plus
fréquent, lorfqu’elleaétéfàite aux grosinteftins,
le danger auquel le malade fe trouve expofé à
cet égard, fe réduit à bien peu de chofe. Auffi
ne troute-t-on chez les Observateurs aucun fait
de ce genre, dont la terminaifon ait été funefte;
plufieurs au contraire attellent que les malades
auxquels ils ont vu des Anus contre nature étoient
fains & bien portans.
L ’accident le plus^ fâcheux auquel foient expo-
fés ceux qui ont un Anus contre nature , eft
un renverfement d’inteftin femblable à ceux qui
fe forment quelquefois par l’Anus, & qui eft
tantôt fimple, n’intéreffant qu’une des portions
du canal inreftinal au-delfus, ou au-denous de
fon ouverture, & tantôt double, l’inteftin étant
renverfé par l’une & l’autre de ces portions.
Ce renverfement forme une tumeur dont les
dimenfions varient beaucoup chez les différens |
individus, où on l’a obfervé. Lorfqu'il vient de ;
la partie Supérieure du canal, les matières fter-
corales fortent par l’extrémité de la tumeur ;
elles s’échappent extérieurement à fa bafe quand
il procède de la portion inférieure , & fi la
rameur eft double , il eft facile de diftinguer
par cette évacuation, à quelle extrémité du tube
inreftinal répond chacune de fes parties. Cet
accident des Anus contre nature, eft fâcheux
en ce qu’il en augmente beaucoup [’incommodité
5 la tumeur eft quelquefois d’une fenfibilité
exquife ; quelquefois auffi lorfque le renverfement
de l’inteflin eft confïdérable, il s’y forme
un étranglement qui met en danger la vie du
malade, à moins qu’on n’y apporte très-prompte
ment les fecours que la nature du cas exige.
Voyti les Planches.
L ’office du Chirurgien eft de prévenir , lorf-
qu’il le peut, la formation d’un Anus contre na- *
rare, ainfi que nous le verrons ailleurs *, mais .
lorfqu’il eft formé, & fur-tout lorfque la totalité
, où la plus grande partie des excrémens,
fort par cette voie, on nepomroit, fans expofer
le malade au plus grand danger, en tenter la
fuppreffion. Et lors même qu’il en fort une portion
confidérable par les voies naturelles, il
eft toujours à préfumer que l’inteftin eft confi-
dérablement rétréci à l’endroit où il communique
avec* la plaie , & qu’il fera très-fufceptible de
s’engorger , lorfque les matières y arriveront plus
abondamment qu'à l’ ordinaire, fi elles ne peuvent
s’échapper par l’ouverture extérieure \ ce
qui peut expofer le malade à périr très-promptement.
Mais s’il eft dangereux de fermer un Anus contre
nature , lors même que le cas eft le plus fimple,
cela devient abfolument impraticable , lorfqu'il
eft compliqué de tumeur forméq par le renverfement
de quelque portion d inteftin ; quoiqu’on
life, dans les Tranfaélions philofophiques , que
M. le Car avoit entrepris une femblable opération
, dans un cas où il y avoit un renverfement
de chaque portion du canal inteftinal. Mais les
douleurs qu’il fit éprouver à la malade en fâchant
âe réduire l’inteftin forti, allèrent au point
que celle-ci fe déroba par la fuite à toutes tentatives
ultérieures. Et lorfque, dans un cas par
e il, il feroit facile de réduire les portions
d’inteftins déplacées, & que celle qui répond au
reélnrn, conferveroit à-peu-près fon calibre ordinaire
, ( circonftance à laquelle?on ne doit
point s’attendre , ) la prudence ne permet pas
de les placer l’une v is - à - v is de l’autre, pour
rétablir' là continuité de leur canal. Le nombre
& la profondeur des adhérences, que les inteftins
pourroient avoir contrariées entr’eu x , & avec
les parties voifines , rendroit peut - être cette
opération impoffible ; & il feroit affreux de
l’avoir tentée fans réuffir , & d’avoir plongé
dans un danger imminent une perfonne très-
faine d’ailleurs, & qui* à quelque incommodité
près, peut jouir de Ja vie auffi-bien que celles
qui font le mieux conflit nées.
Si l’on ne peut remédier aux senverfemens
d’inteflins qui arrivent aux Anus contre nature,
lorfque les tumeurs auxquels ils donnent lieu
font d’un volume un peu confidérable, & qu’elles
exiftent depuis long-rems , il n’en eft pas de
même, lorfqu’elles font petites & récentes ; &
il eft très - probable que, pa? des foins bien
dirigés, il feroit polfibie d’en prévenir les progrès
, & de .les dilfiper tout-à-faiu 11 eft facile
de-, Sentir que ces foins, ne doivent pas être
bien différens de ceux qu’exige la chùte du
fondement, puifque ces deux maladies font de
la même nature. Ils confifteroient à repouffef
doucement la tumeur dans le ventre, à fa contenir
au moyen d'une peiorre mollette & d’une
épaiffeur convenable,, qu’on aqroir foin de renouveler
*fouvent, à caufe des matières qui s’écoulent
par la plaie ; la fituation doit contribue*
beaucoup à la guérifon , il faudroit recommander
au malade de fe tenir scouché le plus long-tems
qu’il ponrroitj fur le côté opporé , pour éviter
Je poids des inteftins \ lui preferire la plus
grande attention à ne faire aucun mouvement
violent, qui mettant les mufcles du bas-ventre ,
& le diaphragme en je u , forceroit les inteftins
à paffer à travers l’ouverture extérieure ; tenir le
ventre fouple & libre, fi les excrémens avoient
quelque difficulté à fortir par l’Anus contre
nature ; raffermir les parties voifines de cet
Anus, au moyen de fomentations légèrement
aftringentes, & répereuflives &c. ; il feroit auffi
très-utile de foutenir les bords de. la fiftule avec
ivi bourrelet d’ivoire ou de gomme élaftique,
fi le malade rendoit des excrémens qui euffent de la
confiftance, & s’il éprouvoit avant-leur Sortie, un
ténefme femblable à celui qui précède l’évacuation
des greffes matières par les voies ordinaires.
C’eft ainfi que par des confeils fimples, &
d’une exécution facile, on pourroit prévenir une
indifpofition fâcheufe par elle-même, qui expo-
feroit le malade au danger le plus preffant; fi
la tuméfaélion à laquelle les inteftins renverfés
hors des Anus contre nature font fujets, deve-
noit affez confidérable pour qu’ils fuffent étranglés
par l'ouverture même qui leur donne iffue.
APHTES. D ’AVôai.Lesenfans à la mamelle font
fujets à de petits ulcères blancs,appellés Aphtes,
lefquels naiffent communément au tour des gen-
çives, des lèvres, de la langue, du palais & du
gofier. Ils font accompagnés d’ardeurs, croiffent
| augmentent peu-à-peu en nombre. Dans l’origine
ce font de petits boutons rouges qui fuppurent
a leur fommité,creufent & forment enfin ces petits
ulcères qui brûlent & rongent les parties qu’ils
attaquent. L ’irritation qui fe communique bientôt
aux conduits voifins des glandes falivaires, fait
fuccéder une falivation écumeufe, vifqueufe, &
chaude. La fanie de ces petits ulcères, mêlée à
lafalive, defeend dans le ventricule del’ènfanr, lui
ôte I'appétir, d’où s'en fuit la diarrhée putride avec
tranchées. Cette humeur putride qui fe trouve
bientôt après abforbéedans la maffedufang, caufe
line fièvre inflammatoire, qui fe change en fièvre
lente. L ’enfant maigrit par le défaut d’alimens,
& par le manque de Sommeil, & quelquefois
les ulcères s’étendant de plus-en-plus, on voit
fuccéder au premier mal , un autre plus dangereux
encore, la carie des os voifins.
Plufieurs caufes occafionnent cette maladie ,
quelquefois elle provient d’un lait aigri, & échauffé
que la nourrice donne à l’enfant. Souvent elle
eft occafionnée par des crudités qui naiffent
Spontanément dans fon eftomac, & qui corrompent
le lait qu’il tette. Quelquefois enfin cette
maladie provient d’une dentition difficile & dou-
jpureufe, par laquelle les principes de la falive
font exaltés & corrompus* Les Aphtes naïf-.
fentplus fréquemment dans les tems chauds, qui
favorifent l’inflammation & la diffolution putride
des humeurs. Quelquefois elles font une fuite
la maladie vénérienne, & alors les ulcères qu’elles
caufent aux gencives, aux lèvres, & à la langue
offrent les mêmes phénomènes, que les chancres
vénériens ; fi la nourrice étoit faine , il lui fur-
viendra de ces ulcères aux feins. ,
Les Aphtes font d’autant plus dangereufes,
qu'elles font plus larges & plus profondes, &
que l’inflammation des parties voifines eft
plus confidérable ; alors il arrive fouvent qu’elles
le terminent en gangrène, & l'enfant meurt. Lorfque
ce mal caufe la carie des os voifins, il eft
très-difficile d’y remédier.
La première chofe dans le traitement de cette
maladie, c’eft d’examiner l’état de la nourrice ;
pour peu que .fa famé foit fûfpeéle, il faut auffi-
tôt en choifir une meilleure, car un bon lait
eft le plus puiffant remède que l’on puiffe ad-
miniftrer à l’enfant. Enfuite on . peut preferire la
lotion fuivante, avec laquelle on nétoyera plus
fleurs fois le jour la bouche de l’enfant.
l^. Décoèh d’org. trois onces ■, de fyrop de
mûres, une once & demie ; de miel rofat deux
onces. Mçlés. Si les Aphtes font un plus grand
progrès, il faut laver & boire, & le gargarifer
avec le fuivanr.
Orge mondé & fommités de ronces de chaque
une pincée. Faites bouillir pendant une heure dans
une fuffifante quantité d’eau. Vers la fin ajoutez
feuilles de feordium, &de rofes rouges, dechaque
deux poignées , fommités de petite centaurée ,
& fleurs de milpertuis de chaque une poignée;
paffés & exprimés après une longue ébullition.
Dans fix onces de cette décoél. diflolvez , miel
rofat, trois once«. Il faut encore, félon l’exigence,
purger la nourrice, ou l’enfant. Si les Aphtes
ne cèdent point à ces divers médicamens ; &
s’ils proviennent d’une diffolution putride des
humeurs, alors le quinquina eft très - efficace:
on peut le donner de la manière fuivante.
Corail rouge préparé, & quinquina réduit
en poudre , de chaque un fcrupule, on prendra le
lait pour excipient.
Dans leur plus grande violence, les Aphtes
doivent être traités comme l’angine gangréneufe ;
mais lorfqu’elles proviennent d’une dentition
difficile, le meilleur remède eft d’ouvrir les
gencives , afin que les dents'vpuiffent percer
plus facilement ; fi la caufe eft vénérienne, il n’eft
pas d’autre remède que de traiter la nourrice
elle-même, avec les antify phi Uniques. Extrait
de Bertrandi. ( M. P e t it R ad e l .)
APHÉRÈSE. Aphoercjis de * , j ’emporte.
C'eft le nom qu’on ^a donné dans les Ecoles à
cette partie de la Chirurgie , qui confifte à retrancher
du corps quelque partie malade ou contre
nature.
^PQSKEPARNISMOS d’*?™ 9ab & afeia
Y S