
le centre, il faut d'abord extraire la concrétion j
foit avec le doigt, foit avec des pinces ? & enfuitè !
on continue' l’opération comme, précédemment, j
Tout ce que nous avons -dit julqn’à prêtent n’a
rapport qu’aux Amygdales chroniques, qui nefont
entretenues par aucun vice des humeurs, & dans
lefquelles aucune fuppurajion ouérohon quelconques
n’annoncent une infecïion vénérienne, ou can-
céreufe ; car , dans les premières, le traitement
mercuriel eft celui qui même la préférence
comme il faut fe fixer aux palliatifs dans le dernier
cas. Il faut voir, dans les articles qui regardent
ces maladies, la conduite qu’on doit alors tenir.
( M. PetIT-RADEZ. )
ANCHYLOPS-a'»^! prope & '«Je oculus *, tumeur
près de l'oeil, L’Anchylôps eft un .Véritable apôftè-
me qui, ici comme par-tout ailleurs, peut fe terminer
par fuppuratiop. Çettè tumeur, qui paroît
toujours vérs le grand angle de l’oeil,’ eft' ordinairement
accompagnée d’une inflammation qui
s’étend aux environs des paupières > & qui cependant
fe diffipe dès que le pus s’eft une fois bien
formé. La matière ordinairement fe fait jour au-
flehors par une petite ouverture qui mène au foyer
purulent*, mais quelquefois auffi elle fufè à travers
les fibres du mufcle orbiculaire", & fe porte jufr
qu’au fac lacrymal que Couvent elle intérèffe&
du moment où celui-ci eft ouvert, alors les larmes
& l’air s’échappent indifféremment par cette
çrevaffe, & il y a dès-lors ce qu’on appelle Fif-
tule lacrymale. Quelquefois, mais cela eft très-
rare, l’Anchylops au lieu d’être purulent & de
là nature des tumeurs enkiftéèsj a l’apparence
d’une petite loupe arrondie , quelquefois plate,
immobile & indolente, qui croit ientemçnt, fans
aucune douleur ni inflammation, & qui, lorsqu'elle
eft placée fur le fac lacrymal, occaficnne
un larmoyement. Çe dernier genre de tumeur
eft long-tems fans s’ouvrir, enfin les, tégumens
s’ufent & la madère qui en fort eft épaifle, en
partie purulente, & en partie comme fuiffeufe,
& le fond eft ira kifte, qui dégénère en un petit ulcère
& conftitue ce qu’on appelle l’Ægylops,
V o y e i ce mot. L’Anchylops de la première efpèce,
qu’on pourroit appel 1er inflammatoire, eft
fienin par lui-même, & fe guérit aifément par
les topiques adouciffans qui calment l’inflammation
*, tels que la pulpe de pommes cuites > de
ç.oings ou de çafîe, l’onguent de la mère, les
oignons cuits & réduits en bouillie. A mefure que
l’inflammation fe diflipe, la matière fe concentre,
& enfin elle forme une petite fumeur blanche
accompagnée de fluctuation *, quand elle eft à ce
point, il faut aufft-tôt l’ouvrir avec la pointe d'une
lancette pour empêcher que le pus, ne trouvant
quelque réfiftance de la part des tégumens , ne
corrode le fac lacrymal , & ne rende lulçè-
ration fifluleufe. L’Anchylops enkyflé offre plus
de difficulté, il fuppure plus difficilement,&. quand
jj a paffé à cette Terminaifon , la dëtérfioh de
1 ulcération eft plus rébeile j oti eft fouvent obligé,
pour la faciliter, de corroder le fac avec dé légers
cat hérétique s, tels que l'alun brûlé ou la pierre
infernale j mais ,en fe fervant de celle-ci, 1 on ne
fauroit trop faire attention à ce que fon effet ne
fe porte point trop profondément, crainte d’in-
téreffer le fac lacrymal. Comme ce traitement
eft fouvent très-long, on pourroit l’abréger en
ayant recours à l’extirpation. Cette méthode eft
très-expéditive, elle confifte à faire fur la tumeur ,
une incifion de trois ou quatre lignes environ de
hauteur*, on en féparera les lèvres avec une pince,
& un biftouri, puis on la fou tiendra avec une éri-
gne^on incitera jufqu’aufond *, la tumeur enlevée,
on épongêra le fan g qui forrira de la plaie, on
en rapprochera les lèvres, & on la panfera à feç'*,
la cicatrice, moyennant ce panfement fimple> ne
tardera pas à être complette. (M . P e t.i t-R a d e z .)
ANCHYLOSE, 'aW u o« — Contrat
tara. 3 Contraélure. Les Anciens ont donné différentes
lignifications à ces termes, ainfi qu’on le
peut voir dans les Définitions de Gorrhée*, mais
aujourd'hui on s’accorde généralement à défigner
ainfi toute coalition , ou union intime qui s’établit
entre deux os articulés par diarthrofe, ainfi que
s’expriment les Anatomiftes. Toutes les jointures
quelconques peuvent former Anchylofe j ceft-à-
dîre , peuvent tellement fe folidifier, que les os
même, ceux quife meuvent le plus librement, ne
puiffent exécuter aucun mouvement de quelque
efpèce qu’il foir. Bernhard Connor, dans fa
Diflertarion Defiupendo ojjium coalitu, parle d’une
Anchylofe générale des os du corps humain, il
dit qu’on confervoit le fquelette à Paris. 11 eft fait
ment jon d’une Gbfervation encore plus lîngulière
; dans l’Hiftoire de l*Académie Royale des Sciences
! de Paris, en 1716 , ç’eft celle d’un enfant attaqué
d’une Anchylofe générale à l’àge de vingt-trois
mois. 11 eft un temps de la vie où les An chy l ofes
fe font plus facilement, c’eft vers la vieillefle,
temps où là féchereffe , & l’atonie rendent les
parties moins fouples, & moins faciles au mouvement
*, les extrémités des os qui alors font Igs
moins exercés y fe pénètrent, & s’unifient fi inti-'
mement } qu’il n’eft plus poflible de pouvoir
diftinguer aùr dehors comme au-dedans la ni oindre
trace de leur réparation. Je conferve une pièce
dont le fémur eft tellement Anchylofé avec le
tibia & la rotule , que là fubftançe compare
comme la fponeieufe paroiflent être communes,
fans qu’on puiue diftinguer entré l’un & l’autre
os , aucune ligne de démarcation qui en indique
le partage. 11 eft ordinaire de voir la même
chofe dans la jonétion dés vertèbres entre elles f
dans celles des côtes avec les vertèbres* chez les
vieillards , fans qu’on puifle fôupçônner que
l’çffufion d’une matière offeufe puifle y entrer
pour quelque chofe *, ce qui eft contre 1 opinion
de ceux qui admettent cette effufion , comme
caufe de toute Anchylofe. Que font devenus ïq$
cartilages intermédiaires dans toutes ces circonf-
tances, les Articulaires^ du genou? vraifemblaT
b’enent ils fe confondent avec le parenchyme
ofl’eux , de manière qu’il n’eft plus poffible de lés
reconnoître. . _ ■ 1 \*<n
L’immobilité plus ou moins grande qui furvient
dans cette maladie entre les pièces articulées, en
caraétérife deux efpèces,.: favoir, i’Aijchylpfé
vraie, & l’Anchylofe faufl'e. L’Anchylofe ‘ vraie
eft celle où les pièces articulées font tellement
foudées.enfemble, qu’il n’y exifte aucun mouvement.
Celle-ci eft vraiment incurable , & le mouvement,
félon la pofition que les extrémités prennent
en fe'foudant, devient plu* ou moins gênant dans
l’exercice des différentes allions de la vie. L’An-
chvlofe faufl'e efl celle où les os ne font point
ainfi fondés , & dans lefquelles le mouvement
n’efl point entièrement perdu, mais feulement
diminué par une caufe quelconque. Cette caufe
peut occuper l’extérieur de l’articulation , les
parties molles qui l’entourent & lui donnent la
fiabilité qu’elle doit avoir , ou elle eft fixée dans
la propre fubftançe de l’os, quelle détériore plus
ou moins, comme on en a beaucoup d’exemples.
On confond quelquefois ayec l’Ânchyiofe faufie
une; difficulté de mouvoir les articles , & qui
s’obferve fpécialeinent dans le feorbut .porté à un
afl'ez haut point. Sauvages, ne faifant attention
qu’à cette immobilité comme principal fymptome,
range ces deux affeérions fous la même dénomination
de Contraélure , Contractura. Sennert ,
Eugalenus & Lind en font mepiion comme d’un
fymptome propre au feorbut \ celui-ci va même
jufqu’à dire, que cette Contraélure eft fouvent
accompagnée de douleur & de tumeur au genou.
Je ne prendrai point fur moi de réfutèt l’opinion
de Lind , quoique j’aye traité beaucoup de feor-
butiques, & que ceux que j’ai vus avoir, parmi
les autres fymptomes, la contraélure , ne m’aient I
préfenté. aucun gonflement dans les, articles. Ainfi, j
nous ofons le dire , lafreélion ici n’eft point dans j
l’articulation *, mais bien dans la rigidité,.& la tendon
des niafcles qui la meuvent. C’eft- à ce genre de
contraélure qu’on doit rapporter l’Anchylofe
dont il eft fait mention dans l’Hiftoire de l’Académie
Royale des Sciences, en 172.8, & que
M. Maloët guérit par des fomentations, & des
extenfions graduées de la jambe.
L’Anchylofe vraie reçonncît fouvent pour
caufe, un vice interne qui fe développant dans la j
propre fubftançe de l’os, en ramollit les extré- !
mités, & les rend d’une plus intime pénétration. ;-
C’eft par cette raifon qu’on la voit furvenir dans |
le rachitis à la fuite cîe ftafe, ou dégënérefcence |
locale, & autre vice plofique a ou dartreux ré- J
percuté y elle' peut également être la fuite d’une I
ftafe fcrophuleufe, ^’un trop long repos entre j
les pièces articulées. Les Fakirs qui dans les j
Indes reftent fouvent des années entières dans la I
tnèaiQ pofition, par efprit de mortification, ont J
•là plupart les articulations plus ou moins Anchy-
lofées. L’Anch^lofe furvient également dans les
membres que 1 on a négligé de mouvoir dans le
traitement des fractures ou autres maladies des
extrémités, - qui néceftitent un grand repos pour
être bien traitées. De-là le précepte reçu dans les
plaies d’armes à, feu , ou dans le traitement des
fraélures', de, mouvoir de temps à autre .les
membres, quand la guérifon eft afl’ez avancée
pour le peitnetire. L’AnchyJofe eft fouvent la
fuite d’une luxation complette 5 en pareil cas, Pos,
11’étant point réduit dans fa cavité naturelle, s’en
forme une avec le temps, par un mécanifme que
nous confidérerons par la fuite. Mais fi les parties
environnantes fe prêtent peu à ce nouveau, travail,
OU; que le membre déplacé ne foit pas fiiffifammenc
exercé, alors il s’enfuit une.cpahiipn parfaite,
entre la tête de l’os foni, & l’Anchylofe devient
incurable, quelque traitement qu’on lui fafle.
L’Anchylofe unpfois telle, efl facile à reconnoître
par l'entière immobilité du membre, par le peu
de douleur qu’on occafionne , en cherchant à y
produire, quelque mouvement *, mais, comme en
pareil cas il n’y a.point de remède à faire, nous
paflerons à la fécondé efpèce, qu’il, eft plus inté-
reflant de connoître,
Celie-ci, qui eft l’Anchylofe faufie , eft ainfi
nommée , parce qu’il y a encore un peu de mouvement
dans l’articulation des.pièces. Elle re-
connoît plufieurs caufes qui font internes ou
externes. Les dernières font les fraélures, les
luxations, les entorfes, les plaies d’armes à feu ,
les contufions -, & autres efforts violens qui
agiflent fur l’extérieur de l’article , & nuifent au
mouvement des pièces articulées. Les caufes internes
dérivent toujours d’une acrimonie humorale
qui irrite, enflamme les parties molles qui
entourent l’articulation, & quelquefois porte fon
aélion, jufque fur la fubftançe de l’os., qu’elle
carie , ronge & détruit. Les fciadquès anciennes
font auflî fouvent, accompagnées d’Anchylofes
avec érofion des extrémités des-os, & dèflruclion
des ligamens, ou bourlets cartilagineux, qui entourent
les furfaces articulaires 3 fouvent dans
celles-ci l’on trouve des concrétions gypfeufes qui
j font adhérentes aux capluies, & même qui pénétrent
l’intérieur de l’articulation, & foudenr en
quelque forte les os articulés. Il y a long-temps
qu’Arétée avoit obfervé tout ce qui arrive en pareil
cas. II dit expreffémenr. u In articulis quoque ,
topkacea quoedam coalefeuttt,, ab initio quidem velui
abfcejfus occupant : pojlquam yero magis fpijfantur
etiam concreto humore , difficiles fiant inflexiones ,
demîim tophi fo lid i albi conjîfiunt.de fign. tk eau T.
morh. diutur. L. 2 , cap. 12. 35
Les fraélures, font une caufe très-ordinaire de
l’An chy lofe, foit par le dépôt qui furvient dans
l’articulation lorfque la fcaéhire a lieu très-près
de l’article, foit à caufe de la difficulté de mouvoir
commodément les parties ? pour l’empedier