
de la conque dans l ’intérieur de la caiffe. Là
direction de ce canal , qui eft en partie cartilagineux
, 5t en partie offeux , eft oblique » tor-
tueufe, en forte que toute l’étendue en eft dif-*
ficile à appercevoir. Il eft cependant des circonstance,
où il convient de voir le plus loin pof-
fible, lorfqu’il s’agit d’extraire quelque corps
étranger, d’arracher quelque etcroiflànce, ou
pour découvrir toute autre caufe qui pourroit
occafionner la furdité. Fabrice de Hilden donne
fur ce point un conleil qui n’eft point à méprifer ;
c’eft d’expofer l’oreille aux rayons du fole il,
de manière à ce qu’on puifle voir jufque dans
le plus profonde Les rayons d’une lumière qu’on
feroit paffer à travers un bocal, ceux du foleil qu’on
recevroit avec un objeélif dans une chambre
obfcure, pourroient également & même mieux
fervir en pareille circonflance, en les réunifiant
directement dans le conduit.
Les opérations qui fe pratiquent fur le conduit
Auditif, fe bornent à l’ouvrir quand il eft fermé
contre nature. Voy. Imperforation du conduit
Auditif • à extraire les corps étrangers, à faire
des injections dans le cas de fuppuration delà
caiffe, & Remporter les ex cr pi fiances qui pourroient
s’y former. Les corps étrangers font
des matières inertes, qui ont été pouflecs par une
violence quelconque , les infectes qui s’y font
fourvoyés, ou la matière céiumineufeelle-même,
qui s’eft endurcie par fon féjour, au point de
nuire au paffage des ondes fonores. Les vers ,
qui naiffent dans le conduit, paroiffent toujours
à la fuite de quelques ulcérations qui ont lieu
dans le canal, ou dans l’intérieur de la caiffe ; &
fouvent ils font caufe d’accidens qu’on eft bien
éloigné de leur rapporter. On trouve dans les
cas de Chirurgie d’Olaüs Acrel, publiés en'1778,
à Stockolm , un fait qui confirme ce que nous
avançons. C’eft celui d’une femme , qui ayant
été long - rems fujette à une dureté d’o reille,
fut prife tout-à-coup fans aucune caufe apparente,
d’énormes convu liions , & bientôt enfuite elle
fe plaignit d’une douleur aigue: dans l’oreille ,
laquelle fut fuivie du retour des convulfions,
qui févirent avec plus de violence. On infinua
dans le canal un petit rouleau de linge fin, imbibé
d’un mélange d’huile & de laudanum, & Je
lendemain en lo tan t, on trouva fur lui plufieurs
petirs vers ronds, & dès-lors tous les fymptômes
difparurent. A cette obfervation nous en ajouterons
une autre prife de Mor'gagni. Une jeûné
femme vint trouver Valfalva, & lui dit qu’éranr
fiile, il lui étoit forriun ver par 1’oreiile gauche^
qu’elle en avoir également rendu un autre, il
y avoir environ fix mois , qui avoir la forme
d'un petit ver à foie, après une douleur affez vive
à la même oreille , au front & vers les tempes ;
gue depuis elle avoit été fou vent prife de là même
douleur à différens intervalles, & fi fortement
qu’çlle tomboit fpuyent évaiiouje pendant environ
deux heures, jufqu’à ce que revenant à e lle , il
lui fortît un petit vers ayant la même- forme ,
mais beaucoup plus petit , & qu’alors il lui
refia une furdité & une infenfibilité du même
côté. Valfalva, à ce récit, ne douta plus que
la membrane du tambour ne fût ulcérée*, il nro-
pofa en inieélion , pour détruire le foyer vermineux
qu’il préfumoit exifter , l’ean diftillée de
millepertuis , dans laquelle on avoit agité du
mercure; Morgagni ajoute: «rien ne me pa-
roît plus convenable en pareils cas, pour empêcher
que les vers ne reviennent, que d’éviter en été,
& en automne , fur-tout, de dormir fans boucher
l’oreille malade ; finon les mouches attirées
par la farde ou la fuppuration , pénètrent le
conduit, & fans que le malade s’en doute, y
- dépofent leurs oeufs, ou leurs petits.»» M. Acrel
en parlant des vers nés dans le conduit Auditif,
dit qu’il n’y a point de meilleurs remèdes contre
eux , que la décoélion de ledum paluftre injeélée
plufieurs fois' dans la journée ; mais comme il
n’eft pas toujours poflible de fe procurer cette
plante, nous confeillerons volontiers en pareils
cas de préférence à tout autre remède , une légère
infufion de tabac dans de l’huile d’amandes
douces, dont on inftilleroit quelques gouttes dans le
conduit,& qu’on retiendr oit avec un peu de coton.
Cette infufion qui n’eft point enntmie des chairs
vives, eft morrelle aux infeéles, & notamment
aux vers, ainli que différentes expériences l’ont
manifefté aux Naturaliftes. Ces moyens peuvent
également réuflir dans le cas où des chenilles,
des fourmis, ou autres infeéles fe feroient fourvoyés
dans le conduit Auditif; mais alors il
vaut toujours mieux chercher à les extraire. Un
peu de coton enduit de miel fuffit fouvent pour
les attirer , & quand ils ne veulent point fortir
par cefimple moyen, on les faifit avec une pince
très-mince , pour peu qu’ils fe préfentent à la vue.
Ce dernier procédé fera le même pour les noyaux!
de cérifes, les pois , ou autres femences qui
auroienr été portés avec une certaine violence
dans le conduit. Que s’ils offroient trop de
réfiftance, il fan droit fe fervir de pinces > dont
les mors feroient plus forts, pour les rompre,
& les extraire enluite par morceaux.. Mais en
pareils cas, il convient toujours de faire précéder
les injeélions d’huile d’amandes douces , à tous
ces procédés qu’on pourroit tenter pour extraire
les corps étrangers -, ces fortes de corps, par leur
feule préfence, occafionnent fouvent les-accidens
les plus étranges , ainfi qu’on le peur voir dans la
quatrième oblèrvatibn de Fabr. de Hildan. cent, r,
Le cérumen que les glandes fébacées filtrent
dans le canal , s’y. amaffe fouvent en affez grande
quantité, & s’y endurciffam , il acquiert une telle
foüdiré qu’il prive entièrement de l’ouïe. Galien
avoit déjà dit\e numéro eorum quoe meatum obflruutit,
fordes ejfe quoe in auribus colltgi folcnt. Cette
fijrdjté çft une de celles qui font les plus faciles
à guérir \ ainfi qu’il confie d’après les ObferVa-
teurs, notamment Duverney. Des injeétions fréquemment
faites, & avec la fitnple huile d’olive,
ou d’amandes douces, ont toujours étéconfeiliées
en pareil cas, on les retient avec un peu de
coton, & quand on préfume avoir fuffifamment
ramolli la matière , on tente de l’extraire, au
moyen d’un cure-oreille. Quelque fuccès qu’ait
eu ce remède, D. Haygarth, en 1769, fit à Chefler
différentes expériences, par lesquelles il confie
que l’eau chaude lui eft encore préférable. Elle
diffout la matière muqueufe qui réunit entr’elles
les particules véritablement cérumineüfes, & qui
eft caufe de leur ténacité; les autres remèdes ne
réufliffant qu’à raifon de l’eau qu’ils contiennent.
Les matières purulentes qui fortent de l’oreille,
viennent du conduit même , où elles font le
réfultat d’une fuppuration dans la caiffe à la fuite
des' coups reçus à la tête , des dépôts qui fuc-
cèdenf aux fièvres malignes, à la petite vérole ,
ou à la vérole même ; dans ces derniers cas, les
pffelets de l’ouïe fe féparent & s’échappent au-
dehors, d’où s’enfuit le plus fouvent une furdité
complet te. On a plus àefpérer quand le mal eft borné
au canal Auditif, un traitement bien adminiftré
pouvant prévenir les acçidens les plus fâcheux.
On trouve, dans les Cas de Chirurgie d’Acrel’,'
une obfervation relative à la circonflance dont
nous parlons ; la fuppuration vint dans le conduit
à la fuite d’un rhumatïfme aigu , auquel fuccé-
derent le vertige, l’infomnie, & un violent mal de
tête* La matière qui s’échappoit étoit jaunâtre,
elle avoit une confiflance aqueufe, & une odeur
aigrelette. Le conduit Auditif étoit rempli d’une
chair fpongieufe , en y portant la fonde , notre
Auteur fçntit unp pièce d’os détachée, & affez
inégale; y ayant porté une paire de pince, il la
faifit, la retira; & du moment que i’extraélion fut
faite, l’écoulement diminua , & moyennant un
traitement convenable , le malade fe-rétablit
entièrement.
Quoique la membrane, qui tapiffe le conduit
Auditif, foit très^délicate-, elle n’en eft pas moins
fujette à fe tuméfier, & former une excroiffance
du genre des polypeufes ; ce cas eft néanmoins
rare. Comme les excroiffances font ordinairement
d’une texture plus ferme que les polypes du nez, ’
elles ne peuvent pas être auftï,facilement extraites
au moyen des pinces. Quand elles font proches
l’orifice extérieur, & qu’on peut les fai fi r
avec une petite p ince, ou une érigne ; il eft facile
en les tirant à foi , de les couper avec un bif-
touri pointu, fans qu’on-ait rien à craindre du fans,
qui ordinairement ne fort qu’à petite quantité;
mais quand elles font fi tuées, plus profondément,
il vaut mieux recourir à la ligature, ainfi que
M. Bell le confeille. On peut ici fuivreiemême
procédé que nous recommanderons à l’article
Polype. Mais il arrive quelquefois qu’on ne peut
enlever ces excroiffances en fuivant ce procédé ;
car an lieu d’ètre adhérentes pat' un col étroit,
elles s’étendent par une baffe très-large fur une
grande partie du canal Auditif. On a confeillé,
en pareil cas, l’application des efeharotiques ; mais,
comme on ne peut avoir recours à ces remèdes,
fans courir rifque d’iméreffer la membrane du
tambour, il vaut mieux tenter une autre méthode.:
On peut confidérer , remarque M. Bell , cette
maladie du canal Auditif , comme pareille à
l’efpèce d’obftruélion du canal de l’urètre, dans
laquelle les bougies font fi utiles; en forte que
les mêmes remèdes employés long-tems, font
auftï néceffaires dans.l’une que dans l’autre. Mais,
en employant ce moyen y il faut faire attention
à. ne point bleffer la membrane du tambour, &
à augmenter le volume de la bougie , de jour
en jour, jufqu’à ce que le conduit foit fuffifamment
ouvert* ( M. P e t i t -Rad e z , )
AULNE. Les feuilles - de cet arbre paffent
pour être réfolutives & vulnéraires. On s’en fert
principalement pour chaffer le lait des femmes
qui ne veulent pas allaiter. Pour, cet effet, on
hache ces feuilles dans un baffin, fur le feu ,
fans attendre qu’elles préfentent d’exfudation, &
l’on en fait une application fur les feins , auftï
chaude qu’on peut le fuppotter. M. le Profeffeur
Murray deGottingue, fait le^plus grand éloge de
ce topique.
AULNEE. La racine de cette plante qui a eu
beaucoup de réputation chez les Médecins, eft
recommandée par les Chirurgiens, pour les maladies
de là peau , & particulièrement pour la gale.
On lave les parties affrétées avec une décoélion
de cette racine, on les enduit auftï d’un onguent
dont elle eft un ingrédienr. On donne intérieurement
dans la même intention , cette racine réduite
en poudre à la dofe d'une drachme.
AURONNE. Les feuilles de cette plante, qui
font amères & aromatiques, font regardées comme
réfolutives & amifepriques. On s’ en fert pour
faire des fomentations dans les cas de gangrène*
AVENZOARD. On préfume qu’il a vécu, vers
le milieu du onzième fiècle. Sa réfidence principale
fut Séville. Son pere étoit Médecin, & lui-
même joignit à l’exercice de cette fcience, la pratique
de Ta Chirurgie & de la Pharmacie, pour
laquelle il dit qu’il avoit une inclination particulière.
A l’âge, de dix ans il commença l’étude
de la Médecine ; il a vécu 136 ans. Ce grand
Homme a été perfécuré en même-rems que fur-
nommé le fage & l’illuftre. Il eft,le premier Auteur
connu qui ait parlé de, l’abcès au média«ïin, de ia
dyfphag'ie ou difficulté d’avaler les alimens ; il a
parlé d’une fracture à l’os ifehion, & de l’anevrifme
faux en maître. Ce grand grand, homme fournis,
aux préjugés & à la fuperftition de fon fiècle,,
croyoit que la lythotomie étoit une opération indécente.
, & que toutes; les opérations qui fe pratiquent
aux parties génitales, étoient proferites par la
religion & les pic^qrs.