
ans, aurbôüt defquels il mourut« L’ouverture du
cadavre montra un engorgement de la proftate,
un refferremenr du canal de l’urètre, une inflammation
du col de la veflie & du reétum, mais
pas le moindre vefiige de pierre, ni dans les reins t
ni dans la vdîie. ,
On a vu d’autres cas où l’ufage de l’Air fixe
a occaüonné un déj ôt de matière terreufe dans
les urines. Nous ne chercherons pas à déterminer
jufqu’à quel peint ces obfervations, ni même les
deux que nous venons de détailler, confiaient
les vertus lithontriphiques de cet agent j il en
exifle une multitude d’autres qui tendent à faire
révoquer en doute qu’il pofsède réellement cette
propriété, au moins à un certain degré. Mais,
en même-rems , ces ohfeivalions prouvent que,
de ions les remèdes qu’on a vantés comme fpé-
cifiques contre la pierre, aucun n’adoucit & ne
calme aufli efficacement que celui-ci les douleurs
produites par cette caufe. D’un autre côté, il
n’a aucun des inconvéniens qu’on reproche, à
jufle titre , à ces prétendus diffolvans étant
agréable au goût, tonique à l’eftomac, & falutaire
à toute l’économie animale j en même-tems quil
« exige aucune gêne dans le régime, & qu il admet
une grande latitude dans les dofesr
u Depuis que j’ai publié mes expériences fur
95l’air fixe, >5 dit le Doâeur Percival ( 1 ) dans
une lettre à l’Auteur des Commentaires de Médecine
d’Edimbourg , 55 j’ai eu 1 évidence la plus
35 complexe que ce remede foulage les fymptômes
33 de la pierre & de la gravetie -, qu’il procure
93 l’évacuation du gravier formé-dans les reins
33 & dans la veflie} 'qu il guérit lés ulcérations
33 des voies urinaires 4, qu’il donne du ton aux
>3 organes de la digeflion, & qu’il fortifie tout
33 le fyftême. J’ai pour garant de ces faits, non-
si feulement ma propre expérience, mais encore
33 beaucoup d’obfervations du même genre qui
33 m’ont été communiquées de divers endroits de
33 l’Angleterre. J3 Un autre Médecin , dont l'autorité
eft d’un grand poids,JerPcéleurSaunders,
a rendu im femblable.témoignage,aux vertus de
l’air fixe. Nous croyons devoir jouter que nous
en avons nous-mêmes obferv.é les plus heureux
effets chez des- malades tourmentés de douleurs
n é p h r é t i q u e s fous ce point de vue, nous le
regardons comme un médicament très-précieux.
Le tems & l’expérience nous apprendront.jufqu’à
quel point on peut efpérer d-opérer > par fon
moyen, une guérifon -radicale des maladies de
cette nature. : r '• , : flf h.o ■ ,
Quoique le fouîagement, que donne ce remède,
foit quelquefois très-prompt, il n’en, efl pas de
même dans tous les cas-, & il ne faut pas trop
’tôt fe rebuter, s’il ne parait pas bientôt avoir
l’effet que l’on déliré} il arrive fouvenr aufli que
les fouffrances, quoique calmées par fon ufage >
fe renouvellent bientôt, fl l’on vient à l interrompre.
En général, on ne doit pas craindre de
le continuer aufli long-tems que la préfence des
fymptômes en indique la nécefiité *, mais quand
on ne l'emploie que comme préfervatif contre
les retours de la maladie, on n’a pas befoin,
pour l’ordinaire, de le donner en grandes dofes.
Il nous refle à parleF des différentes manières
d’employer l’Air fixe.
§. III. Manière d'admiwfirer ? A ir fixe .
Nous avons déjà indiqué la méthode qu avoient
fuivie le Doéîeur Hulme & d’autres pour fon
exhibition dans des maladies calculeufes} elle
confifte à diffoudre dans trois où quatre onces
d’eau, depuis 15 à 24 grains, ou même davantage
, de fel de tartre ou alkali fixe végétal
non cauflique, & à donner au malade deux ou
trois, ou quatre fois le jour , ou plus Couvent
encore, fuivant les cas , cette eau alkaline, en
lui faifant prendre immédiatement après une
quantité de jus de citron , de vinaigre , ou d a-
cide vitriolique fuffifante pour faturer le fel. La
réunion qui s’dpère dans l’eftomac, de l’acide
& de l’alkali, produit un dégagement confidé-
rable d’Air fixe qui s’unit aux fluides avep lefquels
il fe trouve en contaél, & pafle avec eux dans
le fyftême de la circulation. On peut aufli mêler
les deux liqueurs avant que de les adminiflrer au
malade *,mais il faut qu’il les prenne au moment
où l’on vient d’en faire le mélange, afin de ne
perdre que la plus petite quantité poffible de
l’Air fixe qui commence à l’infiant même à fe
dégager.
Différentes eaux minérales contiennent une
grande quantité de ce fluide y & peuvent être
employées avec fuccès dans tous les cas où fon
ufage efl indiqué. Nous ne nous arrêterons pas
ici. à parler de ces eaux qui font fuffifammenr
connues, & dont il doit être fait mention ailleurs,
ni des différens moyens par lefquels on
efl parvenu à les imiter. Nous nous contenterons
d’indiquer la compofition de l’eau gafeufe alkaline,
préparation que nous ont fait connoîxre Jes
Chymifles Anglois , & qui , de toutes celles qu’on
a imaginées pour l’adminiftration de l’Air fixe ,
efl peut-être la plus commode & la plus agréable.
Elle confifte à diffoudre du fel de tartre dans
de l’eau très-pure, dans la proportion de deux
gros fur chaque divre d’eati , ou de demi - once
par pinte. On filtre la folutiôn ,. & on l’expofe
enfuite au contsél du gas qui s’échappe d’une
Jiqueur en fermentation, ou d’un mélange d’acide
vitriolique, & de quelque terre calcaire, de là
manière la plus favorable à ce quelle puiffes’en
' imprégner, Le" gas s’unit en très-grande quantité
à l’alkali qu’il rature, & avec lequel il forme un
fel parfaiiêmént neutre. La liqueur ainfi faïuxée ( c ) Medical Commentaires.., vol. j 448.
demeure capable de s’unir, ainfi que l’eau pure ,
à une nouvelle quantité de gas qui lui communique
un goût acidulé affez agréable, en forte
qu’on n’apperçqit plus ni celui de l’alkali, ni celui
d’aucun tel neutre.
Cette eau , dans les cas de gangrène & d’autres
maladies putrides, peut fe donner à la dofe de
deux à quatre onces, toutes les deux ou trois
heures} on recommande d’en faire prendre chaque
jour une livre & demie en trois ou quatre
fois, dans les cas de pierre ou de gravelle •, nous
l’avons adminiflrée à la dofe de deux livres par
jour fans en obferver aucun inconvénient. Quoique
l’Air fixe foit en grande partie neutralifé
dans cette eau , fej effets médicaux ne laiffent
pas de fe manifefter d’une manière très-fenfible j
ils font fi frappans dans les affrétions doulou-
reufes des reins & de la veflie, & particulièrement
dans celles qui font caufées par la pierre,
que nous croyons qu’aucun des remèdes qu’on a
le plus vantés dans ces fortes de cas, ne peut
fourenir de comparaifon avec celui-ci. Il nous
paro't cependant que, lorfqu’on emploie cette
liqueur pour des maladies d’un. autre genre
, on en augmente^ les effets , en procurant
un prompt dégagement de l’Air-fixe ,vau
moyen de quelque acide que l’on fait prendre
dans une proportion convenable , imm édiatement
aprè^ une dofe de l’eau alkaline, ou que l’on
mêle avec cette eauàl’inftant même ou le malade
va la boire.
On ne s’eft pas borné à l’ufage intérieur de
l’Air-fixe dans les maladies auxquelles il efl propre
; on a cherché encore à tirer parti de fon
ufage extérieur •, & quoique le fuccès à cet égard
n’ait point été aufli grand que quelques perfonnes.
s’étoient d’abord flattées de l’obtenir , diverfes
expériences ont fait voir que l’on pouvoir en tirer
des fecours utiles. On a trouvé que le ga' dégagé
de la terre calcaire par l’acide vitriolique1', & dirigé
fur des ulcères malins ou gangréneux, particulièrement
fur ceux qui affeélent la gorge > contribue
Beaucoup à en accélérer la cicanilation. Mais
une. méthode plus efficace & plus commode de
fe fervir de ce fluide en applications extérieures,
c’efl celle des cataplafme> laits de matières propres
à fermenter, & où la fermentation efl
déjà commencée. On recommande, po.ur cet
effet, un mélange de farine de froment, de
miel & d! eau, en proportions convenables, pour
en faire une pâte à demi-liquidé, qu’on tient
dans une chaleur fuffifante pour que la ferai «ration
commence à s’y établir. Lorfqu’elle efl dans
cet état, on en fait des cataplafmes qu’on applique
à-peu-près fioids fur les parties gangrénôes,
ou affermées d’ulcères malins & putrides. On a
vu les plus heureux effets de ces fortes d’appli-
,lons > qui peuvent être regardées comme une
audition très - utile à la méthode d’adminiftrer
l’Air fixe intérieurement, que nous venons d’indiquer.
ALBARAS ou ALBORA- , efpèce de dartre
ou de lèpre écailleul’e. Voye\ U l c è r e c u t a n é .
ALBUCASIS efl connu fous ce'nom & fou8
ceux d’Albuchafa, Buchafis , Ga!af, & d’Alfa-1
rhavius. On ignore le tems pofitif où vivoit ce
Médecin arabe}- l’opinion commune efl que ce
fut vers l’an 1085 , du tems de l’Empereur Henri
IY, du moins c’efl celle de Moréri. Cependant,
comme il donne une defeription de l’efpèce de
flèches dont fe fervent les Turcs, qui n’ont commencée
à être connus que vers le milieu du douzième
fiècle, on pourroit douter que cet Auteur
fût aufli ancien qu’on le fuppofe. Il n’a commencé
à être connu que vers le milieu du fei-
zième fiècle, & ce fut par une traduction défec-
tueufe du Père Riccius. Sans partager renthoufiaf-
me exceflif du Traducteur, qui lé confidèrecomme
le premier Médecin qui ait paru après Hippocrate
& Galien, on ne peut s’empêcher de reconnoître
qu’il a écrit avec ordre un ouvrage qui a pour titre;
A l -T a j r i f ou Méthode de pratique, qui eu divifé en
trente-deux Traités. Il excelle dans la partie du dia-
gnoflic & dans la defeription desfymptômes des maladies.
Il a beaucoup pris deRhafès, notamment dans
fon traité fur les maladies des enfans, & fur les
maladies arthritiques } la Chirurgie lui efl redevable
de plufieurs découvertes. Lorfqu’il entreprit de
remettre cet art en honneur, le préjugé en reft-
doit l’exercice déshonorant, & il a joui de la
gloire d’avoir ramené l’opinion publique en fa
faveur.
Sa Chirurgie efl partagée en trois livres. Dans
le premier, il traite des cautères, dans le fécond ,
des autres maladies chirurgicales, dans le troi-
fième , des luxations.
Il confidère le cautère comme un remède
merveilleux , & rapporte plus de quarante affections
où il le juge applicable. Si les Modernes
proferivent peut-être un ptu trop l’ufage de
ce remède, Albucafis paroît l’avoir employé trop
fréquemment. Il rapporte un exemple funefle qui
prouve que ce remède exige, dans celui qui l’applique,
une connoiffance très-étendue de l’Anatomie.
II efl un des premiers qui ait parlé de la manière
decautérifer les hernies, & il indique, dans
le plus grand détail, les précautions à prendre
dans ce traitement.
Il diftingue deux efpèces d’abcès an frie, l’un
dont le fiège efl dans le parenchyme de ce vif-
cère} l’autre qui efl logé entre le- deux iames de
la. ihcmbrane qui le recouvre. C’efl dans ce dernier
qu’Albucafis indiq e le cautère don il ne
diffimuîe pas le danger. Ce n’eft point Ambroife
Paré qui a inventé la ligature de l’arrère dans
les hémonh.gies, comme quelques-uns le prétendent
} ce moyen étoit connu d’Albucafis j il