
7 o A L B
jfemblè même avoir connu lè caillot de fang qui
fait ceffer l'écoule ment en fe formant à l’ouverture
de Tarière. Il eft lé premier qui , dans le
traitement de l’hydrocéphale , ait rejeté l’incîftofi
À la peau du crâne. Albucafis décrit auffi la manière
d’extirper les,amygdales devenues fquirrheu-
fes; il traite du goùêtre naturel & de l’accidentel.
A larticle du panaris, il confeiile l’amputation de
ïa phalange affe&tée -, il eft le premier qui ait fait
ufage du crochet dans l’extraéliondu Polype.
.On trouve> dans fa Chirurgie, des préceptes im-
portans touchant l’art des Accouchemens ; il indique
la manoeuvre à Cuivre dans la pratique de
ceux qui font difficiles. Il traite delà circoncifiôn
comme d une opération nouvelle qui lui appar-
tërioit en propre, quoique Celle & Paul en eu lient
parlé avant lui. Enfin Albucafis eft le fenl des
-Anciens qui ait décrit & enfeigné l’ufàge des inf-
ttumens propres à chaque opération. ( M. P e t i t -
R adeæ. |
A L B U G O , tayè, eh gfec op* • taie dê xo*ov,
jblàhc.L'on délîgne ainfi une tache blanche qui, née
fur la cornée, en change là couleur & la traiif-
pareheê , & nuit plus ou moins à la vifion, à
faifon de loh étendue & de fâ profondeur. Cette
opacité eft dûe à l'épanchement des fucs albumineux
qui à lieu entre lés mailles de la cornée
à là fuite d’une inflammation. Cette dernière
maladie entre pour beaucoup comme principe
de l’Albtigô j & s’il èft des exemples que l’on
puîfîe ci'tér, ôu elle ne l’à point précédé, ils font
fceâücôùp trop rares pour qu’on puift'e Compter fur
euXjl’Albugo eft ordinairement facile à diftinguér
dès taches blanchâtres qui font les cicatrices] des
plaies & ùlcerès dont la cornée a été attaquée : fcelles-
ci lbfit ordinairement d’un blanc luifant comme l’ivoire
f & en les examinant à la loupe oü avec les
yeux, & de fort près,l’on y diflingue'un petit enfoncement,
qui eft, le rèfte d’une cicatrice, Levëritable
Albugo eft au contraire, d’un blanc plus mort, tirant
fa couleur de la craie, .s'étendant quelquefois plus
dans un lieu que dans un autre, & préfentant
en plnfieurs endroits différent points d’opacité,
à raifon de l’épàiftèur plus où moins grande de
fhumeur épanchée \ il eft toujours accompagné
d’une légère inflammation, de douleurs, & d un
petit larmoiement ; quelquefois Cependant il dégénère
lui-mêmè en une petite ulcération , &
alors , eur-ife deatriOaHï, il prend les apparences
du précédent.L’Albugo,au premier abord,pou‘rroit
être confondu avec l’onyx, Vhypopion, ou l’empièfe
( voyez ces mots | ; mais en raitant attention aux
lignes que nous venons de donner, on l'es distinguera
toujours facilement les uns des autres.
L ’Albugo qui eft ancien , eft très-difficile à
• guérir : quand il eft accompagné de beaucoup de
ïéroftfé, comme dans lès ophtalmies humides, auxquelles
les vieillards , lè’s e’nfan's Scies fcr'ophü-
JeuX font fujets, l’ôti prçfctit lès réfolutifs fCCs
A L K
donnés fous forme de fumigations. Wooîhoufe
recommande, en pareil cas, des fumigations faites
avec l’aloës, la myrrhe, le maftic, les bayes de
genièvre, que l’on jette fur les charbons , 8c |
dont on reçoit la fumée par un entonnoir dont
ont dirige la pointe fur l’oeil. Mauchard confeiile S
la vapeur qui .s’élève de la décoélion d’hy- g
fope, de ferpolet , d’origan , de romarin , de I
caffé, & de fenouil faite dans l’eau ou le vin,
à laquelle on ajoute un peu de camphre. Mais ces I
remèdes doivent être aidés, dans leurs opérations, I
par les remèdes généraux, notamment les purga- g
tifs fréquemment répétés, & les exutoires qui con-
viennent pour dériver ailleurs l’affluence des humeurs
qui fe portent vers les yeux. L’on vante I
beaucoup les remèdes âcres & volatils, pour dif- B
foudre l’Albugo1*, l’on a fait fpécialement ufage
des fiels de brochet, de carpe, & autres poif-
'fons, du fuc de chélidoine d’euphraife , & avec K
beaucoup de fuccès. On y trempe un pinceau, I
& l’on oint l’Albugo à plufieurs reprifes, & l’on U
réitère plufieurs fois dans la journée. Maître-Jean |
confeiile j entre autres remèdes , le collyre fec I
avec l’iris j le fuCre candi, la myrrhe , de chaque |
demi-gros . & quinze grains de vitriol blanc j mais I
ce collyre ne peut guères être d’ufage que quand |
il y a déjà erofion à la cornée. On s’eft fervi 1
également, en pareil cas, & avec beaucoup de I
fuccès, d’un mélange de poudre de thutie, de I
fucre candi & de vitriol blanc, à partie égale ; on |:
fouffle ce mélange lur la tache, avec un fétu |
ou un tuyau de plume. Tous ces remèdes, ainfi I
que les vapeurs aque'ufes & relâchantes, ont leur j
efficacité, félon les circonftances j mais envain |
l’on atténdroit tout d’eux dans la plupart des |
cas, fi l’on nè faifolt aller dê pair les. remèdes 1
généraux, tels que les bains, les faignées, les I
purgatifs, les defficcatifs ^ mais l’emploi de ces I
remèdes doit être laiué à ceux qui pratiquent l’art I
dans toute fon étendue. Boerhave prefcrivûit, de I
fon tëms, Tâqüila alba comme le meilleur fondant
de là lymphe qu’on puïffe coOnôître ; de nos I
jours, en Angleterre, on lui a fubftirué lecàlo- I
mêlas *, peut-être l’âlkali volatil , prudemment g
adminiftré, tant intérieurement qu’eXtërieuremenf, 1
âuroit il de très-bons effets j c’eft aux Praticiens |
à le tenter. { M . P é t i t - R à d e l .')
A LG A LIE eft un tuyau ou fondé creûfe faite I
d’argent, qu’on introduit dans la veflie pour en |
tirer l’urine. Voye^ Sonde.
ALKÂLÏ. On emploie, fous différentes formes, I
lés Tels Àikalis fixés & volatils, extérieurement I
& intérieurement. L’A Ikali fixe végétal connu 1
dans la pratique de la Médëci'nè & de la Chirur- I
gîë fous lés noms de f e l de tartre | £ huile. de I
tartre par défaillance , de cendres gravelées , de 1
cendres de genêt, &c. & l’Alkali fixe foffileou le I
fe l de fonde » font regardés tomme déterfifs & I
diffolvans ; on s’en fert en forme de lotions dans
quelques maladies cutanées, & çomme de ftimu-
jans pour rétablir le ton & laéHviré des vaiffeaux
dans certains ulcères fcrophuleux & rachitiques,
Voyei Ulqèr/es. On4en fait auffi des applications
dans les cas d’endurciffemens laiteux, de
fquirre des feins, des tefticules ou d’autres parties,
dans ceux d’engorgement des articulations à la fuite
du rhumatifme , ou en conféquence de contufions
dt de foulures, dans ceux de gouëtre & de tumeur
fcrophuleufe. Voyei T um eue s.
Le fel de tartre étant diffous dans l’eau de
çhaux , cette folution évaporée à fiççité , forme
la pierre à cautère. Une certaine proportion de
chaux vive , ajoutée à cette compofirion, la rend
plus facile à manier & moins fufceptible de s’é^
tendre fur les parties voifines de celle où on
l ’applique. Voyei Fier île a c a u t è r e .
L'Alkali volatil, connu fous les noms d'efprit
de corne de cerf, d’efprit de f e l ammoniac , &ç.
eft un excellent remède pour ceux qui font -afo
hyxiés ; on l’infinue dans les narines & dan» la
puche. On en loue auffi l’ufage extérieur ,dans
les cas de morfure de vipère <&. de piquure d’in-
foéle. Voy,e{ Morsure. On Je dit encore tuile
délayé dans de l’eau pour les cas d’uicères, de
tumeurs arthritiques, de brûlure, &ç,
L ’efprit volatil , dégagé du fel ammoniac à
l ’aide de la chaux, connu vulgairement fous le
nom à'alkali volatil fluor, eft beaucoup plus
àftjf & plus pènétranr que les autres préparations
de ce même fel,,dans lefquelles il eft combiné
avec l’air fixe. Il acquiert ainfi beaucoup de
cauftiçité, qui doit rendre çireonfpecl fur fon
ufage. On fa it, en mêlant une partie de cet efr
prit avec trois parties d’fiuile d’amandes, un
liniment très-mile dans les cas de douleurs de
rhumatifme qui ne font pas très-profondes, &
dans les maux de gorge. On s’en fert en l’appliquant
â l’extérieur, &. en recouvrant la partie
d une flanelle.
On donne intérieurement l’aîkali volatil, comme
cordial y dans les cas de langueur & d’àbatrement ;
on le joint auffi avec fuccès au kinkina dans ceux
dé gangrène sèche , chez les vieillards & les fu-
|ets épuifés. On en recommande encore l’ufage
intérieur contre la morfure des vipères & dans
les aurr.es cas de plaies empoifonnées.
L’Aikali fixe, & particulièremenr celui qui eft
rendu çaiiftique par la chaux , eft la hafe de
prefque tous les remèdes des Charlatans pour
fjiflbudre la pierre. On a cru s’appercevoir que
dës remèdes de ce genre a voient opéré un effet
marqué, for la pierre dans la vei l lemai s foit
qu il y eût de la réalité dans ces obfervalions, ou
quelles ne fuffent fondées -que fur des Ululions,
cequi-tft plus probable, ces .prétendus’effets ont
,0Lijo.urs été trop peu conftdérables pour enco-u-
|.a|er !e;s Praticiens à donner leur confiance à ces
hmonriiptiques. Ce qui eft. beaucoup mieu&
prouvé, & qui a particulièrement induit en erreur
à cet égard, c’eft que l ’ufago des alkalis a quelquefois
contribué à diminuer les douleurs des
voies urinaires, même dans des cas où io n étoit
certain de la préfence d’une pierre.
ALPHONSIN eft le nom d’un infiniment
dont l’ufage doit être de tirer les balles hors du
corps. Il a été ainfi appellé du nom de fon inventeur
Alphonfe Ferrier, Médecin de Naplesÿ
Il confifte en trois branches, que leur élafticité
éloigne l’une de l'autre, mais qui font rapprochées
& jointes enfemble par le moyen d’un
tube de métal qui les contient.
L'inftrument \ ainfi ferré , étant introduit dans
la plaie jufqu’à la balle, l’opétateur retire lé
tube vers le manche, au moyen d’un anneau ?
& les branches s’ouvrant d’eiles-mêines autour
de la|balie, il repouffe le tube qui les rapproche
l’une de l’autre, de manière qu’elles la ferrenr
fortement. On tire alors la balle de la plaie, eu
retirant l’jnftrumenr. Voye$ Pla ie s d’a rm e»
a FEU,
ALPHOS , d’AVcfk, à’kkqétîva, y changer. Les
Grecs ontdéfigné par ce nom, une tache plus ou
moins étendue , qui occupe indifféremment routes
les régions du corps, & qui change ïa couleur natu*
telle de la peau en une d’un blanc mort ou d’une
autre couleur plus ou moins foncée. Quand cette
maladie attaque les noirs, mais particulièrement
les Arabes chez qui elle eft trèscommune, elle
rend leur corps tour tacheté , & leur donne l’appar
rente qu’ont ici nos chevaux pommelés. L ’Àlpho»
diffère du pfora .& du lichen , en ce que, dans ces
affeèUons , il y a toujours une inégalité plus on
moins fenfible for la peau, au lieu que dans TA!*
phos il n’y a aucune afpériré, & que la forface des
taches eft auffi unie que le refte de la peau. Les Anciens
qui, dans l’hiftoire des maladies de la peau ,
ont porté une piéeifion dont s’étonnent les Mo-
dernesj -ont diftingué trois efpèees d’Alphos.j l’A l-
phos proprement dit, le Mêlas & le Leucé.L’Ai phos
proprement dit que les Arabes appellent le Mor-
phoea,efiune tache blanchâtre formée par l’aflèm-
blage de nombre de petites taches féparées, qui, par
. la foire feréuniffent, mais très.tard, & quelquefois
donnent lieu à la defqaammation de l’épiderme. Les
Auteurs regardent celle-ci comme très-difficile à
guérir j ils difent même qu e! le eft impoflible toutes
les fois que la partie légèrement piquée avec
une aiguille ne, rend point de fang. Le Léucé diffère
de l’Alphos, en ce que la couleur eft beaucoup
plus laireufe j qu’elle defeend beaucoup’ plus
profondément, les cheveux où les poils changent
de couleur dans cette efpèce, & même allez:
fouvent rombent entièrement, en forte que la parti®
devient entièrement chauve. Comme le vice fç
porte plus profondément dans cette affeélion,
il s’enfuit, que, quand on pique la tache , elle:
nç fournit point de fang. Avicenne appeilok le;