
pérer, tant que le cordon des vaifleaux fper*
matiques fera fain. Néanmoins il peut encore
être afte&é , vers le tefticule , fans qu'on puiffe
pour cela, douter du fuccès de l'opération. Il
faut ici prendre garde de s'en laifler impofer, car _
le cordon pârott quelquefois très-gros, même dur ,
à raifon de la gêne & du poids qu’il a à fou-
tenir, & néanmoins laus tout autre rapport, il
n’eft pas autrement malade. Une pareille difpofi-
tion , quand le cordon n’eft point douloureux
par lui même, qu’il n’y a ni noeud, ni inégalité
fur fa furface , ne doit jamais détourner de l’opération
, fi, fous d’autres rapports, elle paroît
néceffaire. Quand le contraire a lieu,' & que le
mal fe continue jufques aux mufcles de l’abdomen
,.il n'y faut plus penfer *,_ car-fi on Ia~
j>ratiquoit.alors, il pourroit arriver que le cordon
eu. lieu de fe confolider , & faire corps.ayec la
cicatrice, dégénérât en un champignon chancreux
.comme on l’a Couvent obfervé. Je fais qu’en fareil cas, on a confeillé d’inçifer l’ouverture de
anneau, pour fnivre la maladie jufque dans le
bas-ventre, mais qui aûurera fi le cordon eft
'fain au-delà de l incifion qu’on pourra faire ï
Et s’il ne l’efi pas, à quelles conféquences s-ex-
pofera-t-on ? Çes prefcriprions . font de. théorie ,
..une pratique réfléchie doit les rejetter. Pour
'réfumer, on évitera l'opération. i.° Dans le cas
;fi’engo,rgement fchirreux du cordon. i.° Lorfque
les douleurs font indépendantes du volume de la
tumeur &,de fon poids. 3.° Lorfqu’on foupçonne
.quelque tumeur enkyfiée dans le bas-ventre.
.4J1. Enfin , quand la fonte putride de la tumeur
porte fes effets fur la maffe générale des bu-
.menrs.
L'opération déterminée, voici la manière de
la praiiquer-On placera le malade Horizontalement
fur une table d’une hauteur moyenne, fes bras &
fes jambes feront aflùjettis convenablement par
.des aides. On rafera préliminairement les bourbes,
& fi la •tumeur efl très-volumineufe, un
. aide fera fiefliné à la fourenir dans les infians
^pùT le- Chirurgien ,ue pj^prroit le faire. Quelques-
uns confeillent - de faire .un pli au-defl'us de la
îumeur •, mais comme fouvent on. ne le peut,
..on fe. contente d'incifer depuis l’anneau , juf-
. qu'au bas , avec un biftouii qui eft mené
Ide la main droite, pendant- que la gauchefou-
lient- la tumeur. Cette première incifion fe
.fera d’un fieui coup , n’y ayant aucun rifque a
opérer ainfi. Si la tumeur efl trop voluoei-
.îiLufe ÿ-pour .être fou tenue, on. la fait fupporter
par.*m aidé, enfuile.on difféque avec beaucoup
rî attention, vers la partie fupérieure, pour mettre
Je cordon à découvert ; le manche d’un fcalpel
fuffit ordinairement pour faire cette difleélion,
on le paffe derrière^ le. cordon , & on le dégage
ainfi des parties environnantes. On pafle
.Jmfuite en. arrière, la tête d’une aiguille.courbe,
.garnie d’nn: ;fil piat, on lie les 4 eu$ bouts, fur
le cordon > mais d’une manière fort lâche y pou#
ne point comprimer, on fait foutenir enfuite le
cordon à une de fes extrémités , par un aide ,,
on le tient un pouce au-defîùs, & on coupe
entre deux. Il faut faire cette feélion le plus
près qu’il eft. poflible du tefticule, quand toute-
fois il n’y a aucune maladie grave du cordon.
Dès qu’elle eft faire, on confidère les vaifleaux
.qui fourni Sent le plus de fang , ce font les artères
fpermatiques, qui, quelquefois ne Iaiflèni
pas que d’être affez groffes ; on les faifit l’une
après l'autre, avec le bout d’une paire de pinces,
fur les branches de laquelle on a fait un noeud
coulant, on tire alors à foi, en même-tems qu'on
pouflè ce noeud fur le v ai fléau, & un aide le ferre
alors Cuffifammenr. On réirèreles ligatures fur les
vaifleaux qui fourniffent , même les veineux en
certaines circonftances ; & à mefure qu’on les fait,
on étanche le fang avec une éponge humeélée «
pour voir plus clairement & opérer plus sûre-
ment. Suivant cette méthode , qui eft celle de
-M. Gooch , & celle que le D. Hunter confeilloit à
fes élèves, on évite tous les accidens fâcheux ,
qu’on a vu s’en luivre de la ligature de la totalité
du cordon , tels que le Vomifltment, le hoquet ^
la fièvre,, les convuIfions, même le tétanos ,&
d’autres accidens qu'on préfume, avec raifon, devoir
rapporter à un état de fouffrance du fyf-
tême des nerfs. C’étoit pour s’oppofer à ce»
accidens,. &en même-tems, à l’hémorrhagie des
artères fpermatiques, que M. Petitpropofbit d’employer
la compreflion. Son procédé étoit fimple^
Il reployoit l’extrémité libre du cordon fur elle-
même, il plaçoit entre le pli une petite comprefle*
- & par-defius, immédiatement fur le pubis, il
en appliquoit une autre de même étendue , Si
d’autres plus grandes-, & maintenoit le tout,
avec le fpica de l'ame. Le Dran confeilloit de
froifler l'extrémité du cordon entre les doigts
d’après le fuccès qu’a cette méthode, employée
par les animaux depuis le.premier âge du monde,
pour arrêter le fang qui coule du nombril de leurs
petits. Ces moyens font infidèles, & même fujets
à des accidens •, j'ai vu manquer deux fois la pre-
.mière méthode dans les hôpitaux , & M. Pott a vu
fe renouveller l’hémorrhagie fieux ou trois heures
après la féconde.
Le cordon lié de la manière que nous venons
de l’indiquer, & avec un fil en forme de ruban &
bien ciré, ,on fépare à fon aife la tumeur des parties
environnantes, & pour cela on écarte les lèvres
de la plaie, & on les difféque avec le tranchan*
du. biftouri ; non en les déchirant, comme quelques
uns le confeillent, ce qui ne pourroit êtr«
que fort douloureux.: Quand on eft près de la
cloifon, il faut prendre garde de trop empiéter
fur elle, tant pour ne point ouvrir les artères de
cette partie , que pour éviter, de bleffer & même
d’emporter le tefticule du côté oppofé avec la tu-
; meur , comme cela eft;quelquefois arrivé à..des
imptudeqs
5tnprudens. Il ne faut point non plus incifer en
dehors trop près destégumens , pour ne pointin-
téreffer le tronc des honteufes fémorales. Si la
tumeur étoit exceffivemenrvolumrneufe., qu'il y
eût ulcération , & qu’on préfumür devoir retrancher
une grande partie des tégumens, il faudroit
alors faire, dès le commencement, une incifion
ovale qui comprendrai » l’ulcère, & laifferoit fur
toute l’étendûe de la tumeur un morceau <}e peau
de même forme , quon emporteroir avec le
tefticule*, & enfuite ou détacheroit la tumeur de
chaque côté. Si les vaifleaux ouverts donnent
beaucoup de fang, un aide les comprime avec
le bout du doigt ; fi ce fimple moyen ne fuffit
point, il faut aufli-tôt en faire la ligature, & la
réitérer aufli fouvent qu’il eft néceffaire. Les An-
glqisici, nous ont montré l’exemple, ils font
longs dans leurs opérations, mais, aufli ils guérif-
fent promptement, ce qui eft le contraire chez
nous. Un foin qu’il faut prendre en liant les vaif-
feaux , c'eft que le fil foit affez long , pour ne
point fe perdre dans la plaie, & pour qu’on
puiffe tirer deffus par la fuite. La première ligature
qui entoure tout le cordon, & que nous
avons dit qu’il falloir faire d’abord, n'eft qu’une
ligature d’attente , elle eft defiinée à lier le cordon
, en cas que celle qu'o-n applique immédiatement
fur les vaifleaux vienne à manquer *, c’eft
pourquoi on peut la couper dès le troifième ou i
quatrième panfement, fi les autres tiennent bien. 1
Toute la tumeur ayant éréemportée,.& les ligatures
convenablement faites, on remplit le vuide
avec de la charpie brute , & l’on met de l’agaric,
fur les endroits, d’où l’on a le plus à craindre
l’hémorrhagie. On entaffe & tamponne comme il
convient les pièces d’appareil, on met des languettes
par-deflus , & l’on retient le tour avec un
bandage en T, ou le fpicafie l’aine, qui convient
encore mieux , quand on a l'hémorrhagie à craindre.
On replace le malade dans fon lit, on le
faigne , & on le met à un régime plus ou moins
févère , félon que les circonftances l’indiquent.
On fait tenir la main d’un aideles: premières
vingt-quatre heures, fur tout l’appareil, afin d'y
opérer une comprefiion modérée, & en même-
temps de remédier aux accidens qui potirroient fui-
vre. On ne toucheaux dernières pièces d'appareil
que le quatrième ou cinquième jour , lorf-
qu’elles font bien détachées par le pus, & l’on
panfe plus ou moins fréquemment félon l'abondance
de la matière. Quelquefois dans la fuite des
panfemens, le malade fe plaint de douleur à la
plaie, le ventre eft rendu & douloureux, de légères
coliques s’y fonr fentir ; les faignées, les
potions huileufes, les fomentations chaudes fur
l’abdomen , les cataplafmes fur l’ulcère produifenî
alors de très-bons effets, & remédient ordinaire-
mem à tpus les accidens. Quand tout fe paffe au-
■ fant bien q^on puifle le defirer , il faut panfer
sfec le plutôt poflible. La fuppur^tion tarit peu-
Chirurgic. Tome J,e> Partie,
à-peu , la plaie diminue d'étendue de jour en
jour , les ligatures tombent, & une bonne cicatrice
vient mettre le complément à la guérifon.
( M . P E T 1 T -R A D e 1 . )
CAT, (Nicolas LE) Chirurgien en chef
de l’Hôtel-Dieu de. Rouen 9 membre de plu fleurs
Académies de l’Europe, né à Blerancourt , en
Picardie, en iyco, mort, à Rouen, en 1768.
Il portoit l’habit eccléfiaftique depuis dix ans,
quand il fe fit connoître par divers ouvrages de
Phyfique. Il n’avoit que 31 ans quand il fut choifi
au concours pour remplir la place de Chirurgien
en chef de l'Hôtel-Dku. Après avoir remporté
confécuîivemenr, pendant fix ans, les prix propofés
par l’Académie de Chirurgie de Paris, il mérita
le titre d’Affocié. Cet honneur lui fut décerné
autant pour fa gloire, que pour ne pas décourager
ceux qui concouroient infruélueufement,
tant que cet athlète avoit la liberté d’entrer eh
lice. Cette anecdote lui fit donner le furnom de
remporteur de prix Plifionicus. Après avoir en-
feigné long-tems dans une école particulière,
il fit ériger à fes frais un amphithéâtre public,
où il forma , dans toutes leAparties de la Chi-
rurie, & fur-tout dans la Lirhotomie, les élèves que
fa réputation lui attiroit de tous côtés.
Le Cat a confidérablement écrit fur toutes les
parties de fon art, mais principalement dans le
genre polémique; nous avons cependant de lui
quelques Traités didactiques affez étendus , -tels
que fon traité des Senfations, dans lequel il a
pouffé fes conjectures à un tel point que, félon
lui, la Médecine deviendroit une feienee de pure
imagination.
Les ouvrages de Chirurgie qu’il a donnés au
public , renferment en général un grand nombre
d’obfervations & de préceptes utiles. Dans fa dif-
fertation fur les tumeurs, il préfère le cautère à
; l’inftrument tranchant ; dans celle qui traite du
1 cancer , il préfère l’amputation, & prouve favam*
ment l’utilité de ce procédé. L’hiftoire de l'Académie
desSciences contient plufieurs de fés obferva-'
fions. Il a reCtifié d’une manière avantageule ^
l’ambi d’Hippocrate. L’opération de la taille a
exercé pour le moins fa plume autant que l’inf-
trument qu’il adoptoit dans fa pratique ; il s’eft
engagé dans plusieurs querelles relatives à ce
fujet. Il étoit très - partifan de la dilatation du
col de la vefiïe , il la croyoit préférable aux
grandes incifions recommandées par les Lithoto-
miftes qui partageoîent avec lui la célébrité , tels
que 'M. Louis, le Frère Cofme , &c. ( M . Pz-
t i t ' R a d e r . )
CATACHASMOS. KrtTA%tttr/Mc. Scan-
ficatia Scarification. A V oD én o mination
fynonyme d‘*<pcûpe<ns, mot par lequel
Iles Anciens défignoient l’aCfion d'incifer la peau & les parties fubjacentes par un très - grand
nombre d’ouvertures. Ils faifoient ces forte? d’opérations
en famé comme en maladie. AChicilemen*
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