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lio n , de pêuf de bleffer le tefticule & les vaif-
feux fpermatiques. » D’après ces détails fur l’exci-
fion, l’on voit qu’elle peut donner lieu à une
guérifon certaine, & c’eft ce qui eft confirmé par
les obfervations de Douglafs, de MM. White,
Gooch & Louis. On ne peut objeéler contr’elle
qu elle eft longue, fatigante 3c difficile à exécuter;
car il eft au (fi aifé de diflëquer la poche en pareil
cas, quon le peut faire fur le cadavre, foit
avec le biftouri * & même mieux avec les doigts.
Les panfemcns, qui fuccèdent à l’opération , font
fimples & tels que le demande une plaint ordinaire*,
car on doit regarder comme telle celle
qui fuccède à l’opération.
On doit à Paul l’introduélion du cautère aéluel
dans le traitement de l’Hydrocèle. Il paroît même,
d’après ce qu’il enr dit*que c’étoit la méthode
de plufieurs de fon teins. Cet Auteur prêtera
de faire la première ouverture avec un couteau
rouge, & de percer enfuite les membranes
avec tin autre cautère, dont la forme imitoit
affez celle d'an r- Marc-Aurèlë Severino en fit
enfuite fa méthode particulière*, il perfectionna
les inftrmnens de P a u l & vanta les fuccès qu’il
eut avec fcnthoufiafme quon lui connoît fur la
précellence du feu , cônfidéré comme moyen de
iguérifon. Au cautère aéluel fuccéda le potentiel.
Fabrice de Hilden eft le premier qui en parle
dans une de fes obfervations ; Saviard y eut auilî
recours, & Wifeman, qui pratiquoit à Londres
à-peu-près dans le même tems, s’en fervit pour
ouvrir une Hydrocèle volummeufe * d’où fortit
beaucoup d’eau & de matières fanguinolentes. Le
«naïade éprouva des accidens généraux, & néanmoins
le kyfte fuppura complettement. Une autre
Hydrocèle du côté oppefé fut ouverte avec
le biftouri ; les mêmes accidens furvinrent & périmèrent
jufqu’à ce que la poche eût complette-
tnent fuppuré *, la cure fut néanmoins beaucoup
plus prompte. Quelques Praticiens redoutant les
fuites des caufliques dont l’effet fe porteroit
trop avant * crurent ne devoir les employer
•de manière à n’agir que fur les tégitmens. Guy
de Chauliae eft le premier qui en ait envifagé
l ’ ufage fous ce poinr. « Quelques-uns, d it- il,
comme Pierre d’Orliac*. font l’ouverture fur le
pubis avec le cautère ou le cauftique, & pénètrent
jufqu’au vuide du dydime; après quoi ils
font une incifion pour faire écouler les eaux ; ils
ettendent la chûte de l’efcarre, & confondent
l ’ulcère* Cette méthode a eu de grands fuccès
entre les mains de M. Elfe, Chirurgien en chef
à l’Hôpital Saint - Thomas à Londres; & voici
comment il la pratiquoit. Il mettoit fur la partie
antérieure & inférieure de la tumeur, un cauftique
fuffilant pour faire un efearre de l'étendue
d’une pièce de douzeTels, de manière qu’il bornât
fon effet à la peau,, fans iméreffer beaucoup la
tunique vaginale. Douze heures après, il levoit
^emplâtre qui le retenoit* couvrait Vcfcarie
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avec nn-pluma,Ciau; enduit ^’undigeftif par»-
4«ffus toute la tumeur un. catapiafme émollient.
Les bourgs alors ne tardent point h devenir dures*
douloureuses & tendues; accidens qui dérivent
plus de ï’affeélion de la tunique vaginale que des
tégumens. La fièvre & autres accidens fympathi-
ques ne perfiftent guère que deux ou trois jours,
après quoi, le malade plus à l’aife; peut fortir
de fo n .lit& fe promener dans fachambre.L’ef-
carre ne tarde .point à fe détacher *• & bientôt
la tunique vaginale paroît à la vue, d’une couleur
différente de ce qu’elle eft ordinairement, &
comme prête à fe détacher par feuillets* On fent
deflous la fluéhiation de l’humeur qu’elle renferme
; peu-à-peu elle fort au-dehors, & femble
vouloir fe.crever*,l’efearre tombe enfin, les eaux
s’écoulent, le ferotum s’affaiffe, & la déterfion
s’opérant, la cicatrice fe forme, elle adhère au-
tefticule , & eft très-enfoncée. Les fymptômes
que nous venons d’énoncer annoncent la formation
d’une inflammation qui- s’étend dans toute
l’étendue du fac, laquelle fe termine par la fup-
puration. Ce procédé eft préférable au premier $
l’inflammation eft modérée, &moinsfujetteàocca-
fionner des accidens que quand le cauftique eft
employé de manière à s’étendre plus profondément
« à former une grande efearre * dont la chûte
laifle le tefticule à découvert & expofé aux im*
preffions extérieures. A mefure que les efcarreS’
fe détachent, les adhérences fe forment, & la-
cure eft déjà fort avancée, quand elle n’eft
pas à moitié dans l ’antre méthode *, orr ffa rien
à craindre du gonflement du teflieulè,. encore
moins de la fonte putride*, les accidens font légers
en comparaifon de ceux qui accompagnent
les autres procédés*
La méthode du féton date dè où Guy
de Chauliae en fit mention dans fon Ouvrage«
<« Les eaux de l’Hydrocèle , dit cet Auteur, peuvent
être vidées avec le féton , qu’on pratique de
cette manière. On fai fit la tumeur avec des te-
nettes plates & percées au bout ; on? paffe dans
l’ouverture qu’elles préfentent une large aiguille,.
& on laifle le féton que cette aiguille traîne après
elle, jufqu'à ce que l’eau foit entièrement vidée. »
Cette méthode dans fon origine n’eut pas un grand
nombre de parrifans : Fallope la trouva.cruelle*
Fabrice d’Aquapendenre incertaine, Franco péril
leufe néanmoins.il lui préfère la caftrarion*
Garengeot la renvoie aux Hydrocèles par infiltration
* précifément à caufe des accidens qui
donnent lieu à la guérifon radicale. Bertrandi,
dans fon -Mémoire .fur l’Hydrocèle, penfe de-
même * fans motiver fon opinion ; mais il eft plus
clair daps fon Traité d'Qpérations. ctEllene procure
. pas toujours une inflammation fuffifante,
dit-il *-pour que le façfe détruife, & elle en occasionne
quelquefois une trop forte , fuivie de fup-
puration, de finus & de-cl-apiers. u Mais çes accidens
lui font communs avec les autres méthodes»
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La méthode du féton, perfe&ioïinée d’après les
obfervations de P o tt, & telle qu’on poiirroit
l’employer aujourd’h u i, fa réduit à pouffer de
bas en haut un trois-cart de quatre pouces de
long dans la poche des eaux, comme on le pratique
dans la ponélion. Après avoir vuidé les
«aux, on porte dans la canule un ftilet armé
d’un féton fait de dix ou douze brins de coton
à mèche ; on le pouffe aufli haut qu’on peut à
la partie fupérieure du fac *, & fur le bout du
ftilet on fait une incifion fuffifante pour laiffer
fortir celui-ci qu’on ôte delà mèche; on noue
les deux bouts d’une manière lâche, & l’an met
deux petits plumaceaux fur chaque plaie. Le jour
fuivanr , en faifant agir la mèche, on fent qu’elle
a contrarié adhérence avec la tunique all^uginée,
& le lendemain la bourfe & le tefticule commencent
à fe gonfler & à s’enflammer ; mais ces
accidens cèdent aux remèdes généraux & aux
càtaplafmes. L ’adhérence de la mèche à l’albugi-
née continue d’être la même les quinze premiers
jours, paffë ltfquels l’inflammation s’appaifant,
la mèche devient mobile; alors on la retire, &
les plaies fe panfent à fec. Quoique Pott paroiffe
beaucoup pancher pour admettre cette méthode,
comme exclufive , je fuis loin d’être de fon avis;
je l’ai viie employer deux fois, & dans chacune
il a fa llu ’ôter le féton* & même incifer inférieurement
pour donner iffue au pus qui s’étoit
formé en affez grande quantité. Cet accident,
joint à la difficulté de s’affnrer par foi-même de
l’éràt du tefticule & de la nature de l’humeur
contenue dans la tumeur* a fait avec raifon
réjetter cette méthode , & eft & fera toujours
pour Tincifion & l’excifion un motif de préférence
, fur-tout quand le caraélère de la maladie
n’eft pas bien évident, & que tout porte à
croire que l’épanchemem eft dans différentes loges
x>u efpaces.
Le premier qui ait parlé de la tente eft Franco
dans'fon Traité fur le Haut-Appareil. « Il faut,
dit cet Auteur, faire aux bouffes une ouverture
de trois travers de doigt de longueur , mais dont
l’étendue répond« cependant à l’âge du malade,
& au volume de la tumeur. Cette.plaie fera tenue
ouverte avec une tente de charpie, d'étoupes*
de linge ou d’éponge plus large que ronde* &
trempée dans de l’huile rofat; plus la plaie eft
étendue, &; plus long-tems elle eft à fe confo-
lider, plus on eft afturé quelle ne reviendra pas,
parce que les. parties font defféçhées.» Franco
ne dit point fi l ’incifion doit être .à la partie fupé-
rieure ou inférieurè de la tumeur ; vraifemblable-
ment la grandeur de l’ incifion qu’il pratiquoit
lui avait ôté les occasions d’obferver la nécefiité
de faire cette remarque. Rnifch, qui avoit adopté
cette méthode , difoit pofitivement,( Advcrjar.
A n a l . Dec. I I .) qu’elle devoir être faite à la
partie fupérieure & fur lé côté : aptriendo ferotum.
in parta fupçriorc ad Içtui j v ra if em b la b le ir ç e u |
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dahs Iacrôyaflêe où l’on étoit encore de fon tems*
que la maladie étant formée par les eaux qui dif*
tilloient des anneaux des mulcles du bas-ventre *
la cicatrice, qui fe formerait à cet endroit, fermant
toute communication, & empêcherait la maladie
de reparaître. La méthode de la tente,
depuis perdue de vue, ferait vraifemblablement
tombée dans l’oubli * fans les éloges que lui donna
Marini. Monro lui fubfiitua l’ufage d’ une canule ,
fans doute d’après ce qu’ il fayoit de cette pratique
déjà mife en ufage du tems d’Henri Moï-
nichen, quoique le témoignage de ce dernier ne
lui fût guère favorable. Quelques-uns, dit-il,
au lieu de bougies, introdüifent une canule de
plomb ; mais j’en ai vu des fuites fâcbeufes,
parce qu’elle irrite trop , & qu’elle occafionne
des inflammations eonfidérablès. La tente
& la bougie n’ ont guère eu de partifans en Angleterre
que M. Warner. Voye[ ce qu’il en dit
dans une Differtation qu’il a fait paraître fur cet
objet.
Le raifonnement & l ’obfervation firent naître
la méthode des injeéïions. On ne fait trop à qui
on la doit ; cependant il y atout lieu de croire
qu’elle nous vient d’Angleterre ; car la première
mention qui en ait été faite, fe trouve dans les
Auteurs de ce pays. Sharp dit qu’on fe fervit de
l’efprit-de-vin à la dofe d’une once, mais que
les accidens furent graves. Cette méthode fut
reprife en France; & au Heu d’alkool, on em*
ploya Amplement le vin ; on le pouffa avec une
feringue en même quantité que l’eau qu5on avoit
retirée par j la ponction ; on le laiffa féjourner
environ une demi-heure d’abord * puis trois & cinq
heures par la fuite. Quelque tems après les accidens
locaux parurent, ils étoient les mêmes que dans les
méthodes précédentes; mais ils furent facilement
diffipés, & la guérifon fut complette.Une méthode
fi fiinple, fi facile, & étayée du fuccès, fut bientôt
regardée comme la meilleure, & par cette raifon
elle tomba bientôt elle-même dans le diferédir ;
car un remède* tel bon qu’il foit* ne vaut réellement
qu autant que fon ufage eft motivé fur les
circonflançes ; fi on en fait un remède pour tous
les cas> il mânque fouvent>& tombe de lui-même,'
De tout ce que nous venons d’avancer fur les
moyens «curatifs de l’Hydrocèle par épanchement,’
nous en conclurons que la fitnple ouverture du
fac , faite de la manière que nous l’avons annoncée ,
eft ,1a méthode la plus fûre dans la plupart des
Hydrocèles, que l’excifion eft plus convenable
dans les anciennes , compliquées de dureté &
d’épâifliffement du périteftes, & que les cauftiques,
les fêtons & les injeélions ne peuvent guère
convenir que dans les cas fimples & récens, &
chez les fujets peu fufceptibles d’irritation. Peut-
être une plus longue expérience & la difeuflioa
! de nouveaux faits nous donneront-elles lieu paç
la fuite de tirer d’autres corollaires.
; fait mentiçn d’que Hydrocèle du genr$
P p pp i j