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fidérés comme pofletfent également la propriété
réfolutîve. Nous parlerons des principaux, à
leurs articles refpeclifs.
Pour les Difcuffifs des tumeurs inflammatoires
, nous renvoyons à l’article ANTIPHLOGISTIQUE.
D IS LO C A T IO N , Luxatio. C’eft un terme
qui nous a été tranfmis dans le tems où notre
Langue étoit encore^dans la barbarie , & dont
on ne trouve aucune racine dans la Latine. Il
défigne ce que nous ‘appelions proprement aujourd’hui
une luxation ou déboîtement. Il feroit
à fouhaiter que ces termes infignifians tombaflent
tellement, quon ne les retrouvât plus dans les
Lexiques ; mais comme le langage du peuple fera
encore diflind de çefai des Lettrés, pendant une
longue fuite d’années, nous plaçons ici ce terme,
en recommandant bien de ne point l’employer.
( M. P e t it -R adez.)
DISTICHIASIS. de M § M Or do duplex.
Gorrhée, Heifler & Saint-Yves s’accordent à
donner ce nom à une affeélion des paupières,
dans laquelle une double rangée de cils garnit
chacun des tarfes, & fe ponant au-dedans, irritent
l’oeil, & y entretiennent une inflammation.
Les larmes coulent toujours alors avec plus d’abondance^
par leur acrimonie augmentent encore
les accidens. Les Auteurs parlent de cette affeéti on
comme- étant affez fréquente 5 je n’ai point eu
occafion de la voir; mais j’ai quelquefois obfervé
un certain nombre de cils dans les ulcérations des
paupières ,.fe porter en. dedans & fatiguer beaucoup
l’oeil qui étoit déjà très— enflammé. Cet
accident ne peut ni ne doit conftituer le .vrai
Difiichiafrs. Quoi qu’il en fbir, tons confeillent
d’arracher les cils qui font ainfi hors de la direction
ordinaire, en les. tirant à différentes reprifes,
fucceflivement les uns après les autres, en mettant
plufieurs jours d’intervalle entre chacune de ces
petites opérations; & pour que l’on foit sûr d’en
détruire jnfqu'à la racine, & qu’il n’en revienne
point d’autres, ils confeillent de toucher le lieu
d’où ils naiffent avec la pierre infernale, enfai-
fant attention à ce que l’effet de celle-ci ne fe
porte point fur l’oeil. Quelques-uns vont même
jnfqu'à confeiller d’emporter le bord de chaque
paupière avec l’inftrument tranchant; méthode
cruelle qu’heureufement on efl rarement dans le
cas de mettre en pratique. Voyez, pour dé plus
grands détails, l’article T r ichiasis. {M . P e t it -
R adz z. ) '
DISTORSION. Toutes les parties offeufes du
corps peuvent être courbées & tordues de différentes
manières, & par différentes caufês. Tantôt
ces dérangemens tiennent à un état dépravé
de la fubftance même des os -, tantôt ils font occasionnés
par une contra&ion long-tems continuée ,
& contre nature, des fibres mufculaires; tantôt
ils dépendent de ces deux eaufes réunies. Dans
quelques fujets la Diflorfion paroît être, l ’effet
d’un vice de conformation-, chez le plus grand
nombre, elle fe manifefte dans l’enfance-, chez
quelques autres, elle réfulte d’accidens ou de ma-,
ladies furvenues dans un âge plus avancé.
Pendant lespremières années de la vie les 09
ont un certain degré de foupleffe & de flexibilité,
& font en conféqnence facilement affeélés
par les diverfes poflures du corps -, c’êft ainfi
que les os des jambes font fujets à fe courber
lorfqu’on fait marcher les enfans trop de bonne
heure. Quelques maladies, & particulièrement
le rachiùs, ont l’effet de rammollir les os au
point qu’ils cèdent avec beaucoup trop de facilité
à l'aftion des mufcles, & aux diverfes fortes
de prelhons occallonuées par les différentes
poflures du corps. Une caufe fréquente de Diflorfion
, eft cette efpèce de contraction des mufcles
fléchifleurs du coude & du genou, qu’on obferve
ordinairement à la fuite de l’inflammation décès
jointures , & fur-tout dans les cas de tumeurs
blanches, maladie à laquelle ces deux articulations
font particulièrement fu jet tes. Comme le
malade fouffre moins lorfque les mufcles font
. relâchés, il efl toujours porté à tenir le mémbre
dans un état de flexion -, & , s’il demeure long-tems
dans cette pofition , il en réfulte prefque toujours
une telle contraction des tendons fléchifleurs que
la partie inférieure du membre fe trouve former
un angle avec la partie Supérieure ; c’eft ce qu’on
voit tous Jes jours chez des perfonnes qui font
totalement privées de Tuf âge d’une jambe par
cette ’caufe. Les Auteurs ont donné à cette maladie
ie nom de contracture > ou d’anchylofe fauffe»
Voyez Anchyluse.
Comme c’eft une opinion affez généralement
répandue parmi les Praticiens, qu’il y a peu de
fecours à attendre de tous les moyens qu’on a
recommandés pour redrefler les membres contrefaits
, ils tentent rarement ces fortes de guérifons,
qu’on abandonne pour l’ordinaire à des Charlatans
nommésJlhabilleurs. C ’efl cependant en quoi
ils ont tort -, car, par des foins bien entendus, &
fuivis avec patience, on viendroit fouvent à bout
de redrefler des membres qui, à la première vue,
paroiffent tellement affeCtés qu’il Semble impof-
fible d’y produire aucun changement.-M. Bell
nous affure qu’il a réufli, non - feulement à améliorer
l’état de perfonnes ainfi incommodées,
mais quelquefois à les guérir complettement ,
quoique leur mal fût déjà ancien, & qu’on les eût
jugées incurables. II n’y a rien à faire fans douie
dans le cas d’une anchylofe complette, fi ce n’eft
d’amputer le membre affeClé, comme on l’a quelquefois
jugé néceffaire, ou d’enlever les extrémité?
des os qui forment la jointure , fuivant le
procédé de M. Paîk , que nous avons décrit à
l’article Amputation. Mais il n’en efl pas de
d 1 s
même quand la roideur d’une jointure dépend
de la contraction des mufcles & des tendons qui
fervent à la mouvoir , ou quand les os fe font
courbés dans l’enfance par quelque maladie, ou
par une autre caufe.
On fe fert avec avantage dans les cas de contractures
d’applications émollientes , telles que
des huiles & d’autres corps gras dont on frotte
les parties qu’on veut relâcher. On doit continuer
ces friClions long-tems , demi-heure au
moins' chaque fois, & les répéter plufieurs fois
par jour; if faut aufli, pendant les intervalles, tenir
le membre enveloppé dans des flanelles imbibées
de ces mêmes fubftances. Il faut, après s’en
être fervi un certain tems, faire quelques tentatives
pour étendre la jointure , fans cependant y
employer trop de force -, on peut fe fervir pour
cet effet de quelque machine propre à la maintenir
dans ceîte extenfion. On verra dans les planches
la figure d’une machine propre à remplir ce
but. Il eft bon cependant de faire obferver que
l’on ne doit pas procéder^ trop rapidement en
faifant cette extenfion, de peur de faire du mal
en excitant de la douleur & de l’inflammation, ce
qui n’arrivera point fi l'on procède lentemenrv&
avec circonfpeCHon -, il vaut mieux confacrer plus
de tems au traitement, que de rifquer de le manquer
en augmentant le mal;
Quelquefois la contraction n’eft autre chofe
que l’effet d’un fpafme permanent des mufcles
fléchifleurs; mais alors elle efl accompagnée de
plus ou moins de douleur > fur-tout lorfqu’on
fait des tentatives pour redrefler la jointure.
Nous ayons vu un cas de cette nature chez une
jeune perfonne q u i, à la fuite d’une faignée ,
éprouva une contraction des mufcles fléchifleurs
des doigts , avec impoiîibilité abfolue de s’en
fervir, & des douleurs très-vives lorfqu’on ef-
fayoit de les redrefler. Cette incommodité ne
céda qu’au bout de fix femaines aux applications
émollientes de toute efpèce dont on fit ufage pour
la combattre. L ’année fuivante, la piquure de fa
faignée s’étant. un peu enflammée , fans qu’on
pût en aflïgr.er la caufe, les mômes accidens fe
renouvellèrent, & les doigts demeurèrent complettement
fermés pendant deux mois; on employa,
fans aucun Succès, les moyens qui avoient
paru réuflir , la première fois ; enfin l’on tenta
de Soumettre lès parties affeCtées à des chocs
éleélriques. Ce moyen peu-à-peu relâcha les
mufcles, & l’on parvint en les répétant fréquemment,
pendant quinze jours, à faire cefler
tout-à-fair la contradion. On lit -dans le 5e
vol. des Medical commentaries , un cas de la
même nature, où les doigts d'une main, après
avoir été fermés & rendus complettement inutiles
pendant dix mois, reprirent leur mouvement &
leur jeu à la fuite d’un choc éleârique très-fort,
appliqué le long de l'avant-bras.
D I S
1 * Lorfque la Diflorfion d’un membre tient à la
courbure de l’o s , fi le mal) n’eft pas ancien , &
fur-tout s’il fe manifefte dihs l'enfance, on peut
fouvent le redrefler au moyeii d’une preflion conf-
tamment appliquée fur le côté convexe, .& augmentée
graduellement jufqu’à ce qu’il ait repris fa
forme naturelle.
Cette espèce de difformité fe rencontre fré*
queinment chez les rachitiques ; mais on l’obferve
aufli chez des, enfans nouv.eaux-nés, foit quelle
tienne à un vice de conformation , foit qu’elle
dépende de quelque Angularité de la pofition de
l’enfant dans le ventre de fa mère. Elle adieu le
plus fouvent dans les jambes, & alors la courbure
affeéïe aufli les pieds & les chevilles. Comme,
en pareil cas, c’eft la Diflorfion du pied qui paroît
1 le plus, on a'toujours éré porté à regarder cette
difformité comme tenant à un vice de conformation
de la cheville, & les moyens qu’on a
propofés pour y remédier, ont été dirigés d’après
cette vue ; cependant, fi l’on y fait attention
, l’on verra quelle tient originairement à la
courbure des os de la jambe. Lorfque ces os
font courbés en dehors, les orteils font tournés
en dedans, & le côté du pied l’eft en bas; on
voit même quelquefois, la plante du pied tournée
prefque entièrement en haut, tandis que le deffus
du pied repofe fur la terre, lorfque la courbure
des os eft très-confidérable. Si au-contraire leur
courbure eft/en-dedans, les orteils & la plante
du pied fe tournent èn-dehors & en-deffus. Il
paroît que c’eft la courbure particulière de la
jambe, qui détermine i’efpèce de Diflorfion qui
afteCle le pied & fa jointure ; par conséquent, il
ne faut pas perdre cette caufe de vue, car fi l’ort
parvient à redrefler les o s , le pied reprendra
peu-à-peu fa fituation naturelle; tandis qu’on
ne fera que de vains efforts pour la rétablir, fi
l’on n’a d’autre but que de redrefler la jointure.
Le meilleur & le plus fûr moyen de redrefler
les os delà jambe, lorfqu’ils font courbés, c’eft
de placer une barre, pu forte édifie de fer fur
le côté concave de la courbure , de manière
qu’une de fes extrémités fixée dans le Soulier ,
s’appuie contre le pied , & l’autre contre le
condyle correspondant du fémur. Enfuite , an
moyen d’une ou deux larges courroies, qui em-
braffent. la jambe & l’écliffe, on eft le maître de
faire une compreflion telle qu’on la juge convenable
fur le côté convexe , & de la mefurer à
volonté en ferrant un peu la ligature de tems
en tems. Il faut que les extrémités de l’écliffe
foient bien garnies & recouvertes de peau, afin
de ne point bleffer les parties.
Lorfque la pofition du pied eft extrêmement
altérée, on eft obligé d’ajouter à l’appareil que
nous venons de décrire une efpèce de forme, ovi
de chafiis en fe r , fui lequel on fixe le Soulier,