
compolidon duquel il entre d u verd* de*gris ;
d autres enfin pafl'ent pour avoir la vertu de deffé-
cher & êe cicatrifer les plaies; tels font ceux de
c'érufe,,de minium, de.pierre calaminaire , &c.
Il y a des préparations emplafiiques deftinées
particulièrement à certaines maladies & à certaines
parties. L'Emplâtre de bétoine eft réputé céphalique,
& il eft confacré à la guérifon des plaies
de la tête. On prépare avec le blanc de baleine
& 1«L gomme ammoniac un Emplâtre qui s’applique
fur les mammelles des femmes qui n’allaitent
pas leurs enfans ; on dit qu’il diffipe le lait, appaife
les douleurs qui en proviennent, & réfout les
duretés qui en réfultent. D’autres Emplâtres font
regardés comme toniques & fortifilns , d’autres
comme anodins, &c. Tous ces topiques poffèdent
plus ou moins les qualités qu’on leur attribue;
en général , cependant, c’eft dans un degré bien
inférieur à leur réputation. Nous entrerons bientôt
dans quelques détails fur ceux d’entr’eux qui
font le plus en nfage.
On donne différentes figures aux Emplâtres,
fuivant les parties fur lefquelles on doit les appliquer
; il y en a de ronds, de quarrés, d’ovales ;
on les taijie en croiffanr ou en demi-lune pour
la fiflule à l’anus :on en fait de très-petits, de la
même figure, pour les paupières ; ceux qu’on applique
dans le pli de l’aine font triangulaires ; on
les coupe en croix de Maithe pour l’extrémité
des, doigts; & on les.fend plus ou moins profondément
dans leur circonférence, afin de pouvoir
les appliquer également fur les parties inégales.
Qn roule des languettes d’Emplâtre en
forme d_e baguettes ou.de verges, connues fous
le nom .de bougies , pour le traitement des ma-
ladies du canal de l’urètre. Voye^ Bougie.
Composition et usage de quelques
p M P L A T B .E S L E S P L U S USITES,
Emplâtre d?-André de la Croix,
Prenez de poix réfine une livre;
de réfine élémi quatre onces ;
de Térébenthine,
d huile de laurier, de chacune deux onç.
Faites liquéfier enfemble ces matières fur un
féu doux , & paffeg lç mélange au travers d’un
linge.
Cet Emplâtre eff d’une ténacité confidérable,
lorfqu’il eft appliqué fur la peau ; on l’emploie
comme agglutinatif, & pour circonfcrire l’aélion
de la pierre à cautère. L’Emplâtre fuivant remplit
également ces indications, & fe manie plus facilement,
Emplâtre adke'JrfI
Prenez d’Emplâtre commun trois livres ;
de réfine jaune demi-divre.
paitef fondre l’Emplâtre fur un feu très-doux;
a]outez-y la réfine réduite en poudre, & mêles
le tout avec foin.
Emplâtre de Belladona.
Prenez du jus récent des feuilles de Belladona;
d’huile de lin, de chacun neuf onces;
de cire jaune fix onces ;
de térébenthine de Venife fix gros;
de feuilles Cèches de Belladona, réduites
en poudre , deux onces.
Faites un Emplâtre fuivant les règles de la
Pharmacie.
] Cet Emplâtre eft fort recommandé comme anodin
& difeuftif, fur-tout dans les affeélions des
feins & des tefticules. & comme propre à favoriser
une bonne Suppuration. Il a été peu employé
julqu’à préSent dans ce pays; cependant il promet
de grands avantages, & paroit devoir être
préféré à celui de ciguë dont on fe fert tous les
jours.
Emplâtre céphalique ou de poix de Bourgogne,
Prenez de poix de Bourgogne deux livres,
de labdanum une livre ;
de réfine jaune,
de cire jaune , de chacune quatre onces,
d’huile exprimée de mufeade une once.
Faites fondre la poix, la réfine & la cire;
ajoutez le labdanum, & enfuite l’huile de muScade.
Cet Emplâtre s’applique particulièrement au
front, aux tempes ou fur la nuque, dans les
douleurs de tête , fur-tout lorfqu’elles font rhu-
marifmales. On y ajoute quelquefois un dixième
de fon poids, ou environ, d’opium,quelquefois
auffi du camphre. Cet Emplâtre, quoique beaucoup
plus, fimple que celui de bétoine des anciennes
Pharmacopées,, ne lui eft pas inférieur en
vertus, & s’emploie dans les mêmes intentions«
Emplâtre de ciguè\
Prenez de cire jaune une livre;
d’huile d'olive quatre onces.
Mêlez-les enfemble, fur le feu; laiffez un pen
refroidir, & ajoutez:
de fuc de ciguë épaifti, fix onces;
de gomme ammoniac, fondue dans une
quantité fuffifante de vinaigre, 8 ônc.
Faites épaiffir, & mêlez-y, fur un feu doux,
de poudre de ciguë huit onces.
On fait nfage de ce; Emplâtre pour réfoudre
les tumeurs endurcies, & fur-tout çelles qui font
4e nature fcrophuleufes.
Emplâtre commun, ou de Litharge,
P renez d’huile d’olives deux parties,
de litharge une partie.
Faites cuire enfemble, en ajoutant de tems en
tems un peu d’eau, & en remuant confiamment
jufqu’â
jufqu’J ce que l’huile & la litharge (oient imi-
mement unis.
Cet Emplâtre, qui eft la bafe de beaucoup
d’autres, eft eflentiellement le même que celui
qui porte dans les Pharmacies le nom de diachy-
loit Jimple. Voye\ Diachylon.
Au lieu de litharge, on emploie quelquefois
de la cérufe; on y ajoute un peu de cire, &
l'emplâtre porte le nom d’Emplâtre de cérufe.
Emplâtre commun, gommé.
Prenez d’Emplâtre commun huit onces,
de gomme ammoniac purifiée,
de galbanum purifié,
de cire jaune, chacun une once.
Mêlez fuivant les règles de la Pharmacie.
EMPYEME,de la particule o , dedans, & de
«■ m, pus, matière. Tumeur enkyftée, formée
par du pus, ou collection de pus dans quelqu’une
des cavités naturelles du corps. A infi, l’on a donné
le nomd’Empyème du cerveau, aux abcès renfermés
dans la cavité du crâne, & ceux d’Em-
pyème de l’oe i l, de l’antre maxillaire, de la
poitrine, de l’abdomen, des articulations, aux
luppurations formées dans ces différentes parties.
Les Auteurs cependant font dans l’ufage de ré-
ferver cette dénomination aux amas de pus qui
fe trouvent dans la cavité de la poitrine.
On juge de l’exiftence de PEmpyème par les
fymptômes d’inflammation qui ont précédé dans la
partie actuellement affeélée, ou dans fon voifinage.
2.0 Par la préfence de la fièvre heClique; t.° Par
une tumeur manifefte en bien des cas. 4.0 Par une
enflure oedémateufe des régumens, qui s’obferve
fouvent près de la partie affeCtée. 5,0 Par le
dérangement des fonctions des organes ou fe
trouve le pus.
Il eft extrêmement eflentiel de pouvoir recon-
noître ces collections de pus, quand elles ont
lieu, & le Chirurgien ne fauroir donner trop
d’attention aux lignes qui les caraClérifenr. Il n’y
a point de cas particulièrement où il importe
plus de ne point fe tromper que dans ceux où
ce fluide eft amaffé dans la cavité du thorax. On
a lieu de croire qu’il en exifte un amas dans cette
cavité , lorfqu’à la fuite d’une plet]réfie, ou d’une
inflammation de poitrine, le malade a de la peine
à refpirer, fur-tout lorfqu’il fe couche du côté
oppofé à celui qui a été affeété ; lorfqu’il eft en
fièvre lente, & lorfqu’on apperçoir extérieurement
un gonflement oedémateux. Lorfque la préfence
du pus eft indiquée par ces divers fymptômes,
il faut lui donner une iflue, ainfi que nous l’expliquerons
à l’article Paracentèse de la
poitrine. Pour ce qui regarde l'Empyème de
la tête, de l’oe il, de l’antre maxillaire, de
1 abdomen , &c. Voyei ces différens mots.
ENCANTHIS. qui fignifie proprement
le grand angle de l’oeil. Les Grecs ont
donné ce nom par un abus de terme qui n’eft
Chirurgie. Tome I A U / Partie.
que tfop ordinaire dans toutes les langues, à
une petite tumeur un peu arrondie, inégale, plus
ou moins greffe, tantôt rouge & d’autres fois
blanchâtre & dont le fiége eft dans la caroncule
lacrymale qu’on fait être vers cet endroit. Cette
affeCtion eft aflez fréquente chez les chiens, les
chevaux , elle eft beaucoup moins ordinaire
chez l'homme, elle l’eft plus cependant chez
les marins fi l’on s’en rapporte au témoignage
de Gorrée, que mon expérience cependant ne
confirme point. Cet Auteur établit deux'efpèces
d’Encanthis, l’un bénin, qui femble être formée
de chairs tendres, lâches & peu ou point dou-
loureufes ; & l’autre malin qui eft dur, inégal t
accompagné d’une douleur comme pongitive.
L ’Encanthis provient fouvent d’une caufe inflammatoire
, qui s’eft jettée fur l’oe il, comme on
l’ohferve dans la rougole & la petite vérole ; mais
fouvent aufti il eft entretenu par un vice dans
les fucs blancs du fang, auffi le voit-on plus
fouvent furvenir chez les enfans fcrophuleux
que chez ceux qui fe portent bien. L ’Encanthis
bien formé, offre les apparences que nous
venons d’indiquer ; il reffemble aflez alors à une
verrue molle, mais quelquefois il dégénère en
une couleur brune, bleuâtre ou noirâtre la
tumeur s’ouvre; & alors il en fort une matière
fanieufe , puante, le fond.de l’ulcère, loin de fe
nétoyer , prend le caractère du cancer; dans cet
état, pour peu que le mal foit étendu , il nuit à
l’aélion des parties voifines; le fac lacrymal & les
conduits lacrymaux gênés, ne peuvent plus admettre
les larmes , celles-ci tombent fur les
joues & donnent lieu 'à un larmoiement continuel.
L ’Encanthis bénin cède aflez facilement aux
remèdes, du moins celui'qui tient du caraélèrë
inflammatoire. La pulpe de pommes, les fomentations
émollientes fuffifent pour le réfoudre *
mais il n’en eft pas de même de celui qui eft
chronique , comme il tient à un vice caché il
faut recourir aux remèdes qui lui font oppofés;
& leur efficacité n eft pas toujours très-prompte.
Il convient, pour les tendre plus aClifs, de tenter
les principaux moyens de dérivation ; favoir
les fêtons, les cautères & les purgatifs. On pref-
c i t en même-temps les dépuratifs les plus connus
, les bouillons altérans, les eaux minérale
s , les fucs épurés des plantes & notamment
s le calomel. Si la tumeur ne diminue point, que
; même elie devienne douloureutè & qu'elle offre
les caractères de maügniîé dont nous ‘venons de
parler, il faut fe déterminer à en faire l ’extirpation,
ce qui demande beaucoup de dextérité
pour ne point intérefler le fac lacrymal qui eft
tout proche.
Cette opération confifte à percer la tumeur pat*
fon milieu avec une aiguille munie d’un fil. L ’aiguille
retirée, on foulève la tumeur au moyen
de lanfe du fil qui refte, & pendant qu’un aide
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