bande agiffent tou jours obliquement à la fraélurëi
M. Mofcari, Chirurgien.de Milan, a propofé &
employé, avec fuccès, pour parer à tons les. in-
convéniéns, une étoupade trempée dans des blancs
d’oeufs battus. Il en enveloppe exactement toute
la circonférence de la fracture , & en remplit
toute la cavité de 1’aifTelie ; il lesxomîent par des
longuettes j & des comprefles circulaires imbibées
dans le mfmë mêlknge, & fondent le tout avec un
fpica dont il prolonge les jeta fur le Bras. Cet
appareil en fe féchant fur le membre, prévient
tout dérangement, & affujetttt invariablement
les pièces fraClurées-dans leur lima don naturelle
jufqu a lentière eonfolidation -, mais celui que nous
indiquerons'pour la fraclure de la clavicule, vaut
encore mieux.
De la fraclure de tavant - Bras.
L’avant-Bras fe rompt -beaucoup plus fréquemment
que le Bras , . par rapport à la tranfmiffion
des efforts qui fé fait plus dir ectement fur lu i, que
fur cette dernière partie, fur-tout quand-on tombe
fur les mains , ainfi qu’il arrive afîez fouvent.
L ’on fait que cette par rie eft compoféede deux
os , le cubitus, & le\ radius; mais ce .qu’on peut
ignorer, c’eft que ce dernier eft plus expoféà
la fraélure que l’autre ., comme il eft: ■ articulé,
avec la main par. une large furface ; tous les
efforts que reçoit celle-ci lui parviennent : ajoutez
quefalituation l’expofe plus directement aux agens
qui peuvent le rompre-,--ainfi qu’il eft aifé de
s’en convaincre à la première infpeélion; Les
deux osde l’avant Bras, peuvent être rompus en
même-tems, où il n’y en: a.qu’un feul , ce qui
établit deux fortes de fractures, l’une complette,
& l’autre incomplette. Il n’y a jamais de déplacement
dans, cette dernière efpèce ; mais bien
dans la fécondé, & encore eft-il peu confidéra-
b l e , vu la manière dont les mufcles font implantés
fur toute l’étendue, des o s , leur pa-
rallélifme avec Taxe du membre.
Il eft plus aifé de s’appercevoir de la fraélure
du cubitus, que de celle du .radius, à raifon de,
ce qu’il eft moins couvert de: chairs que ce, der-,
nier, & aulfi moins fujet à déplacement, Qn
s’affure néanmoins de cette dernière,.en tenant
la partie fupérieure de l’àvant-Bras avec une
main , pendant qu’avec 1 autre , on tourne doucement
la main du.malade, ën lui:faifant faire
alternadvemeBtrdês.moit.vemens de pronation &
de fupinàtion. Si, en exécutant ces procédés, on
fent que le radius offre de la réfiftance à la main
qui dent la partie fupérieure, qu’il faffe ef- I
fort contre elle pour fe mouvoir , on doit être
ceriain qu’il n’y a point de fraélure. S i , au contraire
, l’ on fent une crépitation entre la partie
fixée, & celle qu’on fait mouvoir, on doit être
affuré de ion exiftence. Les malades, dans la fracture
dont il s’agit , peuvent encore fléchir &
éttndre l’avam-Brasy mais.ils ne peuvent exécuter
les riiouvetnens de:pronation,-ou de fupinationà'
Le mufcule du quarré pronateur porte alors
en dedans x ou vers le cubitus l’extrémité inférieure^
d’où il s’en fuit que l’autre faifant plus,
de faillie, on croit que c’eft celle-ci qui eft
déplacée. Le dérangement arrive prefque toujours
félon Tépaiffeur dans les fraflures complette ,
la main eft alors le plus.fouventtournée en-idedans*
Dans le cas où la fradlure • eft fans déplacement
3 il faut auffi-tôt porter fes vues vers l’application
des pièces d'appareil ; il n’en eft- pas
ainfi dans la çirçonftance contraire , il convient
avant, de faire les extenlîons & contre-
ex tenfions^ néceffaires, pour remettre les os dans
leur pofition refpeciiye. Suppofanr donc une
frqélÿrè du radius de ce genre , le Chirurgien
tiendra ferme la partie fupérieure de l’avant-
Bras , & pendant ce teins un aide portera
petit bord de la main vers le cubitus , pour re-
i lever le bout inférieur du radius. Alors l’O pé-
pérateur preffera de la main droite fur l’un &
fur l ’autre plan des mufcles de l’avant - Bras,
afin de les repoiiffer entre chacun des deux o s ,
: & remettre ainfi les bouts de niveau : alors donnant
la partie fupërieurë de lavant-Bras à tenir à un
fecopd aide , il prend fucceffivement dé cette
main libre, les pièces d’appareil qui font
néceffaires ; d’abord une compreffe longuette
qu il applique fur l’une & l’autre face de l’avant-
Bras, une compreffe limple ,;. fendue à deux chefs
pour les foutenir, puisune bande roulée à un globe
pour commencer une prtffion néceffaire. Cette
bàn défera fuffifamment longue, pour gagner par
des dôloires la partie fupérieure & inférieure;
Ion termine par quelques jets autour de la main,
dans laquelle on met une petite pelotte qui tient
les doigts à demi-fléchis. On applique par-deffus
ce premier appareil, deux cartons taillés convenablement
à la partie, puis on place la main
& 1 avanr-Bras dans une écharpe. On procédera
de la même manière, dans le cas ou ilfaudroit
réduire i le cubitus avec cette différence cependant
qu on tourneroit la main- du côté du pouce,
pour, faire l’extenfion, , pendant qu’on prdferoii
avec les deux mains la partie fraélurée.
De la luxation du Bras.
Il eft facile de concevoir pourquoi la luxation
du Bras eft fi fréquente, en fe rappellant la grande
fuperficie de la tête de l’humerus, la petite étendue
de la glêne fur laquelle elle exerce différens
axes de révolution , dans les divers mouvemens
du Bras ; la foibleffé de la capfule articulaire,
fur - tout inférieurement, la force des mufcles
qui entourent cette articulation , & qui fouvent
portent la tête de l’os au-delà d'où elle doit aller,
L’on fe rend également raifon , pourquoi cette
luxation eft toujours complette , ce qui n’arrive
point dans les articulations par charnière, où le§
■ os articulés préfentenr, de part & d’autre > urfe
furface à peu-près égale ; enfin l’on conçoit
pourquoi la luxation ne fauroit furvenir qu’autant
.que le Bras eft éloigné du tronc. Ces préliminaires
pofés, voyons les différentes manières dont cette
luxation peut arriver, & les moyens curatifs qu’elle
exige.
Hippocrate àvoit obfervé dans fon livre De
. Articulis , qu’il n’avoir jamais vu la luxation du
Bras fe' faire vers la partie fupérieure. Les Modernes
ne l’admettent également point, fi ce n’eft
dans le cas de comminution des apophyfes coracoïdes
, & acromion , comme à la ifuite d’une
chute fur le coude, lorfque le Bras eft rapproché
du tronc. Le Bras peut être luxé directement
en bas, de manière qu’un des points de la tête
de l'Iu imérus repofe fur la côté de l’omoplate ,
Ce qui eft Très-rare;y où il eft porté en-dedans
vers la poitrine ,. ou en-dehors fous l ’épine de
Tomoplate; ces deux cas font très-fréquens. Ce
qui fait trois ëfpèces différentes de luxations qu’on
déligne communément par les noms de luxation
au-devant ., en-dehors, & en bas*
Chacune de Ces efpèces de luxations- ont leur !
-fignes particuliers, fur - lefquels il faut prendre
garde de fe méprendre, fi l’on veut procéder avec '
facilité .& à l’avantage du malade. Dans, la luxation
en en-bas le Bras eft plus long qu’il ne doit :
r^tre , il eft un pçuiélevé & l’avant-Bras étendu ■
à raifon de la tenlion du triceps. Il eft impoffible
d’approcher le Bras de la poitrine, ni de plier:
l ’avant-Bras, fans caufer de la douleur. Lorfque
la luxation ;eft en-dehors ,.la partie inférieure du
Bras & notamment le coude font approchés du
devant de :la poitrine, le malade éprouve de la
douleur, quand on cherche à l’en écarter. Le
mufcle peéloràl eft dans un état de tenfion, tout î
le membre femble plus long que dans l’étatna-
turel *, cette luxation eft plus rare que -celle, en-
devant. Dans celle-ci, le Bras eft, au contraire ,
beaucoup plus court ; il y a une faillie formée par la ;
tête de l'os , qui foulèveles peéloraux, l’avant-Bras j
eft un peu fléchi & éloigné des jCôtes , & l’o.n ,
ne peut l’en approcher, Tans o.çcaficjnner de la
douleur -, il eft difficile de diftinguer l’apophyfe :
coracoïde du refte de la tumeur, l’enfoncement de j
deffous 1'acromion, eft moins fenfible que dans i
les cas où . l’os ■ a gagné le défions, de l’aiffellè. ]
Il eft trè 5-ordinaire que ja,luxation, dont nous !
parlons, devienne ce que ’ les Auteurs app^lept |
ordinairement .une luxation en-îdedan.s ; mais c^efte j
luxation eft plptôt dûe à une maùvàifemaneeu.vre, , |
: pour réduire 1 os qu’à.une force première , qui'lîau- •
roit occafionné en ce fetjs *, il n’y aufoit guère
que le mufcle fous-fcapqlaire qui, poujro.it dans
des; polirions forcées l’entraîner vers cette partie ;
mais ce mufcle eft trop foible pour produire un pareil
effet , & d’ailleurs j fon aélion fçroit contre-
. balancée par le fous-épineux fop antagonifie.
Quelques-uns ont foutenu que. les luxariotis ,
dont nous vêtions de faire mention > cominen-
çoient toutes; par être en en-bas j & qu’elles ne
devenoient internes ou externes, que par une aélion
fubféquenre des mufcles, qui enrraînoient la tête,
tantôt d’un côré ,> & tantôt de l’autre. Cette opinion
me paroît hafardée , fur un principe bien peu
conféquent , la foibleffe de-la capfule , vers la
partie inférieure: de? l’articulation , & le défaut
d’expanfion tendineufe & mufeuieufe vers cët
endroit. Il efl certain d’après plufieurs diffeélions ,
notamment celle que fit M. Thotnpfon , qui eft
confignée dans les Medical Observations and In-
quiries , que là totalité de la capfule eft fré-
quemnient. rompue dans tout fon contour, &
qu’en conféquence il n’y a pas plus .de facilité
pour i’os de s’échapper fur les côtés qu’en en-
bas j lorfque rien ne le détermine vers ce dernier
lieu. Lorfque la tête eft ainfi entraînée vers, ie
creux de Taiffelle , elle y occafionné fouvent des
accidens affez graves , la paralyfie , quand elle
préffe fur le tronc du nerf brachial, ou un gonflement
oedémateux , quand les effets de certe
preffion portent fur les glandes, & le tronc des
lymphatiques axillaires ; le gonflement s'étend
fouvent fur toute, l’extrémité jufque fur les doigts ;
& amène avec lui une. infenfibilité & une inertie
plus ou moins grande. ! ..
I l n’y a point.de luxations où l’on ait moins-
penfé aux reffources qffon pouvoir tirer de l’application
méthodique de la main , que dans
celle-ci. Hippocrate e ft, fans contredit, celui qui
a le premier douté de fon efficacité, en pareilles
cirçônftances ; fans doute , qu’on auroit tort de
.vouloir en trouver d’autres caufès, que dans le
pep dé connoiffancès qu’il avoit tant ûir la difpo-
fition des parties intéreffées, que fur leur mécanique.
Il a inventé différentes machines, au moyen def-
.quelles il femble qu’il ne falloir qu’avoir des mains ;
nous avons parlé du défaut de plufiears à leurs
articles refpeélifs ,.& notamment à celui Luxation.
Oribafe s’eft également étendu fur elles ;
&Jes Anciens, à cet égard , ont ouvert un champ
où beaucoup de nos Modernes ont été glaner-,
fans en excepter J , L. P etit, dont, la machine
n’eft qu’une copie de celle qu’on trouve dans ce
dernier Auteur. Nous devons aux connoiffancès
.cultivées de l’Anaiomie, & à l’étude fuiviedu méca-
nifme des forces mufculaires, l’oubli où tombent
journellement toutes ces machines dans lefquelles
l’efprit de l’Inventeur fait voir combien fouvent il
s’eft éloigné du but qu’ il fe propofoit d’atteindre.
11'eft prouvé, en effet, du moins pour la luxation,
qui nous occupe actuellement, qu’un fage
emploi des forces que les mains feules dér
iplojçnt , Suffit toujours même dans les luxations
les plus anciennes où la réfiftance eft heau-
coup plus "grande,,
La première chofe qu’il faut fe propofer dans
la» luxation;du. bras, , ç eft d’en déplacer la . tête.k
du-iiçq qu’çUeijpçcuppè, pour la mettre de ni-
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