
tel bon voilier qiiïl foit, ne pourra jamais avancer,
fi le vent ne lui fouftle dans unedireélion favorable.
Les Ecoliers que Joubert forma , portèrent
fon nom par tout le royaume,& même dans les pays
étrangers. La France étoir inquiète fur la ftérilité
de la Reine Marguerite, Henri 111 le fit venir pour
confulter conjointemeut avec Cabrai; mais leurs
foins furent inutiles & leurs remèdes fans fuccès.
Joubert de retour à Montpellier, parvint au grade
de Chancelier; il fit un voyage à Touloufe &
de-là à Lombez, où il mourut en 158 1 , âgé de
cinquante-trois ans. Joubert a donné un traité:
V e ajfcSibuspilorum , & cutis pmferùm capitis.
I f y parledu traitement des ulcères de la gorge &
de la luette. Il a également fait paroître un petit
z/z-8.° intitulé; Sentence de deux belles queftions fur
la curation des arquebufades & autres plaies. 11 y
nie que ces plaies foient vénéneufes ; mais un
Ouvrage qui mérite le plus attention , eft la Traduction
de la Chirurgie de Guy de Chauliac, qui
parut à Lyon, en j 5S5, ira-4.® , & auquel il ajouta
beaucoup de -notes & de réflexions utiles pour
Fintelligence du texre. Ses réflexions fur le choix
des remèdes relativement aux différentes ,appa- j
rences des ulcères dénotent qu’il n’agiffoit point j
en empyrique. Ses Remarques fur la Brouchoto- j
mie font très-judicieufes; notre Auteur y parle j
encore du mauvais emploi des tenettes dans le I
traitement des ulcères, pour confirmer ce qu’en
avoir déjà dit Guy de Chauliac*, cette TraduCHon
attira des reproches à Joubert; fon fils, après
fa mort, prit fa défenfe, fur ce que Ton père j
s ’étoit, dit-on, abaiffé à traduire un Ouvrage
qui devoit refler ignoré. Mais c’efl à tort, dit-
il j n’étant pas, M. G u y , Ample Chirurgien,
ou vil barbier, comme quelques-uns lepenfent,
mal informés de fes titres & qualités *, & plût-à-Dieu
que ceux qui le méprifent fuffent faire autant, ou
bien l’entendre feulement..........car il efl fi bien
agencé, lié & entretenu , que par-tout il reffem-
ble à une correfpondance, comme une maifon
compaffée, bien compoféé & tellement treuiTée
qu’elle fembl« jettéc au moule & bâtie tout en un
jo u r , non pas à pièces mal rapportées. ci On trouve
à la fin de la Traduéiion ds eet Ouvrage un petit
Diélionnaire où font expliqués les termes arabes
dont Guy de Chauliac avoit fait ufage ; fon fils
y a fait repréfenter les inflrumens dont on fe fer-
voit de fon rems , ils font la plupart pris de Paul.
Son Ouvrage-: De Vulgi erroribus, contient quelques
réflexions Chirurgicales, rendues d'une-
manière fort libre. (AT. Petit-Radez.)
JUMEAUX àiJlufj.0'1^ Gemelli, Bigni. On appelle
fiinfi des enfin s qui viennent à la fuite d’un même
accouchement. Quand, en pareil ca?, les enfans fe -
préfenrent fucceffivemenr & dans une pofition
convenable , le travail n’efl pas plus laborieux
que dans l'accouchement ordinaire, quoique néanmoins
il dure plus ïong-tetns , ce qui par oh venir
de ce que |a nwuicç n’embrafte pas aflez exaéletflent
le corps de l’enfant, & qu'elle n’a d a tion
que fur un de fes cotés, Si le premier des jumeaux
fe préfente convenablement, il faut en
abandonner l’expulfion aux contrariions de la matrice.
Il en feroit de même du fécond fi les cir-
conftances font aufîi favorables,*mais comme affez
fouvent il fe préfente mal, il ne faut point alors
différer de l’aller chercher par les pieds , & ne
chercher à l’extraire, que quand la matrice fera
<les efforts pour l'expulfer, autrement on po.ur-
roit évacuer trop promptement la matrice & donner
lieu à une hémorrhagie très-grave. Mais nous
fuppofons des cii confiances où les difficultés font
i plus grandes. Chaque Jumeau, par exemple, peut
préfemer fa tête à l’entrée du baflin, de maniéré
que la face de l’un fe trouve en defiùs, en de-
fous ou de c o té , en même-tems que celle de
l’autre eft trouvé en fens contraire. Quelquefois
les Jumeaux font placés parallèlement l’un à coté
de l’autre , & d’autres fois ils fe croifent de manière
que lu tête de celui dont le tronc occupe
le côté droit de la matrice efi appuyé fur, le bas de
la fofl’e iliaque gauche tandis que la fofle. iliaque
droite fomient la tête de l’autre dont le corps
occupe le côté gauche de la matrice, s? Dans ce
dernier cas, dit M. Baudeloque , l’accouchement
ne fauroit s’opérer fans le fe cours de I arr , parce
que la direction, félon laquelle la tête de chaque
jumeau efi prefféè en bas, efi telle qu’aucune ne
fe péut s’engager , & que ces deux têtes s’écartent
l ’une de l’autre, en fe renverfant fur les épaules
ou en le portant davantage fur les côtés du baflin.
Quand ils font placés parallèlement , celle de
deux têtes qui eft la plus près du milieu de t’entrée
du baflin peut s’y engager & en écarter l'autre;
mais, parvenu dans l’excavation, elle peut également
s y arrêter, & y demeurer long-tems, même
n’en pouvoir être expulfée, quoique petite relativement
à cette cavité. Lorfque les jumeaux pré-
fentent la tête en fe croifant, il faut le* retourner
avec précaution & les extraire par les pieds. On
doit alors commencer par celui dont le corps eft
en deffous, parce qu’en le faifant defcendre, l’autre
s’éloignera, comme de lui-même, de l’entrée
du baflin & ira vers Je fond de, la matrice occuper
le vuide que laiffera le premier en fe dégageant.
Si des circonfiances étrangères à celles dont
il a été parlé jufqu’ici exigeoient qu’oo terminât
l’accouchement fans délai , lorfque les deux enfants
font placés parallèlement l’un à côté de
l’autre & offrent la tête à l’entrée du baflin il
devient égal de commencer par celui qui occupe
le côté droit de la matrice, ou par celui qui eft
fitué vers le côté gauche , la préférence alors doit
dépendre de la main que l’opérateur introduit
dans la matrice. Dans ce cas, comme dans tous
ceux qui ont rapport aux Jumeaux , on obfervera
foigneufement de faifir les pieds qui appel tiennent
an même enfant, afin de ne pas engager l’un &
l'autre en même-tçms, & lorfqu ils font au-dehors
on écartera du détroit fupérieur non-feulement
la tête du premier Jumeau , mais encore celle
du fécond ,pour empêcher qu’elles ne s’accrochent
réciproquement dans le détroit, & qu’une d’elles
n’y foit entraîné par l’autre, jj Un dés Jumeaux
peut préfenrer la tête & l’autre les pieds; l’indication
alors la plus naturelle fera de repoufler
les pieds, pour que celle-ci puifle plus facilement
defcendre; mais, en pareil cas , la tentative
n’eft pas toujours heureufe, ce feroit alors le cas
de tirer celui-ci par les pieds en prenant les précautions
néceffaires pour que fa poitrine ou fa
tête n'entraîne pas la tête du fécond , comme il
en efi des exemples. Voye1 le Journal de Médecine
du mois de Novembre 17 71. » Les deux
enfans peuvent préfenttr les pieds en même-.tems,
& ce cas eft le plus favorable après celui où ils
viennent naturellement. Quelquefois aufli on ne
rencontre à l’orifice de la matrice qu’un feu! pied
de l’un avec ceux,de l'autre. Si l'on doit prendre
garde, dans le premier cas, de ne pas.tirer fur le
pied de l'un de ces enfans & fur le pied de l’autre,
croyant qu’ils appartiennent au même , cette précaution
n’eft pas moins recommandable dans le
fécond cas. On s'afiùrera donc d’abord des deux
pieds qui appartiennent à l'enfant qu’on fe pro-
pofe d’extraire , & on le fera defcendre en tirant
d’une main, pendant que de l'autre on écartera les
extrémités du fécond en les pouffant le plus haut
pofiibie , vers l’une, des-fofles iliaques. Le cordon
où la main d’un des jumeaux peut être faiû
pendant que l’autre préfente la tête ou une partie
différente. Dans le cas où le cordon de l’un
feroit au dehors, fi la tête du fécond eft engagée
dans le fond du baflin , il faut J’exîraire avec le
forceps, fur-tout fi Ton,préfume qu'elle doit encore
y féjourner quelque rems, & cela pour retourner
Vautre & le faire fortir plus promptement. Si la
tête dont il s’agit éroit encore au-deflùs du baflin,
ou bien fi cet enfant préfentoit une autre partie,
il faudrait aller chercher en premier les pieds
de celui dont le cordon efi forti pour qu'il éprouvât
moins d’accidens de la comprefïîon de ce
cordon. Lorfque la.main de l’un précède ou accompagne
la tète de l'autre , & nuit à fa fortie ,
il faut tâcher de la repouffér. Si la tête étoir
trop avancée, ou fi la femme fe trouvoit dans
l ’impuifiance de fe délivrer feule de ce premier
enfant, il faudrait l’extraire avec le forceps, malgré
la préfence de la main ou du bras de l’autre
enfant. Mais, en donnant à cette extrémité les foins
qu’elle exige panr qu'elle ne foit point meurtrie
par i’inftrumem, il faudrait commencer par re-
fourner celui dont la main efi fortie, fi aucune
partie de l’autre ne s’étoit engagée profondément
en le conduifanr à cet égard comme s’il étoir feul
dans la matrice, jufqu’à ce que les pieds foient
en dehors ; car, dans ce moment, il convient de
s’occuper dit fécond enfant, & d’empêcher qu’il
Ue Toit entraîné par celui ci. (AT. P x t it -Rad e z .)
I
ICHOREUX. On appelle ichoreufe, l’humeur
féreufe & âcre qui découle de certains ulcères.
Les parties dépourvues de vaiffeanx fanguins,
telles que les tendons, les expanfions aponeuro-
tiques des mufcules, &c. ne fourniffent jamai*
une fuppuration de bonne qualité ; les ulcères,
qui afftélent ces parties donnent un pus icho-
reux, fur-tout lorsqu'ils font négligés ou irrités
par des applications peu convenables ; & en général
, toute efpèce d’ulcère en quelque-^parrie du
corps, qu'elle fe trouve & quelle qu'en foit l’origine
, peut dégénérer au point de fournir .au
lieu d’un pus doux & de bonne qualité, une
liqueur ichoreufe , lorfque le traitement en eft
mal dirigé. Voye\ Ulcéré.
IM PERFORATION. Maladie chirurgicale qui
conflfte dans la clôture d organes qui doivent naturellement
être ouverts. L'anus, le vagin & Tu-
rètre font les parties les plus fujettes à l’imper-
foration. Le défaut d ouverture peut être accidentel
à la fuite de plaies, d’ulcères ou d’inflammations
qui auront procuré l’adhérence des
parois de ces parties ou des bords de leurs orifices
; mais il eft plus fouvent un vice de première
conformation.
, Nous avons déjà parlé de l'imperforation de
1 anus & des moyens qu on doit employer pour
y porter remède, lorfque la chofe eft poffible.
Voyt\ l’article ANUS.
Les enfans mâles naiffent quelquefois avec un
urètre incomplet, & qui fe termine avant d'atteindre
l’extrémité de la verge. Quelquefois il
n’a aucune ouverture extérieure; pour l'ordinaire,
il s’ouvre à une diftance plus ou moins
grande de l’extrémité du gland.
Lorfqu il n y a pas d ouverture, l'urine s’arrête
dans le canal & le diflend ; l’enfam ne fe mouille
point & manifefte les fymptômes de la douleur.
S i , es examinant la verge , on s’apperçoit que
1 nnne remplit le canal jufques à une pétite diftance.
de 1 endroit où devrait être fon orifice on
introduira unpetit frocar par l’extrémité du gland
dans la direction de l’urètre , jufques à l'endroit
ou I unne efi arrêtée. On entretient enfuite la
liberté du paffage au moyen d’une petite bougie.
Dorique le canal efi ouvert , fi l'ouverture fe
trouve au .„périnée, ou à la verge, à une diftance
éloignée du gland, il eft impotfible de réparer
ce défaut, qui eft un obfiacJe à la génération.
Si 1 ouverture étoit près du frein on pourrait,
comme dans le cas précédent , avec un in f i r ment
convenable, percer le gland jufqu’à l ’urètre
& meure une bougie dans cette ouverture ; on
pourrait enfuite , à l’aide d'une cannule,ou d’une
fonde flexible , empêcher les urines de paffer par
1 ancienne ouverture , dont il faudrait confumer
les bords avec quelque caufiiquc afin d’en procurer
la réunion après la cbûre de i ’efearre. Mais
comme, en pareil cas, le mai*n'a rien d’urgent. il