
du baftîn rapporté aux parties que l’Enfant préfente,
eft la plus naturelle & celle qui conféquemment
eft la plus fuivie.
Envifageons aèluellement l’enfant relativement
aux foins qu’on doit lui donner immédiatement
après fa naiflance quand il eft né fans accident,
& nous confidérofts enfuite comment il faut fe •
comporter dans les cas contraires.
Comme tous les Enfans font couverts d’un
enduit gras qui s’oppofe à la tranfpiration no-
îamment vers la tête, les aiffeUes, le pli des aines
Sl les parties naturelles, & que cet enduit en fé-
journant,pourroit enflammer la peau, & l’excorier
} pour prévenir cet accident, on frottera légèrement
les parties qui en font couvertes, avec
une éponge fine imbibée d’huile, ou un linge couvert
de beurre frais -, on lave enfuite l’Enfant avec
de l’eau tiède & un peu de vin, on le baigne
même, fi on le juge à propos & qu’on en eût
la facilité. On penfe enfuite à l’emmailloter, c’eft-
à-dire , pour parler le langage des Philofophes à
mettre tous fes membres à la torture, & lui faire
déjà fentir „combien il pourra être malheureux
pour lui d’exifter. Le maillot eft une pratique
imaginée par des femmes defiituées de raifon,
propagée par la routine, & continuée par l'ignorance
qui n’en eft que plus obfiinée à conferver
fes préjuges. Nous renvoyons aux Philofophes
de ces derniers teins et même à ceux qui nous
ont précédé de plufieurs fiècles , pour les argu-
mens contr’elle, notre objet ici'étant tout ce qui
a rapport à l’opération manuelle, & non les dif-
cuffions fondées fur la Morale & fa Phyfique.
De foutes les pariies qui compofent ce qu’on
appelle vulgairement le Maillot, la plus effen-
rielle eft le petit bandage qu'on met autour du
ventre*, fon effet étant de foutenir le bout du
cordon jufqu'au moment defachûre, & de prévenir
que les inteftins ne s’échappent par l’ombilic
dans les premiers inftans ou la ligature
leur offrent peu de réfiftance. Il confifle en trois
petites compreffes dont deux de la largeur de
plufieurs pouces quarrés, & d’une autre affez
longue pour faire ^ tour du corps : on fait au
milieu dé l’une des ceux premières une échancrure
de manière qu’elle foit à deux chefs , ou enduit,
dit l’Auteur de l'Art des Accouchemens , cette
comprefle d’un peu de beurre aux environs de
l'échancrure fur l’une & l’autre de fes faces,
pour quelle ne s'attache pas à l’ombilic ni au cordon,
& qu’on puiffe la changer au befoinfans tirailler
& déchirer les vai fléaux, avant le moment
marqué pour leur parfaire oblitération. Cette
comprefle étant placée fur le ventre, où palfe le
cordon dans féchancrure en le renveifant fur
le haut & vers le côté gauche, St l’on croife les
deux chefs su-deffous, de forte que la peau du
ventre qui s’avance fur le cordon, ne paroiffe pas,
ft que l’ombilic ne foit pas tiraillé. On place la
fécondé comprefle par-deflus, & Fon fondent lé
tout avec la troifième dont on fait un circulaire,!
médiocrement ferré autour du corps. On contiJ
nue cette application pendant quelques femainesj
quoique le cordon foit tombé bien avant & qUej
l’ombilic foit entièrement cicatrifé le huitième au
plutard. C'cft le meilleur moyen de prévenir h
hernie ombilicale à laquelle les enfans (ont fi dif.
pofés. On vêtit enfuite l’enfant le plus Amplement
poffible& plus ou moins chaudement félon la faifon
actuellement régnante. On lui met un petit béguin
fur la tête & un bonne*, un fichu au col, une
petite chemife, puis une catnifole ou braffière,
& fur le refte du corps depuis le deflous des
affeilles jufqu’aux pieds, un lange de toile &.une
autre de futaine ou de laine ; on relève ce qui
dépafle les pieds au-devant des jambes, & l'or,
affujettit le tout avec des épingles & non avei
des bandes. On change les langes toutes les foi
qu’ils font gâtés, & avant d’en remettre d’autres
on lave les fefles & les parties naturelles aver
de l’eau tiède pour remédier. aux rougeurs m
excoriations que le féjour des urines ou des ma»
tières fécales auroit pu occafionner, & qui fon
fi fouvent caufe des cris qui troublent l.r
foinmeil de la mère ou des nourrices. On
couche enfuite l’enfant dans un petit berceau ou
à côté de la mère , en mettant dans ce dernier
cas un couffin entr’elle & lui, crainte que pen
dant le fommeil .elle ne tombe fur lui. Quan;
on préfère le berceau, ce qui eft le meilleur
parti, il faut l’y difpofer de manière qu’il foi}
couché en face de la lumière, pour lui éviter II
ftrabifme. Quoique l'enfant puiffe fe paffer d
nourriture le premier jour, il convient néan1
moins de lui faire avaler de teins en teins quel,
ques cuillerées d’eau fucrée ou miellée pour dé}
tremper le méconium qui féjourne dans les gro|
) inteftins &.faciliter fa fortie. S’il ne rend rien
qu’il ait quelques coliques annoncées par les cris,
on lui donne une once de fyrop de chicorée avet
égale quantité d’huile d’amandes douces,pour er
citer une évacuation fi néceffaire. Si l’apparenc
de l’enfant étoit jaunâtre & qu'on crût devoi
attribuer cette couleur à uneréfufion de la bik
après cette première purgation, on cônrinuercl
l’uÇage du firop, mais a plus petite dofe or. déla'l
avec beaucoup de petit-lait.
La nourriture la plus faine & la plus conv»!
nahle au nouveau né eft fans contredit le b'
de fa mère, voyez ce que j’ai dit, à ce fujet, dar
mon EJJai fur le lait confdéré médicitialcment fou\
fe s dtfférens afpecls. Le coloftrum ou le premia
lait qui fort du mamelon étant beaucoup pb*
féreux & conféquemment plus laxatif que celui «J»1
viendra par la fuite,difpenfc de l’emploi des purgatifs
que nous venons de recommander*, mais il fàul
que l’Enfant le prenne en fufftfanre quantité p0”1
qu’il en retire quelqu’avantage. Quand le lait n®
vient
vient point aux tnammeiles, on eft obligé de recourir
à une nourrice étrangère *, en attendant,
on nourrit l’Enfant avec le lait de vache affoiblie
d’un tiers d’eau d'orge ou d’eau commune. On lui
donne le lait quand fes cris indiquent le befoin
qu'il en a. Nous renvoyons pour de plus grands
détails à l'Ouvrage que nous venons de citer.
Quand l’Enfant naît dans un état morbifique,
il faut fe comporter tout autrement que nous
venons de le dire. S'il paroît être dans un état
d’apoplexie , on coupe promptement le cordon
& on iaiffe dégorger fumfamment de fang pour
rétablir l’équilibre dans les vaifleaux du cerveau.
Mais quelquefois les forces vitales, font dans un
tel état de proftratiou , qu'à peine la feétion
fournit quelques gouttes de fang; ce qui ne fauroit
fuffire pour afTprer les jours de l’Enfant. Il faut
alors en exprimer davantage en preffant molle-
ipent & alternativement le ventre*, on plonge le
corps à la hauteur des aiffeUes dans un bain plus
que tiède. On réveille, par ce moyen, l’aétion du
coeur, & tellement que les pulfations du cordon
ne tardent point à fe faire femir, & alors le fang
commence à fortir par jet. tt Nous avons obfervé
tous ces effets, dit M. Baudejocque , fur des Enfans
qui étoient nés dans l’afphyxie la plus complexe
& qu'on avoit déjà abandonnés comme
morts,après quelques inftans de foins infructueux ;
l’un d’eux ne donnoit encore une demi-heure
après fa naiflance , que des lignes de vie très-
incertains & n’enmanifefta de pofitifs qu’après plus
d’une heure. jj Pendant que l’Enfant eft dans le
bain on retire de fa bouche les glaires, qui la rem-
pliffent, & on y fouffie de l’air pris de l’atmof-
phère & non celui déjà refpiré. Pour réuffir dans
cette opération, on fe fert d’une longue canule
de gomme élaftique ou un tuyau quelconque
flexible qu’on pouffe jufque dans l’arrière-bouche,
&l’on introduit dans fon pavillon , la tuyère d’un
foufflet ordinaire dont on fait, à différentes re-
prifes, agir les panneaux, en même -tems qu'on
preffe les narines entre les. doigts. On agira dif-
férement fi l'afphyxie eft dûe au trop long féjour
de la tête au paffage , & que celle-ci y ait
éprouvé une forte & longue compreflion. La fen-
fibilité dans ces cas eft entièrement anéantie, &
tout le fyftême des nerfs eft dans un état de
flupeur dont il eft difficile de le débarraffer. On
aura ici recours aux ftimulans comme nous l’avons
dit dans un Ouvrage publié en 1789(1),
tçls que Falkali volatil ou le vinaigre radical.
On portera dans les narines un papier roulé &
itnlÿbé de l’une de ces liqueurs, on lui frottera
les tempes avec l’eau de mélifle fpiritueufe, on
évitera de lui laiffer couler du fang par le cordon.
On lui foufllera de l’air chaud dans l’anus moyenm
N o u v e l A v i s a u P e u p l e , o u In f t r u & io n fu r c e r t a in e s
twaladies q u i d em a n d e n t l e s p r o m p t s f e c o u r s , 5cc. A P a r i s ,
ftiCj^Bryanc,.
Chirurgie. Tome I .<r_ I I * P a r t ie \
nant un tuyau de plume, on lui frottera le corps
& la plante des pieds avec une broffe légère,
& fi l'on eft affez heureux pour voir s’établir la
refpiration, on lui fera avaler une cuillerée de
vin fucré ou un peu d'eau de canelle fpiritueufe.
On tentera tous ces procédés près d'un feu clair,
afin que fa chaleur puiffe en féconder l’efficacité
: voyez pour de plus grands détails l’Ouvrage
que nous venons de citer.
II eft une erreur fur Laquelle nous devons in-
fifterici*, on penfe que, dans la foiblefie dont il
s'agit, il convient de ne point couper le cordon
à l’enfant, afin que le fang de la mère paflant à
lui, puiffe le revivifier. Cette erreur peut devenir
mortelle à bien des Enfans fi elle étoit propagée,
car en le privant des foins plus efficaces
qu on pourroit lui donner dans l’attente d’une
rédintégration de la circulation que fa communication
prétendue avec ia mère ne fauroit
lui procurer, les fucs fe congèlent, & deviennent
inhabiles1 à circuler.
Il eft affez ordinaire dans les cas de ce dernier
genre, foit à caufe du peu de largeur des
détroits ou de la réfiftance que les parties molles
ont offertes, que les Enfans apportent au fommet
de la tête, & le plus fouvent un peu en arrière,
une tumeur plus ou moins volumineufè & comme
pâf eu fe, le crâne même fetnbleêtre plus alongé,
ou bien a éprouvé d’autres changemens qui lui
donne de la difformité, les os font déprimés en
certains endroits, fouvent même fraéturés avec
enfoncement, et Quand la tumeur du cuir che-
vehr n’eft Amplement qu’eedémateufe > obferve
M. Baudclocque, elle le diffipe rrès-aifément,
&, en peu de tems, il fuffit de.l’émver plufieurs
fois avec du vin, de l’eau marinëe, ou une in-
fufion vulnéraire. Cette tumeur fe réfout plus
difficilement lorfqu’elle eft fanguine, & fur-tout
quand le fang en épanché fous le péricrâne ou
fous les tégumens, & qu’il s’y eft coagulé; on eft
obligé d’ouvrir cette efpèce de tumeur. Si les
fuites en font (impies quand le fang n’eft épanché
que fous les régumens communs, il n’en, eft pas
toujours de même lorfque ces tumeurs ont leur
fiégefur le crâne même, & que les os fe trouvent
à nud après rineifion; ce cas eff le plus ordinaire.
jj. Quand les os font fraéluré^ avec dé-
preflion , il faut relever les os avec le bout d'un
élé-vatoire ; on eft quelquefois obligé à faire dés
ineifions. Nous renvoyons à leur article refpec-
tif tout ce qui a trait aux vices de conformation
dont l’Enfant peut être attaqué, pour abréger
fur un article peut - être un peu trop long.
( Petit-Radel. )
ENFONCEMENT, ENFONÇÜRE. Termes
qui répondent à l’engifoma &. à l'ecpiefma. Voye[
les articles Enoisoma, & Dépréssion.
(Af. Petit-Radel.)
ENGELURE. Gonflement douloureux, fouvent
accompagné d’qlcération , qui furvient dans
Nnn