
n’y a qu’une extenlîon graduée & confiante de l’é-.
inc, qui puiffe en prévenir ou guérir la cour-
ure. Mais quelque variés que foienr les moyens
que l’Art a offert jufqu’ici, aucun n’a pu encore
produire completretncnt Ion effet , linon celui
donné par M. Le Vacher. Comme les détails font
entrés dans nos vues, en compofant le plus grand
nombre des articles de cet Ouvrage > nous ex-
trayerons des Mémoires de l’Académie Royale
de Chirurgie , ce qui complette celui-ci, relativement
à la matière préfente. Les moyens de M.
Le Vacher confident efientiellement en un corfet
baleiné, & en une machine affez compliquée,
quoique fon effet Toit très-fimple. Le corfet baleiné
ne diffère des corfets ordinaires, que parce
qu’il doit être lacé pardevant», & s’ajufter fur les
deux hanches, par deux petits facs bien moulés^
à la figure des parties , afin qu’il puiffe appuyer
dans cet endroit fans gêner. La machine
dont il eft ici queftion, ( Vbye{ la Planche relative
à cet article,) peut être divifée en trois parties*,
la première, eft une plaque de cuivre, longue de
trois pouces & demi, large de vingt lignes, épaille
d'une ligne & demie. Elle a la figure d’un recfcm^
gle, dont on auroit émouffé les angles ;à chacun
de ces angles eft un trou taraudé,d’une ligne de diamètre,
pdur recevoir chacun une vis à tête plate,
apîès quelle a paffé par un trou correfpondam,
pratiqué à travers l’épaiffeur du corfet baleiné. Il
y a fur cette plaque, deux douilles qitarrécs,
dont l’une eft rivée près du côté fupërieur ; &
l’autre à deux doigts du bord inf érieur. Ces deux
douilles font deftinées à loger & â retenir le
pied de la deuxième pièce, qu’on peutappeller
Arbre fufpenfoir, lequel peut fe gliffer dans
ces douilles, de haut ou bas, & vice versâ. A n -
dtffous de* la douille du côté gauche eft fixé un
cliqnet qui tourne autour de la vis même, &qui
Punit à la plaque : on borne les mouvemens de
ce cliquet, à l’étendue néceffaire pout le dégager
des crans de l’arbre fufpenfoir qu’il foutietit, &
pour pouffer le cliquet dans les crans qu’il doit
remplir yily a un reffort d’acier % long d'un pouce
&demi, dont la queue pouffe continuellement le
cliquet, & le preffe contre le côté gauche du pied
de l’arbre.
La fécondé pièce , ou l’arbre fufpenfoir, eft
une tige d’acier bien battue à froid , dont le pied &
le corps font d’égale épaiffeur, fa largeur eft partout
de deux lignes & demie. Le pied & le corps
de l’arbre font droits & continus, & doivent s’étendre
depuis la première vertèbre lombaire, juf-
qu’au milieu du col. A cet endroit , la largeur
& l’épaiffeur fe trouvent en fens inverfe avec
celle du corps. Cette partie fe courbe far la tête ,
en fe moulant à la convexité de cetre partie, &
vient finir vers le bord fupérîeur du coronal. A
cet endroit, on a creufé fur le bord fupé'rieur,
cinq à fix hoches, à une ligne dé diftance l’une
de (autre, pour engager un petit anneau dont il'
fera parlé ci-après. Au pied de l’arbre, du côté
gauche , on a pratiqué vingt-quatre ci ans, fem-
biables à ceux d’une crémaillère. Les crans éloignés
l’un de l’autre d’une ligne, font deftinées à
recevoir le cliquet qui doit foutenir l’arbre, à une
hauteur convenable.
La coëffure eft la partie la plus compliquée de
la machine. La première pièce , eft un bonnet
fait d’une étoffe moletre , il doit être affez profond
pour que les bords puilfent être relevées, & former
un repli de quatre travers de doigt} il doit y avoir
deux boutonnières longues d’un pouce placées dans
le corps du bonnet , aux endroits qui répondent
un peu au-deffus des boffes frontales. La fécondé
pièce eft une bande faite d’une double toile
ouettéeavec du coton, fa largeur eft de t*ois ira**
vers de doigts} la circonférence de 1a tête détermine
fa longueur. Chacune de fes extrémités,
eft terminée comme la patte d’un,f col ordinaire.
On place cette bande de façon que fon milieu répond
il l’occipital, fes deux branches ceignent la tête
en paffant par-derrière les oreilles, & les deux
extrémités viennent paffer par les boutonnières du
bonnet. La troifièmepièce'eifune boucle à deux an-
fes,chacune d’elles en garnie d’un double ardillon :
la longueur de cette boucle eft d’un pouce & demi ,
fa longueur aux extrémités eft de quinze lignes. Son
corps eft plus étroit,& n’a que huit lignes.Au milieu,
eft un trou d’une ligne de diamètre, dans lequel s’engage
la pièce fuivante. Les deux anfes de cette bou-
clereçoivent les deux chefs delà bande ci-dtffous
déetite, & ces deux chefs font ferrés autant qu’il
convient, pour ne pas-échapper , & les fixer au
moyen des ardillons, i a quatrième pièce eft une
bande de cuivre comme la boucle, longue de
huit pouces, large d’un dans fa partie antérieure,
& d’un demi dans fa partie poflérieure. Son
épaiffeur va en diminuant depuis la partie antérieure
julqu’à fon extrémité oppofée , fa plus
grande épaiffeur eft d’une ligne, & fa plus petite
eft d’un quart de ligne, cette bande eft courbée
fur fon plat*, & la nature de cette courbure efl
déterminée par la convexité du fommet de la tête.
A fon extrémité antérieure eft un petit pivot,
qui doit entrer dans le trou de la boucle. A la
racine de ce pivot commence une fente, large
d’une ligne & demie, laquelle fe continue dans le
milieu de cette bande , félon fa longueur, jufqu à
deux pouces & demi de la racine du pivor. Le
long de chaque bord extérieur, parallèle à I*
fente , font huit hoches, qui doivent correfponére
exactement entr’clles. Enfin l’extrémité de cette
bande, qui répond à L’occipital, eft percée de
plnfietirs petits trous, pour y fixer par le moyen
d’une aiguille & du-fil ordinaire , un bout de ruban
dè fil d’un doigt de large, & de dix pouces de
long. La cinquième pièce t-ft une petite ni"
verfe de cuivre, longue de quatorze lignes, latg®
de trois, & épaifle d’une-feulement.* Ses deux
extrémités font arrondies, & elles portent cha*
tune une petite épine , qui fait au-deffus de leur
furface , une ligne & demie de faillie. Au milieu
de cetre pièce, eft un trou d’une ligne &
demie de diamètre, par ce trou font paffées les
deux branches d’un bout de fil de laiton, replié
de manière qu’il forme un anneau allez grand,
pour laiffer paffer l’extrémité fupérieure de l’arbre
fufpenfoir. Les deux extrémités du fil d.ç
laiton font renverfées fur la face inférieure , de
,façon qu’elles donnent un foutien à cette traverfe ,
l’anneau doit tourner librement dans fon trou.
Pour pofer toutes cès pièces en place, on
commence par mettre le corfet baleiné} on ne
doit le ferrer, en le laçant, qu’autant qu’il eft
poflible de le faire, fans caufer de gêne. D;-làj
on paffe à la coëffure *, on met le bonnet bien
droit, on lenfonce fur la tête > & on laiffe fes
bords rabattus fur les yeux & autour de la
tête*, on place enfuite le bandeau de toile, &
on l’arrange au-deffus des oreilles, de façon
qu’il ne puiffe pas bieffsrj on le fixe par le
moyen de la boucle. La bande de cuivre,. &
la petite traverfe doivent être jointes enfemblé,
avant de les unir au refte de la coëffure. Pour
cet effet, on paffe l’anfe de la petite traverfe
dans la fente de la bande; on engage les deux
petites épines dans deux hoches correfpondan-
tes, enfuite l’on paffe l’extrémité antérieure de
la bande de cuivre par-deffous la boucle, juf-
qu’à cç que le pivot de la bande entre dans
le trou de la boucle. On entoure enfuite la
tête par - defîiis le bonnet, d’un ruban de pa-
doue de foie mollet, lequel doit faire deux fois
le tour de la tête, en l’étendant horizontalement
depuis les fourcils jufqu’à l’occipital*, &
revenant fur fes pas par le même chemin, on
fixe ce ruban par le moyen d’une épingle. On
doit avoir foin, pendant qu’on entoure la tête
de ce ruban, d’engager par-deffous le bord de
lautre ruban qui eft attaché à l’extrémité de
la bande de cuivre *, on relève enfuite cê bout
de ruban, & on le fixe au bonnet par le moyen
d’une épingle. On retrouffe enfuite les bords
du bonnet, en prenant garde de ne point trop
découvrir le front, on fixe ces bords par des
épingles, puis l'on place l’arbre fufpenfoir dans
les douilles de la plaque y on le laiffe defeen-
dre dans ces douilles, en écartant le Cliquet ,
jufqu’à ce qu’il touche le- fommet de la‘tête,
Après, on püuffe l’extrémité fupérieure de l'arbre
dans l’anneau de la traverfe*, on choifit
pour le fixer, la hoche qui met la tête dans
une meilleure firuation. On lève enfuite l’arbre
fufpenfoir; & par conféquent la tête, jufqu’à
cc qu’on juge que l’extenfion de l’épine eft fuf-
fifante. Le cliquet, qui; s’applique fucceflïvement
dans plufieurs crans, fiait un petit bruit qui an-
®once de combien de degrés on a éievé La tête.
S*Ton veut diminuer l’extenfion, il fuftir d'appuyer
latéralement fur la queue du cliquer ,
aufti-tôt l’arbre fufpenfoir retombe de lui-même
, & la tête defeend en proportion.
Les avantages de cette machine font manifeftes,
par elle on étend l’épine autant & aufiî long-
toms qu’on le veut, le malade peur marcher, il
peut même s’occuper aux divers exercices relatifs
à 1 éducation ; il y a plus, beaucoup d’enfan« obligés
par leur mauvais état de porter cette machine
pendant la nuit, n’en ont pas eu leur fommeil trou*
blé. On peur efpérer la guérifon de tous Tes enfans
dont l’épine fera courbée, pourvu que leur âge ne
paffe pas douze à treize ans;mais alors il faut qu’on
leur faffe porter conftammem la machine dont nous
venons de donner la defeription. Quand l’âge trop
avancé ne permet pliis d’efpérer la guérifon, parce
que l’épine n a plus affez de foupleffe pour obéir
à l’aétion de la machine, alors ce moyen ne
peut fervir qu’à empêcher les progrès ultérieurs-,
& l’on doit encore en faire ufage jufqu’à ce que
l'âge ait tellement affermi l’épine qu’il.n’y ait plus
rien à craindre. (AL P e t i t -R ^ p e z .)
GLACE. On fait des applications de Glace fur
■ lès parties où il importe, de diminuerla trop grande
aélion vitale, & particulièrement celle du fyftêcna
fanguin. On s’en fert, par exemple, avec fuccès
dans les cas de violentes hémorrhagies *, on a arrêté,
par l’application de là Glace fur le front, des faigne-
inens de nez ,quiavoientréfiftéà tour aurremoyen.
Appliquée fur le fommet de la tête, elle eft un
excellent remède dans les cas de commotion du
cerveau ,-en conféquénce de chûtes, & dans ceux
d'inflammation de ce vifeère par d’autres caftes.
On a recommandé le même topique fur les hernies
inbarcérées, pour en favorifer la réduéliorv}
mais les Praticiens les plus expérimentés cou-'
damnent aujourd’hui cette méthode.
Pour faire ces fortes d’applications, on pile la
Glace & on l’enferme dans une veflie, qu’on
remplit ainfi au tiers j ou à la moitié. On s’en fert
auffi pour rafraîchir l’eau dont on veut faire des
fomentations froides. Commune..
GLANDORP ( Matthias Louis) né à Cologne
en 1695 : M eut P°ur père un Chirurgien diftingué
de cette Ville , qui étoit originaire de Brême ea
Italie. Après fes Humanités, qu’il fit avec diftinc-
tion il étudia la Médecine dam TUniverfité de
cette ville, fous Holtzemus ; de-là il p2ffa à
Padoueou il étudia fous Fabrice d’Aquapendente,
Spigelius & Sanélorius. Il reçut fes degrés dans
cette même Univerfité, & enfuite il parcourut
toute l’Itjlie pour mettre le complément à fe«
études. Il vint s'établir à Brême, patrie de fes
ancêtres, où, félon la méthode reçue dans ce
tems,les Médecins ne dédaignoient point la pratique
de la Chirurgie: fa réputation & fes fuccès lui
attirèrent la confiance de, l’Archevêque dé la ville,
qui le choifit pour fon Médecin. H fut fait Phy V
cicn de la République, honneur qu’on nVcosd©«