
l ’ariiculation un tel défordre, que la fuppuration
s’enfuit & amène avec elle le relâchement de
tous les ligamens, une oedématié qui s'étend fur
toute la feffe, St quelquefois même fur-toute 1 extrémité.
J. L. Petit, dans un mémoire qu’on trouve
parmi ceux de l’Académie Royale des Sciences
, a fpécialement parlé de ces fingulières luxations,
il dit quelles font affez fouvenî la fuite
d’une contufion de l’article, après des coups reçus
fur le grand trochanter , en tombant ou autrement.
La tête ■ du fémur , en pareil cas, eu
violemment pouffée contre les parois de la cavité
cotyloïde, & comme elle remplit exactement
cette cavité , les cartilages qui recouvrent
l’une & l’autre, les glandes fynoviales &
le ligament rond doivent néceffaircment fouffrir
une très-forte preffion, à laquelle fuccède ^ les
accidens dont nous venons de faire mention.
A mefure que les humeurs flafent ainfî, à me-
fure aufli la cuiffe diminue en longueur, &
d’une manière graduée, félon le chemin que la
lêie du fémur fait pour fortir hors de fa cavité.
J . L. Petit rend raifon de cette fucceffion d après
la flruélure même de la partie, c eft - à - dire ,
d’après la fphéricité de la tête du fémur, a Elle
v a , d it- il, en diminuant^depuis fon col juf-
qu’à fon fommet, ce qui fait que quand la
fynovie l’a éloigné d’une ligue du fond de la
cavité t les mufcles tirent d’une ligne la Cuiffe
en en-haut, & il alors on mefuroit la Coiffe de
l’endroit où la tête du fémur touche le bord
fupérieur de la cavité , on la trouveroit plus
courte d'une ligne , de manière que fi cette
tête efl chaffee de quatre ou cinq lignes, la
Cuiffe fe trouvera plus courte de quatre ou
cinq lignes, pourvu que l’on mefure de 1 endroit
où elle touche le bord fupérieur de la
cavité. Ainfi autant de chemin que fera la tête
du fémur pour fortir, autant la Cuiffe perdra
de fa longueur, & quand la tête fera^entièrement
fortie, fon fommet, qui, dans 1 état naturel
répondoit au centre de la cavité, fe trouvera
au bord fupérieur de cette cavité, & la
Cuiffe fera plus courte de la moitié du diamètre
de la tête} elle auroit même été emportée plus
loin, par l'action des mufcles, fans le ligament
rond qui la retient encore en ce lieu.
On n'a aucun ligne qui indique la contufion
de l’intérieur de l’article, fi ce n’efl les commémoratifs
qui ont précédé, notamment les coups,
les chûtes fur les genoux ou les pieds. On ne
peut également connoître la luxation dans fon
principe, & quand les fignes font évidens, le
plus fou vent il n’eft plus teins d’y remédier.
Quand l'os efl une fois hors de fa cavité,
alors le membre fe raccour.it, & quelquefois
en affez peu de tems. Cette maladie eft
d'autant plus fâcheufe , que fou vent les ligamens
font détruits par la fuppuration, quil y a caiie,
& fouvem même des fymptômes heétiques, qui à
la fin entraînent le malade. On peut regarder la
maladie à cette époque, comme étant absolument
incurable } ce à quoi il faut penfer en pareil
cas, lorfqu’on eft appcllé à tems, c’eft i la fuffo-
quer ab ovo par lesfaignées, lesantiphlogiftiquts,
&c. J. L. Petit dit avoir plufieurs fois réufft
en pareil cas, en employant les défenfifs faits
avec le blanc d’oeuf, l’alun en poudre, & l’eau-
de-vie aromatique, dont il mouilloit des com-
preffes en huit ou dix doubles, qu’il appliquoit
for toute l’articulation de la Cuiffe, & qu’il
retenoit au moyen d’un fimple bandage contentif.
Il humeétoit l’appareil avec la même liqueur
quand il éroit fec. ( M. Petit-Radez.)
CULBUTE. On défigne ainfi le mouvement par
lequel l’enfant vers le feptième mois de fa naifi
fance fait un demi-tour fur lui-même, de manière
que fa tête qui étoit fupérieure devient inférieure
, & que les pieds fe portent en en haut
par un mouvement inverfe. Le foetus eft tellement
placé dans la matrice que fa tête eft courbée
fur la poitrine , fes bras, fes jambes & fes cuiffes
pliées y fes genoux font écartés, en forte que fes
talons rapprochés l’un de l’autre, fe trouvent appliqués
contre fes feffes. Cette attitude eft commune
à tous les animaux dans le fein de leur
mère. Le foetus ,dans cette fituation, a une forme
à-peu-près ovoïde dont le grand diamètre efl de
dix pouces environ, & le plus petit de quatre
pouces & demi à fix pouces tout au plus} mais
ce grand diamètre, dont la tête occupe une des
extrémités, m e fu re - 1 - il la longueur du corps
de la mère, ou lui eft—il tranfverfal ? Quelques
réflexions fur la forme du foetus, fur la pefantetir
de la têre relativement au relie du corps,fur la
longueur du cordon ombilical & fon infertion
vers le bas du tronc, porteroient à croire qu’il
eft dans ces premiers temps couché fur le dos
& appuyé fur la région inférieure de la furface
interne de la matrice, ce Si l’on fe rappelle, dit
M. Baudeloque , qui n’eft nullement partifan de
la culbute, l’extrême petiteffe de l’enfant dans
les deux premiers mois relativement à la cavité
d elà matrice, le grand volume d’eau qui l’entoure,
la mobilité dont il jouir en conféquence,
la manière dont il eft recourbé fur la partie antérieure
& l’excès de la maffe & du poids de la
tête fur le refte du corps, on ne pourra concevoir
qu’il puiffe demeurer pendant des mois entiers
accroupis & comme affis fur le bas de la
matrice & au-devant de la convexitéde la colonne
lombaire de la mère. Si l’on fe rappelle la forme
ovoïde que la matrice conferve , malgré fon développement
& celle fous laquelle fe replie le
corps de l’enfant, on demeurera certain encore
que la tête doit occuper la partie la plus baffe
:• de la cavité de ce vifeère} car c’eft la tête qui
I conflitue la petite extrémité du corps ovoïde que
; l’enfant décrit, tandis que les feffes , les cuHTes,
les jambes» & les pieds en même-tems conflitueni
la groflè extrémité, comme le bas de la cavité
de Ta matrice en forme la partie la plus étroite}
& le fond la partie la plus large. L i pofition que
les partifans de la culbute donnent à la tête de
l’enfant après ce mouvement extraordinaire, n’eft
pas moins contraire au rapport de la forme des
parties. Comment concevoir que le front qui répond
après cette culbute à la faillie dufacrum,
reliera contre celle-ci pendant plufieurs mois,
tandis que les côtés préfentent desefpaces bien plus
conformes à fa rondeur ? ... Mais le plus fore argument
qu’on puiffe faire contre la culbute doit
le prendre de l’obfervation. L ’ouverture des cadavres
a fait connoître mille fois que la tête de
l’enfant occupoit prefque toujours la partie inférieure
de la cavité de la matrice, & que le plus fou-
vent c’éroit la tête qui fe pYéfentoii à l’orifice dans
le cas d’accouchement prématuré, quelque foit le
terme de la groffeffe où il fe faffe.. . . La raifon
& l’expérience s’accordent donc à prouver qu’il,
n’y a point de culbute telle qu’on la fuppofe , que
la fituation de l’enfant varie à l'infini dans les
premiers temps de la groffeffe, & quelle devient
fixe & confiante à mefure que celle-ci augmente.
L'on ne doit en exceprer que les cas où la matrice
contient beaucoup d’eau. Car alors,
l'enfant confervant toujours la mobilité qu’il
avoit dans les premiers temps de la v ie,
peut fe retourner de différentes manières, même
pendant le travail de l’accouchement} mais il ne
prend cependant pas la pofition indiquée ci- définis
, parce qu’il lui eft d’autant plus difficile de
la conferver qu’il eft alors environné d’une plus
grande quantité de fluide, jî ( M. P e t it -Radel.)
CURETTE. Infiniment d’acier, de fer ou d’argent,
compofé d’une tige droite ou légèrement
courbée, qui fe termine par une de fes extrémités
en forme de cuiller. Il eft deftiné à faire
fortir les Corps Etrangers engagés dans certaines
parties, & à néroyer des cavités ouvertes
naturellement ou par art.
# CYPRIEN, ( Abraham ) Doéleur en Médecine,
& Profdfeur d’Anatomie & de Chirurgie
dans l’Univerfité de Franéker, au commence-,
ment de ce fiècle. Il s’eft particulièrement livré
à l’étude de l’Anatomie, & la profeffa long-tems,
& d’une manière diftinguée, dans un tems où
les notions' de cette fcience étoient loin d'être
portées au point de perfeélion où elles font
aéluellemem. Cyprien ne nous a laiffé que quelques
differtations , dont les Biographes font beaucoup
de cas, & entre autres, une qui parut au
commencement de ce fiècle avec le titre fuivanr.
Epiflola exhibens hifloriam foetus kumani pofi vi-
gmti & unum menftm, ex uteri tubâ, mitre falvâ
<tc fuperflite , excifi a i D. Millington. Lugd. Bat.
i7 co , in-8.° Cette differtadon a paru en fran-
Çois en 1707. L'Auteur entre dans des détails,
relativement à cette opération, qui fut on ne
peut plus heureufej car la mère accoucha focceffivement
enfuite de deux enfans, & fort heu-
reufement. Cyprien ' préfume que l'enfant qh’il
a ainfi extrait, étoit renfermé dans l’inrérieUr
des trompes, & non dans la matrice. M. Portai
/r/r6 ^Ur êr°ffeur > pour croire que la
groffeffe étoit ventrale} mais il eft prouvé, d'après
I oblervation , qiie de très - gros enfans fe font
formés & accrus dans l’intérieur des trompes,
& en font forris par une opération pareille à celle
que notre Auteur a en vue.
On trouve dans cette diffemtion différentes
.réflexions fur plufieurs points imponans de
pratique, qui indiquent combien Cyprien s’éroit
appliqué à la Chirurgie, Il étoit partifan des
grandes mafions,- particulièrement dans l’opé-
ration du bubonocèle ; il dit à ce fujet avoir vu
les hernies reparoîrre quand les Malades avoient
été opérés par les coureurs & autres charlatans,
par la raifon qu’ils avoient trop ménagé
1 anneau. Il regardoit la cicatrice qui furveuoir
en pareil cas , comme le plus fûr garant d’une
guérifon complette, & fes raifons me paroiffent
allez bien pofées. Loin de l’opinion qui étoit
en5?rî <;n.vog,ie> il y a une vingtaine d’années,
qutl falloir maintenir ouverte la plaie du bu-
bonocèle, Cyprien recommande au contraire d’en
bien rapprocher les bords, il va même iufqu’à
recommander un moyen tin peu violent, la fit»
ture; Mais s’il fe trompe fur le choix du moyen
il nen a pas moins bien faifi l'indication qui
le demande, Ileifter fait encore mention de deux
differtations qu’il fitparoître vers la fin du fiècle
dernier , dont l’une efl intitulée Difputdtio iniwguralis
de carte oJJIum. Ultrajea. 1680, ùi-4.0 , &
l’autre Omtio encomiafticd m Chimrgiam. Franek £
ÜSB B aH differtations n’offrent rien de bien
mréreffant. ( M. Pp.Tir-B.ADti. )
C YSTE . Voyei K y s t e .
f l B I H e r n ié d e i a v e s s ib ,
CYSTOC ELE B IL IA IR E , tumeur enkvflée
Par. un gonflement extraordinaire de la
véficule du fiel, en conféquence d’une obftruaion
du canal cyfiique.
Cette maladie affez fréquente, niais peu connue
avant les obfervatiorts que M. Petit a publiées
dans le premier volume des Mémoires de
1 Académie de Chirurgie, a été confondue oéné-
râlement avec les abcès au fo ie , avec lefquels
elle fe trouve ordinairement compliquée; & quoique
fouverture de la tumeur faite en pareil cas
ait dû en faire foùpçonner la nature, par l’écoulement
de bile qui en étoit la conféquence il
étoit réfervé à cet illuftre Praticien d’en expo’fer
le premier d’une manière claire & précife la dia-
geofiie & le traitement. Nous allons extraire de
fon mémoire ce qui eft relatif particulièrement
a ces deux objets.
L ’abcès au foie & la rétention de la bile dans
la véficule du fiel font le plus fou vent, la fuite
de l’inflammatioa de ces parties, caraéléiifée par
E l