
expérimentés & empêche qu’on ne faififfe l’indication
qui pourroit mener fûrement à la gué-
rifon. La caufe prochaine de l’Induration , dîlent
les livres élémentaires, eft l’indolence de la partie,
& la difpofition que certaines humeurs ont à
s’endurcir. En effet, on remarque qu’elle arrive
aux apofiêmes fitués dans les corps glanduleux
dans le voifinage des articulations, à raifon
de ce que ces parties abondent en lues blancs,
parties du fang qui eflfortfufceptiblede coagula-
lation. Les caufes éloignées font l’application
indue des répereuffifs, & réfolutifs, des fpiritueux.
Il V a des lignes qui annoncent que l’Induration
pourra fe faire, d’autres qui font connoître qu’elle
le fait, & d’autres enfin qui annoncent qu’elle
eft faite. Si la tumeur eft duré dès le commencement,
fi elle s’eft formée lentement, fi elle a
commencé à fe circonfcrire, fi la douleur n’eft
point v iv e , l’inflammation & la pulfation font
peu confidérables, ce font .autant de lignes qui
indiquent que l’ Induration pourra fe faire. La
diminution de la douleur, du gonflement, de la
pulfation, de la fièvre & l’augmentation de dure
té , que la tumeur prend, font connoître que
l’Induration fe forme, la ceffation de la douleur,
de la rougeur, & de la pulfation, & la circonfcrip-
tion de la tumeur, ainfi que la réfiftance au toucher
marquent quelle efl terminée par Induration.
Voye[, pour de plus grands détails, l’article
Sch ir r e . (A L P e t it - R a d e i .)
INFIBULATION, înfibulatio. Opération par
laquelle les Anciens fe propofoient, avec une
efpèce de boucle ou d’anneau, d’empêcher les jeunes
gensd’avoir commerce avec les femmes, quand
ce commerce étoit contraire à leur famé. Celfe
décrit cette opération à la fin de la fedion fixième
du troifième chapitre de Ion feptième Livre. V oici
comment it s’énonce à ce fujet. ce On boucle quelquefois
les jeunes gens pour leur conferver la
fanré j ce qui fe pratique de la manière qui fuit:
on tire le prépuce, & l’on marque à droite &
à gauche avec del’encre l’endroit qu’on veut percer,
enfuite on laiffe retomber le prépuce. Si les marques
fe trouvent vis-à-vis le gland ,c ’efl une preuve
qu’on a trop pris du prépuce ^ il faut faire les
marques plusoas. Si elles fe trouvent au-deffous
Au gland," c’eft à cet endroit qu’on doit placer
la boucle , c’eft-là qu’il faut percer le prépuce
avec une aiguille enfilée d’un fil j on noue en-
fuite les deux bouts de ce f i l , on le remue tous
les jours, jufqua ce que les cicatrices des trous
(oient affeimies, pour lors on ôte le f i l , & l’on
y paffe une boucle, qui fera d’autant meilleure
qu’elle fera plus légère. >3 Celfe ajoute que l’infibulation
eft plus du nombre des opérations fu-
perflues, que des néceffaires : fed hoc quideni
fapiiis interfupervacua > quant inter neceffaria eft.
On a confervé cette opération dans l’Art vétérinaire,
pour empêcher l’accouplement du cheval
avec ia jum.nt j mais c’eft à la jument qu’on fait
porter l’anneau. Fabrice d’Aquapendente \ dans
tes leçons de Chirurgie, momroit à fes Auditeurs
une boucle dont les Anciens fe fervoient pour
l’Infibulation des jeunes hommes-, il l’avoit eu
d’un (avant Antiquaire. Nous ne connoiffons plus
cet inftrumenr. Extrait de Vancienne Encyclope'd.
( AL Petit-Radez. )
INFILTR ATION , racine, Filtrum. On défigne
ainfi l’érirt d’une partie, ou de tout le Corps,
quand le fang ou les. liqueurs émanées du fang,
répandues dans les cellules du tiffu adipeux, en
augmentent le volume & en changent plus ou
moins la forme. Les fluides infiltrés, en pareils
cas, abreuvent tellement les lames du tiffu celluleux
, qu’on a peine à diftinguer celle-ci, tant elles
font confondues avec eux, fur-tout quand le mal
date depuis long-tems-, c’eft ce qu’on obferve
dans l’anafarqae, dans les anévrifmes faux. Il ne
faut point confondre l’Infiltration avec l ’épanchement
où les liqueurs extravafées font raffemblées
dans un foyer unique", qui, ouvert, les laide
écouler toutes y ce qui n’arrive point dans l’Infiltration.
U eft des Infiltrations, qui, par elles-
mêmes, font maladies, telle eft celle qui a lieu
dans un oedème ,dans unecontufion,ouanévrifme
faux j mais aufli il en eft qu’on' peut regarder
comme accident,celles-ci pourroientêtre nommées
épigénomatiques, pour les diftinguer des premières
telle eft celle qui conftitue l’empâtement qui lur-
vient aux inflammations, lorfqu’elles fe terminent
par fuppuration, celles qui accompagnent les
abcès profonds St cachés, celles qui paroiffent
dans les inflammations des parties membraneufes'
& fort fenlibles, telles que le péricrâne & les
aponévrofes.
En général, les Infiltrations offrent des apparences
qu'on peut regarder comme autant defymp.
tomes morbifiques, ion voit que leurs caufes
leurs lignes & l'événement qui les termine, doivent
êtreenvifagés d’après les notions que la Pathologie
fuggère. Aufli ne nous arrêterons-nous point ici
fur tous ces objets, non plus que fur les
moyens tant médicaux que chirurgicaux qui leur
conviennent ^ l’on trouvera, aux articles Contusion
, (Edeme , Abcès &c. tous les détails
relatifs à cette matière. (AL Petit-Radel.)
INFLAMMATION. Jnflammatio. En Grec,
txtypon, ou <p^oyua-k, <je çxtyml jc brûle. Expreffion
figurée, qui doit probablement fon origineà l’opinion
adoptée par les Anciens, qu’il y a furabon-
dance de particules ignées dans les parties où fe
manifefte la maladie qu’on défigne par ce nom.
Nous pouvons la confiçlérer Amplement comme
un terme technique qui n’exprime, ni lacaufe^
ni la nature de cette afredion.
L ’Inflammation fe manifefte Couvent comme une
maladie idiopathique-, elle eft fréquemment aufli
dans d’autres maladies, & fur-tout dans les plaies,
les çontufions, & les ulcères, le fymptôme le
plus embarraffant que lç Chirurgien ait à combattre,
en même-tems cependant quelle eft pour
l’ordinaire , une circonflance effentielle à la guéri-
fon de différens maux. Il importe donc de connoître
les caufes capables de produire cefymptô-
me, les circonftancesqui l’accompAgnenr, & la méthode
la plus propreà le modérer, ou à ledifliper.
Toute partie organique du corps eft comme
1 on fait, fu jette àjlTnflammation. Néanmoins nous
ne nous occuperons pas ici des Inflammations
internes, parce que les fymptômes qui lesaccom-
pagnent communément, font plutôt du reflbrt
de la Médecine que de la Chirurgie. Nous nous
bornerons en conféquence à conlîdérer les phénomènes
que préfente le pins fréquemment cette
maladie, lorfqu’elle fe manifefte extérieurement-,
m comme la plupart font aifés à connoître, lorf-
que l’on connoîr bien le phlegmon, ou l’Inflammation
locale, c’eft de cette efpèce que nous allons
particulièrement nous occuper.
Des phénomènes de VInflammation
& de fa caufe prochaine.
N Toutes les fois qu’une partie quelconque du
corps eft affedée d’inflammation phlegmoneufe.,
l’on y obferve une tumeur circonfcrite-, la fen-
lîbilité de cette partie eft plus ou moins augmentée*,
l’adion des artères y devient plu3 vive ,
comme cela fe manifefte, foit par la fréquence,
foit par l ’intenfité de leurs pulfationsj
le malade y refient une chaleur plus grande que
dans l ’état naturel, & fouvent la température en-
eft réellement au-deffus de celle du fang, comme
cela fe démontré par l’application d’un thermomètre.
A ces fymptômes fe joignent la tenfion,
la rougeur, & une douleur accompagnée de battement.
Les fondions de la partie affedée font
entièrement fufpendues, ou ne s’exécutent que
d’une manière imparfaite.
L ’Inflammation phlegmoneufe eft toujours
accompagnée d’un état de pléthore abfolue ou
relative. La pléthore générale du fyflême influe-
confidèrablément fur la violence & l’étendue de \
cette maladie, ainfi que fur la manière dont elle
fé termine -, mais les effets d’une pléthore partie
lle font moins marqués. L’on a généralement
attribué le gonflement & la tenfion des vaifleaux de
là partie enflammée à l’obftrudion de ces vaifleaux
ou de leurs extrémités, & ia fuppofidon de cette
obftrudion peut être fondée. La preffion latérale
des parois des petites artères, foit par le fluide
qui eft pouffé dans leur cavité en plus grande
quantité qu’a l’ordinaire, foit par celui qui s’épanche
dans leurs interflices en conféquence de {’augmentation
de leur adion, peut bien jufqu’à un
certain point gêner le mouvement progrefîif du
fang, & en déterminer l’accumulation-, mais on
s’eft trompé quand on a cru pouvoir attribuer cet
effet à.l’épailîiffement du fang, qui devient au
contraire d’autant plus flu'de , que i’étar inflammatoire.
acquiert plus .d'imenfité, ainfi que l’ont
démontré les ingénieufes expériences de M*
Hewfon.
En obfervant les différens phénomènes que produit
l Inflammation, il paroît qu’il y aévidemment,
dans tous les cas, un accroiffement d’adion
dans les vaifleaux de la partie affedée -, en admettant
que cet acçroiffemcnt a lieu principalement
dans les artères, il eft aifé de rendre raifon de
toutes les circonftances de l ’Inflammation telles
que la chaleur , la rougeur, la fenfation de battement,
le gonflement, la d o u l e u r l ’on peut,
en conféquence, confidérer cet état des vaifleaux
comme la caufe prochaine de la maladie. Il eft
bon de faire obferver cependant que cet aceroif-
fernenr d’ad ion, dont nous parlons, ne confifte
pas uniquemenr dans l ’accélération des mouve-
mens artériels, car diverfes caufes peuvent occa-
fionner une pareille accélération, fans occafionner
une Inflammation réelle. Ainfi, l’agitation du corps
par un violent exercice, un état très-chaud de
1 atmofphère, le ftimulus des liqueurs fpirimeufes,
&c. peuvent augmenter beaucoup l’adivitéde la
circulation fans déterminer dans aucune partie un
état Inflammatoire. Lorfque celui-ci exifte, il
paroît qu’il n’y a pas feulement accélération du
mouvement naturel des artères, par lequel le fan»
eft pouffë dans leurs cavités, mais encore une
augmentation dans la vivacité, de chacune de
leurs contrarions , laquelle eft analogue à ce
qu’on obferve dans les battemens du pouls,
quand l’affedion Inflammatoire s’étend fur tout
le fyftême fanguin} peut-être y a-t-il ici une
modification particulière de l’adion artérielle *
dont la nature ne nous eft pas bien connue, &
qui varie probablement dans chaque efpèce d’In-
flammariom La perfection des organes, la vigueur
avec laquelle ils exécutent leurs fondions
dans toutes les parties^ du corps, font étroitement
liées à un certain degré d’énergie du principe
vital; mais cette énergie même, modifiée
de différentes manières, peut devenir la lource
de différens maux , qui ,dans bien des .cas, auront
d’autant-plus d’intenfité, que la partie affedée
poffêdoir à un pins haut degré cette force vitale.
C’eft par cette raifon que les divers ftimulans qui,,
par leur adion fur les vaifleaux fanguins, peuvent
y caufer de l’Inflammation, opèrent cet
effet d’une manière beaucoup plus, marquée chez-
des perfonnes naturellemeut vigoureufes, dont,
les vaifleaux agiffent avec force fur les parties;
du corps très-fenfibles, ou très-irritables*.
Effet de FInflammation fü r le fyftême animal'.
Quelquefois l’Inflammation’ eft- absolument'
limitée à la partie qu’elle affede. effemiéllement,,
& n’a aucune influence fur le refte du fyftême.
fanguiny d’autres fois elle produit une affedion*
générale, vulgairement appelée Fièvre Ififlamma*
toirej ou. des fymptômes généraux, d’irritation*.