
•9 des os fciés. Il ny eut point d'antre artère '
»9 coupée, pendant que j’opérois, que celle qui eft
»9 fur la partie antérieure du genou ; elle ceffa
59 de verler dû fang avant la fin de l’opération 5
39 cependant la puîfation continua d’être affez
«9forte à la cheville du pied ; les extrémités des
55 os, & fur-tout celle du fémur faignèrent abon-
»3 dammem. 11 eft aifé de concevoir qu’il reftoit
.>9 beaucoup plus de tégumens qu’il n’en falloit
•3 pour couvrit la plaie. Afin de foutenir cette
»3 portion excédente, & pour l’empêcher de fe
•9 replier en dedans , entre les extrémités des os,
#3 j’en réunis les bords par quelques points de
»3 future faits à l’incifion tranfverfale, ainfi qu’à
»9 la partie fupérieure de l’incifion longitudinale.
33 Le panfemenr fut fimple & très-fuperficiel ; je
93mis le membre dans un étui,de fer-blanc affez
.33 long pour contenir toute l’extrémité, depuis la
33 cheville du pied , jufqu’à l’infertion du mufcle
9| glutæus. >3
îN'ous ne fuivrons pas M. Park dans l’hiftorique
du traitement de ce malade. 11 nous fuffira de
remarquer que cette cure lui donna beaucoup
-de peine > & qu’elle fut accompagnée de plu-
fieurs circonftances embar raflantes , provenant
particulièrement de la difficulté à maintenir le
,memhre dans une pofition fixe , de la grande profondeur
de la playe, des amas de pus &de
iinus qui fe formoient dans la partie. D’un autre
côté cependant lès premiers accidens ne furent
liullement dangereux ; le' pus qui, dans les premiers
tems, étoit abondant diminua, beaucoup
au bout de huit jours, & au -vingtième
il ne faifbit quhume&er l’appareil ; vers le même
iems la cavité de la playe étoir moins grande,
£ l les extrémités des os fe recouvroient de bourgeons
charnus. Les amas de pus, quoique propres
à inquiéter, ne firent jamais craindre un
danger imminent. Le malade fut obligé de garder
le lit pendant neuf pu dix femaines, & il
Tut encore plufieurs mois, avant d'être complètement
rétabli; mais ce tems, ainfi que celui
de la formation du cal n’a pas été plus long que
aie l’eft celui qu’exigent un grand nombre de
iafraélures compliquées , dont l’événement doit
\être évidemment favorable. Tout bien confidéré,
la jambe de cet homme , quoiqu’inflexible, & un
peu plus courte que l’autre, demeure fi bonne
& tellement préférable à un membre artificiel,
. qu’il valoir encore la peine de l’acheter, même
au prix qu’elle lui coûtoir.
C’eft à de nouvelles expériences qu’il faut s’en
rapporter, pour affeoir un jugement fur cette
opération propofée par M. Park. — Il peut fe
I réfenter bien des cas d’affeélions du coude où
il conviendroit de l'entreprendre; &, quoiqu’elle
n’ait pas encore été faite fur cette partie , chez un
ffujet vivart, le fuccès qu’a eu M. Paik , en
l’exécutant fur une jointure où elle eft bien plus
4 angerçufe & plus difficile, eft bien propre à engager
les Praticiens à ne pas perdre cet objet dfc
vue; l’avantage de conferver 1 ufage de la main
& de l’ayam-bras, même avec un coude inflexible,
eft inappréciable ; & , quoique > dans beaucoup de
cas, lès affeélions de cette jointure exigeront plutôt
l’Amputation de tout le membre , qu'elles ne permettront
cette opération partielle,U s’en préfentera
toujours un grand nombre ou Ion pourrait la
tenter., fur-tout de ceux où le mal eft l’effet d'une
caufe externe, & où par conféquent 1 on peut plus
raifonnablement fe flatter de réuffir, que îorfqu il eft
la conféquence d’un vice inhérent à la conftitution.
AMYGDALES, à’Amygdales. On défigne ainfi
tout gonflement chronique, qui furvient aux deux
organes fitués de chaque côté, entre les deux
piliers du voile, du palais, & qu on appelle ordinairement
Tonfiflaires ou Amygdales; , parce
qu’ils reffeinblent affez bien a des amandes. La
itruefure lâche de ces glandes , la quantité de
v aideaux qui s’y diftribuent St qui viennent de
troncs affez gros, lès cavités aveugles dont elles
font formées, font que leYang trouve beaucoup de
facilité à y flafer,fur-tout dans la maladie qu’on
nomme ordinairement Mal-de-gorge ,ou Efqui-
nancie. L’expérience prouve que linflamma-
tion, dans ce genre d’affeélion , a une grande
tendance à la fuppuration ; il eft même des cas
où à peine l’inflammation a paru, quelle donne
déjà des lignes de fuppuration , comme il arrive
chez les jeunes gens forts & vigoureux, chez
lefquels le fang abonde. Il n’eft pas rare chez
eux de voir l’abcès s’étendre jufcjuà la trompe
d’Euftache, & le pus fortir par 1 oreille, après
avoir détruit la membrane du tambour. It convient,
dans ces cas, d’ouvrir les abcès tranfver-
falement avec un long biftouri > armé dune
bandelette jufqu’à crois ou quatre lignes de fa
pointe, ou mieux encore avec le pharyngotôme
qui eft une canule où eft renfermé une lancette
qu’on peut faire fortir à volonté par un reffon
qui fe débande. Mais le plus ordinairement chez
ceux qui font fujets à cette maladie, le pus eft
plus lent à fe former , l’engorgement efl accompagné
d’une plus grande dureté , & naboutif-
fànt qu’avec peine où même point , la glande
refte engorgée , & occafiorme par fon gonflement
une plus ou moins grande difficulté dans
la déglutition, & même dans la prononciation.
La voix eft toujours un peu rauque , ce qui eft
rrès'défagréable pour la plupart des fujets. Ctt
engorgement d’ailleurs eft fouvent la caufe.oc-
cafio.nn.eUe d’un autre, qui fe réfolvant imparfaitement
, augmente à fon cour le volume de la
glande. Le gonflement en vieilliffant acquiert de
plus en plus de la dureté; en forte qu’il parvient
fouvent à un tel point, qu’il force les malades à
demander du fecours ; on défigne communément
cet état fous le nom de Schirrofùés des Amygdales.
Sharp eft un des Auteurs qui a le mieux connu cet
i état des Amygdales 3 mgis ce qu’il dit, pour le conf-
. ifî!>rr ■ n?eft nullement fondé. La vérité eft que ces
■ fort très-rarement fehirreufes,qu’il efl trèspeu
d'exemples quelles aient dégénéré en véritable
cancer', caractère du fehirre , & quelles
ne reviennent jamais quand elles onr été emportées;
ce qui eft le contraire dans l’extirpation
du cancer. Celfe connoiffoit de fon temps cette
fin°ulière tendance des Amygdales à fe laiffer engouer
, & c’eft pour la prévenir qu’il confeilloit
‘à ceux qui yétoient expofés, de-le laver la tête
& la gorge avec de l’eau froide. Mais quand
{’engorgement avoit lieu , & que l inflammation
étoit portée au point d’empêcher la déglutition,
& même la refpiration ; il vouloit que le malade
gardât le lit > s’abftînt de tout aliment, ne bût
que de l’eau chaude, & qu’il ufât de gargarifme
faits, avec la décoélion de figues., .jufqu’à ce que
les glandes fuppuraffent & s’ouvriffent d’eiles-
mêmés. Telle a été la méthode de Celfe, &
telle eft encore celle que l’on fuit aujourd’hui ;
que l’Art eft plus perfectionné ; on lui a cependant
ajouté les faignées dont notre Auteur ne fait
point mention, & qui ont un fi grand fuccès entre les
mains dès Praticiens qui favent bien les ménager.
Quand le mal ne cédoit point à ces fecours ,
que les Amygdales reftoient dures & gonflées,
Celfe en confeilloit l’ablation , & fur ce point
il s’exprime d’une manière fort fimple , & on
ne peut plus brièvement. Dans le cas, dit-il, où
elles ne font recouvertes que d’une membrane
fort mince ; il faut les emporter en les raclant
à l’entour avec le doigt; fi l’on ne réuffir point
ainfi, on les faifira au moyen d’une érigne pour
les couper avec un biftouri. On voit, par cette
expreffion ,que Celfe n’a jamais penfé qu’on dût
extraire ou emporter l’Amygdale, comme Fabrice
"d’Aquapendente, & Van-Swieten le lui font dire;
"elle défigne feulement qu’il faut emporter l’excédent
avec le doigt, fi la tumeur eft affez molle
pour céder. Ætius paroîtêtre celui des Auteurs
qui ale miçux compris Celfe ,car, en adoptant fa
doéhine,il preferit exprefféinent de n’emporter que
ce qui eft de fur plus ,fon texte eft précis fur ce point.
<( Verumjîpharmaca vincantur , exfeindere glati-
dulas oportet ; quod ut commodiùs f ia t , oeger in
claro, & fplendido loco collocetur, & diduBo ore
unaqueeque glatidula uncino producatur 6* Jcinda-
tur. Exfcinditur autem ex eâ quod fupereminet,
ju x ta medium ejus quod prater naturam excrevit.
Qui autem dum omnem quoe preeter naturam excrev
it carnem ex fundo auferunt ,periculofoefanguin:s
effufionis audoresfiunt.Ædus Tetrabib. II. Sect. IY.
cap. 48. Ainfi, voilà un témoignage manifefte qui
prouve que jamais enconfeïllant d’incifer, ou d’extirper
les Amygdales , celui qui le premier a parlé
de cette opération, ait voulu dire qu’on devoir
les emporter en totalité; ainfi, il eft à croire que
ceux qui avoient une notion exaéle de la fitua-
tion de ces glandes, de leur rapport avec les
piliers du voile du palais j & des nombreux
vaiffeattX qui les arrofent n’ont pu avoir cette idée.
La leèlore de Fabrice ,d’A quapetfdente , qui
n’a point entendu le paffage de Celfe, & qui
s’efl beaucoup écrié fur les procédés de cet Auteur
, en a entraîné d’autres dans fon opinion^
lefquels •ont toujours regardé les Amygdales,,
comme des organes auxquels on ne devoit point
toucher. Marc-Aurèle Séverin a été cependant
un de ceux qui s’en foient le plus écarté ; ces
Auteur n’a point héfité, dans un épidemie^pef-
tilentielle, accompagnée de gonflement aux Amygdales
, d’appliquer le feu & avec fuccès fur celles
dont la bâfe étoit large; il faififfoit celles qui
avoient un pédicule menu , au moyen d une
érigne, & -il les coupoit avec un biflouri alongé
& en forme de crochet. Il paroît que cet Auteur
s’étoit plus fixé à cette méthode, qu’à celle de
la. refeifion , pour détruire plus, profondément
les racines du mal, & obvier à la répullulation
des fongaftiés qui fuccédent quelquefois à la
récifion. Wifeman, qui vivoit vers le milieu du
fiécle dernier, fous Charles II, Roi d’Angleterre,
dont il étoit le premier Chirurgien, fans connoitre
ce qu’avoit confeillé Séverin avant, vante également
la cautérifation. Il parle des avantages du
feu dans cette maladie, mais il eft plu* porté
encore pour les cautères potentiels. Ce qu’il dit
fur la réfeélion, fait voir qu’il la pratiquée ra-~
retnent, car il s’applique à détailler une méthode
qui nous paroît fingulièrement embarraffante, qui
peut même être accompagnée de danger chez
beaucoup de fujets ; mais ce qu’il en dit fuffit
affez pour faire voir qu’il n’a jamais penfé à
l’extirpation de la glande. AmbroifeParé, l’Hipo-
crate de la Chirurgie, eft on ne peut plus tranchant
fur cet article; ce qu’il dit fait voir qui!
n’avoit aucune idée » ni de la nature du mal, ni
de l’efficacité prétendue des moyens extrêmes
auxquels il a recours. Son traitement eft le même
que celui de refquinancie , & la bronchotomie
qu’il propofe, eft: Une addition au mal qu elle
ne fauroit guérir. Guillemau, beaucoup moins
entreprenant que lui, mais beaucoup plus fage,
énonce les cas où cette opération peut convenir.
C’eft; 3 dit-il, quand les Amygdales ne pourront ni
être percées ni liées, par l'impoffibilité ou fera
le malade d’ouvrir la bouche & de defferrer les
dents; mais ces cas extrêmes font infiniment'
rares : & je doute qu’ils fe foient jamais rencontrés.
Ce Chirurgien eft encore on ne peut
plus exaét fur le procédé, il dit formellement
qu’il faut fe donner de garde d’en couper trop,
& fe contenter de prendre & ôter ce qui excède
la naturelle groffeur & grandeur.
Ce que nous avons dit jufqu’ici, fait voir qu on
peut rapporter à trois , les procédés, qu on a
fuivis dans le traitement des Amygdales , le
cauftique, la ligature & la refeifion. Considérons
ces trois moyens, pour favoir le degré de confiance
qu’on doit leur donner à chacun en particulier,