
f aper avec un couteau ; le duvet qui en provient
fe nomme Charpie râpée.
Ôn fe fe'rt de Charpie poür arrêter à Halde
d’une légère comprelfion, l’hémorrhagie des petits
vaiffeaux offtnfës, ou pour fervir d’excipientà des
topiques liquides ou mous. Elle garantit les plaies
de l’imprcffîon de 1 air, &: consolide celles' qui
font récentes beaucoup plus sûrement que les on-
guens balfamiques & autres qu’on sll dans l’ufage
d’y appliquer. Darîs ces cas-ci, on applique une •
ou deux fois toutes les vingt-quatre heures de
3a Char,pie trempée dans l’eau froide.
CHASSE. C'efi ainfi qu’on appelle le manche
des inflrumens de Chirurgie , qui .ferment &
ouvrent à volonté, tels que la lancette , le rafoir,
Je bitlonri : cette Cbaffe renferme la lame de
TinArument.
CHARTRE. Nom qu’on donne au premier j
degré du Rachiris, le fécond ell le nouage , & j
le troifitme efl le Rachitis : proprement dit. Ce j
nom a été donné à cet état de 4 a maladie, parce !
que ceux qu’on rerient en prifôh deviennent j
maigres & languiflans comme ceux qui en font
affectés. Voye\ l’article Rachitis.
CHAUDE-PISSE. Voyei Gonorrhée virulente.
CHAUX-VIVE. Son principal nfage efl pour
3a compofirion de HEau de Chaux. Voyez ce mot.
On s’en fert quelquefois comme d’un rubéfiant,
on la mêle pour cet effet avec du miel pour en
faire un cataplasme.
Un mélange de parties égales defavon noir & j
de chaux-vive., appliqué en emplâtre fur une i
tache de naiffance, y forme en douze heures une |
efearre qui tombe à la fuite de la fuppuration, j
& la tache difparoîr.
On fait avec la chaux-vive & Horpin une pâte
dépilatoire, pour détruire les poils ou les cheveux.
CHAULIAC. (Guy de)-Il naquit à Montpellier,
où il profefla long-temps la Médecine
-& la Chirurgie. Il fut comblé d’honneur & de,,
richeffes par le Pape Clément VI &fes fucceffeurs
-Innocent VI & Urbain V. Cet Auteur efl con-'
fidéré comme le R ffaurateur de la Chirurgie vers
le 14e fiecle. Cet A t n’étoit alors exercé que par
les Barbiers ; il confiftoit à appliquer empiriquement
des recettes, tant étoit profonde dès-lors
l’ignorance des principes & des obfervations qui
ont contribué le plus à le rendre honorable autant
qu’utile. Il étoit Doéleur delà faculté de Médecine
de Montpellier , difciple de Raymundi&de
Berthuc. Il exerça la Chirurgie à Lyon & fe fixa
enfuite à Avignon , où la ptÀe quiexerçoit alors
fes ravages, lui donna lieu de développer fon zèle, I
fes travaux fon amour pour l'humanité fooffrante.
11 eompofa fa grande Chirurgie en 1^5
-& la réduifiv en fyflême. Quand cet ouvrage
parut, cet Art étoit exercé par des ^Charlatans
^ivifés^en cinq feéles,. Les unsappliquoient des I
catapla.'iUvS fùr toutes les plaies* les autres les pan- |
foieflt avec du vin, la 3e feéle traitait avec des
emplâtres doux , la 4e. celle des Chevaliers
Teutoniques recour oit auxenchnntemens,à l’huile
& aux feuilles de choux, la 5e. , c e l l e des femmes,
imploroient la feule injfercvfhon des Saints- Guy
de Chauliac rétablit l’ufage des opérations, &
refiùfcfta la pratique de Galien , des Arabes &
de Paul d’Egtne. Il fuffiroit à fon éloge de dire
que les Modemès n’on rien innové dans ce qu il
a dit des plaies de la tête. Il efl le premier qui
ait parlé de la guéri fon des plaies au cërveau avec
déperdition de fubflance ; il pratiquoit prefque
toutes les opérations qui font en ufage aujourd’hui.
Il faifoit l’opération de la cataraéle par
abaiffement, & celle de la fifiule à l’anus, à-
peu-près comme on la fait aujourd’hui. En général,
il a parlé de prefque tout ceqü’ont dit le-Chii ur-
giens modernes, & cependant il a écrit au 14e fièeie.
( ikf. P e t i t -R a d e z . ) ,
CHEMÔSIS. C’cfl une affeélion dans
laquelle le blanc de l’oeil s’élève tellement au-dtflivs
du noir ou de la cornée , uthigro Jubjidente , dit
Gorrhée, & atho cmientes hatus cujufdem jimili-
tudd oriatur. Si l’on en croit cet Auteur, cette
dénomination a été donnée au Chemofis d après
certains coquillages dont l’animal forme au-dehors
une ouverture comme quelques efpèces de lepas*.
j ,Quoi qu’il en foir, Paul d’Égine obferve que deux
| fymptômesfuivent toujours cette aflfeélion, lavoir j
la rougeur foncée de l’oeil & l’eélropium ou inver-
fion des paupières , qui efl Couvent portée à un
tel point, qu’il efl impoffibleen aucune manière
aux malades de fermer l’oeil ,^ce qui rend, leur
afpeél fort défagréàble. Cette maladie efl la fuite
de l’ophtalmie chez les perfonnes avancée en
chez les en fans & généralement chez tous ceux
qui font fujets aux écoulemens des yeux; elle
efl Couvent la fuite de l’ophtalmie vénérienne y
comme je l’ai vu dans les Hôpitaux. Le Chemofis
eil quelquefois occafionné par un gonflement variqueux
des veines , les Ratifications font alors le
meilleur remède. Woolhoufe fe fervoit du filet
qui furmonie les baies du feigle, qu’on fait être
denté en maniéré de feie ; il rraverfoit différens
points de la tumeur , & par des mouvement alternatifs
il ouvroit les vaiffeaux engorgés ; il réiré-
roit plus ou moins ce procédé. Voye% cè qu’il
I faut en penfer à l’article Ophtai/mgxistre &
! Ectro-piüm. (M . P è t i t -Ra d é z .J
1 CHEF. Nom générique qu’on donné aux rou*
leaux def"bande. Ÿoye\ Bandé.
CHESELDEN, (Guillaume) né à Scmcrby,
dans le Comté de Leicefkr en ré-88 , mort en
1752. Il fut diféiple de Cowper & d:e Fern. A
22 ans, il fit fes premières démonffrarions- anaro-
. miques. Ses ouvrages & fes cours publics lui ont
j acquis une très-grande célébrité. En 1728 , il fie
une Opération très-délicate & qui eut le-plus,
grand foceès, il ouvrit la prunelle aux deux yeux
d’un jeune lqbùame de 14 ans aveugle-né , & la
rendit ainfi complettement la vue. Il efl Auteur
de plufieurs obfervations fur l’Anatomie & la
Cbùnrgie, inférées dans les TranfaéHons Philofo-
phiques, une entr’autres, Ou l’ombpicitè fur emportée,
fans que le m dade en perdît la vie.
Chefeldèn nif un très-grand-LithofOmifie de
fon teins, il fe fixa d’abord û la taille par le.
haut appareil ; mais il lui préféra bientôt la méthode
de Raw ou la taille latérale., perfectionnée.;
d’après les procédés de Frerë'Jacqnçs! 11 a fait
paroître, en 1723'unouvragé fur la,taille, intitulé:
Treatife on the high operation o f the fiohe. Il,
conieille dans ce Traité, avant d’ouvrir la
v.effie par-defiùs le pubis , d’y'porter dé'M’eau
polir faire plus aifément l’inciiion fur fon fond.
Cet ouvrage a été fort critiqué , même parmi fes
compatriotes ; voyez une brochure intitulée Lkhp-
tomus caflratus, or Ckefeldms treatife on' thé high
operation o f the fions examined and. plainly to be
fou :d Lithotomia Douglafîiana under àiyother titlè.
London , 1723.
CHEVAUCHEMENT. Oflium fuperpofuià.
Terme ancien, pris de l’équitation , 8c qu’on emploie
communément pour défigner le déplacement
des os dans les fraéxufes dè.s extrémités , loifque
leurs bouts paffent l’un fur l’autre. Le çhé-
vaucheriient n’a jamais lieu fans qu’il y ait rac-
courpiftement du membre •; il efl très-ordinaire
dans les fraélures obliques, on en fent laraifon.
( M. P e t i t Radez. )
CHEVESTRE. Nom d’un bandage particulier
que l’on applique dans la fraélurede la mâchoire
inférieure , & que l’on divife en fini pie & en
‘compofé. Le .fimplen’eft autre ehdfè qu’une bande
d’environ quatre aunes de longueur, fur deux ou
trois pouces de large, roulée à un chef ; on s’en
fert lorîqu’il n’y a qu’un côté de la mâchoire
fraélurée ; le Chcveflre double efl “unqSgndé longue
de• fix auties, coulée à deux chrE ; on s’en
fert lorfque la mâchoire,efl fraClurée en deux
endroits/ Voyez Fracturé.
CHÏRONIL.N. Epithète que Fon donne aux
ulcères malins & invétérés , dont les hdrdsfom
durs , calleux & gonflés ; qui jettent une fanie
limpide fans pourriture , fans inflammation & fans
grande douleur, mais qui fe cicarrifent difficilement,
ou dont la cicatrice, fi on a pu l’obtenir,
fe déchire avec la plus grande facilité. Ces.'Cartes
d’ulcèrês attaqu nt fur tout les pieds les jatnhes.
Cn les appelle Chkoriens > de Chtron , qui efl,
à ce qu’on prétend , le premier qui les ait guéris
& qui s’en guérit lui-même.
CHIRURGIE. De X*'? & manïîs opéra.
Cliirurgia,Partie de laMédecine bornée à laconnoif-
fance des mal-dies du corps humain, qui exigent
pour êtieguéries l’applkatîon de la main feule, des
inflrumens, ou d^s topiques,en tant qiie-moyens
ellentiels de guérifon. La ûiu1îitud*e dès mâiadies
de "ce genre , leur tompHcation , les procédés
variés, l’aptitude &. Ladre fie qu’elles exigent de
ceux qùi s’en occupent , ont déterminé dès 1^
premiers teins, certains hommes à fe livrer particulièrement
à cette ; partie de Fart î?e guérir.
XVfaiÇeniblîiblemém.ellea été la première qu’ils cultivèrent
Y car il y a tout îieu-dé croire qu’on
étudia' lest .maux dont la caufe étoit foumife aux
ÿeuYp bien avant ceux dont la complication des
•phéhomçrièsqën ihdiqnoit une cachée..,- & çonfé-
queniinent pliis ’ difficile â dééçnivrir'. On die
qn’Apis, Roi d’Egypte, fut i-inventeur delà
Chirurgie. Efcldâpe, fclon Chambers , fit après lui
un Traité fur leï plaies & les ulcérés, & il eue
pour fucceffeurs Les Fhilofophcs des fiècles fui-
vans, auxquels l’exercice delà Chirurgie fut uniquement
confié; Pirhagore Empedocle , Parmé-
ni(k‘, DéfnbçrlfëjChirôn, <St Pæon furent ainfi cités
dans l’biftoire p’our avoir pratiqué' quelques opérations
ou traité quelques maladies chirurgicalés'.,
Les Afclépiades furent ceux qui s’en /occupèrent
le plus ; elle étoit réputée chez lers Grecs un Art
de première néceffité v au'ffi- Hippocrate, qui a
pratiqué routes les parties dé la Médecine , s-éroit-
il fpéciàlément livré f la théorie & à la pratique
de eëlle-ci, & les dogmes qu’ils nous a laifl^S
fur elle , font tellémcnr le1 fruit d’uné étude approfondie
, qu’ils font encore fuivis dans lin frès-
grand-nombre de cas., ainfi qu’on le peut vdir
dans les clifFérens Articles de ce Lexicon. Les Romains
cultivèrent moinscette partieque les Grecs,
& l’on ne fait trop pourquoi , car les combats
où ce peuple guerrier fe trouvoit fréquemment,
durent fouvent lui en faire connoître tout leprix.
Pline cependant parle d’un certain Archagarus j
qui, le premier , s’établit à Rome fous le-règne
de l’Empereur Augüfle. Les Romains’,dit-il, furent
d’abord fort fatisfaitsde ce Chirurgien , qu’ils
appelloient vuînerarïus, ils fui donnèrent des
marques extraordinaires de leur eflime , mais ils
s’en dégoûtèrent enfuite ; vraifetnblablemént à
caufe de l’a cruauté de fes procédés, car ils
Fappelîoienr par fobriqnet, carràfex. Ils portèrent
même- fi loin la haine , à en croire*qiieîqü -s Auteurs,
qu’ils le lapidèrent dans le champ dé Mars.
Mais' cet éloignement pour l’Art ne fut pas de
longue durée, car quelque teins après parut Cèlfe,
qui, par fes écrits & fa pratique, le rétablit à Rome
dans fa plus grande fplendeur. La Chirurgie, depuis
ce tems jufqu’â celui où les Sciences paffe-
rent en nos contrées, fut cultivée comme toutes
les autres branches de la Médecine , par les Arabes
qui, fucceffeurs •& héritiers dès Grecs, nous
i en transmirent- les dogmes, moins défigurés que
| ceux de la Médecine. Ali Abbas, M-.nlùé, Rhàsès,
| A-bueafis & autres Médecins de cette nation,
épurerçnt même la pratique de beaucoup de procédés^
quoiqu'ils en eufiënt démembré plufieurs-
Mais alors la feieheè ainfi que la-pratique étoit.
pbnr le plus grand nombre ‘une rout ine fou vent
tn-.’ufrière , comme elle FeR même aujourd’hui
dans les pays éloignés de touies fources d’milruc