
■ Gargarifme afiringent.
Prenez de racine de tormentille;
d’écorce de grenade, de chacune demi-
once ;
d’eau de fontaine, une livre.
Faites cuire, & ajoutez à la colaturc,
d'alun crud , un gros ;
de miefi rofat, une once. Mêlez.
On le recommande pour le relâchement de
la gorge & de la luette, & pour le gonflement
des amygdales avec peu d’inflammation.
Gargarifme mercuriel.
Prenez de mercure purifié, un demi-gros;
Gomme arabique , trois gros ;
Syrop diacode, une once ;
Mercure doux, fix grains.
Broyez, réduifez en maffe muqueufe, & ajoutez 9
de décoélion d’orge, deux livres ;
eflence de myrrhe} un gros. Mêlez.
Ou bien,
Prenez de fublimé corrofif, deux grains;
de décoélion defeuilles de ciguë une liv.
defyrop diacode, une once. Mêlez.
On s’en fert dans les cas d’ulcères vénériens
de la gorge & du palais, qui n’ont pas cédé au
traitement mercuriel, & même contre les ulcères
de ces parties qui fubfiftent quelquefois après la
guérifon de la vérole. Nous avons vu le dernier
rëuffir parfaitement dans des cas de cette nature.
GARGOUILLEMENT^ OnTe fert de ce
terme-pour exprimer le bruit qu’on entend quand
l’inteflin rentre d’une fumeur herniaire dans fa
place naturelle. Ce bruit eft formé par l'air que
contient la portion du canal ihïeftinal déplacée.
On doit être fort attentif à ce bruit, car il eft
un figne pathognomonique de la hernie inteftinale.
L’épiploon ne rentre qu’avec lenteur & fans bruit.
On conçoit que la hernie eft compofée, ç'pft-à-
dire, qu’elle eft formée par l’inteftin & par l'épiploon,
quand, après la réduction de l’inteftin
annoncée par le Gargouillement, la tumeur n’eft
que diminuée, & ne difparoîr pas enÿèremenr.
Voye{ He r n ie . Article de luncienne Encyclopédie.
GARIO PONTUS, né en Afrique; il florifloit
vers le milieu du onzième fiècle ; il étoit 3 ta
nombre de ceux qui compofèrenr l’Ecole de'
Salerne. Gario Pontus n'a donné que I’Ouvrage;
fuivarrt : D e morborum càufis y accidentibüs & cu-\
rationibus. L ib.o c loB a file ce , 153.1 y in-40. Il a
traité des maladies des corps urinaires; il s’eft-
fixé aux remèdes généraux , aux délayans, aux
relâchans, aux bains, & autres moyens (auxquels.’
on a encore recours dans le cas où le calcul ne
pouvant être tiré par lès méthodes connues, il fauts’en
tenir à la méthode “palliative. Gario penfç
que le premier rudiment du calcul eft toujours
dans le rein , il eft entraîné par les urines dans la
véftie, & quelquefois par l’urètre : quand il s’arrête
dans la velfie, il y prend dé nouveanx accroifle-
mens, & alors on dit faul$ement qu’il s’y eft forcé.
11 parle d’une defquamation de la membrane interne
de la veftie , qui a beaucoup de rapport aux
affeélions pforiques, & que , par cette raifon,
il appellefcabie vefin* M. Lieutaud, qui a cru être
le premier Auteur qui en ait fait mention , l’a
défigné fous le nom de Catharra vefin. Gario
diftingue encore la gangrène du fpbacèlé , & il
donne des lignes qui caraélérifent chacun de ces
deux état«. Il regarde l’amputation comme le feul
remède dans le cas de fphacèlè, quand il y a encore
de la fenfibilité, il recommande les fcarifications
profondes, & l’application d’un cataplafme qui
fembleroit être prefcrit d’après les notions de la
Chimie aétuellé. 11 eft compofé de la femence
d’orobe, de vinaigre & de miel , auquel on
ajoute quelques grains de fel. Si l’on en croit
Pierre Damien, Gario Pohtus mourut en 1072,
ce qui recule- beaucoup fa naiflance. (P etit-
R a s e z ) .
GAROU. Daphné Me^ereon de Linnæus. On
n’empluie comme médicament, que l’écorce .de
la racine de cet arbrifleau , qui contient un principe
extrêmement âcre & irritant. Cette écorce
appliquée fur la peau , y produit des ampoules
& un écoulement allez abondant de férofité ; &
comme, en continuant cette application, on
entretient le même effet , fans caûfer d’érofion
à la peau, on s’en fert fréquemment pour établir
un exutoire qui tient la place d’un véficatoire
ou d’un cautère.
Dans cette intention , on choifir, dit Bau mé,
des racines‘de la groffeur d’une plume à écrire,
& qui ont l’écorce bie'n iilfe -, on en coupe un
morceau d’environ fix lignés de long; on le fait
tremper dans de l'ëa'u tiède où dans du vinaigre
pendant une demi - heure , afin de ramollir
l’écorce; on la fend avec un canif; -on fépare
le'bois qui eft dans l’intérieur, & on le .jette
comme inutile; on applique l’écorce ainfi Téparée,
fur la partie,où l’on veut produire l’efFet d’un
véficatoire, après l’avoir frottée avec un peu de
vinaigré; au bout de vingt-quatre heures, elle a
fait Ion effet ; on leve l'appareil , on applique
fur les ampoulés'tin peu dé beurre frais; on réitère
le véficatoire fur les mêmes endroits, autant
qu’on le croit néceffaire, & à méfure que les
ampoules fe güériflcnr.
Mais quelques éloges qu’on ait donné à cet
effet du Garou , & quelque avantageux qu'ils
puilfent être pour les perfonnes chez qui l'application
des cantarides affeéte facilement la velfie,
il ne peut point, dans la plupart d e s c a s ; remplacer
ces dernières dont l’aôlion eft beaucoup
plus uniforme & plus fûre, le ôarou oCca-*
Sonnant fréquemment une inflammation très-incommode
, & même des éréfypèles très-graves, \
fans produire aucun écoulement de férofité.
On emploie aufli le Garou intérieurement &
avec fuccès en différens cas. On fait, bouillir, \
pour cet effet, deux gros de la racine dans trois
chopines d eau , qu’on réduit à une pinte, & l’on
fait prendre toute cette quantité, dans l’efpâce de
vingt-quatre heures, en plufieurs dofes. Dans
cette proportion, ce remède occafionne un peu
de chaleur dans l’cftomac, &, en dofe plus forte,
il excite, avec cette chaleur , un fentiment de
douleur , des naufées, & même du vomiffemenr;
quelquefois il augmente la fréquence du pouls,
& produit une chaleur générale par tout le corps,
li a la réputation de guérir les noeuds & les
exoftofes vénériennes qui ont réfifté au mercure.
Voyez , à ce fujet , les Observations de Médecine
de Londres , vol. 3, art. 22.
On s’én eft fervi avec autant de fuccès pour
guérir d’autres accidens produits par le virus
vénérien, & contre lefquels on avoir inutilement
employé le mercure. Le D. Cullen l'a vu réulfir
après un ufage de deux ou trois femaines, dans
un cas d’ulcérations en différentes parties du
corps, qui fubfiftoient après un long & abondant
ufage de.mercure: il le recommande aufli comme
ayant réufli dans quelques cas d’éruptions cutanées.
D’autres vantent fes-effets contre les tumeurs
fquirretifes qui fubfiftent après les maladies vénériennes
, & même contre celles qui teconnoilfent
une autre origine.
GASTRORAPHIE. Suture qu’on fait pour
réunir les plaies du bas - ventre qui pénétrent
dans fa capacité. Ce mot eft grec; il eft compofé
de yttç-Mf, le ventre , & de pâ<p>ï, couture.
La réduélion des plaies pénétrantes du bas-
ventré n’eft praticable qu’après qu’on a fait la
réduâion des parties contenues y fi elles'étoient
forti.es. Voyez Plaies du bas- v e n t r e .
On fait autant de points qu’on le juge né-
ceflaire , fuivant l’étendue de la plaie. 11 faut
préparer, pour chaque point , deux aiguilles
courbes, enfilées d’un même cordonnet, compofé
de plufieurs brins de fil cirés, unis & applaris.,
en forte qii’ils forment un ruban d’un pied &
demi ou de deux pieds de long. Une aiguille
fera placée au milieu de ce fil, & les deux bouts
feront palpés à travers l'oeil de l’autre aiguille ;
ceu celle-ci qu’il faut tenir dans la main , & c’eft
avec elle qu’il faut commencer chaque point,
Pour pratiquer la Gafiroraphie ,. l'opérateur
me[ le doigt index de la main gauche dans la
plaie, fous-la lèvre la plus éloignée de fon corps.
Ce doigt eft contre lè péritoine , pour pincer &
foule ver toutes fies parties contenantes , conjointement
avec le pouce qui appuie extérieurement
fur la peau. De l’autre main , on introduit une
des aiguilles dans U ventre , en conduifant fa
Chirurgie, fom e I . er. Partie I I ,
pointe fur le doigt index, pour éviter de piquer
l’épiploon ou les inteftins,' On perce de dedans
eh dehors, la lèvre de la plaie, environ à un
pouce de diftance de fon bord, plus ou moins >
félon l’épaifieur des parties, en pouffant le talon
de l’aiguille avec les doigts de la main droite ,
pendant que le pouce de la main gauche' quî
appuie extérieurement, facilite le paffage de I*
pointe. Dès qu’elle eft fuffifamment fortie, on
achève de la tirer avec la main droit.e qui, à cet
effet , abandonne le talon de l’aiguille , pour
en aller prendre la pointe. Sans ôter du ventre le\
doigt index de la main gauche , on le retourne
vers l’antre lèvre de la plaie; on prend de la main
droite, l’aiguille qui contient l’anfe du fil ; on
conduit cette ••aiguille le long du doigt index;
on perce du dedans au-dehors, comme on a fait
à l’autre lèvre , &à pareille diftance,à la faveur
du pouce qui appuie extérieurement la peau
contre la pointe de l’aiguille., Lorfque le fil eft
pafféà travers les deux lèvreside la plaie, on ôte
les aiguilles ; il faut couper l’anfe pour retirer
celle qui a fervi la dernière.
On fait alors rapprocher les lèvres de la plaie
par un Aide, & l’on fe difpofe à nouer les fils*
On ne doit point les arrêter à un des côtés de
la plaie par un noeud fimple foutenu d’une
rofette, ce qui formeroit un point de future entrecoupée
, parce que l’aélion continuelle des
mufcles du bas-ventre , pourroit caufer le déchi-.
rement des parties comprifes dans le trajet du fil,
& fur-tout dans la lèvre oppofée au côté où fa
feroit fait le noeud , en réunifiant les deux extrémités
du cordonnet. On préfère de divifer en deux
chaque bout du lien , pour mettre, dans cet
écartement, un petit rouleau de taffetas ciré ou
de toile g'ommée, qu’on aflùjettit par un doubla
noeud de chaque côté de la plaie. On ne craints
point que cette future manque , parce que l’aéiion
des mufcles ne peut pas la fatiguer, l'effort du fiL
portant entièrement fur les rouleaux. Cette future
fe nomme enehevillée, à caufe des chevilles de
bois qu’employoieni les Anciens pour la faire,
auxquelles on a fubftitué des tuyaux de plumes,
& enfuite des rouleau« faits de matières plus
fouples, de peur des comufions & des autres
accidens qu’elles pourroient occafionner par leur
dureté & leur défaut de foupleffe»
Le panfement cqnfifte dans l'application de
l’appareil ; on met fur la plaie un pluma-
ceau enduit de quelque onguent émollient, &
l’on fait une embrocation avec de l’huile rofat
tiède fur tout le ventre. On a. trois petites com-
prefies de la longueur de la plaie, auffi larges
que la diftance qu’il y. a entre.!les deux chevilles;
deux doivent être un peu plus épaifies que les
chevilLes, pour fe mettre extérieurement à chaque
côté, & la troifième un peu moins épaiffe, pour
mettre entre deux. On applique une ou deux
compreftes d’un pied en quarré fur la plaiç ? &
B H b J? 1