
ment de pareils fucs qui en fe coagulant, remplacent
les portions d’os détachées. Ces épan-
chemens font néanmoins rien moins - qu’avérés.
Dans les deux premières figuresde la Planches qui a
rapport à cet article, & que nous avons prifes du
2.^ vol. Medical Obfervations andInquirics^ on voit
évidemment que la réparation eft moins dite à la Solidification
d un fuc épanché, qu’à une oftification
nouvelle qui fe forme au dehors de l’os, & qui l’en-
toure de touteparts. Cette olfification imparfaite fur
1 une de fesfaces, & route fpongieufe comme un os
d ancienne formation, contient"la pièce qui devoit
fortir. On voit la même chofe dans un tibia qui a
cté traité par le procédé de M. Troja, & que nous
avons fait reprefenter au naturel, dans la même
Planche aa , fig. 5 , eft le tibia percé en 3 ,
& par où l’on a paflé le ftilet pour, irriter
& détruire la moelle ; ecc , eft la prétendue
matière du Cal, qui femble épanchée à l'entour
de' l’os ; en d , eft un commencement de deftruc-
tion du parenchyme; en ƒ, eft une portion qui
lemble s’être répandue entre le tibia & le péroné.
Dans cette pièce curieufe, le péroné a partagé
Je défordre furvenu au tibia, comme on le voit
en g ; l’épiphyfè A, du tibia, eft continuée avec
.l’épanchement, & femble ne faire qu’un en z.
La difpofition eft également évidente dans la
figure 4, qui repréfente une fraélure du fémur,
qui p’a point été réduite. On voit entre les
extrémités des os qui fe touchent en a , une
mafie qui paroît inorganique, & formé par un
véritable Cal, qui tient l’une & l’autre pièce
réunie • mais par une fe.éiion tranfverfale, on
voit maniteftemenr une organifation qui paroît
r’être que le développement des'filets, ou du
parenchyme qui conflitue la fubftance corn-.
pnCle de chaque portion d’os. L’os, au lieu d’être
folide en 3, fig. 5 > eft vifiblement celluleux, &
ces cellulofités font entourées d’unefubftance compacte,
qui paroît beaucoup plus mince en dehors
vers cc , qu’en dedans vers d d , où eft le point
du contât!. Dans toutes les pièces fracturées, où
j’ai eu occafion de confidérer la manière dont l’os
avoit été réuni, je n’ai jamais rien découvert qui
eût pu me faire croire que la coalition fut due a
l’imerpofition d’une matière femblablé à celle du
Cal. Voici comme j’ai toujours trouvé les cho-
fes : dans les fradurestranfverfales, dont les bouts
avoiem été bien affrontés, il paroiffoit un petit
renflement qui indiqûoit le lieu précédent de la
fracture. Ce renflement étoit beaucoup plus apparent
dans les fraélures obliques - qui n avoient
pu être contenues exactement. En feiant fuivant
leur longueur les pièces fracturées, il étoit facile
de voir, ainfi qu’il eft repréfenté dans la fig. 6 ,
que la cavité, auparavant commune, en formoit
deux particulières aa féparées l’une de l’autre par
une cloifon ou diaphragme ofleux 3 très-diftinc-
tes, & que chacune fe terminoit par une pointe
qui déri voit du rapprochement des parois même
de l’os. La cavité étoit plus pointue en d & la cloifon
entièrement oblique & accompagnée de cellulo-
fifés dans les fraCtures obliques, comme nous l’avons
repréfenté au naturel d’après une fracture
de ce genre. Cette difpofition eft affez fenfible dans
les Planches qui accompagnent le Mémoire de
M. Louis, fur la régénération des chairs, & qui re-
prèlentent l’os du canon d’un cerf, fraCturé depuis
long-temps. L’on y apperçoit la manière dont les
parois de l’os dégénèrent infenfiblemenrpour former
le gonflement qu’on attribue ordinairement à
la matière du Cal, fans cependant qu’on puifle rien
découvrir qui ait quelque rapport à. cette matière.
cc Cette tuméfaction de l’os a fiez étendue, pour-
roit-elie êtreconfidérée comme une reproduction,
demande M. Louis? L’engorgement accidentelle
a arrêté, à l’endroit de la fraCturé, une quantité
furabondante de fuc nourricier; le refcau vaf-
culaire, par lequel le corps de l’os eft vivifié &
nourri, 5 eft déployé par l’abord d’une plus
grande quantité de fang; l’action vitale a employé
les fucs nourriciers ; il s’eft fait une nouvelle
diftribution qui a écarté les lames de la
fubftance compacte. C’eft l’aCtion nutritive qui
les avoit rendus denfes pendant l’accroiflement
naturel de l’animal ; des circonftances accidentelles
leur ont rendu leur fpongiofité primitive
par un fimple développement du refeau vafeu-
îaire; & c’eft au moyen de cette expanfion que
les extrémités divifées fe font collées & réunies
par l’abouchement des vaifleaux refpeCtifs-, comme
dans les folutions de continuité en parties
molles. L’osa repris de nouveau, à l’endroit de la
fraCturé, la confiftance fpongieufe des apophyfes5
dans l’ordre naturel, ‘elles ne font ù l’extrémité
des ôs longs que Texpanfion des mêmes lamés-
qui forment, par leur rapprochement ,4 e tiffû ferré
& compacte de la diaphyle ou partie principale. »
Ces obfervations & remarques d’un Praticien
qui, dans tous les faits à éclaircir, ne procède
qu’avec l’efprit de la plus févère difeuifion , font
delà plus exaCte vérité , & dérivent des phénomènes
qui fe paiTent dans la ftrudure la plus intimé de
l’os. H eft défait que pour qu’il ÿ ait coalition
entre les pièces traClurées, il faut que leurs
extrémités dégénèrent, fe ramolliffent pour reprendre
par la fuite, une folidité la plus ferme.
S’il étoit permis d’établir une comparaifon entre
un os vivant, & deux pièces de métal féparées
qu’on cherche à réunir, nous dirions que de
même que celles-ci, s’amolliffent & s’amalgament
enfuite au moyen de la foudure, pour n’en
faire qu’une par la fuite , de même le bout de
chaque os devient une véritable chair, moyennant
laquelle la compréhenfion s’établit plus intimement,
& devient plus affinée par la fuite, lorf-
que les fucs calcaires viennent à s’y dépofer.
Tous ces faits cadrent ûnguiièrement avec Jes
obfervations qûi attellent que la prétendue matière
; du Calj eft organifée comme la. propre
fubftance
fubftance de l’os, qu’on peut l’injeéîer, & qu’en
cet état, elle paroît rouge & parcourue par un
très-grand nombre de vaiffeaux, qu’elle eft fenfible
, &,enun mot, qu’elle a toutes les apparences
de la matière même de ros. Mais une
preuve la plus complette que nous puiftions
donner de cette organifation, c’eft qu’en la fou_-
mettant aux réactifs, elle s’eft comportée, à leur
égard, comme toute autre portion d’os de primitive
formation, elle leur a abandonné fa matière
calcaire, &vefl reftée fous la forme d’un
tiffufpongieux avec les mêmes apparences qu’elle
avoit avant quelle ne fubît cette opération.Nous
laiffons aux Obfervateurs à tirer de ces faits tous
les corollaires qu’ils jugeront à propós; ils offrent
une matière bien digne d’occuper les loilirs
d’un Phyfiologifté, mais revenons. S’il eft confiant
que les osfe ramolliffent avant de fe réunir,
comme tout femble le prouver, & que l'inflammation
foit la caufe de ce ramolliffement , ainfi
qu’il eft conftaté par beaucoup de faits, il s’en
fuit que, dans certaines fraélures où la confolïda-
tion ne peut fe faire , on pourroit l’aider en
faifant naîtra une inflammation locale fur ies bouts
rompus par des moyens méchaniques quelconques ;
& c’eft effectivement ce qu’on a ofé faire dans
quelques c^ de ce genre. Un Praticien Anglois
ennuyé d’attendre la formation du prétendu Cal
qui ne fe faifoit pas dans une fraéhire du bras,
a ofé mcifer les chairs, mettre les os à découvert,
en ruginer les extrémités, & l’inflammation
à laquelle il a donné lieu par ce moyen, a fait
naître l’intime réunion. Duverney,qui a traité ex
Profejfo cette matière dans fon Traité fur les
maladies des os , imprimé en 1751, femble avoir
admis toute cette doôîrine, quelque partifan qu’il
fût de la matière du Cal. << Les extrémités des os
rompus, dit-il, doivent être conrufes, par con-
féquent les filets-ofleux qui compofent les différentes
couches du corps de Tos, doivent fubir
le même fort que les parties molles, c’eft-à dire,
fe fondre & revenir au même état où elles étoient
dans leurpremier principe.« Mais l’efprit toujours
préoccupé de fon opinion favorite , l’épanchement
de la matière du Cal, au lieu de pour-
fuivre fans elle, il y revient bientôt en difant:
« Et comme dans ces fortes de fraétures, les ©s
font à couvert, la chaleur qui eft continuelle
dans ces parties fait que les liqueurs y acquièrent
plus de mouvementd’où il s’en fuit que
les fucs propres à faire le Cal, fe mêlent avec
cette matière offeufe, laquelle étant fondue en
forme de bouillie , fait un ciment qui ne peut
s écarter, étant retenue tant par le périofte,que
par le bandage ; c’eft ce qui s’oblerve dans
nombre de fraCîures où il eft difficile de diftin-
guer au toucher , l’endroit du Çal par le peu
d efpaçe que les fucs ont eu pour fe répandre, m
Elus loin, il eft encore plus précis & plus dé-,
cidé. ci L incarnation & la formation du Çal, dit-il,
Chirurgie, l er,Txome J,eri Partie,
ne font donc qu’un développement femblable
celui qui fe fait lors de l’accroiffement des jeunes
animaux , excepté qu’il ne fe fait pas avec lé
même ordre, ni avec la même régularité, j»
De tout ce que nous venons de dire fur la matière
du Cal, il confié' que lés os fradurés fe
fondent par le même mécanifrne qu’ils fe forment,
qu’ils fe ramoliiflént de loin , & que lorsqu’ils
font fuffifamment moux, ils fe réunifient comme
les lèvres d’une, plaie-, par une intime adhéfion
& pénétration qui les empêche de fe féparer*
même quand on les a privés de toute la matière
Calcaire qui leur donnoit de la folidité : que la
matière du Cal.n’eft point une matière particulière
, fpécifique, néceffaireà la coalition des os,
à moins qu’on ne donne ce nom au fang même
qui charrie les molécules terreufes dans la partie
ramollie de l’os , pour lui donner de la confif-
' tance : que les os font ordinairement plus durs
à l’endroit de leur fradqre, à raifon de l’intime
pénétration de fubftance qui a lieu de parr &
d’autre, & qu’ils peuvent aufii perdre cette folidité
dans les maladies où les humeurs pèchent
par un principe développé de diffolmion. De-là,
on voit combien peu l’on doit compter fur les
prétendus remèdes propres à la génération du
Cal, fur l’oftéocolle, & autres fubftance s de ce
genre, qui , par elles-mêmes, n’onr aucune propriété,
& .font bien loin d’en acquérir lorfqu elles
ont été foumifes aux puiftancés de l’organifme.
L’on voit enco/e que ce feroit envain qu’on
chercheroit à procurer la coalition des pièces frac-«
tarées, chez ceux dont les humeurs pécheroient
par un vice d’infeélion qui les priveroit de leur
caractère balfamique , & que tome opération
faite fur les extrémités fraéturées ne pourroit
pas plus remédier à cet accident, fi l’on ne va
pas à la recherche de la caufe première. L’on
voit enfin que l’égalité ou l’inégalité de la matière
du Cal , pour nous Tenir du terme le plu»
reçu , eft moins à la difpofition du Chirurgien ,
qu'elle ne dérive de la nature même de la fraélure
à laquelle il ne peut rien ; car il eft reconnu,
en général, que les fraélures avec réparation d’une
grande partie du périofte , avec efquille , ou
comminution des os, font toujours fuivies d’irrégularité
", & de difformité dans le Cal, & que
celles où les ôs font caffés net, fans ces accidens ,
fe réunifient tëlletn-nf bien , qu’à prine peut-on
diftinguer au toucher le moindre vefiige après
l’emière guérifon. ( M . P e t i t -R a d e i ),
CALCUL. Calculas. Concrétion pierreufe qui fe
forme dans les différeras parties du corps. Voye^
Varticle Pjerb.es , où nous avons rapporté tout
ce qui a rapport à ce genre de fubftance.
CALIGO, mot latin defignanr un ulcère très-
fuperficiel, qui occupe une certaine étendue de
la cornée, accompagnée d’un fenriment comme
de nuages qui oftnfquent la vue. Les Auteurs le
regardent comme une affcclion de l’épiderme qui
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À