d’autres faits, que des hémorrhagies ont caufé
la mort à des enfans dont le cordon avoir été
lâchement, ou point noué du tout*, ainfi, le plus
fûr eft d’en foire la ligature. Pour la faire, on
réunit enfemble cinq ou iîx brins de fil de Bretagne*,
au moyen d’un peu de cire, l’on fait un
nçeud fimple à deux ou trois travers de doigt
du nombril, puis l’on fait encore deux tours,
& l'on fait un nouveau noeud à l’oppofite du
premier', en obfervant que la ligature Toit fuffifam-
ment ferrée ; on coupe à un ou deux pouces de
la ligature du côté du placenta, l’on donne l’enfant
à une garde pour le nettoyer; ( Voye\ E n-
j a n t . ) En faifant cette ligature chez les enfans
qui font attaqués d exomphales, il faut bien foire
attention de ne pas la porter trop près de la tumeur,
crainte de comprendre dans le noeud
quelques portions échappées d’inteftins.
Quelques Auteurs confeillent de faire une fécondé
ligature à quatre pouces environ de la première,
& de couper entre deux. Cette fécondé
ligature eft abfolument inutile , elle eft même nui-
lible en certaines cirçonftances, en ce quelle
s’oppofe au dégorgement du placenta , comme
l ’a obfervé le D. Smellie, il y a déjà long-tems.
Une fois l’enfant féparé de la mère, l’on penfe
aux moyens de la délivrer, & l’on fe comporte
alors comme il eft dit au mot Dé l iv r a n c e .
De VAccouchement contre nature, ou qu'on ne
peut terminer quavec la main.
L ’Acc mchement contre nature eft celui dans
lequel l’ooftacle qui s’oppofe à la Corde de l’eh-
fam eft tel que l’Accouchement ne fauroit fe
terminer par les feules forces de la nature. Cet
obftacle peut venir de la part de l’enfant, de la
part de la mère, ou de tous les deux enfemble.
L ’enfant met obftacle quand il eft mal conformé
dans les parties qui offrent le plus de Volume,
comme, dans .le cas de monftruofité ; lorfqu’il eft
trop gros dans fa totalité, ou dans quelques-unes
de-fes parties, quand fa tête ou fes épaules font
trop volumineufes ; l’obflàcle vient de la mère
quand fon baflïn eft mal conformé , que la matrice
eft déviée, ou que des obftacles de différente
nature, formés aux environs du vagin , ou dans
les membranes de ce conduit, soppofent au
paffage de l’enfant. Ces Acéouchemens lont beaucoup
plus rares entre les mains des perfonnes
qui agiflent par principes, qu’entre celles des
ignorans. Combien de fois , en effet, eft - il arrivé
que tel Accouchement que l’on ’regardoir
comme impraticable fans les inftrumens, a été
rappellé à un très f naturel, par un Praticien
inftruit , & qui connoît très-bien & apprécie
la marche que la nature fuit dans les Accouche-
mensles plus naturels. Nous infifions fur ce point;
veut-ôn trouver rarement des Accouchemens
contre nature , il faut bien fe rappel 1er le méca-
nifme. de celui qui eft naturel , pour ramener
à lui ceux qui pourroienf s’en écarter dès le
commencement du travail. Rigoureufement parlant,
foit que le vice provienne de la mere, ou
de l’enfant, l’Accouchement peut devenir contre
nature toutes les fois que celui-ci n’offre point à
l’orifice de la matrice 1 une des extrémités de fon
grand diamètre, oü de la forme ovoïde fous
laquelle il eft naturellement replié. La fituation
eft donc effentiellement mauvaifè toutes les fois
qu’il ne préfente pas le fommet de la tête, les
pieds, les genoux ou les fefîes; nous parlons
d’un enfant d*un volume ordinaire, car lorfqu’il
eft très-petit il n’y a plus lieu à la règle. On ne
peut jamais dire fi un Accouchement fera contre
nature, ou non , avant l’évacuation des eaux,
parce qu’on ne peut jamais bien affurer la véritable
pofition de l’enfant , & que d’un moment
à l’autre elle peut changer, ainfi que l’avoienc
déjà obfervé anciennement plufieurs Praticiens
qui preferivoient, en pareil cas , différentes
iituâtions anifi bizarres les unes que les autres, &
plus ou moins incommodes, à deffein de procurer
une iffue plus favorable à l’enfant.
L ’Accouchement contre nature s’annonce par
des douleurs dont la- caufe' la marche & les
effets diffèrent peu de celles qu’on obfervedans
l’Accouchement naturel, feulement on obferve
que les douleurs font plus lentes, elles tergiver-
fent, & n’aboutiffent pas toujours vers l’orifice,
mais fou vent vers la partie du baflïn, fur laquelle
porte tout le poids de l’enfant. Les femmes font
dans un état d’anxiété indéfiniffable , & dont augurent
mal les'femmes mêmes qui accouchent
pour la première fois. Le prognoftic de ces Accouchemens,
généralement parlant , n’annonce rien
que de fâcheux ; les enfans peuvent périr renfermés
dans le fèin de leur mère , fouvent
même on ne peut les retirer vivans ; ils fouffrent
toujours plus ou moins au paffage, non-feulement
par la prèffion que la tête & la poitrine éprou-
vent en rraverfant le détroir fupérieur , mais
encore par la prèflïon que fouffre le cordon
ombilical. La mèfe, de fon côté, court les plus,
grands dangers, & elle périroit infailliblement , fi
l’on ne venoit à fon fécours. Mais encore ,en fup-
phfant que l’on vînt à tems pour l’enfant, fou-
vent l’on arrive trop tard pour la mère, qui eft
déjà épuiféé , & qui n’accouche point alors fans
éprouver dés corîtufions, dés meimrifibres, d'où
s^enfuivent la fièvre, & nombre d’accïdens plus
ou moins fâcheux:
Les Accouchemens de ce genre offrent des indications
auxquelles il faut fàtisfaire, & très-
promptement; car la vie dé la mère, auffi bien
que celle de l’enfant , dépendent du parti que
Ton prend , & c’eft ici que l'axiome, periculum
in morâ, e{{ de toute vérité. L ’indication générale,
en pareil cas, eft dé -retourner .l’enfant pour l’amener
par les pieds, ou de 'changer certaine
pofition de la tête, pour en procurer une meillettre,
de corriger la marche défeélueufe de celles-ci
dans le baflin, ou de repoufler vers le fond de
la matrice une extrémité qui l’empêche der s’avancer
; mais, avant de chercher à remplir cès indications,
il eft des fecours préliminaires auxquels il
convient de recourir. Les Accoucheurs conseillent
avec raifon, en pareil cas , la faignéedirbras ; cette
opération eft très-néceffairechezles femmes pléthoriques
, qui fe plaignent de douleurs de tête, & d’un
fenritnent de péfanteur dans les lombes, chez Celles
dont les yeux font rouges, le vifage enflammé,
& les veines antérieures très-gonflées. 11 11’eft pas
douteux que ce moyen ne puiffe être falutake
en paréil cas, foit en diminuant la pléthore générale,
& en donnant par-là plus de régularité
aux contrarions de la matrice, foit en détendant
& relâchant les parties molles qui ferment le
paffage; mais il né faut point en abufer, comme
font fouvent les Praticiens qui ne favenr point
obferver, & qui, par-là , vont fouvent au delà, ou
en deçà des bornes ou ils devroient aller. Ce
moyen mis en pratique, il eft bon d’en aider les
effets, en humectant les parties, & les relâchant,
foit par dés injèélions émollientes, ou dès iliini-
tions,avec des pommades ou des huiles adoucif-
fantes, afin qu’elles offrent moins de réfiftànce. Ce
dernier avis eft très-urile flans les premiers Accouchemens,
& notamment chez les femmes qui ne
commencent a être rnères.quc très-tard. On éva- j
cuera les matières qui, contenues dans le reélum ,
pourraient offrir une certaine réfiftànce; & les
lavemeris qu’on emploiera pour remplir cette indication
, feront ftmplement éinolliens, quand il ne
fera point néceffaire d’exciter le travail : & purgatifs
, au contraire, quand cettenéceflité aura lieu;
ôn répétera ces lavemens auffi fi fouvent qu’on
le jugera néceffaire. On placera en fui te la femme
convenablement ; cette fituation fera telle , que les
feffes foient au bord du l i t , en forte que le cocéix
& le périnée foient tout-à-fait au-dehors ; les
cuiffes'& les jambes à demi-ployées , & les pieds
pofés fur- deux chàifes, platées convenablement,
ou foutenus par deux aides. L’on couvre la femme
comme nous avons dit qu’on devoit le faire
dans l’Accouchement naturel. Les aides qui
feront de chaque Côté , appuieront fur les
cuiffes , & les écarteront convenablement ; un
autre fera placé de manière à l’empêcher de s’élever
, & un quatrième fera pour fournir ce qui
fera néceffaire.
< Tant que la poche des eaux n’eft point ouverte,
rien n’engage à précipiter le travail, fi ce n’eft
les convuifions ou les foibleffes dont font quelquefois
prifes certaines femmes; mais il n’en eft
pas de même quand cette ouverture eft faite ,
tout retard devient alors périlleux. Si donc l'on
eftappellé à cette époque, il faut opérer aufiï-tôt,
& ne point perdre un tems infiniment précieux ,
à faire des injeélions émollientes & mucilagineufss,
des fumigations humides > ou des dilatations au
réfide que dans l’imagination de celui qui ne
voit de réfiftànce que du Côté de la mère. Sans
prendre toutes les précautions qu’on prenoir il y a
encore une vingtaine d’années de fe dé-habiller,
de fe garnir d’un tablier , de mettre des bouts de
manche; l’on fe contente, pour moins effrayer, de
mettre une ferviette à l’entour du bras qui doit
opérer , de manière qu’on puiffe à volonté, &
félon le befoin , mettre le bras à nud , fans
effrayer la femme ou les aflïftans. On a des
linges pour effuyer la main, à piefure qu’on la
retire de la matrice : chaque fois qu’on l’introduit,
on l’enduit de beurre ou de pommade pour qu’< lie
entre plus aifément. On choifir toujours le moment
du rallenriffement des douleurs, pour la
faire pénétrer dans la matrice ; cette règle eft très»
effentielle à obferver. Celfe l’avoit déjà établie
comme loi , en difant qu’il ne falloit jamais porter
la main dans la matrice qui eft fortement ferrée
fur le foetus, crainte de cauferdes convuifions à
la mère. Quand on éprouve quelques difficultés,
on introduit fucceffivement les doigts , en forte
que les premiers, en dilatant un peu, préparent
la voie auxj autres. Quand la main eft introduire
dans le vagin , & l’on peut l’introduire lors même
des douleurs, l’on cherche à dilater l’orifice de
la matrice lorfqu’il offre quelque réfiftànce.
Mais en fuppofant qu’on ait pu parvenir jufque
dans fa cavité, fi l’on ne procède pas comme il
convient, il n’eft pas rare d’éprouver au doigt ,
un engourdiffement qui force de retirer la main ,
I avant qu’elle ait pu parvenir aux pieds de l’enfant,
ou aux parties que l’on a intention de dégager.
Pendant que la main droite eft occupée à opérer
dans la matrice, la gauche appliquée fur le ventre
cherche à en fixer le fond, pour changer au befoin
fa direélion ,& l’aider , en quelque forte,dans fes
contrariions. Quoique la règle foit d’introduire
la main droite dans la matrice, il y a cependant
des circonftances qui dépendent de la pofition de
de l’enfant , lesquelles demandent que l’on introduire
la gauche ; mais généralement parlant
il faut toujours qu’elle fuive l’endtoit qui lui
offre le moins de réfiftànce, & qui eft vers la
partie poftérieure de la matrice. Lorfque l’on re-
connoît la néceffiré de retourner l'enfant, il fout
toujours chercher à l’amener par les pieds ; cette
thode de terminer l’Accouchement eft très-ancienne;
Paul d’Egine & d’autres Auteurs la fuivoient ;
elle a été enfuite abandonnée ôn ne fait pourquoi;
mais aujourd’hui que les Praticiens en ont reconnu,
les avantages, ils s’y font fixés plus que jamais.
L ’enfant qui a befoin d’être retourné $ amené
par les pieds, eft mort ou vivant ; s’il eft vivant,
il peut être en danger de perdre la vie ou non ;
s’il eft mort, il y a moins à craindre , & confé-
quemment moins de raifon de fe gêner. On re-
connoît que l’enfant eft mort, par la Corde du
E ij