
férens exemples de fuc'cès. Mais cette pratique
eft fujette à de bien grands inconvéniens ; fi
Ton en fait une règle générale, on court rifquè
d’y avoir recours dans nombre'de cas, où elle
ne .fera point néceflaire; àuffi, tout bien con-
fidéré, fuis-je dans l’opinion qji’il vaut mieux
foutenir la tête dans le tems des efforts, &
baigner la femme, en attendant l’heureux moment
où la dilatation de l’orifice fera complette ,
plutôt que de faire une opération inutile, &
qui n’eft pas fans inconvénient. Le Couronnement
peut également avoir lieu dans d’autres circonfian-
ces que celles où la tête fe préfente, comme, par exemple
, quand «se font les ft-ffes ; les bords de l’orifice
font alors tellement appliqués deffus, que celles-ci en
impofent au premier abord pour la tête, fur-tout
quand elles fe préfentent un peu de côté. Voye\
ce qui a rapport à cette pofition, à l’article
.Accouchement. (M. Petit-Radel.)
COURT!N ( Germain), Dodeur-Régent de la
Faculté de Médecine de Paris , qui fleurifibit vers
le milieu du feizième fiècle. Il profèfla publiquement
la Chirurgie, pendant plus de dix ans, &
diclâ des cahiers à fes auditeurs. Guillemeau &
Binet, tous deux Chirurgiens, publièrent l’un
le .Traité des Plaies de la tête , & celui de la génération,
ouvrage beaucoup plus étendu; &
l’antre un qui a pour titre : Leçons anatomiques
& chirurgicales de feu Maître Germain Cour-
tin 3 &c. Paris , 1612. Cet ouvrage efi mal fait ;
& certainement Courtin né l’eût point publié avec
auffi peu d’ordre & tronqué comme il efi. Riolan
en fait le reproche aux Chirurgiens; et Vous avez,
leur dit-il, les leçons de M. Courtin , excellent
Médecin de Paris, remplies de fauiïes allégations
& redites bien qu’elles foient forties d’un grand
efprit , elles ont été dépravées & gâtées, étant
tombées entre vos mains ; une nouvelle édition
des oeuvres de M . Courtin rabaiffera fort votre
caquet. 99 Binet y cite à tout moment, & fans
aucune néceffité, les plus anciens Médecins. II
avance beaucoup de qu efi ions, auxquelles il
n'apporte aucune folution ; il s’étend fur des
minuties, & laiffe de côté les faits les plus in-,
téreflans. Courtin étoit fort renommé dans fon
tems pour l’enfeignement de l’Anatomie ; c’eft à
lui que la Faculté doit l'arrêt quelle obtint en
154 1, qui lui donnoir le pouvoir de faire feule
des Cours d’Aoatomie. (M. P e t i t - R a d e l ).
COUTEAU. On connoît dans les arfenaux de
Chirurgie, trois fortes de Couteaux, favoir, le
Couteau courbe, le Couteau droit & ie Couteau
lenticulaire.
L e Couteau courbe fert aux Chirurgiens
pour couper les chairs dans les amputations des
membres. La figure de ce Couteau repréfente un
-demi-troifiant, ou un fegment de cercle.-
Cet infirumenc efi* compofé de deux parties,
de la lame & du manche. La lame ne doit pas
«xcéder fept pouces fept lignes, de long, fans y,
comprendre le contour, cette mefure fe prenant
dans la ligne droite tirée d’une extrémité du tranchant
jufqu’à l’autre; ou bien, fi l’on veut prendre
la longueur en fuivant la courbure , elle doit être
de huit pouces cinq lignes.
Cetteérendue efi alfez grande, même pour les
plus grands Couteaux. La largeur de la lame,
dans l’endroit où elle en a le plus,,eft de quinze
lignes, allant doucement en diminuant, pour fe
terminer par une pointe fort aigue.
Cette lame doit avoir du corps & de la force ;
ainfi l’épaiffeur de fon dos,. près du manche ,
doit être de deux lignes 3 allant doucement en
diminuant à mefure qu’il approche du tranchant
& de la pointe.
La courbure doit être légère, uniforme & commencer
depuis le mentonnet, en forte que le
tranchant repréfente le fegment d’ un grand cercle.
Pour qu’on ait une idée plus parfaire de la courbure
que nous demandons, en fuppofant une
corde tirée de la pointe du Couteau au mentonnet
, le rayon qui part du milieu de l’arc pour
tomber perpendiculairement fur le milieu de la
corde , ne doit pas avoir plus d’un pouce de
longueur.
L’avantage qu’on tire d’une légère courbure,
telle qu’on vient de la décrire, efi que le tranchant
coupe dans une grande partie de fa longueur
, ce qui adoucit fon aétron & par confé-
queni la douleur ; au contraire les Couteaux dont
la pointe feule eft très-courbée , n’embra fient pas
le membre dans une auffi grande partie de fa
circonférence , & le grand arc devient très-em»
barraflanr. Enfin la lame du Couteau doit être
formée par deux biféaux, un de chaque côté,
qui viennent de loin , qui foient adoucis &
prefque imperceptibles, afin de former un tranchant
qui ne (oit ni trop fin ni trop gros.
II faut auffi faire attention à la baje.de la lame
du Couteau courbe; c’eft une plaque dont la
direction eft perpendiculaire à la fienne , & dont
le contour en oélogone pour cadrer aux huit
pans du manche. Cette plaque , du milieu de
laquelle fort la lame du couteau , eft eenforcée
dans cet endroit par deux éminences-, que les
Ouvriers appellent double coquille ; cela fert à
orner î ’inftrument & à lui donner plus de folidité.
La plaque oélogone doit avoir dix lignes de
diamètre , & la lame doit former, dans cet endroit,
une avance arrondie & qui ne coupe point du
tout; les Couteliers nomment cette avance men*
tonnety il fert d’appui au pouce de l’Opérateur.
La furface inférieure de la plaque tft limée fans
être polie, afin de s’appliquer plus uniment fur le
manche ; on nomme cette partie la mitte du
Couteau.
Du milieu de la mitre part une tige exactement
qnarrée, de quatre pouces fept à huit lignes de
long, deftinée à entrer dans le manche; on l’ap*-
pelle la Joie, Toute la lame doit être d’un boa
acier y & d’une trempe dure, afin que le tranchant
réfifte & coupe bien.
Le manche du Couteau courbe eft ordinairement
d’ébène ; il a quatre pouces huit lignes de
long» treize lignes de diamètre à l’endroit de
fa tête; fa partie antérieure ne doit pas excéder
dix lignes, volume qui peut entièrement remplir
la main. Le manche doit être à huit pans, pour
être tenu plus fermement ; fa partie poftérieure
eft ordinairement termineé par une avance en
forme de tête d’aigle, dont le bec eft tourné
du côté du dos du Couteau, afin de fervir de
barrière aux doigts de l’Opérateur. Voye\ les
Planches. Cet article efi extrait de Vancienne
Encyclopédie.
Quelqu’avantage que l’on ait trouvé au Couteau
courbe dont on vient de lire la defeription, &
auquel la plupart des Chirurgiens donnent encore
la préférence fur le Couteau d ro it, l’utilité de
cette forme n’eft pas très-manifefte, & bien des
Praticiens fe fervent aujourd’hui du Couteau
droit , qu’ils trouvent d’autant plus commode,
qu’ils n’ont pas befoin de changer d’inftrument
jufqu’au moment de feier l’o s , & qu’avec celui-
ci ils peuvent non-feulement incifer la peau & les
mufcles, mais encore couper les brides du tiflu
cellulaire qui les attachent enfemble, féparer les
mufcles de l’os avant que de feier ce dernier,
incifer le périofte & même couper le ligament inté-
roffeux lorfque c’eft le cas. Voye% Amputation.
A la courbure près , la forme du Couteau droit
à amputations, eft la même que celle du Couteau
décrit ci-defius.
Le Couteau droit mentionné au commencement
de cet article, a une lame de quatre
pouces deux dignes de long; fa largeur, près du
mentonnet, ne doit pas excéder quatre lignes,
elle va en diminuant jufqu’à la pointe. Ce Couteau
n’a qu’un tranchant; le manche, qu’on fait
d’ébène ou d’ivoire, doit être tailiT& pans, long
de trois pouces quatre lignes, & de fis lignes de
diamètre dans l’endroit le plus épais. ■— On a
imaginé cet infiniment pour couper les chairs
& les ligamens intérofleux qui font entre les deux
os de l’avant-bras & de la jambe , & même pour
achever la feélion des parties,qui auroient échappées
à l’aètion du grand Couteau ; on s’ en fert
encore pour incifer le ' périofte. On a auffi un
Couteau droit a deux tranchans féparés par une
vive-arrête. La lame de celui-ci doit avoir fix
pouces de long, & l’on s’en fert pour les amputations
à lambeaux. Il faut obferver, en fefervant
de ce Couteau, de ne pas tourner le tranchant vers
les parties qu’on veut conferver, de crainte de
fendre des vaifleaux fuivant leur longueur, &
maltraiter inutilement la partie. Voyez les
Planches.
, Le Cuu-teau lenticulaire eft un infini?
ment compofé d’une tige d’acier, longue d’environ
deux pouces & demi ; fon extrémité antéiieure
forme un Couteau d’une trempe douce,
plat des deux côtés, long d’un pouce, large de
quatre lignes dans fon commencement & de trois
à fa fin, qui eft terminée par un bouton fait en
forme de lentille, fi tuf horizontalement, large
de quatre lignes, plat du côté qui regarde le
manche, un peu arrondi de l ’autre; le dos de
ce Couteau doit être bien poli, arrondi , large
d’une ligne ; fa tige eft enchaffée dans, un manche
, long de deux pouces & demi.
L ’ufage de cet inftrument eft de couper fans
craindre de bleffer la dure-mère , les inégalités
que la couronne du trépan a laiffées à la face
interne du crâne. Voye\ T répan. Voye% les
Planches. Extrait de l’ancienne Encyclopédie.
COUVRE-CHEF. Bandage dont on fe fert
pour envelopper la tête. Il y en a de deux
fortes, le grand & le petit.
Le grand Couvre-chef fe fait avec une ferviette
plus longue que large; on la plie inégalement
en travers, en forte qu’il y ait un bord plus,
long que l'autre de trois ou quatre travers da
doigts. On la plie encore en deux pour marquer
précifement le milieu. On applique cette ferviette
par-deflus la tête, obfervant que le bord
le plus long foit en-deflbus ; que l'autre qui,
eft externe defeende jufqu au bord des fourcils;
que le milieu de la ferviette foit vis-à-vis le nez >
& que les quatre crins pendent en-devant fur
les joues. On fait tenir les deux coins externes
fous le menton par un aide, ou par le malade,
s’il eft en état de le faire. On prend enfui reu
les deux angles du bord de la ferviette qui
touche le front ; on renverfe ce bord fur l’autre „
& l’on conduit ces angles ja.fqu’à la nuque, ou
on les attache l’un fur l’autre avec une épingle
forte pofée tranfverfalement. Enfuite on prend
! les deux bouts qui font fous le menton, pour y
j faire un noeud plat, qui s’appelle le'noeud de la
! cravatte. On relève les bords de la ferviette qui
pendent fur les côtés, & on les attache pro-,
prement fur les côtés & derrière la tête avec;
quelques épingles ; & ce bandage forme un
bonnet qui convient pour contenir l’appareil
de l’opération du trépan, & de toutes les grandes
plaies de la tête. Voye[ les Planches.
Le petit Couvre-chef fe fait avec un mouchoir
quarré plié en triangle. On le prend avec les
deux mains , les quatre doigts deflous , les
pouces deffus; on le met fur la tête, l ’appliquant
par le milieu au bas du front; on conduit les
deux chefs à la nuque; on les eroife, en les
paffant l’un fur l’autre, par-deflus l’angle du milieu,
qui prend derrière le cou , & l’on en vient attacher
les bouts en devant. Qn rçleve enfuite le
derrière du mouchoir > & on l’attache fur la tête.
Çe péris Couvre-chef fert pour les plaies Amples
de la rête. Extrait de Vancienne Encyclopédie.
CREME de lair. La Crème , comme adoq-
ciffante & éniqUiente, eft un très-bon topiquç
* Z z ij