
& procéder de la même manière à l’égard des
autres.Mais nialheureufement on n’a aucune notion
bien certaine fur ce point; en forte quefouvent
on pourroit opérer dans la croyance où l’on feroit
que le cas eft tel que nous le rapportons, Iorf-
tju’il n*y a qu’un feul placenta, eu qu’ ils feroient
intimement unis , s’il y en avoir plufieurs; de forte
qu’on ne pourroit en extraire un fans les extraire
tous ; ce qui feroit on ne peut plus fâcheux pour
la mère comme pour les enfans qui refteroient
encore dans la matrice. On-peut cependant excepter
le cas où le placenta du premier enfant viendroit
fe préfenter comme de lui-même au-dehors.
Les circonftances étSnt telles, il vaut dope mieux
ne chercher à délivrer les femmes q 'après la for-
tie de leur dernier enfant, toutes les fois que le
placenta ne fe préfente point de lui-même au-
dehors. Dans lé cas de jumeaux, on tirera d’abord
fur l'es deux cordons, fe conduçfant d’ail- 1
leurs comme s’il n’y avoir eu qu’un feul enfant,
Si le placenta , à raifon de fpn trop grand volume,
ne pouvoit céder à ces efforts, on netire-
roit que fur un cordon, afin défaire paflerles
deux maffes l’une après l’autre , & fi l'on ren-
eontroit encore de là difficulté, l’on iroit faifir
les bords de la maffe, en introduifant deux doigts
dans le col de la matrice pour le faire préfenter
moins de volume ; & du refte l’on fe com.- .
portera comme nous l’avons recommandé dans
les cas précédens. (M. IPetit -R ad ex). _
DENTELAI RE , ( Tlumbago Ëuropoed. ) L ’on
a recommandé les feuilles & les racines de.cette
plante, comme anri-cancéreufes.' On dit que ces
feuilles infufées & macérées dans Hiuilé d’olive,
& étendues fur des ulcères cancéreux , les ont
guéris ; on attribue auffi les mêmes bons effets à
fhuile ovr Ion a fait l’infufion.
DENTS. La formation des Dents, leur arrangement,
leur organifation particulière, leur connexion
avec les parties qui leur fervent de bafe,
font les fources d’un grand nombre d’affeélions
plus ou moins douloureufes, qui demandent les
fecours du Chirurgien ;. & qjii formant en quelque
forte une claffé de maladies à part, font auffi
l’objet d’uné branche particulière de la Chirurgie
, qu'on a nommée J’Art du Dentiste.
Avant que Centrer en matière fur cét objet,
nous c'oyons qu’il convient dé donner une del-
cription fuccincle'des Dents , & des parues qui
leur font immédiatement contiguës. ]
P ç la Stru8ure des petits , & de leurs rapports
.avec les parties qui les environnent.
O u diflingue trois parties dans une Dent, la
eouronne oü le corps, le col & les racines. La
couronne eft la parue la plus épaiffë de la Dent,
c?eft celle qui fe préfente à nudhors des gencives ;
les racines font logées dans les alvéolés, & entièrement
.rëeoüvertes par les gencives dans l’état j
de fanté. Le col de la Dent eft la partie intermé*
diaire, entre la couronne & les racines, qu’em»
brade le bord de la gencive, St où fe trpuve
un petit enfoncement circnlaire , plus ou moins
apparent. Les Dents diff èrent beaucoup entr’elles,
foit par le volume, foit par la forme de leup
corps & de leurs racines.
L ’inrérieur de la couronne & les racines font
compofés d£une fubftance offeufe , différente
de celle qui forme les'autres os, en ce qu’elle,
eft beaucoup plus'dure & plus compacte, & e a
ce qu’elle n’eft fufceptible d’aucune efpèce d’in-
jeélion par laquelle on puiffe démontrer qu’il y
exifte des vaiffeaux.- Mais > quoique douée d’un©
certaine dureté, elle ne réfifteroit pas long-tems
à la fatigue de la maflication, & ne tarderoit pas.
à fe dérruire. La nature, afin de pourvoir à cec
inconvénient, a recouvert tout lé corps de là
Dent d’une efpèce de croûte ou enveloppe qu’on
nomme Vemail. Cet émail eft la fubftance la plus
dure qui exifte dans le corps animal; il l’eft au
point qu’on ne peut l’entamer qu’avec des limes
de la meilleure trempe. On n’y découvre aucun©
apparence de vaiffeaux, ni rien qui annonce qu’ il
s’y faffe aucune circulation. Il eft plus épais à
l’extrémité des Dents> fur-tout à celle des molaires
, où fe fait le plus grand frottement, 8l il
s’amincit peu-à-peu en s’approchant du col de
la Dent où il fe termine. Ici commence le pé-;
riofte, qui couvre toutes les racines avec lefquelles
il eft étroitement uni, ainfi qqavec la furfac©
interne des alvéoles.
Dans chaque Dent on trouve un creux , ou
une cavité correfpondante à fon volume . Si à fa
figure. Elle commence par une très-petite ouverture
à l’extrémité de la racine , qui donne paffage
aux vaitfeaux fanguins & aux nerfs de la Denr.
Ge canal s’élargir en s’avançant vers le corps de
la Dent, où il eft rempli, d’une fubftance pul-
peufe, formée probablement par une expansion
des vaiffeaux & des nerfs. Les Dents, qui ont
plufteors racines ont autant de pareils canaux,
fournis de différentes branches de vaiffeaux , &
probablement auffi de nerfs diftinéb quoique
les Anatomiftes ne les aient jamais démontrés dune
manière évidente.
Les Dents font fixées dans lapophyfe alvéo?
Lire qui forme le bord de chaque mâchoire, &
qui eft divifée en cavités ou cellules, pour recevoir
les racines des Dents. Voyei A lvéoles.
Comme celles des molaires poflérieures font plus
grofTes & plus divergentes que celles des autres
dents, la partie de la mâchoire qui les reçoit eft
auffi plus épaiffe & plus large que fa partie antérieure.
Cette différence eft fur-tout remarquable
à la mâchoire fupérieure, où l’épaiffeur de
l’os eft augmentée par l’antre d’Higmor, cavité
eoofidérable qui fe trouve dans chaque os maxillaire,
immédiatement au-deflùs des groffesDents
molaires., Voye\ A n t r e m a x il l a ir e . Uapo*}
^hyfe alvéolaire fe trouve féparée de dette cavité
par une lame offeufe aflez mince, près de laquelle,
ponr l’ordifiaire, fe terminent les racines des
molaires poflérieures; quelquefois cependant ces
racines paffentau travers & pénètrent jufques dans
la cavité de l’antre maxillaire.
Dans l’enfance, la mâchobe inférieure eft com-
pofée de deux o s , unis au menton par ce qu’on
appelle la fymphife de la mâchoire ; cetfe union
eft fi folide, que le tout • paroît n’être formé
que d’une feule pièce. Outre l’apophyfe alvéolaire
la mâchoire en a deux autres qu’il importe aux
Praticiens de bien connoître. La première, qui
paroît deftiné.e particulièrement à l’infertion du
tnufcle temporal, s’appelle Vdpophyfe coronoide.
Elle prend naiffance à la partie extérieure de la
mâchoire, vis-à-vis. des dernières molaires, où
elle paroît comme une arête qui s’élève en s’avançant
vers la partie poftérieure de l’os, & fe
termine par une extrémité mince & aiguë. L ’autre
apophyfe, dont nous avons fait mention , eft
fituée derrière celle-ci : elle eft plus courte, plus
épaiffe & plus forte, & elle fe termine en une
tête ou condyle obîorg , au moyen duquel s’exécute
l’articulation de la mâchoire inférieure avec
la tête. On donne à cette partie le nom d’apo-
phyfe condyloïde.
L ’apophyfe coronoide donne à la. table extérieure
de l’apophyfe alvéolaire une épaiffeur & un
degré de force qu’elle n’a en aucufie autre partie.
Par-tout ailleurs l’alvéole eft plus foible à fa partie
extérieure qu’à l’intérieure, quoique la différence,
à cet égard , foit peu confïdérable. Dans
la.mâchoire fupérieure ,-les alvéoles font à l ’intérieur
comme à l’extérieur, plus foiblesque dans
la mâchoire inférieure.
Le nombre complet des Dc-nts chez un adulte
eft de trente-deux ; on leur donne différens noms
en raifon de leurs différentes formes & de leurs
différens ufages; Les quatre Dents antérieuresdans
chaque mâchoire, s’appellent incifives; on donne
le nom de Canines à celles qui les fuivem immédiatement
de chaque côté, & celui de molaires
aux cinq Dents poflérieures, à droite & à gauche.
Les deux premières de celles-ci font diflinguées
.par le nom de petites molaires , & les trois dernières
par celui de grofles molaires.
Les enfans n’ont que. vingt ou vingt-quatre
Dents, qu’ils gardent jufqu’à l’âge de fix à huit
ans. A cette époque, leurs Dents tombent & font
remplacées par d autres qu’on appelle Dents adula
s , ou permanentes. Les premières ou les Dents
de Jair, nom par lequel on a coutume de les défi-
gner, ainfi que quelques-unes de celles qui doivent
venir, enfuite, font toutes formées dans l’os
de la mâchoire , avant la naiffance, quoi qu’en
général elles ne paroiffent pas hors des gencives*
avant que l’enfant ait quelques mois. Quelquefois
au bout de quatre ou cinq moisi, mais plus ordi-
PMfe;nçQ,t v e r s le huitième ou le neuvième, deux
incifives pâfoiflent à la mâchoire inférieure ; elles
font pour l’ordinaire bientôt fuivies de deux autres
à la mâchoire fupérieure ; les autres incifives
pouffent enfuite à des époques peu déterminées %
mais généralement entre le dixième & le douzième
mois. Vers le feizième ou dix-feptièm©
mois, en voit percer quatre molaires, une de
chaque côté dans chaque mâchoire, entre laquelle
& les Denis incifives demeure un efpace vuide,
qui doit être Rempli par les canines ; celles-ci
percent rarement avant le vingtième mois ; mais,
pour l’ordinaire, elles fortent avant la fin de la
fécondé année ; il en eft fouvent de même des
quatre autres molaires.
Telles font en général les époques delà pouffe
des Dents chez les petirs enfans ; on obferve cependant
beaucoup d’irrégularités à cet égard. On
voit fouvent les Dents canines percer avant les
premières molaires ; on les a vu paroître même
avant les incifives. Quelquefois celles-ci percent
déjà- au fécond ou troifième mois , quelquefois
même avant la naiffance , comme on l’a remarqué
de Louis X IV ; tandis que chez d’autres
individus , aucune Dent ne fe montre avant l’âge
de quatorze ou quinze mois. .
Ces Dents demeurent fermes & folides jufqu a
la cinquième ou fixième année. A cette époque,
elles1 commencent à s’ébranlçr, Su pour l’ordi-.
naire avant l’âge de douze ans, elles font toutes
tombées & remplacées par d’autres. Les mâchoires,
pendant ce période, s’alongent poftérieure-
ment , de manière à pouvoir adipettré quatre
nouvelles molaires, & continuant à croître dans
le même fens, elles donnent de la place à huis
autres molaires , dont quatre paroiffent avant
l’âge de feize ans , les quatre autres qui com-*
plettent les trente-deux Dents que doit avoir un
adulte, quand il n’en a point perdu par maladie
ou par d’autres caufes, ne paroiffent fouvent qu’à
vingt ans & même plus tard. On défigne ordinairement
celles-ci par le nom de Dents de fageffe.
Les Dents de lait diffèrent, par leur.apparence
extérieure, des Dents permanentes, en forte qu i!
eft facile de diftinguer les unes des autres à la lim-
ple infpeétion ; & , comme quelquefois cela devient
néceffaire, il importe au Dentifte de s’étudier
à les reconnoîcre, afin de ne pas s’y tromper
dans l’occafion. Ainfi, lorfqu’à l’époque où tombent
les premières Dents, on en trouve quelques-
unes de gâtées, ou qui menacent de le devenir,
on n’héfitera pas à Jes arracher fi elles appartiennent
à la claffe des Dents de lair, au lieu qu’on
fera beaucoup plus réfervé à cet égard , fi elles
appartiennent à la claffe des Dents permanentes.
Les alvéoles, & une petite portion des Denrs,
font recouvertes par une fubftance ferme, rouge
& charnue, qu’on appelle les gencives. Cette
fubftance paroît être prefque entièrement rafeu^
laire ; car on né f^uroit la blefler, même de 1.1
manière la plus légère, fans en faire forcir du