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fait voir que l’épanchement tft du à une laxité
contre nature des orifices tant de la membrane
périt,efte.s, que de l'albuginée , & aux obflacles
qui s’oppofent à la circulation deia lymphe dans
toute l'étendue du cordon , &^que quand la maladie
eft portée à un certain point, il n’y a d’autre
efpérance de guérifon que celle que» laiffe
l ’opération de la caftration.
. Il eft un genre d’Hydro-Sarcocèle, où l'épanchement
, au lieu de le faire dans l'intérieur de
la tunique vaginale, fe forme fous la tunique al-
buginée. Job a Meckren a fait cette, remarque
judicieufe -, & Fabrice d’Aquapèndenre a rangé
cette maladie dans la claffe des hvdrocèles, ce
en quoi il ne fe rapporte point avec notre Auteur.
La matière eft alors quelquefois dans une
cavité fpacieufe & unique , d’autres fois elle l’eft
dans plufieurs féparées ; quelquefois encore elle
eft de nature féreufe ou fanieufe, d’autres fois elle
eft purulente ou fanguinolente. Ces fortes d’é-
panchemens peuvent en impofer à un Praticien
peu réfléchi, fur-tout s’il y a un peu d’inflammation
ù la peau, & faire croire qu’il y a du
pus, auquel il faut donner iffue par.,un coup de
laacettte. Mais, en général, ces fortes d’épan-
chemens font peu confidérables relativement au
volume de la tumeur, la fortie du fluide ne produit
jamais l’affaiffement qu’on avoit lieu d’en
attendre*, au lieu d’alléger les fymptômes, elle
ne fait que les aggraver*, & fi l’ouverture eft
affez grande, il s’en éfève Couvent une fongofité
qui refifte à tous les cathérétiques qu’on emploie.
La caftration eft alors le feul remède dont on
.jpuiffe efpérer; & il faut y avoir recours avant
que. le mal ne parvienne jufqu’au cordon.
Cunaa prius tentanda, fed immcdicabile vulnui
£nje rejcindtndum , ne pars Jincera tràhatur. Ovid.
(M. P e t i t - R adez.)
HYMEN IMPERFORÉ. V. Imperforation.
H YO ÏD E S , Os ypjiloidex, hyoïdes, lingucz. Os
<3e la langue. L ’Anaromie enfeigne fa figure, fa
pdfifion, fes connexions & les fondions auxquelles
il, doit fervir ; mais ce que l'obfervation
enfeigne de plus, c’eft que les appendices de cet os
qu'on appelle fes petites cornes , fe luxent quelquefois
, d'où il s’enfuit une très-graude gêne
dans ■ la déglutition. On doit à Valfalva l’bif-
toire d’un fait de ce genre inféré dans foo Traité
de l'oreille ; en décrivant lés mufcîes hyo-pharvo-
gieus , il dit que quand une grande quantité d’ali-
mens.mal broyés eft portée dans ce conduit, il
peut furvenir une elpèce de luxation dans les
appendices cartilagineufes de l’os, hyoïde, par la
violente diftenfion qu’éprouvent alors les byo-
pbafÎDgyens ; c'eft ce que j'ai vu , -continue-1-il,
chez, une femme à Bologne, qui avoit avalé
un moyceg.u de viande mal mâché. Cette femme
croyoit, & plufieurs auffi, que fou mal venoit
du morceau qui lui éioit reflé dans le gofier, &
4-éiù pour le faire .defeendre, on avoit effayé
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difFérens moyens, mais envain. Il y afoîf déjà
trois jours qu’elle ne poqvoit prefidre ni nour-
riture ni boiffon. Elle me confulta *, & ayant
examiné toutes les circonftances, & foupçonnanl
une luxation des appendices cartilagineufes de 1 os
hyoïde, je touchai la partie avec une attention
telle que le demandoit les notions de l'Anatomie.
Le toucher mefuffir pour rcconnoître la caufe du
mal , & en même-teins réduire l’appendice, tellement
que bientôt après la femme pûtavalertfl4/?“ e
ullo deglutiendi incommodo , un bouillon & même
une nourriture plus folide. ( M P 'e t i t -Ra d e z . )
HYPERSARCOSE, de W6p, fur , & de 3
chair. Excroiffance de chair qui fe forme dans
les plaies & dans les ulcères. Voyez Ulcéré
fongueux.
HYPOHCEMA, «P** & Mauchart emploie
ce mot pour défigner un épanchement de
fang dans le globe de l'oeil , à la fuite d un coup,
d'une chûte ou d’une plaie où cet organe a été
intéreffé. Le (ang s’épanche communément dans
l'une & l'autre chambre de l’oeil ; il eft infiniment
rare qu’il fe répande dans la propre fribftance
du criftallin ou du corps vitré ., du moins je ne
peux en citer aucun exemple. L’épanchement eft
plus ou moins considérable félon la violence
des caufes qui l’ont occafionné ,* quelquefois il
n’y en a qu'une très-petite quantité amaffée,
comme dans.l'Hypopium, au bas de la chambre
antérieure; & alors la partie inférieure de la
cornée tranfparente paroît d’un rouge plus ou
moins foncé*, & d’autres fois les deux chambres
en font entièrement remplies, & alors la cornée
paroît comme toute rouge & même noirâtre.
Dans ce dernier cas , l’on voit les objets colorés
en jaune, en ronge ou en brun. La ftruélure
de l’organe dit a fiez à ceux qui la connoiffent,
d’où peut provenir une auffi grande quantité de
fang épanché. Elle indique les vafa vorticofa y
& les houpes & franges vafculaires qui confli-
tuent les procès ciliaires comme les lources qnî
la fourniflenr; mais auffi elle indique les vaif-
feaux veineux de parties, & peut-être ceux de
l’ir is , comme autant de pniffanoes deftinées k
en opérer la réforption *, auffi voit'on , quand
l'épanchement eft peu confidérable, le fang être
repris par elles, & quelquefois en très-peu de
■ tems. Quand il eft en plus grande quantité, on
eft néçeffité à recourir aux faignées > aux topiques
antiphloglftiques & aux dérivatifs q u i, entraînant
les humeurs ailleurs, facilitent par-là l’abforption
de celles qui font épanchées*, mais fouvem cetre
réforption ne peut fe faire, l’on eft néçeffité à
pratiquer une incifion à la cornée pour donner
iftlie au fang épanché, quand cette tunique eft
dans toute fon intégrité. On peut faire cette incifion
foit avec la pique de Daviel, ou le céra-
totome du D. Wenzel *, le fang fort auffi-tôt
l’ouverture faite , conjointement avec l'humeur
aqueufç, quand il eft encore fluide; mais
quelquefois
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Quelquefois il eft granulé & même coagulé;
on fe fert alors d'une petite curette pour entraîner
tous les caillots à mefure qu’ils fe préfement;
on repouffe su-dedans l’iris en cas qu’elle paroi
ffe , & on lave l’oeil avec l’eau de plantain &
d’enphraife dans laquelle on a fait ïnfufer un
peu defafran ; 5t du refie l’on fe comporte comme
les circonftances le demandent. L ’hémalopie fur-
vient quelquefois à l’opération de la cataraéle,
foit qu’on la pratique par la méthode de l’abaif-
fement on par celle de l’extraélion. Il eft rare
que, dans ce dernier cas , elle ait de mauvaifes
fuites ; l’ouverture qu’on a faite à la cornée pouvant
facilement permettre l’iffuedu fang épanché.
Il n’en eft pas ainfi quand elle eft la fuite d’une
forte contufion de l’oe il, car alors non-feulement
il y a épanchement, mais encore perverfion des
humeurs, déchirure des membranes, & une telle
atonie dans la rétine, qu’il y a toujours amau-
rofe ou goutte-fereine ; auffi le prognoftic doit-il
être très-douteux en pareil cm.^M.Pe t it -Ra d e i .)
HYPOP ION, tVojtvov. Hypopiom. On défigne
ainfi une colleélion de pus dans la chambre antérieure
de l’oeil, à la fuite d’une ophthalmie
violenre, dans laquelle la choroïde & l ’iris ont
été plus ou moins engorgées. Il ne faut point
confondre cette maladie avec l’onix ou la fuppu-
ration de la cornée tranfparente, ainfi que l’ont
fait quelques Lexicographes peu verfés daas le
langage des anciens Auteurs. Galien, en parlant
des yeux de ceux où l’inflammation s’eft terminée
par un foyer intérieur de purulence, les défigne
jexpreffémentjfous le nom d'iiriirto o^ôatywî.Comment
naît le pus dans cette maladie? fe forme-t-il
profondément entre la choroïde Sc la rétine, &
vient-il du fond de l’oeil vers le devant, pour
tomber dans la chambre antérieure, ou fe forme-t-il
dans cette même chambre? Ce font autant de
queftions à la folution defquelles nous ne bous arrêterons
point, nous dirons feulement quel’Hypo-
pioh nef! pas toujours la fuite d’une inflammation
précédente bien apparente, qu’on l’a vu
furvenir à un coup reçu à l'oe il, ou après un
épanchement de fang dans cet organe.
L ’Hypopion occupe fouvent tout le difque de
la cornée tranfparente, d’autres fois il ne paroît
que dans une de fes ferions, & c’eft toujours
vers l’inférieure ; ce qui a engagé les Auteurs
à le difiinguer en complet 5c en incomplet. On
le reconnoît à une tache blanche, comme perlée,
qui eft manifdlement au-delà de la cornée *, &
en confidéranr celle-ci de côté, on voit qu’elle
eft brillante, & nullement affeélée. Cette tache
jaunit & prend par la fuite du tems une telle
étendue, qu’elle occupe tout le noir de>l’oeil.
Quand l'Hypopion reconnoît une inflammation
intérieure qui a précédé, fi les évacuans ont été'
omis i il faut y revenir félon que les circonftances
préfentes ^’indiquent, finon il faut appliquer fur
l ’oeil les réfolutifs les plus efficaces, pour donner
Chirurgie* Tome l , sl I I ,e Partie,
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lieu à la réforption de la matière épanchée. Le*
Auteurs preferivenr des fachets avec les pondre*
de fleurs de camomille , de mélilot, les fommi—
tés de fauge, d’euphraife , d'hyfope & lafemence
de fenouil qu'on fait bouillir clans le vin , 5c
qu'on applique enfuite chaudement. Ces topiques
peuvent procurer la réfolution du pus, même
celle du fang épanché fous la cornée à la fuite
de la rupiure de l’uvée. Mais fi cette réfolution
tarde à fe faire, qu’il y ait même à craindre
qu’elle ne fe faffe point, il faut, fans héfirer,
donner iffue à la matière, en faifant une ouverture
à la partie inférieure de la cornée tranf-
parante, ce qu’on pratique aifément au moyen
d’une lancette étroite, fixée fur fa cbâffe, ou de
la lance de Daviel. Le pus fort mêlé à la matière
des larmes, & la tache blanche, qui offusquait
la vue difparoît. On laiffe retomber le
bord flottant de la cornée qu’on a incifée, 5t
l’on panfe comme dans l’opération de la cataraéle.
La cicatrice fe fait bientôt, comme à la fuite de
cette opération, & la guérifon devient auffi complet
te. Ce procédé eft très-ancien , il remonte à
Galien, qui le confeiüe , quand les réfolutifs ont
été fans efficacité. Il eft plus certain que celui de
Juftus, Oculifto, dont il parle, qui guériffoit
l'Hypopion en fecouant fortement la tête de fes
malades. Ce moyen pouvoit diffiper la maladie
pour le moment, en - portant le pus ailleurs;
mais la guérifon n’étoit que paffagère ; la ma-*
tière revenam bientôt à l’endroit qu’elle avoit
primitivement occupé. ( M. P e t i t -R adez.)
HYPOSPADIAS. T-rrirvAS'istsj diciturcuiglans
non redè fedfub carne perforata eft, félon la définition
de Gorrée. Quand on eft ainfi conformé,
obfervë M. Louis, l’ouverture de l’urètre eft entre
l’os pubis St le frein, dans la dircélion naturelle
delà verge; l'urine tombe perpendiculairement à
terre, 5c pour pifler en avant, il faut relever la
verge en haut. Quoique ce Praticien dife qu’une
femblable conforrhation nuife à la génération,
à raifon de ce que l’éjaculation ne peut fe faire en
ligne direéle, j’ai cependant vu celle-ci très- bien
fe faire chez un homme qui étoit affeélé d’un
pareil vice au gland, 8t qui n'en étoit- pas moins
père de plufieurs enfans. Le vice peut quelquefois
céder aux procédés fimples de l'A r t, fuivant
(a nature, que l on ne peut déterminer que d'après
la circonftànce.Galien appelle encore Hypôfpadias
ceux en qui le frein trop court fait courber la
verge dans l’éreclion. On remédie facilement à
ce petit inconvénient par la feèlion du filet, qui
n’exige qu'un panfement trés-fimple, avec un
peu de charpie qu'on laiffe jufqu’à ce qu’eHe tombe
d’elle-même. Il fuffit de laver la partie avec
un'peu de vin chaud , pour confolider les portions
du filet; que l’inftrument tranchant a divifées.
( M. Petit-Radez. )
HYPOSPATHISMES, J S | & Hypof
pathijmus. Opérgtiçn qu’on pratiquait autrefois
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