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du pouls, & fi on l’emploie en dofes trop fortes,
il affoiblit tellement les pouvoirs de la circulation
qu’il en réfulte une pâleur extrême, & un
froid univerfel, qui peut le terminer par la mort.
Moins Üimulant que l’opium , il n’a p as , comme
ce dernier une qualité foporifique , ou du moins il
ne la manifefie que dans un petit nombre de cas.
Ses principaux effets font fur le fyftême valcu-
laire, & iis fe montrent, en premier lieu, fnr les
extrémités des artères & fur les vaiffeaux excrétoires
qu’il relâche , d’une manière très-marquée
, particulièrement lorfqu’ils font dans un
état de fpafme. C'eft en vertu de cette propriété
que le Camphre a réufîi quelquefois à guérir l’Inflammation
fuperficieile des membranes du cerveau
, ou des vifcères, & particulièrement celle
des inceftins & du péritoine, qui a lieu dans la fièvre
puerpérale. En général cependant, ie Camphre eft
un remède très-précaire, & dont il faut fe défier,
fouvent il n’agit point qu’au tant qu’on le donne
en fortes dofes, & quand on l'employe de cette
maoière., on court rifque de lui voir produire
des effets dangereux. Voye\ C am ph r e .^
,5.° Nous croyons devoir rapporter ici les remèdes
qui tendent directement à calmer une Inflammation
fpécifique. Tel eft le Mercure relativement
à l’ Inflammation occafionnée-par le virus
fyphillitique. Tel peut être encore l’Opium dans
ces cas de gangrène des pieds & des orteils décrite
par M. P ott, & qui paroit dépendre d’une
efpèce particulière d’inflammation. Voyez Gangrène.
_ ‘
A tousjces remèdes nous devons joindre Tufage
des boiffons aqueufes, un peu chaudes, prifes en
abondance *, & une grande févérité de régime,
relativement à toute efpèce de nourriture fubftan-
tielle & de liqueurs fpiritueufes. Voÿe[ l’article
A ntiphlogistique*
Indépendamment des effets généraux des remèdes
dont nous venons de parler, on peut , dans
la plupart des cas, diminuer fingulièrement l’état
inflammatoire d’une partie par des applications
topiques extérieures. Ces dernières font aufii de
différens genres.
1.° On a quelquefois obtenu un fuccès marqué
des applications froides , telles que celle de la
neige ou de la glace fur une partie enflammée 5
mais çe moyen n’eft pas fans danger , & dans
pins d’un cas l’on a vu la gangrène en être la
conféquence.
1 ° L ’on a recommandé l’application de
différentes fubftances falines, telles que l’alun,
le fel ammoniac, & d’autres fels neutres, le
vinaigre, -le vitriol de Mars & d’autres préparations
de fe r , & principalement le plomb diffous1
dans l’acide végétal. L ’opium & le camphre s’emploient
auffi quelquefois extérieurement dans la
.même intention.
Les Chirurgiens font aujourd’hui le plus grand
ufage des diffolutions de plomb dans prefque xo.us
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lés cas d’ inflammation réceme, où il y a lieu à
employer des tnédicamens topiques. La préparation
de ce raierai la plus en ufage , eft celle qui
porte'dans les Pharmacies le nom d’Extraitde fa-
turne -, elle fe fait avec de la litharge que l’on
fait diffoudre dans du vinaigre fur le feu jufqu’â
ce que la liqueur en foit iaturée , & quelle ail
acquis la conüftance de,fyrop. On met une
cuillerée à café de cet extrait dans une pinte
d’eau commune lorfqu’on veut s’en fervirj on
peut auffi varier cette proportion fuivant les
cas. On tient les parties affeélées conflamment
humeélées avec cette eau, au moyen de cata-
plafmes de mie de pain.5 i la partie enflammée eft
tellement fenfible & douloureufe quelle nepuiffe
fupporter le poids des cataplafines, circonftance
qui n’eft pas rort rare, on pourra les remplacer
affez bien par des comprelfes de linge mifes en
pluiieurs doubles, & humeélées de la diflblution.
Ces applications feront, froides ou du moins
leur chaleur ne doit pas être plus considérable
qu’il n’eft néceflaire, pour que le malade ne fe
plaigne, ni de douleur ni de mal-aife. Il faut
les laiffer conflamment fur la partie, & avoir
foin de les renouveller avant qu’elles fèchent ou
fe durciflênr.
Le fucre de faturne peut s’employer de la
même manière que la liqueur improprement appelée
extrait. Vbye% Plomb.
On emploie auffi le plomb fous la forme de
cérat ou d’onguent, en mêlant les différentes chaux
de ce métal avec des fubftances onétueufes. On
préfère cette forme dans les cas d’Inflammations
fuperficielles & très-étendueselle n’eft cependant
pas la plus généralement utile, le plomb perdant
beaucoup de fon activité dans ces fortes de combinaisons.
On rencontre d’ailleurs beaucoup de
perfonnes dont la peau ne fupporte point l’application
des corps gras, & chez quielle produit des
affrétions éréfypélaîeufes.
Les effets funeftes que produit le plomb pris
intérieurement, ont déterminé quelques Auteurs à
s'élever contre l’ ufagç, même extérieur de fes
préparations, & l’on a cité quelques faits qui
paroiffoient venir à l'appui de cette opinion. Mais
ces faits font tout au moins extrêmement rares,
fi on les compare au nombre iir.menfe de cas ou
l’on a fait ufage des topiques de cette nature,
fans qu’il en réfultât le moindre accident. Dans
des cas de brûlures, on en a fouvent couvert
une grande partie du corps, & cela pendant
plufieurs jours, fans qu’il fe manifeftât aucun
des effets que le plomb ne manque prefque
jamais de produire, lorfqu’on L’introduit dans
; le canal inxcfiinal.
L ’on a été beaucoup trop loin dans ce que
l’on a dit fur l’efficacité des préparations de plomb
contre les Inflammations locales, comme il arrive
toujours dans les éloges que l’on donne, même
à un bon remède. Mais io n s’en feu avec beau-
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coup de fuccès contre diverfes fortes d’Infiamma- !
fions , & particulièrement contre celles qui font
occafionnées par des caufes extérieures, telles que
desfraélures, des brûlures, des contufionsde s
plaies, &c. & dans bien dés cas , elles diminuent
comme par enchantement la douleur des parties
irritées.
Lorfque la partie affeélée d’inflammation n’eiî
pas fort fenfible, on qu’elle eft profondément
fituée.l’on a fouvent recours avec avantage à. l'acide
végétal. La manière la glus efficace d'en faire
ufage paroît être fous la forme de cataplafme avec
de très-fort vinaigre & la mie de pain. M.
Bell croit avoir obfervé que l’ufage alternatif de
ce remède, & de la diflblution de plomb ci-
deflus recommandée, avoir dans des cas de la
nature de ceux dont nous parlons, produit des
effets plus falutaires que ceux que l ’on obtient
communément en continuant long-tems l’un des.
deux remèdes.
■ Les topiques, émolliens font d’ un ufa»e
très-général dans prefque tous les cas d'inflammation
extérieure. L ’eau tiède eft le principal
de tous les'remèdes de ce genre; on l'emploie
fous la forme de bain , de fomentation , de
vapeur , de cataplafme. On fe fert auffi fréquemment
d’onction avec des huiles douces exprimées
, dans la même intention. Lorfqu’on a en
vue d’obtenir la réfolution d’une tumeur Inflammatoire
, il ne faut pas donner beaucoup de
chaleur aux fubftances qtt on emploie comme
émollientes;.fi on leur en donne davantage, elles
rendent à accélérer la fuppuration. Voye^ Emou-
liens.
4.0 On diminue & même l’on calme fouvcnl
compiettemenr l'état Inflammatoire d’une partie
en excitant artificiellement une Inflammation fur
la peau dans une partie voifine. L e cautère actuel,
les cauftiques, les cantharides, les rubéfians de
toute efpèce font les moyens qu’on emploie dans
cette intention. Voyei ces différens mors. •
Traitement adapté a la fuppuration des tumeurs
Inflammatoires.
Si l’on ne réuflït pas au bout de quatre ou cinq
jours a procurer la réfolution de l’Inflammation
par 1 ufage des moyens que nous avons indiqués,
on peut s’attendre a voir bientôt la maladie fe
terminer par fuppuration ;on peut même s'affiner
que cette terminaifon aura lieu, fi l'on voit que
la tumeur devient plus large & plus molle, en
même-tems que la douleur pulfative fe fait fentir
davantage. Lorfque les fympiômes l’annoncent, il
faut fur-le- champ abandonner les applications
que l ’on avoit jugées convenables pour favorifer
la réfolution , & tâcher d’aider la nature dans la
formation du pus, ou dans ce qu’on appelle la
maturité de la tumeur. On renoncera de même à
la faignée, à moins quelle ne parût alors nécef-
I N J Ô
faire pouf modérer les fympiômes fébriles ; car
lorfqu on a trop affoibli le fyflême , fi la fuppuration
fument j fes progrès font plus lents & plus
incertains qu ils ne l'euflent été, fi le corps avoir
contervé plus de vigueur. Il efl bon d'obferver cependant
qu’il y a des cas où l’on peut continuer
plus long-tems la méthode réfolutive que dans;
d Mires parce que la tendance à la fuppuration
n ett pas la même dans tous les organes fufceptibles
d Inflammation. Ainfi, dans les Inflammations des
parties membraneufes, telles que celles de l'oeil
“ de la tumqne vaginale du teflicule, qni fe
commuent quelquefois plufieurs jours, & même
pluiieurs fematnes, fans diminuer de violence &
tans venir à fuppuration, on ne doit pas craindre
de continuer l’ufage des réfolutifs plus long-tems
qu ils ne conviennent en général dans d’autres
circomtanees. - .
fom'eS n,0yens ProPres à favorifer la fuppuration
1 v } 2U* renc'enr 4 modérer l'Inflammation
lorfqu elle efl trop forte.
i.° Ceux qui tendent à diminuer la douleur
dans la partie affeétée, & particulièrement i’ufave
de 1 opium. °
Ceux qui tendent à fortifier le corps lorf-
a .é,,é f l | affoib|i , tels que des alimens
fubftannels , 1 ufage d’un peu de vin, du quin-
quma, &c. ^
L ’on doit appliquer fur la partie aflèflée des
topiques chauds , & émolliens” tels que des
fomentations, des bains de vapeurs, des cataplaf-
mes de pain & d’eau ou de lait, üc.ces applications
relâchent les parties trop tendres, elles confer-
vent un degré convenable de chaleur dans la
partie, elles diminuent la douleur
Lorfqu’il s’agit de favorifer la fûppuration dans-
quelque parue profondément fituée, & de déterminer
la fortie du pus au dehors; ou lorfqu’elle
fe forme dans des tumeurs indolentes & glan-
duleufes, on emploie avec fuccès des fubftances
plus-irritantes, telles que les rétines , les gom-
mes fttmuiant-.s les cantharides , les rubéfiant» ,•
1 électricité, la chaleur aéW.Ie , l’application fréquemment
repétée des ventoufes fèches. Voyez
A bcès. j *
Lorfque l’abcès efl complettement formé,
es tégumens s affoib'iffem peii-à-peu à la partie
la plus (aidante de la tumeur; il s’y fait uno
érolion dans un ou plufieurs points, & le fluide
contenu-Sévacue ainfi fpontanément; mais il ne
convient pas toujours de biffer l’abcès s’ouvr r
de lut-mime ; il y des cas où il convient de
permettre, & meme d exciter cette terminaifon ;
y en a d antres ou cela ne convient en aucune
mamere , tels font ceux où un abcès qui fo
trouve dtué profondément, n’efl féparé que par
| nne.mmce clotfon de quelque cavité importante-
I tels font encore les cas. où le pus eft renfermé
* tous line, aponeurofe, ou fous le périofte, &e.