dans- l’hypocondre droit, occafionnée par un
coup, & accompagnée de toux, il fe fit, pendant
un' mois, une expeéloration journalière
d’une quantité prodigieufe de bile pure, on en
lit deux autres dans le même Ouvrage , vol. II,
p. 50-3 j d’une expectoration très - abondante
d hy.daddes, qui venoient manifeflement du Foyey
ces trois maladies fe terminèrent par une guérifon
complette.
Quelquefois le pus.,, après avoir percé le diaphragme,
s’épanche dans la cavité du thorax. En
pareil cas, il ne refie au malade aucune ref-
Jource que dans le patecentèfe de la poitrine.
On lit, dans un Mémoire de M. Petit le fils,
( Mémoires de l’Académie de Chirurgie, t. IJ )
un exemple heureux du fuccès de cette opération
, dans une àffeélion de cette nature, où- le
Chirurgien, dirigé par une apparence de fluctuation
, fit une ouverture dans la partie antérieure
& un peu latérale de la poitrine encre
la quatrième & la cinquième côte , en comptant
de bas en haut. Après en avoir évacué trois
demi-iep.tiers de pus couleur de lie de vin „.il
introduitit fon'doigt dans la poitrine, & il. le
porta, par un trou qu’il trouva au,diaphragme,
jufques dans.la partie convexe du Foie où droit
le foyer de l’abcès.; Le malade panfé méthodiquement,
fit guéri au bout de fix.femaines.
Quand l’abcès occupe la partie concave du
F oye , il efi une terminaifon fpontanée qui,
quelquefois efi heureufe , fur-tout loriqu’il s’eft
formé des adhérences pendant le période inflammatoire
entre là concavité du Foye & l’are du
colon , qui efi l’intefiin le plus proche de ce vif-
cère, & celui, qui contraéle le plus facilement
des adhérences avec lui. L'abcès fe forme en cet
endroit, fur-tontjorfque l'inflammation a occupé
lé voifinage. de la véficule du fiel y & il piéfenre
quelquefois, les mêmes apparences que. U dif-
tenfion de cette véficule par la bile; Voye%
C y s t o c è l e b i l i a ir e - Quand ces abcès font
plus profonds, ils ont fou.venr un kyfle qui leur
efl commun avec le Foie, l’épiploon & le colon.
Les adhérences entre touies: ces parties font
fouvent tiès-ferrées-, mais-.la moindre fecouffe,.
là fimple érofion formée par le pus les rompt,
& la mjtière s’échappant entre les anfraéltsoiicés
des inteflips, s’épanche dans la cavité de l’abdomen,
& lai.fie. le ma ade à-peu-près fans ref-
fpur.ee -, mais fi.le pus perce le colon , le cas-
efi plus favorable.*, la matière fe vide alors par
les fçlïes. Quand une fois, la communication efi*
ainfi établie entre le F.oye &. les intellins ,.ie pus
qui continue à fe former Ban? le kvfie ,..s*évaçiie
à mefure, & les malades ccmiquem à vivre aia.fi
plus ou moins long- rems , quelquefois ils. gué-
j.i{fent complètement , le plus fou vent cependant
iis meurent dans le marafme. « J’ai eu occa-
33 fion , dit M..Petit dans ie Mémoire qjie nous
33 avons déjà cité3, d’ouvrir un malade qui avoit
w eu, à l’âge de cinquante- ans, uti apoflèm*
sa à Khypocondre droit, dont la matière s’étoir
33 vidée & fe vidoit ' encore depuis cinq ans
»3 par une ouverture qu’elle s’étoit faite dans la
>3 partie droite du colon y après avoir langui
33 jufqu’à cinquante ans il mourut : je trouvai
39 dans la cavité de l’arc du colon une ouver-
>3 turc ronde, & afilz grande pour y pafier le
93 doigt*, les bords de cette ouverture & tout
33 le foyer de l’abcès étoient extrêmement durs ;
33 la poitrine , l’extérieur de la véficule du fiel,
»3 une partie de l’épiploon & les bords de U
33 pattie cave du Foye, adhérens & confondus,
33 pour ainfi dire enfemble, formoient le foyer^
33 de cette fiftule.
33 Pendant les cinq années que le malade vécut1
33 avec cette fifiule, il fut prefque continuelle-
>3 ment tourmenté par des tranchées qui cef-
33 foient lorfqu’il avoit été à la fel-le , & qu’il'
33 av-oit rendu une palette de matières-purulentes-
>3 & lanieufes , qui quelquefois étoient mêlées
U avec les excrémens, & d’autres fois en étoient'
jj fort diftinétes. Il avoit fouvent de la fièvre,
33 tantôt plus , tantôt moins forte. 33
Nous avons mis-ait nombre des caufes de l’inflammation
& de la fuppuration du Foye les
coups à la tête. Il efi difficile d’expliquer comment
une caufe. de cene nature peut produire
cet effet, & pouiquoi le Foye en efi affeélé plus
particulièrement que d’autres vifeères ; mai* le
fait n’en efi pas moins certain , & il a lieu plus
fouvent qu on ne Pimagine ordinairement. M.
Bertrand!, qui, a fai-i beaucoup d’obfer va fions à
cet égard, s’efi convaincu qu’il fe.fafibit très--
fréquemment des abcès au F- ye lorfqu’pn s’en*
dout ât le moins. Il a vu dans lès-hôpitaux des
perionnes-parfaitemoniguéries des bieffures qu’elles-
avolent eues à la tête, éprouver des derangemens-
dans, les. fonâion* animales. devenir jaunes,'
avoir, une difficulté de rèfpirer, avec ou fans-
douleur , des urines briquttées, des déjeélions
purulentes, mourir, enfin au bout de quelques-
mois dans i’épuifementv & le marafme y & loif-
qu’on <failoir l’jouverture de leurs corps , on n’y
trouvoit d’aune vice que la pourriture du Foye.
Nous finirons cet. article par-une-obfervation de
ce genre qu’il rapporte.
lin homme robufle avoir été trépané pour une
plaie aff-:z large, faite au crâne par un infiniment
tranchant, & accompagnée d’une fêlure qui
s’étendoit au loin..La fièvre, fa foifi& la chaleur
augmentaient; il devint ^ jaune, l’h-ypocondrô
droit droit G o n lid é r a t y em e n r tendu & douloureux',
il parut u n e tumeur, qui fouler oit Les dernière*
fj.ufies côi- s», &_ même qui les écart où un peu
fans cependant s ’ é t e n d r e au-delà.. Les remède*
qu’on appliqua nîayant prefque pas produit d’aut
r e e f f e t que d e p r o c u r e r un gonflement oedémat
e u x -des légume ns, on jugea qu’il falloir dûvrie
lamineur p,rès,duhord d»6 deux dernières faufil
tètes. L’incifion fut faite obliquement, îl en fortft
beaucoup de pus qui venoit de loin , & il continua
d’en couler beaucoup pendant les fix jours
que le malade furvéeuf. L’ouverture* du cadavre
fit voir que le foyer de la matière purulente étoit
fitué profondément à côté du ligament large, le
long de la partie convexe du lobe droit, & Ïu’il s’étendoit prefque jufqu’à fa partie fupérieure.
,epus; s’éroit épanché dans le repli du ligament
latéral droit, qu’il avoit détaché du diaphragme,
& dont il avoit fait une grande poche. Dans tout
ce côté, le lobe du Foie étoit adhérent au diaphragme
, comme nous voyons les poumons fe
coller à la pleure,, à la fuite de - l’inflammation
de ces parties.
L’affeétion du Foie n’eft pas toujours aufli
confidérable quelle le fut dans ce cas rapporté
par M. Bertrandi , quoique les exemples n’en
foient pas très-rares y mais on rencontre fréquemment
dans les cadavres des per fon nés mortes
à la fuite des plaies- de la tête , des péri tes inflammations
partielles de ce vifeère , & des points
de fuppuration en divers endroits de fa furface,
qui annoncent un confefus manifefie entre cet
©rgane & le cerveau, confenfus qu’on a vainement
tenté d’expliquer par des dérangemens dans
l’équilibre de la circulation du fang , & qui
probablement ne peut s’expliquer que par une
fympathie nerveufé.
FRACTURE. k<£tsrypa. Fractura, Solution de
continuité, faite dans la propre fubftance d’un os
par la violence dune caufe exrérieure, & qui
n’offre pour indication, que la coalition des parties
divifées. La Fiaélure diffère de la plaie de l’os, par
là contufion qui toujours l’accompagne. Hippocrate
défigne communément les Fraét'iires fous le
nom d'cty/A* , cependant il leur donne aulfi dans
l’hiftoire qu’il nous a lailfée de celle du crâne*
le nom de Kct'Tdyf/.a. , Celfe & Paul d Eginefom t» ès-
courts fur les généralités de cet ordre de maladies*
ils ne rapportent que les divifions déjà établies,
par Hippocrate ; mais tout en fuivant la doétrine
de cet Auteur , Galien offre un champ plus valie
& plus fatisfaifanr. Ge que nous dirons dans cet
Article , n’efl que fexpofé'de tout ce que ce' premiers
Pères de l’Art nous ont lai (Té, enrichi des
découvertes que dès connoiilances plus amples ont
fait naître.
Différences' dès Fractures»
tes Fra&jn res des os , & ici nous entendons
fpéci,Bernent 'parler des os longs, font fimp es,
compofëes ou compliquées. La Fraélure limplc efi
celle où un feul os v fl rompu , . làns qu’il-y ait
aucun accident contraire à l’in 'ieàtion générale
qui efl la coalition. Les Auteurs ont donné différentes
dénominations à cette efpèce1, félon la manière
dont loi étoir rompu : quand il l’étoit
îfaafvertalement ,..de la manière doai fe rompt
une rave , ils Fapellent ƒ èv, ou z a ^ s
l’étoit-il félon fa longueur, c’étoit le ,
qu , dénomination commune aux
Fraélures obliques..Enfin, quand Fos étoit rompu
en plufieurs pièces * ils défignoient cetre efpèce
fous le nom de S-h , in modurd fa r i fa t , ce
qui revient au mot comminution , que les Modernes
ont admislToutes ces cfpèces de Fraétures n’ont
point été également reconnues par les' Praticiens,*
le plus grand nombre a rejetté la Fraéh-ire
en long, pa'r'ia fai fon qu’il n’èft aucune caufe
capable de fendrè l’os ainfi, qui ne puifie le-
rompre de travers avec beaucoup plus de facilité.-
On trouve néanmoins à la fuite des plaie? d’armes
à feu , les os fendus fuivant Tc-ur longueur, jjfque
dans les articulations ; mais cés exemples ne dirent
rien pour les cas de Fraélures lorgituüns'es fitn--
pies, quoiqir-en ait penfé fcû M. Ruffil, Profeffeur'
de Pathologie aux Ecoles Royales de' Chirurgie*,
qur admettait ces fortes de Fraélures.- ( ij En
général , il y a beaucoup plus de variétés dans la
Fr;.6f\\re de- os, que les A nciens n’en ont admires:
aufli leurs dénominations font elles, la phq an dtr
temSj.infuffifantes pour les caraélérîfer. Les Frac--
turcs en travers font ordinairement avec des
inégalités, quelquefois un des bout' de l’os caffé
efl fèitLmcm éclaté , & forme une efpèce de bec-
qui reflemble à celui d’une flûte de berger, &
alors on dit communément que la Fraélure efl en'
flûre. Il n’efl rien moins que prouvé, que l’og
pniffe être tranfverfalemenr rompu dans une portion
de fon cylindre , tandis que l’autre refle'
entière. Les Fraélures obliques le font dans toute'
leur étendue; elles fônrou en partie obliques &
en partie tranfverfales y peut-être a-r-on~ donné à
tous ces objets une plu? grande attention qu’ils
ne méritent, du moins fi Ton a égard au traitement'
qu’ils nécèffitenr:
Les différens genres de Fraélures dont nous
venons de.faire mention, font avec déplacement
ou fans dêplàeemenî. On dit que la Fraélure efl
avec, déplacement, quand les furfaces rompues
forrent de leur niveau, & n’onr plus un axe qui
lèurfoit commun. Il efl rare que les os foient?
déplacés fuivant leur longueur , fans qu’ils le foient:
fuivant leur épaiffeur ; quand cela arrive * on dit
qu’il y a. chevauchement. Le membre dans ce-
derrher cas , efl toujours beaucoup plus courr, &-
; de plus ,,diffotme à l’endroit de là Fraélure. Gette ‘
diminution de longueur du m mbre-, provient"
de l’aérien retraélile des mufclcs qui attirent à eux
la portion- la. plus-mobile du tnembre-, qui efl!
communément l’inférieure elle demande d.s->
effort* d’autant pjus grands dans-la-réduèlion*.
qu’elle efl plus grande.-
( 1 ) Voyez les remarques judicieufes de MM; Penchie«j
nati ôc Brugnone, dans le tome Y des OEuvres dc Bex*
txandi.