
la fomentation de tems en tems, plus ou moins
fréquemment fuivant les circonflances.
La douche eft une autre efpèce de Bain partiel
, ou local, qui fe fait avec de l’eau verfée-
de haut, & par un jet continu fur une partie
malade. L ’on s’en fert avec fuccès pour réfoudre
certaines tumeurs glanduleufes j pour donner de
la fouplefle aux jointures qui ont perdu leur
jeu j à la fuite de quelque accident ou autrement ;
pour rétablir le ton des parties relâchées j &
pour diffiper les engorgemens désarticulations,
lprfque les os ne font point affeélés. L ’on varie
I aélivité de la douche en variant fon degré de
chaleur, ainfi que la hauteur & le diamètre' de
la colonne d’eau qu’on emploie. La peau frappée
par cette eau, s’échauffe , rougit, fe gonfle,
& s’enflamme même jufqu’à un certain point *,
& en raifon de cet effet la douche agit plus
ou moins fur les parties qu’elle recouvre.
N La vapeur de l’eau bouillante dirigée au moyen
d un entonnoir ou de quelque autre manière,
fur telle ou telle partie du corps, y produit
des effets à-|>eu-près femblables à ceux de la
douche j & 1 on s’en fert dans beaucoup de cas,
où l’application de l’eau fur la partie affeélée
feroit impoffible , ou du moins très - difficile.
L e Bain de vapeur a d’ailleurs l’avantage d’être
facile à préparer, on peut fe le procurer partout
*, au lieu qu’on ne fe procure pas facilement
des douches, ailleurs 'qu’aux eaux thermales^
L ’on recommande fur-tout les Bains de vapeurs
pour rappeller les hémorrhoïdes, pour réfoudre
certaines tumeurs rhumatifmales, les. engorgemens
des feins, ceux des glandes parotides
, &c. pour foulager ou même pour guérir
les douleurs de dents & celles des oreilles, ainfi
que les gonflemens catarrheux, pour diffiper
les oedèmes des lèvres de la vulv e, pour relâcher
le vagin au moment d’un accouchement.
B A L A I , broffes ou vergettes de l’efiomac, eft
lin inflrument compofé d’un petit faifceau de
foies de cochon , molles & fouples , attaché à
une tige de léton flexible que l’on couvre en
1 entourant avec des fils de foie ou de lin. Quelques
perfonnes ont parlé de cet inflrument, comme
propre à faire. bexrraélion des corps étrangers
arrêtés dans l’oefophage \ noiis verrons ailleurs
quelle confiance on peut donner pour cet objet
à. des moyens de cette nature. Le principal ufage
qu on en a fait, a été pour nétoyer l’eftomac &
provoquer le vomiffement j voici fuivant Heiflcr
les règles que prefcrivent à cet égard les Auteurs
qui 1 ont recommandé. Après avoir avalé une
gorgee deau tiède , ou d’eau-de-vie , fuivant
quelques-uns, afin de diffoudre & délayer plus
facilement les ordures attachées aux parois de
idtomac , on introduira dans l’oefophaee la
brouette qu on aura trempée auparavant dans -
quelque liqueur convenable , & on la pouffera
doucement en tournant, au moyen du fil de fer, !
jufqu’à ce qu’elle foit parvenue dans le ventricule.
Il faut alors la pouffer & la repouffer alternativement
comme un pifton dans une feringue,
& la retirer enfin tout-à-fait. Ces Auteurs con-
feillem de réitérer cette manoeuvre , toujours
précédée par la gorgée d’eau fimple ou d’eau-
de-vie , jufqu’à ce que le ventricule fôit bien
nétoyé. Ils donnent, au refie, à cet inflrument
de magnifiques éloges & ne craignent pas d’avancer
qu’il conduit les hommes à une extrême
vieilleffe, fur-tout fi l’on en fait ufage une fois
chaque femaine, ou de quinze en quinze jours,
ou même feulement une fois le mois. Mais nous
ne croyons pas devoir nous appefantir fur les
inconvéniens d’un pareil moyen, & peu de gens
fe réfuteront- à penfer avec Heifier , qu’on ne
trouveroit pas beaucoup de malades qui confen-
riffent à faire ufage d’un inflrument tel que
ce lu i-c i, fans craindre la douleur & les autres
accidens fâcheux qui pourroient en réfulter. Ce
fu je t , au refie , a été traité autrefois, par deux
hommes très-célèbres, Wedel & Teichmeyer ,
dans des diflerrations qu’ils ont compofées fous
t le titre de Excutia ventriculi : ils ont fait voir
que cet inflrument n’étoit pas d’une nouvelle invention
$ mais qu’il avoit été décrit long-tems
avant- eux.
On l i t , dans les Mémoires de l’Académie de
Chirurgie , que M. Houfiet, un de fes Membres,
a vu en Allemagne un homme qui fe fervojt de
cet inflrument pour gagner de quoi vivre $ il fe
lintroduifoit dans l’eflomac , il le toürnoit en
diverfes manières , comme font les cabaretiers
lorfqu’ils rincent des bouteilles avec un goupillon
j cet homme le retiroit enfuite, & reje-
roit par le vomiffement la liqueur qu’il avoit
bue auparavant.
BANC d’HippocRa t e eft une machine dont
on fe fervoit autrefois pour réduire les luxations
& les fraétures. C’étoit une efpèce de bois de
lit fur lequel on étendoit le malade. Il y avoit
un effieu à chaque bout qui fe toürnoit avec
une manivelle ; on attachoit des lacs aux parties
luxées ou fraélurées d’un côté & aux effieux
de l’autre.. En tournant les effieux , les lacs qui
s’entortilloient autour , faifoient l’extenfion & la
contre-extenfion , pendant que le Chirurgien ré-
duifoir les os dans leur fituation naturelle. La
Chirurgie moderne a beaucoup Amplifié les méthodes
de réduire les membres luxés ou fraélurés ,
& ne fe fert plus , dé cette machine.
BANDAGE. Appareil compofé d’une ou de
plufieurs Bandes, & deftiné à mettre autour d’une
partie malade. Voyez Bande.
L ’utilité des Bandages eft de contenir les com-
preffes, médicamens, &c. qu’on applique fur quelque
partie *, de comprimer les vaiffeaux fanguins,
pour empêcher une hémorrhagie j dë corriger .certaines
difformités en contenant dans unefituatio®
naturelle les parties dérangées *, 'de réunir les
parties où il y a fol u ri on de continuitéi'
Comme l’application des Bandages eft une partie
très-importante de la Chirurgie, elle n’a pas été
négligée par les Auteurs. Ils ont beâucoup écrit
fur ce fujet | & chacun a imaginé en ce genre de
nouveaux moyens *, malheüfeufementTon né fau-
foit en donner des idées bien nettes, par des def-
criprions -, & iL n’y a qùèTexpérïèncé/&ï l’habitude
qu’on acquiert par la pratique qui puiffe
donner là-deffus, au Chirurgien, toutes les cori-
noiffances & rinftruèlion néceffâires. Nous nous
bornerons en conféquence à quelques généralités
fur cet objet.
Les Bandages doivent être faits avec des matériaux
qui aient affez de folidité, pour remplir
1% but qu’on fe propofe en lés appliquant & en
même-tems affez de fouplefle pour s’adapter
convenablement aux parties fur lefquelles on les
applique:
' Il y a des cas où le Bandage doit avoir un
degré de fermeté qu’on ne faùroit trouver dans
les matériaux qu’on emploie le plus ordinairement
; c’efl ce qu’on voit manifeftement dans les
cas de hernies dans tous ceux où l’on a
béfoin de Bandages élaftiques. Mais , pour l’ordinaire
, on leè fait de toile ou de flanelle. Ce
font les Chirurgiens Ecoffois, qui ont introduit
l ’ufage de les faire avec cette dernière *, ils l’ont
trouvée préférable à la toile en ce quelle ab-
forbe mieux l’humidité ;, e.n même-tems qu’étant
plus élaflique , elle prête davantage dans les cas
où cela eft néceffaire, comme lorfqu’il furvient
de l’enflure après une luxation, une fraéhire , &c.
On a prétendu que la toile convenoit mieux que
la flanelle par raifon dè propreté, mais ni l’une
ni l’autre ne fe maintiendront propres fl l’on n’a
pas foin de les changer très-fouvenr.
Il faut avoir foin en mettant un bandage, de
le ferrer affez, pour remplir lé but auquel il eft
deftiné, fans courir le rifque de gêner la circulation,
ou de nuire de quelqu’autre manière. S’il
n’eft pas affez ferré pour foutenir comme il faut
les parties affeélées., il eft inutile*, s’il l’eft trop,
il caufera de l’enflure, de l’inflammation , &
même la gangtène. Il faut garnir de vieux linge,
ô'u de charpie, les, cavités fur lefquelles on doit
faire paffer les Bandés , afin que leur application
foit plus exaéle.
Pour bien appliquer une Bande, on doit mettre
la partie en fituation, tenir le globe de la Bande
daùs fa main , & n’en dérouler à mefure que
ce qu’il en faut pour couvrir la partie.
Pour bien lever la Bande , il faut mettre la
partie en fituation , décoller les endroits que le
pus ou le fang a collés, recevoir d’une main ce
que l’autre aura défait, & ne point ébranler la
partie par des fecouflès.
En général, on doit, autant qu’il eft poflible,
appliquer le Bandage de la manière qui donnera
fe plus de facilité pour l’ô ter, & pour examiner
l’état1 des pa'rties, toutes les fois que cela fera
néceffaire. C ’eff par cette raifon que, dans lés
cas de fraélure de la jambe ou de la cuiffe, on
préfère généralement le Bandage.à douze, ou à
dix-huit chefs, à la v an d e fimple , parce qu’on
peut le relâcher ou le refferrer à volonté , fans
donner aucun mouvement au membre affeéié 3
èé' qui feroit absolument impoflible fi l’on s’éroit
fervj d: une Bandé.
Dès qu’un bandage a rempli le but pour lequel
on l’avoit appliqué , & qu’il n’eft plus néceffaire
, il faut renoncer à fon ufage, parce quen
demeurant trop long-tetns fur les parties, il peut
fajjre du mal en y gênant la-circulation , & en
diminuant par-là leur force & leur embonpoint*
Les Bandages font différens , fuivant les parties
fur lefquelles on les applique. Par rapport à
leurs ufage s , on les diftingue en contentifs ,
uniffans, divififs, compreflifs, expulfifs. On les
diflingue encore en communs & ep propres. Les
premiers conviennent à plufieurs, inaladies ; tel
eft le Bandage du corps qu’on emploie dans les
maladies de. la poitrine & celles du bas-ventres
tel eft le Bandage circulaire qu’on emploie dans
tous les cas de fraélure fimple. Les, féconds ne
conviennent qu’à une forte de maladie, ou à
une feule partie} tel eft le cheveftre pour la fracture
de la mâchoire inférieure , le kiaftre pour
la fraélure de la rotule , &c. .
On les divife aufli en Amples & en compofés.
Le fimple fe divife en égal & en inégal*. L ’égal
eft appéllé'circulaire,, parce que les tours de
Bande ne doivent point fe débordér. L’inégal
eft celui dont les circonvolutions font inégales
& plus ou moins obliques. On en fait de quatre
efpèces, connues fous les noms de doloire, de
moufle ou obtus , derenverfé, & de rampant.
Voye% ces mots.
Le Bandage eft dit compofé, lorfque plufieurs
Bandes font coufues les unes aux autres en différens
Cens,,ou qu’elles font fendues en plufieurs'
chefs. Tels font le bandage en T , le fufpenfoir,
la fronde, &c.
Le Bandage à dix-huit chefs, eft un des plus
compofés *, on s’en fert , comme nous venons de
le dire , pour les fraéhires compliquées dès extrémités.
Ce font autant de Bandes courtes, qui
ne font que fe croifer fur la partie & qui permettent
les panfeinens fans déranger la partie
bleffée. Voyez les Planches. Dans prefque
tous les cas de fraélure fimple , on préfère de
fe fervir d’une feule Bande. Dans ceux cependant
de fraélure de la mâchoire inférieure, on fe fert
généralement du cheveftre , ou de la fronde à
quatre chefs. Voyez les Planches.
On donne aufli le nom de Bandage à des inf-
trutnens faits de différentes matières , comme
fer., cuivre, cu ir , & c . , tels font les Bandages
pour contenir les hernies ou defeemes, Voyez