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-'•"HYDROCÈLE, d’Wty, & x»xi Ramex aquoe\
Hernia aquofa des Latins } tumeur formée par la
préfence de la férofité à Paine ou dans l’intérieur
du ferotum. Les Anciens rangeoient cette maladie
dans la tlaffe des fàuffes hernies, c’eft-à-dire , des
affeétions qui offrent, pour premier phénomène,
une intumefcence qu’on rapporte au déplacement
de quelques-uns des vifeères du bas-ventre. Voye\ .
l ’article Hernie. On distingue deux fortes d’Hy-
drocèles, relativement au lieu que la férofité
occuppe, l’une par infiltration, & l’autre par épanchement*,
nous allons* traiter de chacune d’ttne
manière affez étendue pour qu'on en ait une
notion fuffifante.
De VHydrocèle par infiltration.
L ’hydrocèle par infiltration eft celle où la
"férofité eft également répandue dans tout le
tiflu celluleux du fcroîum, fous la peau qu’elle
rend alors très-brillante. Ce genre d’Hydrocèle
eft un fymptôme qui accompagne fouvent la
leucophlegmatie, & qui ne demande aucun remède
particulier que ceux qui conviennent à cette première
maladie. Néanmoins, comme on l’a quelquefois
vu furvenir fpontanément, & qu’alors le
traitement en eft purement chirurgical} nous
infifterons fpécialement ici fur les lignes qui le
difiinguent de l’autre. La tumeur, dans celle-ci,
eft étendue uniformément fur tout le ferotum}
elle fe prolonge fouvent fur la verge dont le
volume & la figure font fmgulièrement changés 3
fa peau qui la recouvre eft tendue, très-brillante
& fans inflammation} elle reçoit & garde
îong-teras l’imprefiion du doigt , comme une
pâte molle} le cordon fpermatique paroît avoir
fon volume naturel à la partie fupérieure de la
tumeur, ainfi que le tefticule qu’on fent au milieu
en preffant un peu fortement.
La caufe la plus ordinaire de cette maladie
«ft un appauvriflement des humeurs', ou un
défaut dans leur réforption, caufe qui lui eft
commune avec celles dont ordinairement elle eft
3e fymptôme *, mais une qui ne doit point être
paffée fous füence, eft la rupture du col de la
veffie à la fuite de rétention d’urine. La tumeur,
en pareil cas, arrive fpontanément > après un effort
fait pour uriner, la tenfion qui l’accompagne
eft très-grande, la peau eft rouge & tirant fur
îe violet, lorfqne l’épanchement eftconfidérable,
& les urines ne coulent que goutte à goutte, par
fe canal de 1 urètre.
Le traitement de, ce genre d’Hydrocèle doit
être établi fur les caufes d’où il dérive} il doit
être purement médical dans le cas de leucbphieg-
matie, conféquemment fondé fur les évacuans
ou les sbérans fuivant Les différentes circonftances..
B eft cependant des cas où la tumeur , étant
portée au plus haut point, on a tout à craindre de
la gsngrèoeyil faut alors recourir aux mouche»
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tures, qui, en ouvrant fuperficiellemenf plufieurs
cellules, facilitent l ’écoulement de l’humeur avec
plus de fureté, que les incifions qu’on trouve recommandées
indiftinélement chez la plupart des
Auteurs. Ces incifions, faites inconfidérémenr,
quoiqu’ayaht eu quejquefois d’heureux fuccès,
ont trop fouvent donné lieu à des accidens graves,
pour qu’on les recommande comme une méthode
générale. Entr’autres preuves que les Auteurs
en fourni fient, nous extraironsîa fuivamede Potr.
«U n homme d’environ quarante ans, rttenu à
l’Hôpital Saint-Barthelémi pour une autre maladie
, me montra, dit cefAuteur, un gonflement au
côté gauche du ferotum, qui offroit toutes les
apparences d’une Hydrocèle de la tunique ya-
. ginale. Je crus tellement connoître la maladie,
que, fans aucune crainte, je l’attaquai avec un
trois-cart, il fortit, par la canule, environ deux
onces d’eau claire } mais je n’en pus obtenir
davantage, quelques moyens que j’employaffe. Je
retirai la canule, & j'examinai denouveau la tumeur
que je trouvai un peu diminuée, mais fingulière-
rnent changée quant à fon apparence. Je pus
alors bien découvrir le tefticule, & je fus convaincu
que toute la maladie étoit dans les cellules
du dartos. Enfin, c’étoit what i had never feen
before,dit notre Auteur, une anafarque de cette
membrane d’un feui côté feulement} l'eau ayant été
renfermée dans un kyfte ou poche, & le refte
répandu dans toutes les cellules, comme dans
les infiltrations. Satisfait fur la nature de la maladie,
je fis une incifion d’environ un pouce de
* long, dans l’intention de donner iffue à l’eau, &
d’exciter une fuppuratien qui pût la guérir com-
plettement , la plaie fut panfée à fec} mais,
à mon grand étonnement , le ferotum fut
gonflé.prodigieufemem le lendemain, & l ’incifion
étoit déjà livide. En trois joMrs tout le ferotum
& la peau de la verge étoient tombés "dans une
mortification complète } & déjà il y avoir plufieurs
phliélames fur la peau du pubis} le pouls
, étoit prompt, petit} le malade fe plaignoit d’une
chaleur brûlante au ventre & à la veifie*,. la foif
étoit violente & les extrémités déjà froides 5
1 les fomentations & cataplafmes chauds & réfd-
lutifs furent continués,} il prit le quinquina à
forte dofe avec quelques fels volatils , & on lui
donna du porter qu’il defiroit avidement* Tout le
ferotum , les tégumens de la verge'& une partie
de ceux du pubis tombèrent par la fuppuration
dans Pefpace de trois femaines, laiffant les corps
caverneux & la tunique vaginale auffi diftinéis
que s’ils avoient été difféqués; le maladé échappa
à tous ces acçrdens. >3 L ’Hydrocèle qui vient d’une
erevafle du col de la veflie ou du commencement
de l’urètre, demande qu’onfaffe promptement une
.. ouverture profonde pour mettre à découvert la
portion déchirée, & donner tin libre cours aux
urines , & qu'on tienne une fonde dans la veflie
pour empêcher leur écoulement par la plaie*
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fa y e ih s articles Boutonnière (opération de
la) & Urinaire (fiftule). Dans tes cas où
l ’Hydrocèle par infiltration vient fpontanément
comme chez les petits enfans on fe contente
d’y appliquer des compreflès trempées dans le vin
rouge & chaud dans lequel on a Fait bouillir des
rofes de Provins. L ’eau de chaux fi m pie ou animée
d’ un peu d’eau-de-vie, les cataplafmes de têtes de
porreaux cuites dans du vin blanc , ainfi que les
fumigations de benjoin, font autant de remèdes
dont l’efficacité eft reconnue en pareil cas.
La férofité, chez les fe,mmes, s’infiltre également
dans les grandes lèvres, à la fuite des
caufes dont nous venons défaire mention, & après
des accouchemens laborieux, où les parties ont
été violemment tiraillées. Ætius fait mention dé
ce genre d’Hydrocèle, & Bertrandi en rapporte
un exemple, à la fuite d une inclinaifon de ma-
tiice. Les purgatifs & les réfolutifs que nous
venons d'indiquer, font les remèdes les plus, ufilés
en pareil cas.
Il eft un genre d’Hydrocèle où l’infilrration n’a
lieu que dans les cellulofirés du cordon fperma-
que} ce qui arrive à la fuite des engorgemens ou
des tumeurs qui exercent une compreffion fur le
cordon, dans l’intérieur du bas-ventre. Le Dran
eh avoit déjà fait mention, en difant : « J ’ai
fouvent vu des tumeurs aqaeufes grofles comme
des grains de raifin', placés d’efpace en efpace,
le long du cordon fpermatique, accompagner une
véritable Hydrocèle} 33 mais Bertrandi en a plus.,
particulièrement parlé, dans un Mémoire qu’on
trouve parmi ceux de l’Académie Royale de Chirurgie.
Cette Hydrocèle fe diftingue des autres /par
fa forme alongée} elle n’eft point d’abord bien
conn®v, on la prend pour une varice du cordon,
ou tin épiplocèle avec adhérence} & , en confé-
quence, on fe contente de le faire foutenir avec
un fufpenfoir} mais fouvent elle parvient à un tel
volume, qu’on fe voit forcé de lui donner une
attention plus férieufe.. Les lignes font alors affez
clairs} il ne paroît évidemment aucun changement
au ferotum,ellefemble feulement tomber
un peu plus bas d’un côté que de l’autre,* on
fent diftinélement le tefticule & fon épididyme
au-deflous du gonflement} l’un & l’autre n’ont
éprouvé aucun changement} mais, en touchant
le cordon qui s’élève de ce dernier, on le fent
confidérablement plus gros qu’il ne doit être} il eft
comme pyramidal ,.plus volumineux vers fon milieu
qu.à fon fommet ; en le comprimant graduellement,
il femble fuir vers le haut,* mais le
gonflement reparort bientôt du moment où l’ on
cefle la preffion. Tant que l’infiltration n’eft bornée
qu’au feul tiflu cellulaire du cordon , l’ouverture
de l’anneau conferve la même étendue}
mais on la trouve fenfiblement plus grande ,,
quand la gaine celluleufe qui l’accompagne dans
fe bas-ventre, partagé le défordre, & la tumeur
alors offre une apparence qui peut en impofer.
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pour une épiplocèle-, elle eft quelquefois partagée
en deux , par un retréciffement dont Albu-
cafis avoit déjà fait mention , en pariant du varicocèle
, qu’il confondoit avec cette maladie.
L ’Hydrocèle du cordon fpermatique eft fouvent
fymptomatique , comme celle du ferotum par"
infiltration, & alors elle ne demande que les
moyens de guérifon relatifs à la maladie qui la
produite. Mais il faut fuivre une toute autre
méthode, quand elle eft idiopathique ,* ce n’eft
guère que dans les cas où 1 a tumeur eft déjà
très-volamineufe, quon cherché à lui porter remède.
Les Auteurs confeillent alors l’incifion oit
le féron ,* ce dernier moyen me paroît bien préférable
au premier , dont l’effet eft toujours trop
prompt. ( 1 ) En ouvrant ainfi là tumeur fuivant
fa longueur, les cellules s’affaiffenr engins grand
nombre}■ 1 écoulement fe fait plus lentement &
plus fûrement. On fe fert pour cette méthode ,
d’une aiguille un peu courbe, plate & large ,
pour divifer fur une plus grande furface} on lut
fait parcourir toute l’étendue de la tumeur, &
on la fait fortir par l’extrémité oppofée attenant
à l’anneau*, on laiffe la mèche qui la fuit dans la
tumeur , & quand il ne coule plus de férofité, ce
qui arrive quelques jours après que le dégorgement
aéré complet, on retire le f é t o n & Ion
panfe les petites plaies avec le baume de fou-
fre , & enfuite à fec. Dans les cas où la maladie
date de très-loin, Bertrandi préfère la Ample
incifion à la méthode du féton,* ce car, dit-il ,
les tégumens, dans ee casy deviennent fi minces
qu’il vaut mieux les retrancher, ce qui ne
peut qu’abréger la cure. Il arrive auffi que la
matière purulente creufe & forme des fintis qui
fe dégorgent difficilement, fi on ne les ouvre
pas par différentes incifions ; nous croyons donc ,
continue-t-il, qu’il feroit plus avantageux de
faire l’opération, de manière que, dans l’inci-*
fion des tégumens, on s’attachât à ménager les
cellules engorgées, afin de les conferver, autant
qu’il feroit poffible , dans leur état de plénitude}
on écarteroit enfuite les lèvres de la plaie , &
fi la limpidité de l’eau permettoit de difeerner
le cordon des- vaiffeaux ,-on ouvriroit les cellules
par une incifion qui lui feroit parallèle, depuis
la partie inférieure jufqu’à la partie fupérieure,
en prenant bien garde de toucher aux vaiffeaux.
Enfin on fonleveroit les cellules, & on les dé-
tacheroit pour les enlever. » Quelquefois les*
cellules font gorgées d’une humeur gliùin'eufe ,
épaiffe', & qui. cache entièrement le cordon *. il
faut alors les fearifier légèremenravec la pointe'
d’un biftouri} car ainfi elles s’affaiffeftf plus aifé-
ment, & tombent mieux par la fuppurarion;.
D’autres fois elles font remplies de concrétions
graniformes r fembiables à celles qu’on trouvé
. ( y lV o y e z les tuiies ^ de cetcé méthode dans i’hïitoir^
au dixième cas ramone p v Mv Pott,.