
comprcffion convenable, & qui remplace en
quelque forte les parois du crâne dans leur état
d’intégrité. Bellofie avoit imaginé à cet effet une
plaque de plomb, arrondie de manière à répondre
à l’ouverture du crâne, percée & garnie de deux
anfes pour appuyer fur les bords du crâne.
Les Auteurs, qui les premiers ont paflé des
fongofités de la Dure-mère, les regardant comme
une dégénérefcence accidentelle de cette membrane,
les ont combattus par des lotions, & des fachets
aflringens & aromatiques. Celui que Fabrice de
Hilden eut à traiter, difparut ainfi en quatorze
jours au moyen d’une fomentation de feuilles &
de fleurs de béroine, de fauge, de camomille ,
de mélilot, de rofes, de marjolaine > de romarin
, de graines d’anis & de fenu-grec. Du marc
on en formoit un fachet en y ajoutant un peu
de vin, après l’avoir ïaupoudré avec la poudre
de la racine de benoite, d’angélique, de calamus
aromaticus, d’ariftoloche ronde, d ir îs , de bois
de gayac, &c. Paré efl le premier q u i, ayant
bien apprécié le caraélère de la maladie, ait
confeillé d’y appliquer les cathérétiques & les
deflicatifs. 11 indique une poudre préparée avec
deux parties de fabine & une dochre, ou delà
poudred’Hermodate brûlée. Cet Auteur va encore
plus loin, & dit que, fi la tumeur efl plus considérable
, il faut la lier le plus près poflible de
fa racine, & recourir aux cathérétiques fufdirs,
quand elle efl tombée. Mais la ligature ne convient
guères ici, qu’autant que la fongofité efl
à pédicule, que fa bafe efl fort étroite, & que
la tumeur efl par elle-même affez infenfible ; &
encore i c i , comme dans les tumeurs fongueufes
que nous venons de décrire, le bifiouri lui efl-
il préférable., en ce qu'il débarraffe promptement
de la tumeur, & qu’enfnite on peut en attaquer
la bafe d’une manière beaucoup plus direéle avec
les cathérétiques & deflicatifs qu’on juge les plus
convenables.
Mais fl la fongofité n’efl point à pédicule,
que fa furface foit étendue, que fa fubflance foit
molle, peu élevée, corn me granuleufe, & faignant
^facilement, il faut s’en tenir aux lotions toniques,
animées avec le fçl ammoniac & l’a lkooj, pour
donner une nouvelle vie aux chairs, & s’oppofer
à leur trop prompt développement/Les déterfifs
Élimnlans fous forme de poudres, doivent être
employés de préférence aux digeflifs & onguens
qui font trop relâchans. Si la fongofité efl plus
molaffe, & s'élève fort haut au-deflus du niveau
de l'os , il faut la toucher avec de l’eau çélefle,
le collyre de Lanfranc, l’eau mercurielleafFoiblie
par beaucoup d’eau, le vitriol bleu , & même l'a
pierre infernale, Cefar Magafi propofe la poudre
de fabine , ou celle de mirobolan citrin & l'alun
brûlé. Mais , quelque foit le caractère de la tumeur
gu’on Ce propofe ainfi d’attaquer , il convient tour
jours d’employer d'abord les remèdes les pim
doux, comme les deflicatifs, les aflringens, &
les toniques. Ici les poudres d’iris, d’os de
fèche , d antimoine calciné, de tuthie., ou de
pierre calaminaire pourront fuffire, & déprimeront
affez les bourgeons pour les réduire à ce
qu’ils doivent" être, avant qu’ils contribuent à
former la cicatrice ; là il faudra recourir à déplus
puiffans, à la- pierre infernale, au vitriol, à l’alun
calciné. Bidloo confeille le beurre d’antimoine,
adouci avec la teinture de fafran ou d'opium*
dont on touche la fongofité avec un pinceau. Une
attention bien effentiçlle, dans le traitement de
ces fungofnés, c’efl. d’aller avec beaucoup de dif-
crétion, & d’adoucir le cathérétique autant qu’il
convient, fur-tout quand la tumeur qu’qn a à
traiter efl fenfible, qu’elle approche du niveau
de la Dure-mère v ear alors on auroit à craindre
que l’ulcération ne'régénérât en cancer ,* ou que
le cerveau, qui efl proche, n’éprouvât quelque
atteinte. Mais fouvent, malgré tous les remèdes
qu’on emploie, les confomptifs, la ligature, le
bifiouri, &c. la tumeur reparoît toujours, & ,
fi l’on perfifle à s’en tenir aux irritans, l’ulcération
prend le caractère chancreux. Il faut alors
revenir aux topiques les plus doux, & donner
intérieurement les fondans-, on leur fait fuçcéder
de tems à autres les purgatifs, & l’on fuit ce
traitement pendant long-tems. Les fafles de 1 Art
renferment plufieurs obfervations, ou cette méthode
a eu de grands avantages dans lé traitement
des tumeurs fongeufes de loeil , d ou Ion peut
inférer que le même fuccès pourroit s’enfuivre du
traitement * des tumeurs dont nous parlons,
fuivi d’après le même plan. On trouve, entr’au-
tres, un fait de ce genre dans l’Hiflojre de l’Académie
Royale dçs Sciences, année 1703, auquel
nous renvoyons. ( M. P e t i t - R ade* ).
DURILLON. Dureté calleufe aux pieds ou
aux mains, occafionnée par l’exercice fréquent de
ces parties’, ce n’efl autre chofe qu’un épaifliffe-
ment & un endurciflement de Fépiderm». Lorsque
' les durillons deviennent incommodes, on
les fait tremper dans l’eau chaudç pour les déta- ■
cher. Voyez l’atticle Co r. >
DYSURIE, Difficulté d’uriner. Voy. Ischurie.
DYSTQ CH JE , de aùc &Te^èf. Partus difficilis,
laboriofus. C'efl le nom que les Nomenclateurs
modernes donnent aux accouchemens qui demandent,
pour être terminés, la main ou le fecours
de quelques inftrumens. Sauvage flivife lesaccou*
chemens de cette efpèce en ceux qui font difficiles
par une canfe inhérente à la mère, & en
ceux qui le deviennent par une dépendante de
l’enfant. Voyez le Synopfis , Nofologioe methodicP
de cet Auteur, & ce que nous avons dit aux
articles Accouchement , Crochet , Forceps
& Levier^ {H.Petz.t^ Radez.) ÿ
EAU COMMUNE. L ’eau commune, chaude ou
'froide, efl d’un grand ufage en applications extérieures
dans beaucoup de maladies chirurgicales.
Voyc\ Bain.
EAU D’ALUN. C’efl le nom que donne la
^Pharmacopée de Londres , à une eau compofée
d'alun & de vitriol blanc, à la dofe de demi-once
de chacun , diflbus dans deux livres;d’eau; Cette
folution filtrée s’emploie pour déterger & cica-
trifer les ulcères & lès playes, & pour difiiper
des éruptions dartreufes, on en humeéle trois ou
quatre fois par jour la partie affeèlée.
EAU D’ARQUEBUSADE ou V ulnéraire.
C’efl une liqueur préparée par infufion d'un grand
nombre de plantes aromatiques , narcotiques &
autres dans du vin ou de l’efprit-de-vin. On dif-
tille enfuite, & l’on garde le produit de la diftilla-
tion pour l’ufage.
On prépare auffi l’eau d'arquebufade par fim-
ple infufion dans le vin , que l’on filtre enfuite j
cette liqueur efl’ beaucoup plus chargée que la
précédente des qualités des plantes qu’on a employées.
Cette eau a été long-terns eflimée, & l’eft encore.
chez bien des gens, comme un excellent remède
pour guérir les contufions, diffoudre le
fang coagulé, difliper les tumeurs qui furvien-
nçnt aux fraélures & aux dislocations, prévenir
les progrès de la gangrène, déterger & cicatrifer
les ulcères & les playes -, celles fur-tout qui font ;
caufées par des armes à feu. La pratique moderne
enfair peu d’ufage.
EAU BLEUE ouSapphirine. C ’eflunefolution
de deux fcrupules de fel ammoniac, & de .
quatre grains de verd-de-gris, dans huit onces
d’eau dechaux, que l’on filtre, après avoir laiffé
les ingrédiens enfemble, pendant vingt-quatre
heures. On s'en fert pour nettoyer les ulcères
anciens & fordides •, on l ’emploie auffi pour
enlever les taches de la cornée. Le cuivre contribue
plus à fa couleur qu’à fes propriétés médica-
menteufes, car elle ne tient en diflblution qu’une
bien petite quantité de ce métal.
EAU DE CHAUX. C ’efl l’eau commune imprégnée
d une terre calcaire privée d’air fixe. Elle
efl déterfive & defliccative} ony l’emploie avec
fuccès en .lotions fur les éruptions dartreufes.
(Foyq Dartres ) , & fur les ulcères de mauvaife
apparence, particulièrement fur ceux des jambes :
un liniment fait avec parties- égales d’eau de
chaux & d’huile de lin , efl un excellent topique
dans les cas de brûlure. On a recommandé auffi
fon ufage extérieur dans les commencemens de
de 1 hydrocèie , & contre la teigne. On s’en fert
utilement en injeélions dans le vagin & dans
d autres parties affeêlées de relâchement, pour
remédier aux pertes blanches & aux autres écou-
lemens qui tiennent à cette caufe.
EAU DE MER. On a recommandé l'ufage
extérieur 8c intérieur de l’eau de Mer , contre
Chirurgie. Tome I .ir I I .c Partie.
les maladies cutanées chroniques, les ulcères invétérés
, les écrouelles. Voye^ Sel Marin.
EAU DE RABEL. C’efl un mélange d’huile
de virrol & d’efprit-de-vin reélifié, à la dofe d’une
partie de la première,& de trois du fécond.On
en recommande l’ufage extérieur dans les cas
d’hémorrhagie. On la mêle, pour cet effet, en
proportion plus ou moins confidérable, avec de
' l’eau commune , & l’on en imbibe des comprefTes
que l'on applique fur les parties bleffëes, où elle
arrête l’écoulement du fang , s?il n’efl pas fourni
par des ,vaifleaux trop confidérables.
EAU PHAGÉDÉNIQUE. Solution de fubli-
mé corrofif, dans l'eau de chaux, à la dofe d’un
demi-gros, fur une livre. On s’en fert pour laver
& déterger les vieux ulcères , & réprimer les
chairs fongueufes. Cette eau, dans la plupart des
cas, doit être plus ou moins afFoiblie pour l’ufage.
Voyez Caustiques.
EAU DE ROSES. Cette eau efl, légèrement
' aflringeüte. On l’emploie comme véhicule d’autres
médicamens qui ont la même, propriété dans
un plus haut degré, & particulièrement dans la
compofirion des collyre'.
EAUX THERMALES. Voyei Bain.
EAU V e Ge T O - MINÉRALE. On compofe
cette eau en mêlant deux gros d’extrait de faturne,
& deux gros de bonne e au -d e -v ie dans deux:
livres d’eau commune. On l’emploie extérieurement
contre l’inflammationcontre les éruptions
cutanées 5 elle appaife la douleur dans les parti«, s .
enflammées, & tend à réfoudre l’engorgement^
Voyez Plomb.
EAU VITRIOLIQUE. On la prépare en fai-
fant diffoudre feize grains de vitriol blanc dans
huit onces d’eau, on ajoute au mélange quelques
gouttes d’efprit de vitriol foible* C’efl un excellent
collyre dans les cas d’ophtalmie humide ,
lorfque l’inflammation n’efl pas très - confidérable
, ou qu’elle a été modérée par les moyens
appropriés. On la prépare auffi avec une proportion
double ou triple de vitriol, & quelquefois
on y ajoute un peu de camphre diflbus dans
l’efprit-de-vin } elle fert alors à laver certains
ulcères , ceux particulièrement qui fpurmflent
une trop grande quantité de pus,
EAU-DE-V IE. Voyez Esprit- de-V in.
ÉCARTEMENT. OJJium receflus.
Nous confacrons fpécialement ce terme pour exprimer
toute féparation, qui ayant lieu dans les
fymphyfes & articulations par fynarthrofe, y
occafionne un mouvement contre nature, d,'oü
s'enfuivent difFérens accidens. Ces fortes d’Écarte-
mens peuvent provenir d’une caufe interne qui
opère d’une manière fort lente,tel qu’un polype
dans les narines, la férofité, la fuppuration à la fuite
de coups reçus dans les fymphyfes û ou être occa-
fionnées par une violence extérieure, quifépare
les os d’une manière prompte, & toujours avec
rnpture des ligaroçns qui fervent à fortifier leu?
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