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nous l’avons décrire, la continua en coulant Ton
biftouri le long de la cannelure de la fonde,
& la porta jufqu'au-delà du col de la veflïe, pour
fendre le finus fiftuleux dans toute fon étendue :
Il mit une cannule, & rétiffit, comme il favoit
folidement conçu, à guérir le malade. Cette ob-
fervarion eft inférée dans le premier volume des
Mémoires de l'Académie Royale de Chirurgie.
Extrait de Vancienne Encycl. ( M. P e t i t R aüel. )
BRAYER. Bandage pour retenir dans le bas-
ventre les inteftins, & autres vifcèresqui tendent
à s en échapper, dans le cas des hernies, ou de
defcenre. voyez Hernie.
Ces bandages font faits d’une bande d’aeierforgé,
battu & applati, affez grande pour environner les
trois quartsdu corps, félon la plupart des Auteurs,
ou les cinq (mêmes fuivanr M. Camper ( i ) , & dont
l'extrémité, qui doit porter fur le paffage de la
hernie , eft alongée vers le bas, en forme d’é-
cuffon. A l’autre extrémité, il y a une courroie
affez longue pour achever le tour du corps, &
pour s’attacher à l’écuffon , où eft fixée une
pointe d’acier en forme de crochet, qui entre,
dans un des trous dont la courroie eft percée , pour
qu’on puifie ferrer le bandage , plus ou moins,
félon qu’il eft néceffaire, ces bandages font ordinairement
garnis de coton , & recouvert de
chamois, ou de maroquin. L ’écuffon doit être
bien garni intérieurement en forme de pelotte,
afin de contenir les parties fans bleffer le point
fur lequel il appuie. Il y a des bandages à double
écuffon , pour les cas de double hernie. Voyez
les Planches. -
On a employé différentes matières pour faire
les Brayers, telles que la furaine, la toile, le cuir
& même le bois -, mais il n’efl pas pollïbie en
fe fervant de fubftancês de cette nature de réuflir
à donner à cette efpèce de bandage , toute la per-
feéfion néceffaire, pouf qu’ils s'adaptent exactement
aux parties *, il n’y a que les bandages élafti-
ques, tels que ceux dont nous venons de parler,
fur lefquels on puiffe compter , pour remplir l’intention
qu'on fepropfe par leur ufage. Cependant^
pour les enfans qui font à la mammelle, on fe*
fert peu de bandages d’acier. On pofe quelques
compreffes graduées fur l’anneau , & on les
contient avec une bande de toile. On peut suffi
fe fervir d’un bandage dont la ceinture de libère
, ou de drap revêtu de futaine , ou de peau
de chamois, ait une pelotte bien remplie d’é-
touppes-, & revêtue de la même étoffe que la
ceinture. On doit cirer les bandages des enfans,
pour qu’ils ne pouriffent pas dans les urines Sf.
je s excrémens.
Au derrière de tous les Brayers, on attache
une bandelette de toile double , qui paftant.fous
(i) Mémoire finies Bandages herniaires, dans le V.e tom.
££$ Mémoires de l’Académie dé Chirurgie»
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la cuifte, vient s’attacher à l’écuffon , de même
que la courroie qui termine la ceinture. Cette
bandelette fe nomme la Sous-cuijje , elle retient
le bandage, & empêche qu’il ne remonte.
Un inconvénient de prefque tous les bandages,
fur-tout en Eté, c’eft de caufer des excoriations
principalement aux perfonnes qui ont de l’embonpoint.
Le maroquin, le chamois, & toutes les
efpèces de peaux, attirent l’humidité-, elles fe
collent à la peau & deviennent incommodes. On
na pas eu lieu d être plus content des pelottes
d'ivoire imaginées dans l’intention de parer à ce
défagrément cette fubftance, facilement pénétrée
par la fueur, perd bientôt fon poli, St caufe quelquefois
une plus grande incommodité que ne font
les pelottes couvertes de peau ou de futaine.
^ M. Camper dit qu’il a vu entre les mains de
M. Humer, un Brayer garni de peau de lièvre
brun, le poil en-dehors ; & qu’il a reconnu,
d après fa propre expérience, que les Brayers ainfi
recouverts, étoient ceux qui irritoient le moins
la peau des perfonnes même les plus délicates.
i l eft important dit M. Louis de faire remarquer
que les bandages à hernie n’exigent pas un foin fi
borné, ni fi vulgaire qu’on pourroit l’imaginer ; tout
y^eft digne de 1 attention des habiles Chirurgiens.
L exécution de ces fortes de machines ne peut
être parfaite, qu à l’aide de leurs .lumières & de
leur expérience. Cette branche de l’art tient à
beaucoup de connoiffances Anatomiques & Chirurgicales
, dont font dépourvus le plus fouvent
les ouvriers chargés de la fabrication , ainfi que
de l’application de ces inftrumens.
Le Public ne peut être trop informé qu’utl
Brayer bien conditionné , eft l’unique moyen
qui puiffe mettre en fûreté la vie de ceux qui
font affligés de defeenres.,- il les garantit de l’étranglement,
dont la chûte des parties pourroit
être fui v ie , & il produit fouvent la guérifon chez
les jeunes gens, & même quelquefois chez des
perfonnes d un âge plus avancé. Mais ces bons
^ffers dépendent tellement de l’exaélitude avec
^qu elle il s'adapte aux parties auxquelles on
1 applique, quelorfqu'il eft mal conffruit, il fait
fouvent beaucoup plus de mal que de bien. Carie
but dans lequel on l’applique, étant de retenir dans
1 abdomen les vifçères qui en étoient foriis, &
qu on y a replacés, fi la pelotte du bandage ne
porte pas exactement fur l’ouverture, une portion
d’inreftin peut aifément s’échapper, & louf-
frir beaucoup de la comprefiion qu’exerce cette
pelotte fur les parties voifines. C’eft pourquoi
les Bandagiftes ne fauroient donner trop d’attention
à cette circonftance,
M. Gooch j i ) obferve que la configuration des
parties dans le voifinage de l’anneau, exigefouvenç
('0 Gooch’s Cafes and Remarks,on Surgçrjr.
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que l'on donne une forme particulière à la pelotte.
Il raconte le cas d’un homme qui avoit cherché
inutilement à Londres, & à Paris , chez les
plus habiles Artiftes , un bandage qui pût contenir
fa hernie. M. Gooch l’ayant examiné ,
trouva que le cordon Spermatique , plus gonflé
que dans l’état naturel, faifoit une éminence d'un
côté de l’anneau , le long de laquelle s’échappoit
1 inteflin, malgré la comprefiion du bandage.
Une petite pelotte faite de manière à remplir
exactement cette cavité, & fixée convenablement
fur une plus large, réuflit parfaitement à
contenir la defeente.
L application de ces bandages eft aifée à faire j
ceux qui en portent les ôtent, & les remettent
fans peine, par l'habitude qu’ils en ont contractée.
Mais une circonflance effentielle à obferver,
ceft de nappliquer le bandage, que lorfque l’on
eft dans la pofition la plus favorable à la réduction
de la hernie , & lôrfqu’elle eft entièrement
rentrée ; car s il reftoit une partie de l'inteflin ,
hors de la cavité de l'abdomen, le bandage le
meurtriffant cauferoit de la douleur , de l’inflammation
, & enfin la gangrène, fi l’on n’y
pourvoyoit promptement.
L on a toujours eu beaucoup de peine à trouver
des bandages qui puffent contenir d’une manière
également fûre & confiante les hernies ombilicales
& ventrales j & quoique Ton ait multiplié
les inventions^ pour y parvenir, Ce n’eft que depuis
peu qu’on y a réuffi complettement au
moyen des ceintures, ou corfelets élafticmes de
M. Van Butchell, dont nous avons parlé auteurs.
Voye% Varticle Bandage.
BR AS bj»«£i'6vo/} Brachia. Les bras font à l’homme
fie puiffans leviers à l’aide defquel s il meut les maffes
énormes qui l’entourent., les pofe les unes fur les
autres, & fe rend en quelque forte dociles les corps,
plus réfiftans, que leur inertie fembloit deftiner
à un éternel repos. Mais dans les différens efforts
qu’il fait pour s’affujettir ainfi la nature
entière, fes bras fouvent Supportant plus que
leur folidiré ne le permet, leurs os fe rompent;*
ou dans les mouvemens forcés , leurs extrémités
articulaires forcent des cavités où elles étoient
maintenues par un appareil bien merveilleux de
parties *, d’où s’en fuit ce qu’on appelle communément
des luxations. Considérons chacun de ces
deux états, afin d’en tirer des indications relatives à
la guérifon, & d’abord voyons ce qui a rapport
à la fraélure du Bras.
De la fradure du Bras.,
Il eft dtebfervation que, dans cette efpèce de
fraéhire, il y a peu de déplacement fuivant la
longueur , fur-tout quand la folution eft à la
patrie inférieure , là où le mufcle brachial an-
ieneur& triceps, attachés fur tome l’étendue de
Chirurgie, Tome l . ir I .,re Partit.
B R A i i f
Pos i gênent la portion qui voudroit s'éloigner.
Il n’en n’eft pas ainfi fupérieurement à l’attache
du deltoïde, & du coraco-brachial ; en étudiant
l'aéHon de ces mufcles , & la manière dont
agiffent le grand dorfal, le grand pe&oral, &
autres ; on trouve , dans ces puiffances, nombre
de caufes de déplacement, fur-tout quand la fracture
eft oblique, comme il arrive affez fouvent.
Suppofant donc le cas le plus fimple, une
fraéture vers le milieu de l'os *, car nous renvoyons
tout ce qui a rapport aux complications,
à ce que nous dirons à l’article Fracture ;
il s’agit de mettre les parties rompues de niveau,
c’eft-à-dire de faire ce qu’on appelle la réduction.
Au lieu de mettre le Bras à angle droit, avec
le corps, comme on a coutume de le faire , ü
paroît plus conforme à la raifon de le placer
lelon la direèlion du tronc. Cette pofition eft
moins fatigante pour le malade , & il n’y a
point à craindre qu’il ne furvienne un nouveau
dérangement, lorlqu’on mettra le Bras dans la
pofition où il doit refter pendant tout le tems
du traitement. Voici donc comme il faudroit fe
comporter. Il conviendroit d’abord qu’on f î i
mettre le malade au lit , & qu’il le gardât du
moins les premiers jours ; alors l’on proçéderoit
à la réduction comme il fuit : un aide tenant la
partie inférieure du Bras avec la main droite ,
appliquera l’autre à l'avant-Bras, près du poignet;
un autre aide embrafferoit avec fes mains le fom-
met du bras , & le maintiendra ferme , pour
réfifter aux efforts de l’autre, qui étend tout le
bras, pour déplacer l’os. Pendant ce tems, le
Chirurgien avec fes doigts , & même avec la
paume de fes mains, travaillera à ramener les
deux bouts rompus t & à les mettre de niveau ^
& ici il fe comportera comme nous avons dit
qu’il devoir le faire , à l’article F racture^
Il fe fervira du bandage roulé, & après fon application
, il mettra le Bras dans une écharpe ;
mais ici pour mieux encore le contenir, je con-
feillerois de le fixer au moyen d’un bandage roulé
à l’entour du tronc, pour éviter tout dérangement
qui pourroit furvenir dans les mouvemens
inattendus. Il convient de maintenir l’avant Bras
fléchi, foit au moyen d'une écharpe, ou de
toute autre manière.r *
Mais le bandage roulé que nous eonfeillons,
dans le cas de fraéhire vers le milieu de l’os, ne
fauroit convenir, lorfqu'elle a lieu vers fon col,
ou dans les environs, parce qu’on pafferoit difficilement
le globe de là bandé fous l’aiffelle , fans
occafionner quelque dérangement , & que , d’une
autre part,les insertions des peéloraux, & grand
dorfal , empêchent que les jets de bandes
n’exercent une preffion fuffifamment exaéte. Les
Praticiens lui fubftituent, en pareil cas, un bandage
à dix-huit chefs ou le fpica *, mais ni l'un
ni l’autre ne fauroient remplir les vues qu’on fe
propofe , fur-tout le dernier dont les jets de
F f