
Tillage de cette machine, & de toutes celles que
Ton a imaginées pour la perfectionner.
AMBLŸOPIE. tfttpfhas & <H v i f us
kebcs. Tour'ce qu'ont dit les Auteurs fur cetre
afféétion fert à me convaincre , de plus en
plus , qu'elle eft la même que l’amaurofe. imparfaite
j chez beaucoup des vieillards > & chez
ceux qui ont été affeCtés des caufes, qui ordinairement
précèdent l'Amaurofe. On ne découvre
aucun vice quelconque dans Toeil, & cependant
la vue èft fingulièrement affoihlie. Maître Jean
croit par cette raifon, qu’il eft inutile de chercher à
guérir l’Amblyopie, mais fi ce que nous avons déjà
dit de la curabilité de l’amaurofe efi en faveur d’un
traitement, on voit que Maître Jean va certainement
trop loin. Sauvages paroit être du même avis
fur le rapport de l'Amblyopie avec IVmanrofe
imparfaite-, il rapproche cérdeux genres*, mais, dans
celui de TAmblyopie,on n’y trouve que des maladies
toutes diftincles les unes des autres, & celle qui
ont rapport à i’Amblyopie ont tellement les fymp-
tômes d’une amaurofe qu’on nefauroit s’y tromper.
( M. P e t i t -Radez. )
AMIDON. L ’Amidon efi une fécule muciiagi-
neufe tirée des graines & des racines farineufes,
& privée par le lavage de toute matière extra&ive,
n’étant lui-même foluble dans l’eau, que par la
feule coClion. Il forme alors une liqueur gélati-
neufe qui peut fervir de gargarifme pour lubré-
fier la gorge , oir fe donner en lavement dans
certains cas où l e reétum eft très-irrité, comme
dans la dyffenterie. On fe fert avec quelque fuccès
de la poudre à poudrer qui n’eff autre chofe
que l’Amidon réduit en poudre très-fine, en
la jetant fur les excoriations des aines , des
aiflelles ou des coiffes des enfans, fur celles du
^ mammelon , &c.
AMPOULE. C’efi une cloche , ou veflie pleine
- de férofiié , qui vient aux pieds, aux mains , ou
aux autres parties du corps| par l’irritation de
certains âcres, par la brûlure , ou en conféquence
d’un violent frottement comme pour avoir trop
marché*, on donne aufti ce nom à des élévation s
de la peau, accompagnées de démangeaifons , qui
font occafionnées par des piquures d'inü-éles. Les
.unes & les autres fe guériffcm d'elles - mêmes,
& parla ceffation des eaufes qui les ont excitées.
Lors cependant que l’épiderme, qui forme les
Ampoules de la première efpèce, fe trouve détachée
de la peau dans une certaine étendue, fi
elle vient à être déchirée accidentellement, ou
à deffein, il eft néceffaire de garantir, par des applications
douces, les parties excoriées, qui autrement
ne manqueroiem pas de s’enflammer, &
de caufer beaucoup de douleur.'
AMPUTATION. Séparation faire par des inf-
irumens tranchons d’une partie vivante du corps
auquel elle appartient..On donne plus particulièrement
ca nom à l’opération faite pour féparer
Un membre : & Ton fe fort. ordinairement de
! celui d’extirpation quand il s’agit d’une tumeur j
d’une mammelle, lèc.
Cette opération connue & pratiquée quelquefois
par les Anciens, a tellement été perfectionnée
par les Modernes , qu’il n’y a aucune comparai-
lbn à faire entre l’état informe & groifier où les
premiers l’ont laiffée, & celui où elle a été
portée de nos jours. L’ignorance où ils étoient
des moyens d’arrêter le fang, faifoit périr d’hémorrhagie
le plus grand nombre de ceux qui
avoient le courage de la fubir , fur-tout lorfqu’il
s’agiffoit de membres confidérables *, ils ne con-
noiffoient pas mieux les moyens de procurer une
prompte & bonne cicatrice de la plaie5 leurs inf-
trumens étoient lourds & peu commodes ; leurs
panfemeds fondés fur des applications irritantes.
Les meilleurs Praticiens des derniers teins ont beau.-'
j coup fimplifié la Chirurgie opérative , i|s ont
réduit nos inftrumens à un petit nombre , &
les ont rendus plus faciles à manier-, ils ont aufiji
aboli l’ufage d’un grand nombre d’applications
externes'-, dont la plupart étoient inutiles ou
permcieufes, & les ont prefque entièrement profentes
du traitement de la plaie faite par l’Amputation.
Mais quelque perfedion que l’on ait donnée
à. cette opération , on ne peut fe dilïimuler quelle
ne foit terrible à fouffrir , horrible à voir , dan-
gereufe encore dans fes conféqucnces, & toujours
fâcheufe pour la perfonne qui.la fubir, puif-
qu’elie la laiffe dans un état mutilé. Il eft donc
de la plus férieufe importance de ne point l’entreprendre
fans une parfaite convièlion de fa
nécefiiré. - ,r , >N. ■
L’opération en elle mêmeVeftpas difficile ;.tout
Praticien accoutumé à manier les inftrumens ,
peut la faire. Mais favoir diftinguer avec préci-
} fion les cas où elle eft néceffaire, de ceux où Ton
pourroit s’en difpenfer,( & marquer les époques
I où il convient particulièrement d’y avoir recours-,
font des circonftances qui exigent toute l’attention
& la prudence du Praticien. Nous avons
en conféquence tâché de déterminer quelles
font les caufes qui peuvent la rendre indifpen-
fable. Nous croyons '-pouvoir les rapporter aux
chefs fuivans. :
1. Les fraèlures compofées d’un mauvais
caractère.
2. Les grandes plaies accompagnées de déchirement
& de contufions.
3. La féparation accidentelle d’une portion de
quelque membre, enfuitede laquelle les os fe trouvent
brifés, & à découvert *, comme celle qui eft
caufée par un boulet de canon.
4 Une gangrène très-étendue.
5. Les tumeurs blanches des articulation?.
6. Les grandes exoftofes, foit qu’elles n’affectent
que les jointures, ou quelles s’étendent
1 le long des os.
y. Les cas de carie très-étendue, & accompagnée
dfolcères des parties molles.
® 8. Le cancer, & quelques autres efpèce« d’ulcères
d’une mauvaife nature.
o. Différentes efpèees de tumeurs.
10. Certaines diftorfions particulières des
membres.
Nous allons parler de chacune de ces caufes
féparément.
§. I. De VAmputation pour Us cas de ƒraclure
compliquée.
Nous aurons occafion, à l’article F r a c t u r e ,
de traiter plus au long que nous ne pouvons le
faire ici des fractures compliquées ; nous nous
bornerons dans celui-ci à quelques remarques
générales.
Nous obferverons d’abord que la néceffué de
l'Amputation, après unefraélure compliquée, n’eft
pas toujours proportionnée uniquement à la gravité
du mal, mais qu’elle dépend encore dans bien
des cas d’autres circonftances. Dans les camps, &
fur les vaiffeaux de guerre, par exemple , où
il h'êft pas en tout rems au pouvoir des Chirurgiens
de fuivre leurs malades avec autant d'exactitude
& d’aftiduité, que leurs maux l'exiger oient,
& où bien loin de pouvoir leur laiffer le repos
qui leiir feroitnéceffaire, on eft obligé de les tranf-
pOrtef fréquemment d’un lieu dans un autre,
on devroit procéder flir-le-champ à TAmputa-
tion dans tous les cas récens de fraèiure compliquée,
dont l’apparence eft telle qu’elle doit né-
teffairement donner des craintes pour les conférences*
Sans doute il y a bien des cas où dans
des circdnftances pareilles-, même les plus défavorables,
il ne conviendrait point de recourir
à ce parti extrême. Ainfi , lo r f qu'il fe préfente une
fraélure compliquée où les parties molles ont peu
fo uffêrf, où les os ont été rompus dans une
direciion telle qu’en les replaçant, ils fe foutiennent
aifément dans ieurpofition , & fur-tout où il n’y
a qu’un feül os de rompu , cè feroit une précaution
trop cruelle , & fou vent peu nécefiaire,
que de fairè/TAfnputation du membre affecté.
Mais quand le membre a beaucoup fo'uffert,
S^quand les os font rompus de manière que, quoique
replacés, ils ne peuvent pas fe foutenir dans
leur pofition, on devroit fe faire une règle générale
, en pareil cas , d’amputer le membre furie
champ. Le mauvais air des grands Hôpitaux,
toujours nuifibie aux plaies , eft encore une cir-
èonftance , qui . en pareil càs, rend l’Amputation
fcidîfpenfable. ■
Mais fi, dans les camps & dans les' hôpitaux , il
èft dé la prudence du Chirurgien de fe fou mettre'
à cetre tègle , il n'en eft pas de même dans la
pratique particulière. Car, lorfqtîe lejiialade peur
être placé dans un endroit commode d’où l’on ne
fera pas obligé de le tran{porter > avant que fe
guérifon foit achevée j lorfqu’il eft poflible de le
maintenir dans le plus grand repos : lorfquil eft:
dans un hon ir & à portée des fecour? d’habilés
Chirurgiens , il y a bien peu de ces où le bleflé
jouifiant de tous ces avantages, doive néceffaire-
tnent fubir l'Amputation. Cependant, fi les o s ,
lev mulcles & les autres parties molles du membre
affeèté, font tellement brifés & fracaffés qu’il
n’y ait pas d’efpérance que ce membre spniffe
jamais remplir fes fondions naturelles , on ne
doit pas héfiter à le couper , afin de transformer
en une plaie fimple & facile à guérir , une
plaie qui, par les accidens dont elle feroit nécessairement
accompagnée , mettroit dans le plus
grand danger la vie du malade.
Dans les fractures compliquées il y a trois époques
où l’opération peut être néceffaire *, la première,
eft immédiatement après que la fradure a
été faite *, la fécondé quand les os reftent long-
tems fans aucune difpofition à s’unir, la fuppu-
ration de la plaie devenant en même-tems fi con-
fidérable que le malade perd fes forces , & que
les fymptômes avant-coureurs de la mort commencent
à fe manifofter j enfin le troifième eft quand
la mortification a fi complettement pris pofieflïon
des parties molles de la portion inférieure du
membre , jufqu’à Tos, que lorfque lorfquelles fe fé-
pareront les os feront à nud dans Tinterftice.
La première & la deuxième époque., méritent
la plus férieufe confidération 5 la troifième n’en
demande guères.
Quand une fradure compliquée eft caufée par
le paffage d’un corps très-pefant fur le membre,
tel que la roue d’un earrofle ou d’une charette
chargée , ou par un coup d’arme à feu , ou par
quelqu’autre moyen affez violent pour fracaffer
les os en plufieurs fragmens, & lacérer , meurtrir
& bléfler. les parties molles, au point qu’on
ait lieu de craindre qu’il n’y ait plus affez de
vaiffeaux pour maintenir la circulation avec les
parties au-deffous de la fradure , il vaut mieux ,
j comme nous venons de le dire tout-à-Theure,
fe déterminer à. faire l’Amputation, en quelques
circonftances que fe trouve d’ailleurs le malade ,
de peur de caufer. fa mort en voulant fauver le
! membre. .Mais il faut fe décider , avant que la
partie foit enflammée, &. par conféquenc immédiatement
après l’accidenr, car quand l'inflammation, Tir-
riration , & la tenfion ont lieu , & quand l’air ayant
pénétré librement dans le tiffu cellulaire, a commencé
à produire des effets funefles , il.eft trop
tard pour faire l’opération ^ ao lieu d’être utile ,
elle feroit meurtrière.
La néceifité de fe décider immédiatemetir, on
bientôt après dans des cas de cette nature rendent
cette partie une des plus délicates de fa pratique
} car , quelque preftânt que le cas paroi fis
au praticien , il ne patôîtra pas de .même an
malade à fes par e n ', oir à fes amis, qui pourronr
' attribuer la .propolkioii d’amputer le membre â