
hés, on fubflitue aui gargarifmes antïTeptiques
que nous venons de rapporter, d’autres d’une na- '
ture dèterfivc, & par des foins afiidus, on ramène
la maladie à l’état de la plus grande bénignité
qui efl celui où la cicatrifation doit commencer.
Nous renvoyons pour le traitement inté-
rieur aux Auteurs qui ont fpécialement parlé de
cette maladie & notamment à H uxam.( M. P e t i t -
Radel.)
ES TH IO MENE dVs?», je mange, je
ronge, épithète que l’on donne à .certains ulcères
qui rongent & confument les chairs. Tels font
les dartres rongeantes, certains ulcères cancéreux,
véroliques & feorbutiques. Foyq Ulcéré.
ESTIENNE, (Charles) né à Paris, en 1503.
La Faculté de Paris, dit M. Portai, fe félicitera
toujours de compter parmi fes membres Charles
Etienne, un des plus fameux Anatomifles qu’il y 1
eut au commencement do feizième fîècle. Il eut
pour frères François & Robert, les premiers qui
fe font rendus célèbres dans l’Imprimerie, Cet art ;
étoir au berceau lorfque cette famille fe faifoit un |
honneur de le cultiver $ & elle y étoit doutant
plus intérefTée qu’elle s’étoit toujours occupée
des Belles-Lettres. Les Eflienne étoient bien diffé-
rens de ces ouvriers qui n’ont pour tout mérite
qu’une manoeuvre purement méchanique & mer-
cénaire •, ils trouvèrent leurs infirmions dans les
livres qu’ils imprimèrent, & ceux-ci, à leur tour,
étoient enrichis de remarques que ces favans Imprimeurs
leur ajoutoiem. La fcience ne s’affocie
pas toujours avec la fortune ; la famille d’Eflienne,
quoique fayante , n’acquit point de grandes ri-
cheffes. L’amour de la vérité nous éloigne ordinairement
de cette ambition fordide de gagner du
bien qui nous efl toujours étranger, au lieu que
les fciences font partie de nous-mêmes. Les troubles
qui arrivent dans les Religions influent fur l’ordre &
1 harmonie de la fociété,* la famille d’Eflienne éprouva
plus que toute autre combien il efl dur d’en
avoir fine différente de celle du Prince qui
nous gouverne. Ils étoient de la Religion Prétendue
Réformée, &, par conféquent, exclus de toutes
les récompenses auxquelles ils auroient pu prétendre
d’ailleurs. Leur ferveur les expofa aux ,
plus rudes fouffrances 5 les uns furent chaffés du
Royaume, les autres périrent dans les prifons.
C’eft parmi ces troubles qu’Eflienne vécut & fleurit
à Paris *, fon zèle pour la Médecine ne fut
point ralenti, il l’exerça avec diflinélion, ainfi
que l’apprennent les vers fui vaut de Buchanan}
Sape mihi medieas Grofcoîlius explicat herbas , f
Etfpe languentem confilioque juvat;
Sape mihi Stepkani folenia provida Carli
j id mala prejentem trzfiia portât opem.
Eflienne, malgré fes travaux recommandables
ne fit pas une fin heureufé 3 après avoir pratiqué
long-tems la Médecine, & s’être acquis ijne gloire
immortelle parmi les Anatomifles & les Gens lot,
très, après avoir formé à l’Etat nombre de favans
Médecins & de Littérateurs, il eut le malheur
de voir fon frère pourfuivi par la Jufiice*, il fut
obligé de prendre foin de fon Imprimerie à la.
quelle il s'occupa pendant plufieurs années dans
la maifon paternelle *, il fut nommé Imprimeur
du Roi, & fe difiingua dans fon art par de magnifiques
éditions. Il ne fut pas trop largement récoin’
penfë de fes peines*, il mourut dans un cachot à
l’âge d’environ foixante ans, laiflant après lui une
fille nommée Nicole Eflienne qui fe diflingua par
fa fcience & fon efprit. Hijioire de VAnatomie &
delaChirurgic.On trouve dans l’ouvrage qu’Eflienne
nous a laiffé fur la diffeélion des parties du corps hu-
main,beaucoup de chofes intéreffantes fur la Chirurgie
, & notamment fur l’opération, céfarienne & les
accouchemens *, il défend fur ce dernier point qu’on
aille chercher l’enfant par les pieds *, ces raifons
ne feroient point écoutées actuellement qu’on fait
que cette manière d’accoucher les femmes efl dans
nombre de cas préférable à toute autre. ( M . P e t i t -
R A d e l ).
ETOILE > Bandage ainfi appellé parce qu’étant
exécuté il décrit une efpèce d’étoile ou plutôt
de croix -, on le divife en fimple & en double ;
Je fimple convient à la fraélure du fternum, &
le double à la fraélure ou à la luxation des deux
clavicules à-la-fois. Voye\ Fracture.
ETRANGLEMENT , terme générique dont
on fe fert pour exprimer I’affeClion de toute partie
dont faction efl gênée , ou même tout-à-fait
fufpendue par une compreffiori extérieure. Il
s’applique plus particulièrement à l’état de l’inteflin
dans une hernie incarcérée. Voyt[ Hernie.
ETRIER , bandage que l’on applique après la
faignée du pied. Voye\ Saignée.
EVENTRATION. On donne ce nom à la fort?
accidentelle d une grande partie des vifeères du bas-
ventre , en conféquence d’une bleflbre.
EUPHORBE, Euphorbium, gomme réfîne extrêmement
âcre & irritante, qui, par cette raifon,
a été bannie du nombte des médicamens internes.
Différens Praticiens ont recommandé fon ufage
extérieur, fur-tout contre la carie des os où elle
fert à favorifer l’exfoliation 5 on l’applique en
poudre, feule, ou mêlée de quelqu’autre fubflance
pour en modérer l’aélivité.
L’Euphorbe entre, ainfi que le garou, dans la
compofidon de quelques pommades épifpaftiques
vantées, mais dans des proportions qui ne font
pas bien connues j la difficulté de réduire en
poudre cette fubflance fans en être- violemment
incommodé, empêche généralement les Pharmaciens
de la préparer *, lorfqu’on la pile, la pouf-
fière la plus légère qui s’élève du mortier , malgré
toutes les précautions qu’on peut prendre pour
l’en garantir, affrète le nez , les yeux & la gorge
de manière quelquefois à y occafionner une inflammation
très-fâcheufe.
On a, dit-on , diflipé des tumeurs très-dures,
& même fquirreufes par l’application de l’Euphorbe
diffoure dans de l’huile.
V EXANTHEME, ou Efïlorefcence, detf-mM»,
je fleuris. Ce mot lignifie tou res fortes d'éruptions-
à la peau, foit avec folutlon de continuité, comme
les pullules de la petite vérole, de la rougeole,
<kc. foit fans folution de continuité,
comme les taches cutanées, rougeurs, pétéchies,
&c. Les Praticiens d’aujourd’hui ont reftreint
le fens de cette expreffion, en ne l’admettant
que pour défigner les éruptions cutanées, accompagnées
de fièvre.
EXCISION, du latin excidere , couper. On
emploie ce mot pour exprimer la féparation faite
avec l’inflrument tranchant de quelque partie molle,
comme du prépuce dans la circoncifion, d’une
poriion d’amygdale tuméfiée, &c.
EXCORIATION, de e x , & de corium, la
peau. Plaie qui n’offenfe que la furface de la
peau. Voye\ P l a i e .
EXCROISSANCE, Excrefcentia, du latin
excrcjccrc, croître en dehors. On donne ce nom
à tout ce qui croît contre nature fur quelque partie
du corps que ce foit. Ainfi les loupes, les
polypes, les verrues, les condylômes, les tumeurs
farcomateufes, les chairs qui s’élèvent dans les
ulcères, &c. &c. portent toutes indifféremment
le nom d’Excroiffance.
EXÉRESE , de & de , j’ôte, je retranche.
C’efl un mot générique qui exprime les diver-
fes opérations par lefquelleson retranche on tire
hors du corps les chofes nuifibles, ou Amplement
fuperflues & étrangères. Ces opérations fe font
en deux manières\ ou par extraction, comme
lorfqu’on efl obligé de tirer des chofes engendrées
naturellement dans le corps, & qui pourtant
[lui font devenues étrangères, comme un enfant
mort, ou de l’urine retenue*, ou par detraâion ,
quand oa Ôte du corps des fubflances qui y ont
été introduites du dehors. On vient à bout de
celle-ci, foit en faifant plaie, foit fans faire de
plaie, comme lorfque ces matières fe font introduites
dans des cavités qui ont des orifices affez
larges, telles que celles du nez, des oreilles, &c.
EXFOL1ATION, Exfotiatio. Dénomination
prife de l’économie végétale, & qui indique la
féparation des parties d’un os privé de fon période,
fou*la forme de lamines ou de petites feuilles. Les
parties qui fe féparent font quelquefois plus volu-
niineufes, & comprennent touteTépaiffeur de l’os
quand il efl plat, ou une partie de fon cylindre
quand il efl long: on dit, dans ce dernier cas, qu’il
y a féqueftration ,& l’on appelle Séqueftre la por-
*‘on détachée. LExfoliation efl apparente,ou non
apparente. Celle-ci a lieu dans les caries avec
vermoulure lefquelles font accompagnées d’une
fuppuration ichoreufe plus ou moins putride, les
autres furviennent dans les caries féches, à la fuite
des contufions , ou des plaies des os avec perte
de fubflance. La pièce qui fe fépare alors efl quelquefois
unique, d’autres fois il y en a plufieurs qui
ne fe détachent que fucceffivement les unes après
les autres. Il eu d’obfervation , que tout os qui
a été laiffé quelque ttms à découvert, s’exfolie
toujours, ou du moins qu’il fur vient une décom-
pofition dans fa furface, & que l’Exfoliation qui a
lieu alors, efl plus ou moins profonde à raifon du
plus ou moins de tems qu’il efl refté à découvert. Il
efl encore d’obfervation, que telle nature qu’aient
les fubflances qu’on applique fur l’os pour empêcher
fon Exfoliation , celle-ci s’opère toujours
ainfi qu’il efl conftaté d’après les nombreufes expériences
que M. Tenon a frites, & qui font con-
fignées dans les Mémoires de l’Académie Royate
des Sciences de Paris, année 1758.
L’Exfoliation fe fait différemment félon l’efpècej
dans celles qui font infenfibles , la furface de l’os
s’amollit fans qu’on s’en apperçoive, il s’en détache
des petites portions, & quelquefois fa
fubflance le convertit en une efpèce de gelée
qu’on peut enlever en affez grande quantité. Ce
font des efpèces d’exfoliations molles & comme
membraneufes, qui lorfqu’elles ont été féparées, fe
féchent, fe récoquillent, & prennent la couleur
& la confiflance d’un parchemin $ quelquefois
cette fubflance fe diffeut, & tombant en putri-
lage, fe confond avec la matière ichoreufe &
purulente, comme dans le cas de carie*, mais
louventaufli l’Exfoliation fe fait par un mécanifme
plus fimple, & qui a beaucoup de rapport à ce
qui fe paffe dans la féparation d'une efearredans
les parties molles. La portion qui doit être exfoliée
n’ayant aucune communication avec le*
parties d’alentour, dont le tiifn vafculeux efl dans
un état de plus grande turgefcence, efl féparée
d'elle par une légère fuppuration, qui rompt
peu-à:peu tous fes liens, ce qui ne peut fe faire
fans un état inflammatoire des parties encore
faines. Mais lorfque la fuppuration commence à
fe faire, les vaiffeaux fe raffemblent pour former
les bourgeons charnus qui pouffent au-dehors
la pièce féparée , laquelle devient de plus en plus
vacillante, à mefure quelle efl plus libre. Le*
Chirurgiens, pour exprimer ce travail de la Nature
, difent communément que le vif poufl’e le mort»
Quelquefois les chairs pullulent tellement à la
circonférence de la pièce qui fe détache , qu’elle
fe trouve en quelque forte encadrée de manière
à ne pouvoir fortir} d’autres fois elles pouffent
par-deffous, & minent, pour ainfi dire , la pièce
d’os, & paroiffent au-défi us comme amant de
petites granulations qui la retiennent également 5
alors la pièce, divifée en un très-grand nombre
de petites portions, s exfolie infenfiblement, &
fans que rien de cet admirable travail ne paroiffe