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paffe fous les aiffelles, ou des crochets qu'on im- |
plante fur le haut de la poitrine ou fur le dos. I
Le crochet à gaine de M. Levret femble fingu-
lièrement propre pour ce cas. Si ce font les
épaules qui font arrêtées au-deffus du détroit
fupérieur, il faudra chercher à dégager un des
bras de l’enfant ; on lui appliquera des lacs fur
le poignet, puis on tirera denus pour attirer le
tronc, pendant que de l’autre main, introduite
dans le vagin, on maintiendra le reliant du col
dans la direction de l’extrémité .qu’on tire. Si l’on
trouve quelque difficulté à mettre ce procédé en
pratique, on retournera le tronc pour extraire
l’enfant par les pied«. Quand l’obftacle provient
d’un épanchement dans la poitrine ou le bas-
ventre, la feule chofc qu’il y ait à faire, eft
d’évacuer les eaux, foit en portant un infiniment
tranchant, ou un trois-cart fort alongé ; mais,
engénéral, ces cas font exceffivement rares. Le
pharyngotome me paroîtroit fingulièrement convenable
en pareil cas: on pourroit, à fon défaut,
fe fervir d’un couteau bien affilé par la pointe ;
mais je préférerois encore les citeaux de Derï-
neman. M. Levret confeille ici de déchirer
avec les doigts les. tégumens qui avoifinent
l’anneau ombilical; tnais ce procédé n’eft pas
toujours facile, & il eft plus long que la méthode
que nous confeiilons. Dès qu’on a fait l’incifion,
les eaux s’écoulent fouvent abondamment ; mais
une précaution qu’il faut avoir pour faciliter leur
fortie, c’eft de porter aufli-tôt deux doigts dans
l’ouverture qu’on a faite, pour en écarter les bords,
Si une conformation moaftrueufe de i’enfant en
eft la caufe, on cherche à démembrer le tronc, ce
dont on ne peut venir à bout que par un long
tems, & avec beaucoup de patience, encore fou-
vent ne réuffit-on point. ( M . P æ t it -R a d s z -)
ENFANT Fétus. Dans les détails où nous
fommes entrés relativement à l'accouchement &
dans lefquels nous entrerons encore dans les
autres Articles, qui ont rapporta cette fonélion
interreflante , nous navons rien dit fur ie volume
& le diamètre de l’enfant par la fimple rai-
fon que des détails enflent alors trop compliqué
la matière ; & que leur expofé n’eût point re^
pondu à l’ordre Lexique que comporte le plan de
cet Ouvrage. Mais, comme ces détails font effen-
tiels à connoître, & que fans eux on ne peut
concevoir tout ce qui a été dit tant fur la grande
fonction de l’accouchement naturel, que fur l’emploi
? des moyens néceffaires dans celui qui eft
contre nature , nous reviendrons ici plus particulièrement
fur eux. Laiffant au Phyfiologifte
tout ce qui a trait au développement de l’enfant,
à fa pofition dans la matrice pendant les diffé-
rens tems de la geftation, aux accroifleirjens
monftrueuxde quelques-unes de ces parties & aux
dépériffèmens des autres, nous nous bornerons
a u x divifions que les Accoucheurs ont établies
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fur fa fuperficie, afin d’avoir des renfeignetneni
exaéls fur les points qui peuvent fe préfenter à
l’orifice de la matrice lors de# l’accouchement.\
Le volume comme la pefanteur du foetus doivent
toujours, dans l’accouchement, être cônfidérés re.
lati veinent; car, par eux-mêmes,ils ne peuvent rien
dans cette fonction, ainfi qu il eft luffifamment
prouvé d’après tout ce que nous avons déjà dit
en différens Articles de cet Ouvrage. Le volume
des Enfans varie beaucoup au tems de leur via«
bilité ; on doit en dire autant de leur longueur
& de leur pefanteur ; mais, en prenant des termej
moyens, il confie qu’à l’époque de neuf mois il
eft de dix-huit à vingt ponces, & les deux extrêmes
de feizeà vingt-deux ou vingt-trois pouces;
leur pefanteur ordinaire eft de fix à fept livres St
demie & même huit, il eft exceffivement rare
qu’elle aille à douze; M. Baudelocque dit cependant
l’avoir vu de treize. Quelquefois néanmoins
le poids des enfans à terme va au-deffous de fix
livres, fouvent auffi ce poids va jufqu’à huit Sc
neuf livres & même'pius chez les avortons ; mais
on diftingue toujours, en pareil cas, ces fortes
d’Enfans quoique volumineux, de ceux à terme
par les caraélères que préfente une offification plus
avancée dans les os du crâne, & par l’augmen-
tation contre nature de quelque parties qui font
caufe de l’excès de poids. Les Accoucheurs fur
ce point fe trompent très-rarement.
La tête de l’Enfant, confédérée à l’époque de
fa naiffance, offre la pièce de mécanique la plus
merveilleufement faite que l’on puiffe concevoir.
Les pièces qui, par la fuite, doivent s’agencer &
s’entrefoutenir de toute part, pour réfifter à ces
énormes fardeaux que l’homme eft expofé à porter
fur fa tête, font liées enrr’elles & tiennent
foiblement aux moyens de membranes qui s’étendent
de l’une à l’autre, & permettent ainfi à la
tête une très-grande rédu&ion. Cette réduélion,
en fe faifant en tous fens, excepté là où font
l’orifice de la matrice & la voie par laquelle l’Enfant
doit venir au jour, fait que la tête fe prolongeen
manière de fufeau > & conferve cette forme long*
rems même après l’accouchement. Mais, par la
manière dont chaque os chevauche fur fon voi-
fin, & dont ceux qui font au-devant, & qui
tendent à paroître les premiers , fe prolongent
au-dehors, ce que la tête perd en diamètre tranf-
verfal, elle le gagne dans le perpendiculaire; &
ainfi par une compenfation juftement établie, le cerveau
fe trouve à l’abri de toute compreffion. Que,
fi par une de ces caufes inhérente à une fpécificite
d’organifme , l’offification fe fait plus prompte*
ment qu’elle ne devoit le faire, la future fe for*
mant beaucoup trop tôt, la tête offre plus de
réfiftance, fes diamètres deviennent difproportiofl*
nés avec ceux du baffin, & l’accouchement devient
plus difficile & fouvent même laborieux
& quelquefois l’Enfant en eft la viélime. Mais
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les difficultés, qui dérivent de cette difpofition ,
ne font point les mêmes dans tous les cas. Le
crâne, chez certains Enfans, peut s’alonger de
fix à huit lignes, & plus, félon fon plus grand
diamètre, fe réduire autant félon le diamètre
tranfverfal, non - feulement avec facilité, mais
encore fans que le cerveau en fouffre, pendant
que chez d’autres, de moindres changemensferont
très-difficiles à obtenir ; ou fi on les obtient,
c’eft toujours au rifque de l’Enfant.
I La tête, au moment de la naiflance, n’a point
|la figure, ni la forme qu’elle aura par la fuite;
K elle eft ovoïde , & fes régions font peu féparées
' Jes unes des autres ; mais néanmoins, pour établir
de l’exaéîitude dans les procédés, nous dif-
s tinguerons cinq régions, dont deux en forment
Ile fommet & la bafe, & les trois autres les côtés
I & la face ; deux extrémités, dont l’une eft fu-
Ipérieure & poftérieure, c ’eft l’occipital; l’autre
linférieure & antérieure , c’eft le menton. Le plus
[grand des diamètres de la tête a cinq pouces &
lun quart pour l’ordinaire : il pafle obliquement
Ide la fymphife du menton à l'extrémité pofié-
Jrieure de la future fagittale. Le moyen, qui eft
Id’environ un pouce plus court, s’étend du milieu
jdu front au haut de l ’occipital. Le troifième tra-
Iverfe la tête du fommet à la bafe du crâne; &
lie quatrième, d’une protubérance pariétale à l’au-
jtre. La longueur de ce dernier eft a fiez conftam-
Ijnent de trois pouces & quatre à fix lignes. On
îpeut donner au premier de ces diamètres le nom
id’Oblique; celui de Longitudinal au deuxième ;
Icelui de Perpendiculaire au troifième, en réfer-
lyant celui de Tranfverfal au quatrième. La cir-
feonférence de la tête’ donne dans fon développement
, à-peu-près treize pouces & demi à quatorze
pouces, & même quelquefois quinze ; la
«moindre eft de dix à onze. Celle-ci pafle tranf-
[verfalement fur le milieu du fommet & de la
Jbafe du crâne , ainfi que fur les boffes pariétales,
& la première fur les deux fontanelles, la face,
|le menton , le trou occipital & le tubercule du ,
pême os ; en un mot, fur les extrémités du dia-
pnètre oblique, & fur celles de l’un des deux plus .
f etits diamètres. Voye{ les Planches.
! La tête, chez i’enfant, outre les commence-
|tnens de futures qui s’y remarquent, & qui ont
les mêmes dénominations que chez l'adulte, offrent
pneore des efpaces membraneux, qui font très-
ëflemiels à connoître aux Accoucheurs ; ils'
font pour lui des fignes certains de la pofition
ye la tête, & en ntême-tems des voies par où il
portera des inft rumens tranchans pour vuider le
Jpânè & diminuer fon volume , quand il eftbefoin.
ipto en diftingue quatre; favoir, un antérieur'
qui eft à l’union de la future coronale avec la
Mittale, c’eft le bregma, ou fontanelle antérieu-
Ie : i*n autre poftérieur, qui eft à l’endroit où
- es futures fagittales & lamdoïdes fe joignent;
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celui-ci eft difiingué du premier par trois angles
qui le terminent, & qui font loin d’être auffi
difiitnéh que les quatre qui limitent l’antérieure.
Les latéraux s’obfervtnt à chaque extrémité
de la future coronale St de la lamdoïde;
ces dernières font plus apparentes, plus fenfibles
au taél, & conféquemmem ceux où il faut
appliquer les inftrumens piquans ou tranchans
dans les cas d’aecouchemens laborieux.
L’articulation de la tête avec la première vertèbre,
& les mouvemens que cette articulation
permet, font .encore un autre point de vue fous
lequel il faut examiner la tête. Les Anatomiftes
rangent parmi les ginglymes l’aniculation de cette
partie avec ie tronc; & l’on voit, d’après ce
genre de jon&ion, que les mouvemens doivent
être bornés à deux fens différens. Les mouvemens
compliqués proviennent des petits mouvemens
combinés de toutes les vertèbres du col.
Mais ces mouvemens tels libres qu’ils (oient chez
le foetus , ont cependant des bornes qui méritent
d’être connues, afin d’éviter , dans la pratique
des rorfions qui pourroienr être furieftes, & c'eft
malheureufement ce à quoi la plupart des Sages-
Femmes & même des Accoucheurs, font le moins
d’attention, lorfqu’il s’agit de retourner l’Enfant
ou de l’extraire de toute'autre manière. La flé-
xibilité de touies les parties du col eft telle, qu’elle
permet une torfion d’un quart de cercle; une
plus grande tiraille les ligamens, & eft fujertc
à occafionner des accidens. -
Toutes ces notions, qui paroiflent de pure
théorie, éclairent fingulièrement dans la pratique,
& fuggèrent des procédés .qui feront d’aurant
meilleurs, qu’ils approcheront de ceux que fuit
la Nature dans le plus grand nombre des cas ;
foit que l’Enfant fe préfente parla tête, ou qu’il
offre les pieds. Dans le premier cas, lorfque
tout eft bien bien difpofé, la tête fe préfente
diagonalement à l’entrée du baffin, l’occiput
derrière l’une ou l’autre cavité cotyloïde, & le
front devant l’une des fymphifes facro-iliaque.
Elle doit defeendre, en offrant de pins en plus
la fontanelle poftérieure, dé^manière que l’occiput
vienne s’engager fous l’arçade du pubis,
pendant que le front fe portera du côté du facrum.
Les épaules doivent lubir le même déplacement,
en paffant du détroit fupérieur à l’inférieur,
parce, que leur largeur eft plus grande que leur
petit diamètre de ces détroits n’a d’étendue. Dans
les.accouchemens où l’Enfant préfente les pieds,
les épaules & la tête doivent encore fe préfenter
«de même aux ouvertures du baffin , c’eft-à-dire,
de manière que leurs plus grands diamètres foient
toujours dans la même rapport avec ceux de cette
cavité. Si la tête, dans le premier cas, doit
s’engager par fon extrémité poftérieure, dans ce
dernier, elle s’engagera par le menton. Car cette
marche, néceffitée par la difpofition des partie#