
de futures, on les placera de manière à éviter les
tendons extcnfeurs & flëchiffeurs du pied & des
orteils.
q. V. De l'Amputation des doigts }
& des orteils.
Autrefois lorfqu’il s’agiffoit d’ampufer les orteils
ou les doigts on faifoit ordinairemeat cette
opération d’un feul coup y au moyen d’un cifeau
& d’un maillet -, mais ion. a renoncé , depuis long-
tems, à cette manière d’opérer qui étoit fujette à
bien des inconvéniens,. En générai, on eft dans
l ’ ufage de couper les doigts & les orteils, de la
môme manière que. les membres plus confidéra-
bles, foit en confervant un lambeau fuffifant pour
couvrir la plaie, & en feiant l’os enfuite avec une
etite feie à reflprt, foit enfaifant la double incifion
e -la même manière que nous l’avons preferit
ci-devant. Mais, depuis quelques années ,,bien des
Chirurgiens ont pratiqué cçtte opération- d’une
manière différente j au lieu de couper l’os, iis en
font l’amputation dans la jointure y & certainement
quiconque aura effayé cette méthode ne manquera
pas de la préférer à toute autre.
Voici de. quelle manière on doit l’exécuter. Le
malade étant placé fur une table, & fa jambe étant
fixée par des aides^, on tracera avec de fencre
yn lambeau allez grand pour bien recouvrir la
plaie, on le féparera de l’os avec un fcalpel,
& on le fera fomenir par un aide •, après quoi
l’on fera, d’un côté à l’autre de la bafe du lambeau,
une incifion femi-circulaire au travers des parties
molles qui relient à couper un peu amdeffous
de la jointure. On coupera enfuite le ligament
latéral, & pour miens.déterminer fendrost où il
convient de faire cette feélion, on fera remuer le
doigt ou l’orteil par un aide. Le ligament: étant
coupé, on difloque aifément la jointure , & l’on
a bientôt, terminé [’opération. S’il faut lier une
artère., ce qui eft rarement néeeffaire, on le fera
avec la pince En général** une comprefiion de
quelques minutes fur l’extrémité des vailfeanx fuf-
fira pour arrêter l'hémorrhagie. Gn appliquera,
tout de fuite le lambeau ; fur la plaie , & on le
maintiendra en place., le. plus exactement-que
cela pourra fe faire, avec des languettes d’emplâtre
a.dhéfif, & en le .Comprimant doucement avec,
une bande de flanelle.
La feule objedion qn’o» ait faite à cette méthode,
étoit fondée fur la fnppofition que les car-
tilagesne fe réunir oient, pas comme il faut aux-
parties molles, avec lefquelles-on les mettroit en
contaCK Mais nous favons aujourd’hui-qu’une pa-
reille.crainte,efi fans fondement, & qu’un lambeau
s’unira auflï facilement avec un cartilage
qu’avec un os.w Lorfqu’oa n’étoif pas encore dans,
bufage découvrir les.plaies, & particulièrement
Celle- des artKiitetijons^e liabftance mufculaire &
dé après l'ainpuîê^Qp-.dgss., une foin-?
ture ] on étoit fujet à voir des exfoliations des;
cartilages qui retardoient extrêmement la guérifon*
Mais lorfqu’ùne plaie de cette nature eft bien
recouverte de parties molles, le cartilage ne forme
aucun obfiacle à la guérifon, qui, toutes chofes
d’ailleurs égales y eft tout aufii rapide qja’elle
peut l’être en d’autres cir confiances..
On objectera peut-être encore que l’opération,
faite fuivant ce procédé eft plus longue que tarte
qu’elle eft faite félon la méthode, ordinaire , &.
qu’elle eft fufceptible de fe prolonger bien davantage
fi elle n’eft pas exécutée avec dextérités
Mais on n’attachera, pas beaucoup d’importance
à cette objection, fi l’on obferve qu’ici les pan-
femens font beaucoup moins douloureux-, que la
cure eft abrégée & complette y enfin qu’on évite
une difformité confidérable, la cicatrice pour l’ordinaire,
s'ap percevant à peine.. L ’appareil appliqué,
apçès Topéraii on ne touche pas la dixième partie
de la plaie, & il eft évident que la douleur fera
proportîônnément moindre que quand toute la fur-
face de la plaie eft enflammée & irritée par l’appareil.
La cure eft- fouvenr très-longue lorfque
le cartilage s’exfolie -, & lors même que ceci n’ar-
riveroit pas, une plaie d’une fi grande furface ne
guériroit pas promptement. La quantité de peau
& de parties adjacentes qu’on retranche par la
méthode.ordinaire étant.plus grande ^ la difficulté
de la cure doit aufii augmenter en proportion
il eft de. fait que plus on diminue la furface d’une-
plaie en la couvrant avec art d’une portion, convenable
de la peau qu’on a fu conferver, moins
il y aura de douleur & d’inflammation , &. plus
fa cure fera prompte ; moins il y aura de. peau,
neuve à former,. moins le malade fera expofé aux.
inconvéniens fubféquens, tels que la douleur ,,
l’irritation caufée par le froid de l’air , la preffion.
des corps durs...
On évite plus fûrement la difformité en formant,
le lambeau de la,partie externe des doigts ^
mais , pour les gens de travail, on doit préférer la.
partie interne 3 la peau neuve eft alors, mieux garantie
de la forte preffîon caufée par les travaux,
pénibles dont ces gens font, ordinairement occupés.
Quant â l’amputation des orteils , il faut
dans tous tes cas où cela fe peut > faire le lambeau,
avec, les parties inférieures, comme nous l’avons,
dit en parlant. de l’amputation des os du méta-
tarfe*.
§;. VI. De tAmputation du Bras9 dans--V.articu-y-
laùon de VèpauU*
Il y a bien dès cas qui rendent néeeffaire l'amputation
du bras dans l'articulation- de l’ épaule 3*
cependant. fi l’on parcourt les écrits des Chirurgiens
les pins célèbres,.on- trouvera qu’il en eft.
peu qui, dans'te cours de la pratique même J»,
plus étendue , aient fait cette opération. On fera:
egalement, convaincu qu’il y a. peu de..Iumièj;e&..à+
tïrer de leurs écrits fur ce fujet, excepté ce.qu’en
a dit M. Bromfield , qui le premier a réduit cette
opération à un plan régulier , non d’après fes
conje^ures, mais d’après une expérience longue
& réfléchie. . , . . . . ..
Cependant ta cane des jomiures, les plaies
d’armes à feu , les fractures compliquées , la Jéfion
-des gros vaiffeaux, accidens communs aux hommes
de tous les âges , ont rendu de tout tems
cette opération aufii néeeffaire quelle peut tfêrre
aujourd’hui. Ainfi l’on peut conclure, que fi elle
a été rarement pratiquée ,®cela- eft venu, ou. de la
crainte du danger & des difficultés qui l’accotn.
pagnoient, ou d’un défaut.,foit de lumière, foit
de jugement pour déterminer les cas où elle étoit
praticable. Et quoique l’on ne doive jamais la
confeiller,. lorfqu’on peut également fauv-er te
malade en faifant l’amputation plus bas, aucun
Praticien inftruit ne refuferoif aujourd’hui de la
faire s’il la regardoit comme la feule reffouree
dont on pût attendre du fecours.
Tout Chirurgien qui a de l’expérience, & de
la;fureté dans- ta<mafn, & fur-tout, qui eonnoît
parfaitement l’anatomie de ees.t partiesc irconf-
tance particulièrement effentklle dans le cas donr
il s’agit , peut faire cette opétation avec fécurité
& avec fuccès.
On a propofé différentes manières- de la faire -,
voici celle que nous jugeons devoir mériter la
préférence.
On placera le malade fur une table d’une hauteur
convenable couverte d’un matelas & d’une
couverture de laine, il fera couché fur te dos ;
& fixé par des aides aufii près qu’il fera poffible
du bord, de la table ^ & de manière qu iLne puiffe
faire aucun mouvement.
Enfuite, la- première chofe à faire eft de fe
tenir en garde contre l’hémorrhagie. On pour-
roir,dans cette vue , appliquer le tourniquet à la
partie fupérieure de l’humérus, de la même manière
à-peu-près quenous avons propofé de le faire
for te haut du fémur, en parlant de l’Amputation
dans l’articulation de la hanche. Mais ici
l’on n’a pas befoin de cet infiniment, parce quil
eft facile d’arrêter tout-à- fait le cours du fang
vers le bras, en comprimant l’artère fouciavière
dans fon paffâge par - défias la première côte :
Pour cet effet on mettra une compreffe , ou
uae pelotte ferme fur le cours de cette arrête,
précifémentau-delïiis de la clavicule,. & un aide
placé commodément pour cela , la preffera fortement
avec fes doigts fur le. vaifftau. Hferaaifé
de juger fi cette compreffion 'arrête effeélivement
fe.circulation par l’effet quelle produira fur le
pouls à l’artère, radiale.
Lorfqu’on fera fûr de. pouvoir arrêter le cours
du fang ., on fera avancer l’épaule malade un peu
en. dehors du bord de la fable -, on fera, étendre
le bras de manière qu’il forme à-pe»près un angle î:
drcii avec te corps, &. un aide. fera, chargé, de. tetenir
dans cette pofition ; enfuite on fera une in-
cifion circulaire au travers des tégument & du
tiffu cellulaire , juflcmentà la hauteur de l’infcf-
tion du mufcle deltoïde dans l’humérus, On laite
' fera les tégumens fe contrarier d’environ un demi
pouce ,. après quoi l’on incifera les mufcles cir-
culairement & perpendiculairement jufqu’à l’os^
Jufqucs-là l’opération fe ffit avec le couteau ordinaire
à Amputation, mais il faut l'achever avec
te fcalpel. On prendra donc un fcalpel à lame
un peu forte, & convexe du côté du tranchant,
avec lequel on fera une incifion longitudinale &
perpendiculaire jufqu’à l’o s , en commençant au*
proceffus coracoïde, à égale diftance, à-peu-près-:
entre le centre du mufcle deltoïde & fon bord
intérieur, & en continuant jufqu’à l’incifion cir*
culaire, à un pouce environ au-defîùs, ou plutôt
à l’extérieur de l'artère brachiale. On fera un«
fécondé incifion pareille à celle-là , derrière te
bras : on la commencera au même endroit que
la première ^ & on la terminera vers l’incifion cir*
culaire 3 il faut avoir foin de la placer à- une:
telle diftance de l’autre , qu’elles forment en-
tr’ellgs deux lambeaux à-peu-près de même éren-
due. On liera l’arrèrc brachiale,dès qu’elle aura,
été coupée par l'incifion circulaire des mufcles^
ainfi que toute» les autres artères mufculairej-
qui fe trouveront avoir été ouvertes , à mefure
qu’on pourra les découvrir k après quoi l'on détachera
de l’os les deux lambeaux , en feifant
bien attention à ne pas toucher l’artère brachiale,.,
en difféquant cette partie du lambeau dans laquelle
elfe fe trouve. Enfuite, tandis qu'un aide
louriendra les lambeaux de manière à mettre far-'
ticnlation à découvert, on ouvrira le ligameni
capfulaire \ on difloquera l’ariiculation, en tirant
le bras en arrière , & l’on achèvera de féparer te
membre, en coupant le ligament tout autour.
Lorfqu’on aura lié les ârtères qui peuvent avoir
été ouvertes dans cette dernière, partie de l’opération,
on aura foin de placer tous les fils dès
ligatures, de manière qu’ils puiffent demeurer
pendans hors de la plaie, à fa partie la plus;
déclive 3 on nettoiera la plaie de tout 1e fang:
coagulé, & l’on rapprochera tes lambeaux donr
on couvrira foigneufement toutes les parties mifes
à découvert par l’opération, en les maintenant
en place , par deux ou trois points de future.-
On mettra par -defiùs un plumaceau de charpie
garni de quelque onguent émollient, un autrV;
gtand plumaceau très -fouple , d’étoupes ou de
charpie,.. & une compreffe de vieux linge. On-1
contiendra tout cet appareil , au moyen: d’ûne
bande de flanelle qui comprimer^a-légèrement tes i
. parties & tes tiendra en comaél, oc qui non-'
feulement en facilitera la-réunion, mais fera- de-
» plus , le meilleur moyen qu’on puifie enapioyev
pour empêcher- quil n# fe forme aucun- amas*
^ de^pus,.
ï îîîaîadê émut mis au li t , te tfaztement..