
qu’ils appliquoient fur le lieu déprimé , & qu’ils
enlevoient avec une certaine force, quand elle
,gvoit bien prife. Si ce moyen ne leur réuffiffoit
point, ils a votent recours à un emplâtre très-
tenace, au milieu duquel ils paffoient une anfe
de fil pour tirer defius avec une certaine violence
; & fi la Dépreffion perfiftoit à être toujours
la même, ils recouroient au tire-fond dont l’effet
le plus indubitable devoit être de l’augmenter.
On peut voir, dans la Centurie première de Fabrice
de Hildan, Obfervation Y , ce qui concerne
ces moyens & leur application. Paffons à un autre
genre de Dépreffion qui arrive plus communément,
celui-ci eft tou jours accompagnë de fradhire.
Les Grecs lui ont donné le nom d’E^x*«? ou
£ï9x«5-/ç. Les pièces du crâne ne confervant plus
leur niveau dans celle-ci ; fe portent fouvenrau-
dedans > fe gliffent entre la durè-mère, & le crâne,
& occafionnent des accidens relatifs à la compref-
fiony accidens qu’on eft loin de rapporter à une
pareille caufe. L ’enthlafis comprend fous lui
î'ecpiefma' , l’engifoma & le camarofis. Dans
I’ecpiefma, il y a plufieurs fragmens qui fe font
déplacés, & qui piquent & irritent les méningés &
le cerveau : dans l’engifoma le bout détaché d'une
pièce eft tourné vers le cerveau & les membranes,
pendant que l ’autre tient encore au péricrâne,*
enfin, dans le camarofis la pièce fait voûte vers le
cerveau, qu’elle comprime. 11 eftaffez difficile de
concevoir ce genre de Dépreffion, fans admettre
une folution à la partie la plus farllante de la voûte.
Job van Meckern dir cependant l’avoir obfervé
une fois^ mais c’étoit chez un enfant, oulachofe
eft beaucoup plus facile à concevoir. Quoiqu’il
en foir, certains Auteurs admettent encore une
efpèce de Dépreffion beaucoup plus difficile à
comprendre, c’eft celle où ia table extérieure de
l ’os eft enfoncée, fans que l’interne ait fouffert
le moindre changement. Scultet parle d’un pareil
enfoncement qu’il a eu occafion d’obferver chez
une perfonne de trente ans, qui étoit tombée depuis
quelques jours fur un efcalieri Ce Praticien
avoit déjà annoncé la néceffité du trépan dans le
cas où la table interne auroit été fraélurée y mais
les accidens ne furvenant point, & tout paroiflant
dans l’état le plus naturel du côté de la v ie ' on
différa l'opération, & enfin le malade guérit fans
elle. Nous renvoyons les procédés qu’on doit
fuivre dans les différens cas de Dépreffion que
nous venons de décrire à l'article T r é p a n .
( M. Petit - Radez.)
DÉPURATIFS .DE L'AIR. Ce font les différens
moyens que l'on emploie pour purifier
l’ait putride des hôpitaux , des prifons, des ap-
partemens de malades, & des antres lieux renfermés,
où l’on a lieu de craindre des exhalai-
fons dangereufes. Ces moyens confident, i.° à
renouveller l’air , en ouvrant des fenêtres, des
portes, des cheminées qui fe correfpondent, ou
en faifant ufage de ventilateur : 2.° à allumer des
feux, ou de la pondre à canon : 3.0 à faire des
fumigations aromatiques *, 4.0 à faire évaporer du
vinaigre, de l'acide muriatique*, à introduire de
l'air déphlogiftiqué.
DESCENTE. Vbyei Hernie.
DESSICCATIFS. L’on donne ce nom aux
topiques qui abforbent la trop grande humidité
d'un ulcère , ou qui en donnant du ton aux
parties, & en diminuant leur irritation , préviennent
l’écoulement trop abondant du pus, ou
de férofité ichoreufe. L ’on emploie comme Def-
ficcatifs, les plumaceaux fecs , le bol d’Arménie,
la pierre calaminaire, la tutie, les fleurs de zinc,
la cérufe, la litharge , le fucre de faturne, le
camphre, l’encens, le maftic, l’eau de chaux,
&c. Voye 1 ÜLciÈRE.
DÉTERSIFS. Nom que l’on donne aux topiques
dont on fe fert pour déterger ou pour
nétoyer les ulcères. Ces remèdes font indiqués
dans les cas de plaies & d’ulcères fordides. L ’intention
eft de faire féparer des chairs vives, les
extrémités à demi - mortifiées des vaifleaux qui
conftituent la furface de l’ulcère. On diftingue
les Déterfifs en
Amers, comme- le chardon bénit , la petite
centaurée, l ’ariftoloche, le trèfle d'eau, la gentiane.
Balsamiques , comme la myrrhe, l ’aloës,
le baume de Copahu.
Acres , comme l ’ir is , la racine d’arum, la
fabine, la clématite, le verd de .gris, l'onguent
égyptiac.
D o u x , comme le m iel, le fucre.
Salins , comme le fel ammoniac, loau de
chaux.
Mercuriels , comme le mercure doux, le
précipité rouge, la folution aqueufe de fublimé
corrofif , l’eau phagédénique. Voye\ Ulcère.
Pharmacologie chirurgicale de Plenck.
DE V EN TER , (Henri de) Flamand. Il fut
Orfèvre dans fa jeuneffe, & imagina plufieurs
inftrumens propres à corriger la défeéluofité des
membres. Il fit même plufieurs voyages en Dane«
marck, & fut récompenfé de Chriftian V , pour
plufieurs pièces de mécaniques qu'il lui préfenta.
Il pratiqua enfuite, comme Médecin gradué, à
la Haye, & s’y adonna à la pratique des açcou-
chemens. 11 réuffit beaucoup dans cette partie,
& peut-être dut-il fesfuccès, auffi-bien aux Elèves
qu’il forma, qu'à l’Ouvrage qu’il fit paroître fous
ce titre : Obfervationes Chirurgie æ novum lumen
exhibentes obftetricibus y Lcidce, 1701, zfl-4.0 Cet
Ouvrage eft le réfultat d'une pratique longue &
réfléchie *, car fi l'on en croit ce que l'Auteur en
dit dans fa Préface , ce n’eft qu'après douze ans
d’un travail continu, qu’il l’a fait paroître. On
trouve quelques endroits où l'Auteur s’écarte de
fon fujet*, ainfi , tout en décrivant le baffin, il
parle des luxations des verrèbres, qu’il admet
bonnement. « J ’ai trouvé , dit Deventer , quelques
perfonnes qui avoient les-vertèbres de l’épine
luxées, de manière que les extrémités inférieures >
étoient paralytiques, & fans aucun mouvement.
A mefure que je rendois aux vertèbres leur fi~
tuation naturelle , le mouvement des extrémités
revenoit y & lorfqu’ellcs furent réduites, elles fe
tinrent debout & marchèrent, quoiqu’avec moins
de forces qu’auparavant, la réduélion n’ayant pu
être fi parfaite, qu’il ne rèftât quelque défaut
dans l'articulation, » Deventer eft un des Accoucheurs
qui ait mieux parlé de la pofition ref-
peélive de l’utérus, & qui ait touché la différence
qui eft dans la direction du vagin , comparée
à celle de la matrice. Bruhier d’Ablaincour,
Doéteur-Régent de la Faculté de Médecine de
Paris, eft Editeur d’une traduélion de Deventer3
il y a ajouté une favante Préface, où l’on trouve
quelques remarques fur les faits les plus inté-
reflans. Haller parle d’un Ouvrage pofthume, qui
parut en Hollandois, à Le yd e , en 1739. Il y
traite de la carie, du fpina-vertofa , & de quelques
fraétures, & fait des remarques fur plufieurs
cas particuliers. ( M. Petit-Radez. ) ,
DIABOTANUM. Emplâtre auquel on a donné
ce nom , à caufe de la grande quantité de plantes
qui entrent dans fa compofition, conjointement
avec différentes gommes-réfines. On l’emploie
comme réfolutif, pour les loupes , pour les
glandes engorgées & fquirreufes, pour différentes
autres efpèces de tumeurs. Quoiqu’il foir encore
en ufage dans notre pays, les Etrangers l’ont retranché
depuis long-tems de leurs pharmacopées y
& ilp'eft pas douteux qu’on ne pût le remplacer
utilement par qudqu’antre, dont la compofition
feroit beaucoup plus fimple , tel que l’emplâtre
de ciguë. Voÿe{ Emplâtre.
DIACHYLON SIMPLE. Emplâtre compofé
0 huile & dè litharge. On l’emploie comme une
application très-douce fur des parties excoriées,
fur dés plaies fuperficielles, &c. où il ne remplit
d’autre objet, que de maintenir la foupJefîe & la
chaleur dans les parties affrétées, & de les garantir
de l’air y ce qui eft tout ce que l’on peur attendre
d’aucun emplâtre en pareil cas. Le Diachylon
fimple, fert de bafe à d’autres emplâtres,
& particulièrement au Diachylon gommé.
DIACHYLON GOMMÉ. C’eft le Diachylon
fimple combiné avec une certaine proportion de
réfines ou gommes-réfines'. Cet emplâtre eft d’un
grand ufage, & on l'emploie avec fuccès pour
réfoudre des tumeurs, ou pour les amener à fup-
puration y on s’en fert particulièrement pour
fondre les duretés qui relient dans certains abcès,
après une fuppuration imparfaite.
D1ACQPE. Ai«»o7m, Jnci/io» Tous les paffages ,
d’Hippocrate 3 où il eft fait mention du Diacopé ,
indiquent que cet Auteur défignoit par lui une
divifion réelle de quelques-unes de nos parties,
& telle que celle que nous l’indiquons aujourd’hui
fous le nom d’Incifion. Galien eft le premier
qui ait détourné le fens de ce mot, & qui aie
dëfigné par lui une folution du crâne, faite par
un infiniment tranchant , ce qui revient à la
plaie des os des Modernes. Il a indifféremment
employé le mot Eccopé , Diacopé , & Edra ,
pour indiquer cette affeélion. ( M. Pe tit-
Radez. )
D IA G N O S T IC S .^ roç-izx cmfjts!/.Signa DiagnoJ-
tica. Ondéfigne ainfi les phénomènes ou apparences
xtraordinaires qui, paroiflant dans i’organifme,
eannoncent- un dérangement quelconque dans
l'ordre de fes fondions. Les Diagnoftics, dans la
partie de l’Art de guérir, que nous traitons i c iy
font d’une néceffité indifpenfable à tous ceux
qui défirent mettre fes préceptes à exécution. Ils
font l’aimant qui dirige de la manière la plus certaine
le navigateur au milieu d’une mer remplie
d’écueils, & , commel'obferve Baglivi, (îcutjuris
peritis ex faüo jus oriturita nobis à reââ morbi
cognitione univerfa curationum argumenta mani-
fejiantur. . . . . igitur fi verum fateri decet prima
bajts curandorum (morborum ) eji reBa eorumdctrt
cognitio at^ue debitum unius ab alio difciimeru
On peut dire qu'après Hippocrate, Celle eft
celui des Auteurs qui fe foit le plus étendu fur
les Diagnoftics _ des maladies chirurgicales y tous
les'tableaux qu’il nous en a laiffé font calqués en
maître, on y voit par-tout la touche d’un efprit
obfervateur, qu'il devoit fans doute aux con-
noiffances profondes qu’il avoit puifées de l’oracle
de Cos. Ætius & Paul ont marché .fur fes traces
& fucceffivement tous ceux qui ont pris à fa
fourcey en forte qu’on peut dire que le Diagnofiic
de ce genre de maladies éft aujourd’hui porté aii
plus haut point de certitude où il puifle parvenir.
Mais e ft-il arrivé là où il le fera, on
pourra être par la fuite? Telle certaine que foit
la Chirurgie, dans fes différentes branches, tel
rapport qu’on trouve entre une fuite de phénomènes
, & la caufe qu’on préfume la faire naître r
& tel bien jugé que foit ce rapport par un efpriâ
fufceptible de combiner une chaîne d’idées, il
eft cependant nombre de côtés qui s’ouvrent encore
à l’erreur, foit par rapport au fiége desmaladies,
on à leurs caufes,. foit relativement aux
dégénérecènces ou terminaifons par lefquelles.
elles pafltnt du domaine de la Médecine dans
celui de la Chirurgie. Un épanchement s’eft-il
formé à la fuite d’un coup reçu à la tête „ une
affe&ion earotique, la paralyfie, ta fièvre le délire
, font fans contredit des lignes certains qui
I annoncentquand ils paroiffent long-tems après
que le coup a été porté, & qu’ils fe fuecèdent
d’une manière affez régulière, Mais auffi , quand;