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néceffaires à la fanté. Les effets bien connus âes
Frittions fur lé corps des chevaux , font fingu-
üèremenc propres à en montrer l’importance.
Lorfque ces animaux demeurent un certain tems
fans être panfés ni étrillés, ils deviennent bientôt
pefans & incapables de travail, au lieu que l,e
panfiment fait avec foin, contribue plus que toute
autre chofe à les rendre agiles.
Il y a des fièvres continues où les malades ont
prefque toujours les exrrémités froides ,* dans ce
cas, outre les linges chauds qu’on renouvelle
fouvem, on fait des Fri61ions/douces qui font
très-utiles pour rappcller la chaleur. Dans les
fueurs qui arrivenr fponranémenr, ou par l’aéKon
des remèdes fudorifiqucs , auffi bien que dans
celles que procure un exercice violent, tel que
le jeu de la paume, &c. il eft convenable en
changeant de linge , de fe faire éffuyer & frotter
modérément avec des linges chauds. Cette Friction
non feulemenr nettoye le corps en abforbant
l'humidité, mais elle fait fortir & exprime des
pores de la peau , des refies de fueurs & de fucs
excrémentiels qui y ont été portés, & donne du
reflort aux parties -, auffi remarque- t-on que ces
Friélicus contribuent beaucoup à diffiper la
laffitude.
Les Frictions, pour être adminifirées fage-
ment, exigent les mêmes précautions que les autres
exercices. 11 faut être attentif à la durée, à la
force & à la réitération convenables. Toutes ces
chofes doivent être foumifes à des indications
raifonnées fur l’état dé la perfonne & fur l’effet
qu’on fe propofe d'obtenir. En général, les Frictions
les plus utiles, font les Friéïions douces &
légères long - tems continuées : on ne peut pas
en attendre un grand effet, fi Ton fe borne à
y donner feulement quelques inftans chaque jour*,
nous avons vu des malades y confacrer journellement
plufieurs heures, Sc en obtenir Les plus
heureux effets pour leur fanté*, mais il y en a
peu qui aient affez de confiance pour s'aflreindre
à une pareille gêne. Une brode très-fouple, ou une
flanelle bien douce , font les meilleures intermédiaires
qu’on puiffe employer pour les faire. On
a coutume d’imprégner les frottoirs de la fumée
d’encens, ou d’autres fubflances réfineufes *, mais
il ne paroît pas que cette précaution foit d'un
grand avantage.-
FRONDE. Bandage à quatre çhefs, ainfi
appellé, parce qu’il repréfente une fronde. Qn
l’emploie à contenir les médicamens, les pluma-
ceaux, & les compreffes fur différentes parties
du corps, comme à la têre, an nez, aux livres
, au menton, aux aiffelles, & ailleurs. 11
fe fait avec une bande, ou morceau dé linge,
d'une largeur & d’une longueur convenables à
la partie fur laquelle on veut l’appliquer. At*x
lèvres, par exemple, la bande ne dojt pas avoir
plus d’un bon pouce de large, 8c pour le men*
ipn, on lui donne la largeur de quatre travers
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de doigt«. Une Fronde eft *ne bande fendue etf
deux par chaque bout, fuivant fa longueur, ioTqu’ÿ
trois ou quatre travers de doigts dumilieu.Le plein
de la Fronde s’applique fur les compreffes,
dont on recouvre la partie malade , êt les chefs de
chaque côré Ce croifent & vont s'attacher à Ij
partie oppofée- Article de Vancienne Encyclopédie.
FRONTAUX (SINUS.) Ces ■ Sinus-Frontaux,
ou Sourciliers, font deux cavités fi tuées
entre les deux tables de l’os frontal, immédiate-
ment au-deffns du nez & des fourcils, qui
s’ouvrenr par deux trous dans les narines, &
communiquent enfemble, pour l’ordinaire.
On a dit qu'il falloir bien fe garder d’appliquer
le trépan fur les Sinus-Frontaux, parce
qu’il en réfui te un ulcère qui demeure toujours
fiftuleux. On a même prétendu que les
fraéiures pénétrantes dans ces cavités ne fecon.
foljdent point. Mais comme les cas de cette nature
font rares, cette opinion de quelques
Auteurs n’eft probablement fondée que fur un
préjugé. Nous nous contenterons de citer à ce
fujet, une obfervation de M. Maréchal, rapportée
par M. Quefnay, dans le premier volume
des Mémoires de l’Académie de. Chirurgie
i . .
ce Un homme reçut un coup à la partie inférieure
du front> qui lui fit une plaie pénétrante
dans le Sinus foürcilier. Cette plaie fournit
dès le fécond panfement, des floccons de matière
muqueufe blanchâtre, qu’un Chirurgien
prit pour des portions de la fubftance du cerveau.
M. Maréchal reconnut que la plaie ne
paffoit pas le Sinus, & que ce Chirurgien avoit
pris pour fubftance du cerveau les matières qui
filtrent dans ce Sinus. Ce font fans doute de,
pareilles méprifes qui ont fait dire à Muys &
à Nuck, que lès plaies des Sinus fourciliers
en impofent tellement, qu-’on croit fouvens que
le cerveau eft confidérablement bleffé, lorfqu’il
n’y a que la table extérieure du Sinus qui foit
fraélurée. La membrane qui lapidé le Sinus peut
recevoir , par la refpiration, un mouvement qui
imite celui des membranes du cerveau*, ce qui
peut encore aider à faire penfer que ces plaies
pénètrent toute l’épaiffeur du crâne | lorfqu'elles
ne pénètrent que jufqu’4 la membrane de ce
Sinus. La plaie dont parle M. Maréchal fut
très-promptement guérie. Çette prompte gué*
rifon prouve évidemment que les plaies des
Sinus fourciliers ne fpnt pas elles-mêmes fi t®1
belles, ni fi difficiles à reférjjner que le difent
plufieurs Auteurs, qui, en partie pour cette rat*
fon , défendent de trépaner fur ces Sinus •, d’ailleurs
il faut convenir que le lieu n’eft paq
convenable par lui-même, pour cette opération.
Cependant, fi quelque maladie de ces
Sinus mêmes, des infeéles logés dans leurs
cavités, comme on en a vu des exemples, °u
F U M
quelques autres circonftances l’exigeoient, la
difficulté de refermer la plaie, ne devroit point
empêcher de trépaner for cette- partie. >? „
| FUMIGATION. Fumigatio. Médicament externe
, appliqué fous la forme de vapeur, ou
Ile fumée, à diverfes parties du corps humain.
On diftingue deux fortes de Fumigations, les
unes humides, & les autres fèches.
J Les Fumigations humides fe font , en exposant
toute la fur-face du corps, ou feulement la
.partie malade , aux vapeurs d’un médicament
fbu'on fait bouillir for le feu • telle eft la vapeur
des décoctions émollientes & réfolutives,.
que les Médecins confeillent de recevoir for
|une chaife percée, pour appaifer les douleurs
hémorroïdales. Telles font encore les vapeurs
•du vinaigre que l’on tient» fur le feu , & auxquelles
on expofe certaines tumeurs, afin d’en
.procurer la réfolation, ou qu'on iaiffe répan-
Kdre dans l’air, pour le purifier , autour des
Iperfonnes affeélées de maladies contagieufes. On
■ comprend aifément qu’il ne faut employer pour
Ices fortes de Fumigations, que les îubftances
jcompofées de principes capables de *5’élever en
vapeurs, à la chaleur de l'eau bouillante. En
.'général, de toutes celles dont on fait ufage
pans cette intention, il y en a bien peu qui
»joutent quelque chofe à l’efficacité de la vapeur
aqueufe pure & fifnple, qui feule paroi
t avoir tous les effets .des Fumigations humides
( les plus recherchées. Voye\ B a in .
I S’il faut appliquer de fort prè-. la vapeur
humide for le corps, on a inventé, pour y
^parvenir, des loges, des fièges, des coffres ,
ides machines voûtées., où le malade debout,
laffis ou couché, ayant la tête en dehors, étant
nud, ou fimpleincm couvert d’un linge fin ,
■ reçoit la vapeur qui s’élève de la liqueur bouil-
Ilante. S'il s’agit de diriger les vapeurs dans
■ quelques cavités du corps, comme dans l’oreille,
■ les narines, le pharinx, les bronches, le va-
Igin, le fondement, on fe fert d’entonnoirs faits
ij exprès;
k Les Fumigations fèches, auxquelles on donne
auffi quelquefois le nom de parfums, fe prodiguent
, en expofant la partie malade à la fu-
Imée de quelque drogue fèche & inflammable,
■ qu’on brûle for des charbons ardens. C’eft ainfi
■ qu’on emploie les Fumigations de l’ambre, de
Ilencens du caftoreum du jayet, &c., dans les
■ cas d’affeCtions hyflériques , ou pour rétablir
Ile ton des parties Fujettes à l’oedème j celles
|de foufre dans les maladies cutanées , celles
■ de mercure dans les maladies vénériennes ,*
| (Voyc[ Cinnabre ,) & les Fumigations de
I certaines fubftances réfineufes dans la phthifie
I pulmonaire.
j Ce dernier genre de Fumigations a été ex-
| ûêmement recommandé par quelques Auteurs,
s contre les maladies de poitrine*, entr’au très
Chirurgie. Tome I .er I I .* Partie''.
G A D 537
par Bennet, Rivière , Willis, &c. Ces Praticiens
même ne craignoient pas d’employer ,
dans cette vue, des fubftances dont la vapeur
devoir être très-irritante, comme on peut en
juger par cette formule de Fuller. Prenez d'écorces
de piftaches, de myrrhe , de fuccin, de
chacun deux gros *, de foufre vif & d’orpiment,
de chacun un gros -, faites du tout une poudre
groffière à jetter fur des charbons ardens, dont
la fumée fera infpirée dans les poumons, au
moyen d’un entonnoir. Les Fumigstions de ce
genre ont été long-rems très-renommées dans
les affections des poumons j le danger cependant
qui accompagnoit leur ufage, beaucoup
plus manifefte dans la plupart dés cas que leurs
effets falutaires, les a fait tomber en diferédit.
Il y a une vingtaine d’années que M. Billard ,
Chirurgien de Bref!, les a tirées de l’oubli où
elles étoient depuis iong-îems, en les propo-
fant fous une. nouvelle forme j il prend un mélange
de parties égales de cire jaune & de térébenthine
, auquel il ajoute un peu de baume
du Canada ou du Pérou, il fait fimplement liquéfier
ce mélange fur un feu doux, tel que
celui d’une lampe, pendant quelques heures
chaque jour, dans la chambre du malade qui
en refpire la vapeur dont fe charge l’atmof-
phère. Cette Fumigation, beaucoup moins dan-
géreufe fans doute que la précédente, & qui
peut avoir eu de bons, effets, n’a pas toujours*
été néanmoins fans inconvéniens *, & dans bien
des cas, elle a été employée fans aucun foccès.
Peut-être cependant qu’on auroit tort de négliger
abfolument ce fecours, dans une maladie
auffi rébelle que l’ulcère du poumon , & , que’
dans_quelques cas, on s’en ferviroit avec avantage
\ en procédant avec prudence dans fon
adminiftration, on pourroit toujours le tenter
fans danger.
G.
GADESDEN (Jean de) Prébendier, dit
Haller, de l’Eglife de Saint-Paul d’Ealdland , en
Angleterre, & fi connu par l’Ouvrage,intitulé:
Rofa Anglica. Il vivoit vers le commencement du
treizième fiècle , & fut le premier Médecin fixé
à la Cour. Il eut une pratique très-étendue ;
l’ignorance , la fuperftirion & P adulation étoient
la bafe fur laquelle il l’avoit fondée , ce qui
lui donna une très-grande réputation. Il tiroit,
de routes les manières, le fruit de fon charla-
-tanifme ; il vendit aux Barbiers , à un prix fou,*
l’emplâtre de grenouilles, à qui il attribuoit de
grandes* propriétés. Il avoir la manie de vouloir
paffer pour Médecin , Chirurgien , Apothicaire.
Littérateur , for-tout bon Poète. Il fe mêloit
des opérations •chirurgicales,& vantoit beaucoup fa
dextérité à remettre des luxations, & à traiter les
maladies des yeux. Plus les cas étoient défefpérés ,
Vyy