
léger ,- ne confiflant qu’eh une’ écorce affez
mince, quoique paffablement f o j i d e c o m m e
il eft percé à fon extrémité y .il n'empêche point
la (ortie des .vents , qui autrement pourroient
incommoder le malade. Voye\ les planches.
L ’intefiin étant forti, en allant à la garde-robe,
on le replacera fur-le-champ *, ce que le malade
pourra s’accoutumer à faire lui-même, & Fon
appliquera tout de fuite le bandage , ou' le pef-
faire. Et afin de^ fortifier le fphinéler de l’Anus,
& les parties voifinés, dont la foibleffe dans
la plupart des cas, doit être considérée comme
la feule caufe de la maladie ; le malade fera
ufage de préparations, de fer & de kinkina , il
prendra des bains froids, & le fera jetter fréquemment
de l’eau froide contre des fefîes, &
. la partie inférieure du dos. On le fert encore,*
avec beaucoup de fuccès^d’injeélions aftringente$,;
compoféçs furrtont d-infufions de poix-dé-galle,’,
ou de-chêne ; & fi l’on y ’ ajoute .une petite
quantité d’opium ,"ceft le meilleur moyen que
l ’on puifle employer pour diminuer l’irritabilité
de la partie inférieure du reélum > qui bien
fouvent a été la première caufe de. la maladie.
On a quelquefois' ajouté une petite quantité
d’alun , ou de fucre de faturne. à ces. injeéliom ;
en général cependant, nous regardons .route
addition de fubfiance faline, ' comme ' peu convenables
, à caufe d é j ’irri ration que les fels
produifent ordinairement fur Fintèftin.
On pourra toujours par l’ufage de quelques-
uns de ces moyens , guérir les maladies de ce
■ g enre, ou du moins les pallier, au point que
le malade n’en éprouvera plus qu’une incommodité
très - fuppor table.
Nous obferverons cependant, avant que de ter»
miner cet article, qu’on a confondu avec, la
chûte du fondement une' maladie beaucoup plus
grave, où une portion considérable du colon ,
du cæcum, & même quelquefois de l’iléum
fe reriverfe , & fort par l’anus. Les Praticiens
en général regardent cet. accident fous le même
point de vue que la maladie dont nous venons
de parler -, ils croient que la totalité du reélum
le renverfé alors fur elle-même, en conféquence
du relâchement du fphincler, & des mufcles
releveurs 5 & qu’elle entraîne avec elle d’autres
portions du canal inteftinal. Cependant ils de-
vroient être détrompés par Fétrariglement qui y
furvient quelquefois q u i, non-feulement, ap-
porte^beaucoup de difficulté à la réduélion de
la portion déplacée , mais 'encore la. -fait tomber
en gangrène. D’aijleurs les connexions
du reélum avec les parties voifinés, gu moyen
du tifTu cellulaire dont il eft environné -, '& celle
de cet intefiin avec la face poftérieure de la vef-
-fie urinaire , rendent ce méchanifme jmpolfible.
Gene: explication ne pourroit être admife que
pour, les chûtes du reclum qui fe. font d’une
pampre lente s encore ne potirroil 5 elle .pas
’■ rendre' compte de quelques cas > dans. Iefcjiieïs
: la tumeur que Fintefiin renverfé préfente, èt
d’un volume énorme. Fabrice d’Aquapendeùte dit
| avoir vu des tumeurs, formées par la chûte du
1 rectum, de la longueur de l’avant-bras, & de
l la groffeur du poing ; & dans les mélanges des
I curieux de la nature , on lit l’obfervation d’une
tumeur de cette efpèce longue de deux pieds,
furvenue à une- femme à la fuite d’un accouchement.
On ne rend pas raifon d’une manière
plus fatisfaifante des accidens de cette nature,
en fuppofant qu’ils font l’effet du relâchement
de la tunique veloutée du reélum , & de fa réparation
d’avec là tunique mufculeufe; Fon ne
. fauroit préfumer qu’un pareil décollement pût
avoir lien dans une affez grande étendue , ni affez
fubiteraent, pour qu’il en réfultât les phénomènes
• qu’on obferve quelquefois dans cette maladie.
Mais des obfervations plus exaéles- ont- ôté
tout doute à cet égard. On lit , ’dansle quatrième
vol. des Mémoires de l'Académie de Chirurgie,
l’bifioire d’une prétendue chûte du reélum, qui
. après la mort, s’eft trouvée être une invagination
du'cæcum , & de la plus grande-partie de - colon
dans l’extrémité inférieure de cet intefiin , &
dans la partie fupérieure du reélum. Cette invagination
commençoit à plus de i i pouces de
l’anus , & finiffoit à cinq ou fix de cetîè ouverture,
parce qué la tumeur que formôit cette
maladie, avoit été réduite quelque' tems ayant
la mort de -cet enfant. Il ne fut pas poifible de
retirer la portion qui formoit l’invaginarion , à
caufe des fortes adhérences qu’elles a voient contractées.
Une autre observation anatomique a démontré
le même fait. Un enfant à la fuite dé douleurs
extrêmement vives au ventre cauféës par un coup-,
eut, par l’Anus, une chûte de boyau longue de-fix
à fept pouces, que l’on prit pour un renverfe-
ment du reélum. L ’enfant étant mort, on reconnut
que l’extrémité du boyau forti par l’anus, n’éfbit
autre chofe que la poche coecale qui s’étoit
renverfée, & qui avoit paflé par le colon, & le
reélum, pour fortir par l’anus. Voye[ l’article
T o l y u l u s . -
Des Abcès auprès de VAnus'.
- Les parties, qui environnent l’Anus , font fréquemment
le liège dë tumeurs qui dégénèrent
en abcès. Les hémorrboïdes, les condylômesqui
fe forment dans le voifinage du reélum, les
matières durcies & amàffées près de fon extrémité
, les; coups violens, en un mot,tout ce qui
peut caufer de Firriraiion & de {’inflammation
dans cés parties , peut aulft occasionnellement
déterminer - des fuppuraiions ; & fi ce pus n’eu
' (i) Voyez, dans fc V, vol. des,Al ^moires d'e.t’AcàdénVie
Royale-de Ghi ru rg ic , le Mémoire de Sab bâtie i; 1 fut
les Anus contre nature, . . - - ■
pas'ûbfoibt; J
pas abforbé, ou fi l’ulcère formé par l’ouverture
de l ’abcès ne fe cicatrife pas promptement,
iî en réfultera néceffairement d’autres maux dont
nous allons bientôt nous occuper. Il furvient
aufli affez fréquemment des tumeurs inflammatoires
dans le voifinage de l’Anus , en conféquence
de fièvres, ou d’autres maladies générales du
fyfiême.
Le plus fouvent ces tumeurs font de nature
I phlegmoneufe. Voye[ Abcès & Phlegmon ;
d’autres fois elles prennent l’apparence d’une
| enflure éréfypélateufe, & font de la nature de
| l’anthrax, ou du charbon. Voye[ Anthrax.
Dans chacun de ces différens ca s , toute la
j maladie eft fouvent bornée à la peau, & à la
membrane cellulaire qui a fon fiège au-deffous, &
’ elle n’eft accompagnée que des fy m ptômes généraux
j ordinaires de l’inflammation, ou de ceux qui font
dûs à la formation de la matière purulente dans la
; partie immédiatement affeélée. Mais il n eft pas
rare non plus de voir fe joindre à ces fymprô-
| mes d’autres maux qui tourmentent le malade,
i & qui dépendent d une irritation communi-
I quée aux parties voifinés de celles où eft le
jj fiège du mal , telles que la veffie urinaire, le
[ vagin , l’urètre , les vaiffeaux hémorrhoïdaux, &
le reélum ; d’où naiffent la rétention d*urine,
| la dyfurie , l’irritation du vagin , le ténefme,
la diarrhée ou la conftjpation -, & ces accidens
j font quelquefois fi urgens , qu’ils méritent toute K l’attention du Chirurgien.
L ’endroit où s’ouviiroit l’abcès , & où le
pus, fi on l’abandonnoir à lui-même , fe feroit
| jour, eft fort fujet à varier. Quelquefois il perce
i la feffe à une certaine diftance de l’Anus, d’au--
tres -fois près de fon bord, ou au périnée ^ &
I cette évacuation de la matière purulente fe fait
I tantôt par une ouverture feule, tantôt par plu-
I fieurs. Dans quelques cas, non-feulement il y a
une ouverture qui perce la peau extérieurement -,
I mais encore il y en a une autre qui perce l’in-
! teflin, & pénètre jufqnes dans fa cavité ; dans
I d’âutres, il n’y a qu’une feule ouverture, & elle
I eft interne ou externe.
Quelquefois la matière purulente fe forme à
I une diftance confidérable de Fintèftin reélum.
D’autres fois cet organe eft dépouillé, ou dé- I couvert par le pus •, mais non pas percé. Enfin,
| chez quelques malades, Fintèftin eft non-feule-
| ment dépouillé, mais encore percé, & cela en I plus d’un endroit.
Le premier fiège de la maladie eft quelque-
l fois à la partie élevée du baffin, près des ver-
! tèbres inférieures des lombes, & de Fos facrum;
I L ombes, Psoas *,& la matière purulente
vient de parties fi affectées , & qui font tellement
hors de notre portée, que le cas ne laiffe
aucun efpoir dès le comm’encemenr.
Ces écoulemens de matière purulente font
falutaires pour quelques perfonnes, & mettent fiii
Chirurgie. Tome / ." I.£r* Partie.
à des maladies générales, qui. altéroient depuis
long-rems leur conftitution ; mais ils deviennent
fouvent funeftes à d’autres, en épuifant le peu
de forces qui leur relie.
Si la maladie tire fon origine de la vérole,
ce qui n’eft pas très - rare , elle affeéle , dans
bien des cas, l’urètre, & le col delà veflie, &
par-là, fait éprouver à celui qui en eft attaqué
beaucoup de douleurs , & d’incommodités. Si
elle a fon principe dans une afteétion cancéreufe
de quelqu’une des parties qui font placées dans
le baffin, le cas eft beaucoup plus grave encore,
& fon iflue eft toujours funëfle.
Dans les cas les plus ordinaires, lors même
que la conftitution eft faine, & que le mal n’eft
compliqué d’aucun autre vice fâcheux , toute
tumeur inflammatoire qui furvient auprès de
l’Anus, eft particulièrement difpoféeA fuppurer5
& les ulcères qui réfultent de l’ouverture de ces
abcès , ont de la peine à fe fermer *, ils font toujours
très-douloureux, & demandent à être traités
avec beaucoup d’attention & de prudence. Cependant
il eft au pouvoir des Praticiens, de prévenir
une grande partie des maux qu’entraînent
communément les tumeurs de cetre efpèce quand
elles font négligées , pourvu qu’ils y donnent
les foins néceffaires, dès quelles ont commencé
à fe former.
Lorfqu’on a lieu de croire qu’une tumeur de
cette nature tend à la fuppuration, il faut hâter
de tout notre pouvoir la formation du pus j &
puifque rien ne paroît avoir plus sûrement cet
eftèt, qu’un certain degré de chaleur conftam-
ment entretenu fur la partie, il faut y tenir des .
cataplafmes chauds, & des fomentations, ou expo-
fer la partie à la vapeur de l’eau chaude. Pour
l’ordinaire, un ufage affidu de ces moyens déterminera
promptement la fuppuration dans ces
fortes de tumeurs; & ,d è s qu’on aura obtenu
cet effet , on les ouvrira par une grande inci-
fion.
En faifant l’ouverture, on doit enfoncer le
biftouri affez pour atteindre le fluide ; & lorsque
l’inftrument.eft enfoncé jufqu’à ce poin t,
il faut continuer l’ incifion , de manière à divifer
toute la peau qui couvre la matière purulenre ;
par ce moyen tout ce qui eft contenu dans l’abcès
fortira en une fois, & Fort empêchera qu’il
ne fe forme un nouvel amas de matière.
Le fuccès de cette partie dù traitement dépend
beaucoup plus qu’on rie l’imagine , de ce qu’on
aura ouvert l’abcès, plus ou moins promptement
; Car fi Fon renvoyé long-tems cette opération,
ou fi l’on ne fait pas l’ouverture affez?
grande, pour que le pus puifle s’évacuer, il s’en
infinuera quelque portion dans le tiffu cellulaire
des environs, qui peu-à-peu féparera toute I»
.peau, & toute l’extrémité du reélum, des mufcles
& des autres parties qui leur font contiguës. De
cette manière, au liëu d’un Ample ulcère, ou
V