dance del’humeur vitrée, ou de l’humeur nqueufe,
■ qui,, en pareil c a s , s’épanchent en plus, grande
quantité quelles font réforbées. Quand c'eft à la
préfence de cette dernière humeur qu’on peut
l ’attribuer , la cornée tranfparente paroît .forjettée ;
en avant, & l’iris fe trouve beaucoup plus pror- :
fondément fi tuée qu’elle ne doit être. L’iris, au
contraire, eft convexe, & fait une faillie dans •
la chambre antérieure, la pupille eft plus.dilatée, ;
ordinairement immobile, & le globe paroît au 1
-toucher beaucoup plus dur , quand le volume .
déméfuré de l’oeil provient de l’amas de l’humeur ’
vitrée, la donleur d’ailleurs eft toujours beaucoup
plus profonde, plus violente, fouvenc pccQtn-
pagnée de fièvre & d’infoinnie.
L ’Hydrophtalmie ; dans l ’un comme dans
l ’autre cas, commence par occafionner un fenti-
ment de plénitude de l’oeil, qui a lieu long-tems
avant qu’on puifie obfcrver la moindre augmentation
dans le volume de cet organe. Infenfibie-
jnentle globe devient plus gros,.les paupières ont
plus de peine à fe mouvoir fur lu i, & quoique .
•la vue continue, néanmoins elle devient de jour
.en jour plus imparfaite jufqu’au dernier période
de la maladie. C’efl alors que le plus
Souvent la cornée tranfparente commence à faillir
en manière de ftaphÿlôme, fes lames s’aminciffent
continueUement, & fe rompent enfin; .ce qui
amène un prompt foulagemenu
L ’Hydrophtalmie eft une maladie du genre
■ des chroniques*, elle peut conféquemment refter
iong-tems dans le même état fans éprouver aucun
changement, avant que l’oeil foit parvenu
au volume que la diftenfion de fes membranes
peuvent lui permettre d’acquérir. La pupille
alors ne jouit d’aucun mouvement-, les humeurs
accumulées ont perdu leur denfité fpécifiquejle
.pus ou le fan g qui fe font mêlés avec elles,
quand il y a un commencement de fuppuration
ou de diflolution,les privent de leur tranfparence,
& la vifion qui avoit encore lieu dans le commencement
, eft entièrement perdue. Quand la
maladie eft parvenue à ce point, on la regarde
comme incurable -, il ne refte plus , comme l’ob-
ferve Maître-Jan, qu’a ouvrir l’oeil pour donner
lieu au rapprochement de fes membranes, qui
par la fuite forment un tubercule propre à recevoir
un oeil de verre qu'on applique deffus. En
pareil cas ,on fe fert limplemerit de la pointe d’un
iiftouri, qu’on plonge dans la partie qui faille le
plus, & l ’on dilate fuffifamment l’ouyerture.pour
■ îacilitër plus complettement l’évacuation, Heifier,
en pareil cas, confeilloit une grande incifion tranf-
verfale, ou même une faite en croix pour vider
entièrement je globe de l’oeil. Ony oit, dit M.Louis,
qu’il ne parle que d’après Saint-Yves, lorfqu’il
preferit de retrancher en certain cas les membranes
qu’on croiroit trop étendues, au point de pouv
o ir , par cette raifon empêcher l’oeil de fe réduire
à un petit globe, propre à porter cqmmodémetit
dans la fuite’Nin oeil artificiel. Mais, quan5
la maladie eft nouvelle, qu’elle eft due à l’ itn-
preffion d’un vent froid,'ou à une caufe humorale
, les hydragogues, les révulfifs & les réfo-
lutifs ont alors une efficacité très-grande entre
les mains des Praticiens qui favent les manier.
Les Gculiftes s’en tiennent communément au»
topiques. Maître-r-Jan en rapporte un très-grand
nombre, propre à remplir les indications différentes
que la maladie peut préfemer, foit qu'elië
tende à la réfolution ou à la fuppuration. Dans
ce dernier cas , il confeilleune petite ouverture
fur le blanc de l'oeil;.comme celle d’une faignée,
à la partie inférieure du côté du petit angle près
de l’iris, & qu’on faffe pénétrer l’inftrument par-
delà l’uvée. L’ouverture dont il s’agit eft toujours
promptement néceflaire dans le cas de fuppuration ;
fi on la diffère , les accidens inflammatoires qui
accompagnent la formation du pus, ne font qu’augmenter
, & fouvent le délire furvient, qui emporte
le malade. Bidloo fait mention d’un enfant
de dix ans, à qui l’oeil étoit devenu exceffi-
vement gros à la fuite de plufieurs fluxionss fort
douloureufcs. On avoit vainement employé les
remèdes les mieux indiqués pour détourner l’humeur
qu’on préfumoit en être la caufe. Enfin
l’application d’ un cataplafme -maturatif attira une
tuméfaction prodigieufe de l’oeil avec fuppuration;?
le malade fouffroit -les douleurs les plus aigues ;
on n’obtint le calme qu’en vuidant l’çeil par une
incifion que ce Praticien fit -inférieurement au
bord de la cornée tranfparente. Le globe fe ré?
îrécit & fe confolida parfaitement en peu de tenu
fans aucune incommodité que la perte de la vue.
Bidloo donne à ce fujet un avis inréreffant, il
ne faut pas, dit-il, que l’incifion aille, par-delà
le bord inférieur de la cornée iranfparen.te > parce
qu’il eft poffible que l’humeur vitrée ne foit
pas tombée en di Ablution, & qu’a près l’incifion
elle refte en place avec le criftallin *, le globe de
l ’oeil conferveroit alors fon volume primitif, la
difformité ne feroit point fl grande & la cornée
tranfparente ne feroit point défigurée par une cicatrice
défagréable; fi au contraire les humeurs
font entièrement diffoutes, cette incifion fera
fuffifante pour en permettre l’évacuation *, elle
ne fera point trop étendue, & l’on ne retranchera
aucune portion des membranes. Quand on aura
évacué toute l’humeur, on rapprochera les paupières
, l’on appliquera un défenfif fait avec les
eaux opthalmiques & le blanc d’oeuf bien battus
enfemble ; & fi les douleurs continuent, quel’in-
fomnie fur vienne, on fera une faignée , & l’on
donnera un julep calmant le foir. L ’oeil fe remplit
quelquefois de manière à demander une nouvelle
opération , & en allez peu de tems. Cet accidens
arriva à une- fille qui fait le fujet d’une des Obfer-
vations de M. Louis. L ’oeil étoit tellement rempli
le neuvième jou r , que les paupières ne pouvaient
déjà plus je recouvrit-, « Au moyen, di|
$st Auteur d’ une petite feuille de myrrhe très-
étroite,» paffée entre les lèvres de la plaie agglutinées,
mais non collées folidemtnt, & à l’aide
dune légère compreffion, je vidai entièrement
le globe; je crois continue-t-il, que I’affaiffement
fubit m’en avoit impofé lors de l’opération, &
que le corps vitré, qui pourroit fort bien n’avoir
été diffous qu’en partie, étoit refté dans le fond
de l’oeil. >j
Mais quand lès humeurs font encore tranfpa-
remes , qu’elles n’ont éprouvé aucune fonte, aucune
difiblurion putride , qu’il n’y à point de
complication d’inflammation ou de fuppuration ,
îa paracent-hèfe de l’oeil eft fans contredit préférable
au procédé de Maître-Jan. Cette opération
dont l’origine remonte à Nuck , qui écrivoit il y a
un fiècle & plus ; confifte à faire une ponction avec
un petit trois-quart au bord inférieur de la cornée
tranfparente y orr laiffe évacuer l’humeur qui fe
préfente; on preffe même la globe de l’oeil vers
la fin , pour exprimer celle qui ne pourroit fortiry
& J’on contient le petit emplâtre qu’on met fur
la piquure avec une petite plaque de plomb qu’on
applique fur le globe. L’on revient différentes
fois à cetre opération, s’il eft néceffaire, & dans
les intervalles, l’on continue l’ufage des fudori-
fiques & des purgatifs, & même des véficatoires y
qui peuvent avoir beaucoup d’efficacité, appliquées
au col en pareil cas. On lavera l’oeil, &
même on le baignera dans une eau légèrement
aftringente, telle que l’eau froide , à laquelle on
a mêlé une certaine quantité d’eau-de-vie, une
eau légèrement alummeofe, ou encore mieux,
une décoétion de quinquina.
Mauchart preferit le collyre fuivant, dont il
vante beaucoup l’efficacité. Tuthie préparée
3 i ; fucre de faturne, 9 b ; eau de rofe & de
plantain, a n a 1 fr; efprit-de-vin camphré, 9 .1 *
Mêlez. On met un linge fin, trempé dans ce
collyre, entre le globe & les paupières; on place
fur celles-ci un lit de coton, trempé dans un
défenfif fait avec le blanc d’oeuf & l’alun crud,&
enfuite une compreffe qu’on retient avec un
bandeau, & on a le foin d’humeéfer l’appareil de
ferns à autre. ( M. P e t it -R adel.)
HYDRO - PHYSQCELE, d*ùmf9in &
ramex aqpofus & aereus. C ’eft proprement une
hydrocèle compliquée d’air ou de vent dans lefqùels-
les bourfes offrent un plus gros volume, une
tenfion plus grande, & une moindre pefanienr.
i eft rare que l’Hydrocèle fimple foit accompagné
<l’une femblâble complication; quand elle a lieu ,
il y a toujours eu précédemment une inflammation
, à la fuire de laquelle elle furvient; & alors I
fcs fuites de la maladie font toujours fâcheufes.
iVoy.l’art. Hyd r o c e le . ( M. Petit-Radel.)
HYDROPIS1E DES JOINTURES. Amas de
férofité dans le ligament capfulaire d’une jointure,
particulièrement dans celui du genou,
qui fe manifefte par un gonflement plus ou moins
confidérable, quelquefois accompagné de fluélua-
tion , & qui n’occafionne, en général, que peu
de douleur. Quelquefois cetre maladie a fon
liège dans les bourfes muqueufes .Voÿe% ce mor.
La guérifon de l’Hydropifie des jointures dépend
de l’abforption du fluide épanché; abfor-
ption qui eft quelquefois tout-à-fait fponranée ,&
que l’on peut exciter & favorifer par des fripions,
par l’application répétée des fangfuesv & particulièrement
par celle de véficatoires long-tems
entretenus-, ou fréquemment renouvellés- fur la
partie affeélée. On doit éviter, autant qu’il eft
poffible, de faire aucune ouverture pour évacuer
le fluide accumulé, ou,- fi l’on1 fe détermine à
prendre ce parti, il faut toujours faire l’ouverture
de manière que l’incifion du fac ne demeure pas
vis-à-vis de celle des tégumens. Une autre manière
de diminuer le danger der' cetre opération
eft de la faire au moyen d’un féton. Voy. Bourse s
MUQUEUSES & LlGARfENT CAPSULAIRE.
HYDRO - RACHITfS , Spina1 aquoj'a: bifi<?aÿ
Hydropifie de l’épine. Affeélion de la colonne
vertébrale, dans laquelle l’offification des épines
de l’arrière train manque entièrement, à une
époque où elle devroit avoir lieu. Cetre affeélion
eft toujours accompagnée d’ un épanchement d’eau
dans le canal, & d’une tumeur qui prononce
d’une manière plus ou moins fenfible. Voye l’art.
fpina bifida. , nom fous lequel la maladie eft plus,
connue. (M. P e t i t - R a d e i ,. )
HYDRO - SARCOCELE. Hydro - Sdrcoceles-.
Tumeur formée, comme fon nom l’indique, par
un amas d’eau joint à un farcocèle plus ou moins
ancien; Quand l’épanchement date depuis long-
tems, on peut prendre la maladie pour une fimple
Hydrocèle, parce qu’alors le tefticule eft err
quelque façon caché fous le volume des eaux qui
diftendent la poche énormément. Cette erreur
n’eft point une de celles que Ja théorie enfanre
d’après des données imaginaires. Schenkius donne
l’hiftoire d’un farcocèle commençant, qui fur
ainfi pris pour un hydrocèle, dont "on tenta la
cure radicale par la caftration.- À l’ouverture dir
tefticule ^ il en forrit Une grande quamité d’un
fl aide épais, chofe qui n’eft point rare, mais qu’on
prit alors pour du fiperme. Le malade mourut
peu de tems après que la plaie fe fut cicatrifée.
La plupart de ceux qui ont écrit fur l’Hydro-
Sgrcocèle ont eu fur cette maladie une opinion qui
ne cadre nullement avec l’expreffion de la nature,
ils onr cru que l’épanchement, qu’ils regardoient
comme accidenteln’étoit du qu’à des fon g ô fi tés
ou excroiffances qui naiffoienr fur le tefticule;
Voye-J^ l’art. 'SarcocÈle , & qu’en les détruifànc
ou les rongeant au moyen des efearotiques, on
tariffoit la caufe primitive du mal de-là s en
eft fuivie une pratique vraiment meurtrière , 'datte'
les cas où. le tefticule malade étoit attaqué par
des moyens auffi mal réfléchis. Une attention piu*
flrieufe. aux phénomènes de ia réforpticn tùct