
cime cavité particulière ; lorfqu’on empêche autant
qu’il cl? poflible l’accès fie 1 air, & particulièrement
de l’air froid, à la furface de la plaie'» &
fur-tout lorfque l’air ambiant n’eft pas, comme
•celui des grands hôpitaux, chargé d’exhalaifons
putrides, l’expérience journalière démontre que
la méthode des incitions peut être accompagnée
du plus entier fuccès. D’un autre côté, 1 on a vu
le It ton manquer fon but dans des cas de congelions
humorales, où enfuite une grande incifion
a promptement terminé la cure. 11 y a aufli quelquefois
des Abcès d’une telle étendue , qu il ferott
prefqu’impoflible de les vuider par la méthode du
féton, à moins qu’on n'en établît plufieurs à-la-
fois , & où l’on eft obligé de faire une ou plufieurs
incitions pour en évacuer complètement le pus.
Mais lorfqu’un Abcès s’eft ouvert naturellement
dans un endroit peu favorable 'à i écoulement du
pus, ou lorfque des-Abcès profonds ont lamé des
ulcères finueux, dans des parties fur-tout ou ion
:iï ofe pas employer l’inftrument tranchant de peur
de bleffer des nerfs, des ligamens ou des vaif-
feàux fangujns » le féton offre un moyen fûr &
facile de terminer la guérifon , en ouvrant au
:pus une iffue par laquelle il puiffe plus aifément
' s’échapper, en mème-tems que la légère inflammation
qu’il excite fur les parois de i ulcère en
< facilite la réunion,
«<Un homme, dit M. Kirkland, avoit un Abcès
» très-ponfidérable fous les mufcles fléchifleuts de
99 l’avant-bras , & qui paroiffoit devoir aboutir
99 auprès du coude & vers le poignet. On 1 ouvrit
99 aux deux extrémités-, mais comme il ne fe fer-
97 moit point, malgré la compreffion, 8c les autres
99 moyens quon mertoit en ufage, on eut recours
99 au féton qui bientôt termina la cure. On a
19 guéri, par le même moyen, des Abcès fitués fous
99 les mufcles gaftronémiens, qui ne cédoient à
19 aucun autre remède ; & j’ai paffé plufieurs fois
U avec tout le fuccès poflible un petit féton dans
19 l’ulcère finueux qui s’établit entre la main & le
9» poignet par-deffous le ligament annulaire, a la
i> fuite des Abcès qui fe forment dans cette partie.
19 Je n’ai pas été moins heureux dans le cas d un
19 jeune garçon chez qui un Abcès formé vers le
19 haut de la cuifle fous le rnufcle vafte externe fe
i f montroit à l’aine près de la tête du rnufcle cou-
9» turier. Lmfage du féton, ajoute le même Auteur,
i l eft indifpenfable dans le traitement de 1 Abcès
qui attaqué le conduit parotide. Il faut égale-
i3 ment y avoir recours dans les cas d’Abcès au
i i vifage, au col ou à là poitrine, parce ^ue ces
i i parties font expofées à la vue, & que 1 ouyer-
9i ture faite par le féton Iqifle une cicatrice bien
i> moins défagréable que celle qui eft faite avec
13 la lancette ou le biftouti. J ai ^quelquefois em-
9-9 ployé à la manière de le Dran »1 infiniment tran-
11 chant & le féton pour ouvrit de très-grands
pi Abcès, où une incifion longitudinale ne fufhfoit
» ? pa s pour évacuer le pus qui fe trouvoit logé
»'de part & d'autre.99 Prefent fiate o f Medical
Surgery. Vol. 2 , p. IZ4. ,
Tels font les principes généraux du traitement
des Abcès en quelque partie- du corps qu’ils le
trouvent. Il y a cependant quelques modifications
à y foire, quelques détails particuliers de pratique
donc il fout fe fouvenir lorfque le mal a fon liège
dans certains organes, comme les y eu x , les amygdales.
» l’anrre maxillaire, les feins, la poitrine,
les lombes, le feromm, &c. Nous ferons mention
dé ces détails dans les articles auxquels ils appartiennent,
& nous y renvoyons le leCteur pour lé
complément de celui-ci, ainfi qu aux articles In flammation
, Su ppur a t ion , D épôt y Em»
Py è m e , Pl a i e , Ul c è r e .
ABDOMEN. Ce mot lignifie le bas-ventre,
• c’eft-à-dire, cette partie du corps qui eft com-
prife entre le thorax & les hanches, Il vient du
latin abdere, cacher, parce que plu fleurs ^ des
principaux vifeères du corps y font renfermes &
comme cachés, ^
L ’Abdomen eft la plus vafte de toutes les cavités
du corps; à fa partie fapérieure , il eft terminé
par le diaphragme qui le ,fépare du thorax ;
derrière il eft loutenu par les veitébres; les deux
côtés font recouverts en haut par les côtes inférieures
, 8c tout le réfte eft formé par les mufcles
abdominaux, excepté la partie la plus balle
qui eft .contiguë au baftin, dont elle neft fépa-
rée que par le péritoine, efpèce de fac membraneux
qui non-feulement tapiffe toute la cavité,
mais dont Jes expanfions recouvrent féparément
tous les vifeères qu’elle renferme, en fe repliant
fur chacun d’eux d’une manière allez particulière.
Les Ànatomiftes divifent cette cavité en différentes
régions, le milieu de la partie fupérieurc
de l’Abdomen depuis lé cartilage xiphoMe juf-
ques à quelque diftance du nombril, fe nomme
l'ëpigaftre -, on donne le nom d’hypochondres aux
efpaces qui font de chaque côté. La région ombilicale
s’étend à la diftance d’environ trois pouces
au-deflous & au-deffus du nombril ; au-def-
fous, jufqu’auc pubis, eft la région hypogaftrique.
Les parties contenues dans ces différentes régions
font l’tftomac &l e s inteflins, le méfentère, l’o-
mentum, le foie, la véficnie du fiel & les conduits
i biliaires, le pancréas, le réfervoir du chyle., la
rate, les reins , les uretères 8c la partie fupérieurc
de la veflie, l’aorte , la veines-cave, & d'autres
gros vaiffcaux , ainfi que des troncs de nerfs
confidérables. Il importe infiniment au Chirurgien
de bien connoitre-, non-feulçment les différentes
'régions du bas-ventre, 8c la diftribution générale
des vifeères, mais encore d’avoir des connoiffances
. très-ex aétes de la pofition particulière de chaque
partie, & de leur fituation refpeélive.
L’Abdomen eft le fiège de différentes maladies
chirurgicales. Tantôt quelqu’une des ouvertures
que la nature a pratiquées dans fes parois, venant
j fe dilater , elle laiffe échapper une portion ï
d’inteflin, ou de quelqu’autre organe qui demande
• à être replacée & contenue*, voyei H e r n i e ;
tantôt un liquide épanché dans fon intérieur de-
Lvient incommode & dangereux, foit par fon voit
time ou fon poids, foit par fa qualité malfai-
t fonte & oblige,le Chirurgien à lui donner une.
iffue * voye\ P a r a c e n t è s e *, tantôt enfin des
plaies faites par des corps durs dans les parties
qui en forment le contour, ou dans la fubftance
^même des vifeères qui y font renfermés, exigent
différentes opérations defquelles fouvent dépend
la vie d’un malade. Nous ne traiterons ici que
■ des plaies de l’Abdomen, renvoyant lés autres ar-
fticles à leurs places refpeétives.
§. 1. Des plaies de VAbdomen.
1 Les plaies de l’Abdomen peuvent n affeéler que
les tégumens ou les mufcles ; elles peuvent aufli
pénétrer dans la cavité fans affeéter aucune des.
parties qui y font renfermées; enfin elles peu-'
vent être compliquées de bleffures d’une ou de
plufieurs vifeères.
2. Des plaies de VAbdomen qui naffeBent que
Us tegdmens & les mufcles.
Les plaies des tégumens & des mufcles de
l’Abdomen confidérées en elles-mêmes, &• indépendamment
des parties qui les avoifinent, ne
paroiflènt pas mériter plus d’attention que celles
qui ont lieu dans toute autre partie du corps;
mais elles deviennent d’une toute autre importance
par le voifinage des vifeères abdominaux
qui courent grand rifque d’être affectés lorfqu’elles
font négligées ou mal-traitées,
i La première chofe dont il faut s’occuper dans
un cas de plaie du bas-ventre, eft de déterminer
; H elle a pénétré ou non dans la cavité, & s’il
i e ft probable que quelque vifeère ait été endommagé.
Lorfque la plaie eft très-étendue, & que
quelqu’un des organes logés dans l’Abdomen paroît
■ au-dehors, la première partie d é jà queftion eft
par-là même décidée. Mais quand la plaie eft
étroite & ne laiffe pafl’er aucune portion des entrailles,
il eft fouvent difficile de déterminer fi
elle pénètre ou non dans l’ intérieur. En général
, .cependant, on peut favoir à quoi $’«n tenir à cet
IÉgard, en examinant foigtieufement la bleffure avec
Mes doigts, ou avec une fonde , après avoir mis
|’Ie malade, aufli exactement qu’il eft poflible,
»clans la fituation où il étoit en la recevant ; en
obfervant, lorfque la chofe eft poflible, la-forme
** lés dimenflons de d'infiniment avec lequel elle
/a^été faite, la .portion qui en eft entrée dans les
i> % direction dans laquelle il a été pouffé;
|ep raifant attention à la quantité de fang que le
ma ade à perdue, à l’état de fon pouls & aux au-
ms lytnptômes qui peuvent avoir lieu ; enfin aux
évacuations de matières fécales, de bile , & d’autres
lécréiions abdominales,
Chirurgie* Tome J.er J/« Partie,
Si la plaie eft affez grande pour admettre le
doigt, on peut toujours déterminer avec certitude
fi elle pénètre dans la cavité, parce qu’alors
on touche les vifeères; mais il ne faut jamais y
introduire de fonde qu’avec beaucoup de précaution
; & à moins que l’inftrument n’entre très-
facilement, fans y employer aucune fo rc e , en
fuivant une ligne droite, 8c en pénétrant affez
loin pour que l’on puiffe être convaincu qu’il a
atteint l’intérieur, il faut très-peu compter fur
les indications qu'il nous donne. Car ici les parties
font fi molles, elles cèdent fi facilement à
la moindre preflion, que le plus petit degré de
force fera pénétrer une fonde dans une direClion
quelconque , o u , peu s’en faut, à une profondeur
confidérable. Il eft à peine néceffaîre de faire
obferver que, pour tout examen de cette nature,
il eft particulièrement néceffaire de mettre le malade,
aufli exactement qu’il eft poflible, dans la
poflure où il étoit quand il a été bleffé. Les injections
, ainfi que la fonde, ne font pas fans inconvénient
, à caufe de la molleffe des parties,
quoiqu’elles aient été fouvent recommàridées
comme un moyen sur de décider la queftion dont
il s?agit. Dans les cas de plaie à la poitrine,
comme les parties ont plus de fermeté, & font
plus folidement arrêtées, on peut avec beaucoup
moins de danger employer ce moyen pour s’affure.r
fi elles atteignentTintérieur du thorax. Mais, dans
ceux de bleffure au bas-ventre, on peut craindre
que l’injeCtion, en pénétrant dans le tiffu cellulaire
& entre les mufcles, ne rende incertain le
réfuitat de cette tentative, en même-tems que
la douleur & l ’inflammation, qui en font la çqn-
féquence, peuvent faire beaucoup de mal.
Le plus fouvent il n’eft pas poflible de déterminer
à quelle profondeur, ou fuivant quelle direClion
l’inArument a pénétré ; mais quand on peut
avoir là-deflus quelques renfeignemens , on en
tire un grand parti pour déterminer la nature de
la plaie.. En comparant la grandeur de l’ouverture
des tégumens, avec celle de l’inftrument qui
l’a faite, on peut aifément juger de fa profondeur.
Lorfque la quantité de fang qui fort d’une
plaie au bas-ventre eft confidérable, nous pouvons
dire prefque avec certitude que quelque gros
vaiffeau de l’intérieur eft ouvert ; c a r , excepté
l’artère épigaftrique qui a fon cours à la partie antérieure
de l’Abdoinen, le long du mufele droit,
les tégumens & les mufcles de ces parties n’ont
pas d’artères affez confidérables pour fournir beaucoup
de fang. D’un autre côté, il eft bon d’ob-
ferver que l’artère la plus confidérable du bas-
ventre peut être bleffée fans qu’il fortç de fang
au-dehors; car fi la plaie extérieure n’eft pas
large, & fur-tout fi elle a une direction oblique,
le fang, au lieu de fortir par l’ouverture , s’épanchera
dans l’Abdomen ; il pourra même s’en fairç
uu amas confidérable fans qu’il en réfulte un gon?
i flânent fenflhk ventre.