
On obferve fréquemment de grandes irrégularités
, dans les cas de cette nature; on a vu des
»ens q ui, ayant un étranglement dans l’urètre,
éprouvoienr,fans éjaculation manifefie, la même
fenfation que fi la femence fut fortie par l'urètre;
cette liqueur rétrogradant alors dans la vefiîe,
ou peut-être n’étant point du tout verfée dans
le canal ,1a fenfation alors tiendroit uniquement
i l’iritation du bulbe de l’urètre & à l'aélion des
mufcles accélérateurs qui auraient lieu comme
conféqnences de 1 éreélion St du. frottement de la
verge, ou de l ’idée d’un parti! frottement.
Dans la plupart des cas de cette nature, il y a foibleffe occajionnée par l'épuifement, & plus
encore peut être, par la fatigue du fyftême
nerveux qui réfulte des (publies trop répétés de
l'éjaculation y il y a | n | pour l'ordinaire augmentation
d'irritabiûié, qui aggrave St perpétue
le m;:l. Le traitent, ut pat co iféqueut doit ffig.
dre d'ùmêié à fortifier le corps, St de lautre
à diminuer l’ iiritabimé; on doit être très-
attentif en même unis à écarter,_ autant qu'il
eft podble, routes les caufes o.calionnelles qui
peuvent ai oit la moindre tendance à exciter l’ac-
uon des organe- de la g nération. L'on a fouvent
e m p l o y é avec fnebès le quinquina & les martiaux
comme toniques , l’ooiimi comme fédatif St antif-
pafmodique. St le bain froid fous l’un St l'autre
point de vue. L'application fouvent répétée de
l’ eau fraîche, St même, de l’eau à la glace,
fur le ferotum St le périnéea été, dans bien des cas,
d’nue très ■ grande efficacité.
•INCISION. Terme qui exprime génériquement
une opération par. laquelle on divife avec un
infiniment tranchant la continuité des parties. On
4 it de* Incifiotis pour évacuer le pus contenu
dans, un dépôt purulent, V*>y'K. A b c è s ; pour
aggrandir les plaies, extirper les callofités. des
ulcères & des fifiules, Kuyaq Pl a ie , U l c e r e ,
F i s t u l e ; pour extraire les corps étrangers, ou
réputés tels, FoyeçC é s a r ie n n e , L it h o t o m ie ,
Haut-A p pareil ; pour retrancher quelque
membre, Voyc\. A m p u t a t io n ; pour fépareï.ce
qui t ftu n i contre l’ordre de la nature, Voyc%
Im p e -r p o r a t iON pour réduire des parties qui
font hors-de leur place, Vcye^ R é d u c t io n .
Les Incifions diffèrent parleur grandeur, par
leur (filiation, par la. nature des parties qu'on
divife St par la. direélion des Incifions ; a ce dernier
égard les-nnes font longitudinales, les;autres.
s tranfverfales ; il y en a de circulaires, de cruciales,
de ttiangnlaii e s , &c.
L'cxtràclion descorps étrangers, & l’ouvertune
des abcès profonds, demandent une grande con-
noifii'nee de f Anatomie,, parce que les cas qui
- exigent ces opérations, étant fû jets à une infinité
de variations , il- ne peut y. avoir aucune méthode
fixée par les préceptes pour, chaque cas,
diéérenr. C ’cfl à la prudence & au favoir à gui-
qpr de. conicTX la main, du, Chirurgien; c.e font
fes lumières qui conduiront l’inftrument avec la
fermeté- & la précilion néceflaires pour ne faire
qne ce qu’ il faut, & inciter à propos & avec
connoifiance de caufe les parties qu’il eft important
de ne pas refpeéler.
Il y a peu d’opérations qui n’exigent des Incifions
pour lesquelles il y a des règles particulières.
Les inflammations & les gonflemens considérables
qui menacent un membre de’ g.angrène,
ne viennent fouvent que de l'étranglement caufé
par quelques fibres aponeurotiques dont la fec-
tion feroii cefler tous les accidens. Voyt\
G a n g r è n e .
Les Incifions qu’on fait fuperficiellement pour
procurer;, le dégorgement des parties oedémateufes
le nomment Mouchetures ; fi elles pénètrent
dans le corps grai fieux, elles s’appellent S c a r i f
ic a t io n s ,* enfin on donne le nom de T a i l l
a d e s aux Incifions profondes , qu'on fait
pénétrer quelquefois jufqu’à l’os dans le fphaeèie.
Voyei ces mots. Article extrait . de Vancienne
Encyclopédie.
INCONTINENCE, Q’U.RXNE.. Incapacité de
retenir ce fluide dans la velfie,* en forte qu’il
ne peut s’ y accumuler, & qu'il s’échappe constamment
, ou du moins fréquemment, par l’urèr
tre, malgré la volonté du malade.
Qn peut réduire à trois chefs les caufes ordinaires
de cette maladie.
x.° L’irritation produite au col de la velfie
par le frottement de quelques pierres contenues
dans fa cavité. C ’eft une chofe bien connue que
l’incapacité de- retenir l’urine pendant un certain
tems, eft un fymptôme de pierre dans la velfie ;
& dans ce cas, on ne peut attribuer ce fymptôme
à aucune autre caufe qu’à l’irritation confiante
de la pierre fur les. tuniques de cet organe. Car,
s'il dépendoit toujours, comme on l’a fuppofé,
d’une perte totale de contraélifité dans le col de
la velfie., le malade feroir, dans la; plupart des
cas, incurable. Mais on fait que l'Incontinence
d'urine caufée par une pierre fe guérit prefque
toujours complertement par l’opération de là
taille; on fait aulfi que trè$-fou vent, même fans
ôter la pierre, on foulage beaucoup cette maladie
par des médicamens propres à diminuer l’irritabilité.,
particulièrement au. moyen des boifions
huileufes & de,s anodins. Un ufage long-rems
continué 4e ees fécours foulage plus efficacement
cette efpèce d’incontinence d’urine que tout autre
. moye.n , excepté l'opération , qu’on ne doit jamais
perdre de vue, lorfque ces fôrtes de fecours ne
réuflilient pas, comme étant la feule reffource
fur laquelle on puiffe compter.
2.° Une affection paralyiique eft fou vent la caufe
4’un écoulement perpétuel , ou d'une incontinence
d'urine.,. 11 femble que le fphinCler de la veffiç
përde quelquefois fa force contractile, tandis que
la velfie même co.nfervc toute la fiennç, Icii’opi-.
niâtreté de la paralylie, qui tient peut-être à une
afteérion générale du fyftême, rend fréquemment
inutiles tous nos efforts pour la guérilon. Mais
les remèdes qui promettent le plus de fiiccès,
font, en général, les toniques, particulièrement
le quinquina, les martiaux, & fur-tout le bain
froid, général & local. Dans toute efpèce de maladie
de cette nature, f application d’eau froide
au périnée réuffit mieux que tout autre moyen ;
on fe fe r t, pour cet effet, de linges trempés dans*
de l’eau fraîche, même à la glace, ou bien au
moyen d’un tuyau difpofé pour cet effet, on fait
jaillir l’eau directement fur le périnée & fur le
rondement.
Un grand véficaftoire appliqué fur lefacrum,
a réuffi dans bien des cas dincontinence d'urine,
mieux que tout autre remède , lorfque cette maladie
dépendoit d’une affeéHon paralytique. On
l i t , dans les Recherches & Obfervations de Médecine
de Londres, plufieurs cas, de cette rature,
où la paralylie du col de la veflie , occafionnée !
par des caufes de différens genres, & alïèélant
même les extrémités inférieures, avoir été promptement
& complètement guérie par ce remède.
La teinture de cantharides donnée intérieurement
a été aulfi employée avec fuccès en pareilles
circonftances.
3*° L ’Incontinence d’ urine arrive quelquefois
en conféquence d’un déchirement ou d’une diften-
fion trop forte du col de la velfie, caufée,chez
des hommes, par l’opération de la taille, & chez
dés femmes, par la même opération, ou par
1 accouchement. Il faut fe fouvenir cependant
que, s’il fe fait un grand déchirement dans l’opération
de la taille, cela vient ordinairement de
ce que les mufcles & les autres parties n’ont pas
été fuffifamment divifées par l ’inftrument. Aulfi ,
excepté les ca? où la pierre fe trouve être d’un
volume extraordinaire, on voit rarement l ’Incontinence
d’urine furvenir à la fuite de l’opération,
quand elle a été bien faite. Une précaution
effentielie pour la prévenir, c’eft de faire
l’extraélion de la pierre avec beaucoup de lenteur,
afin que les parties qui doivent lui donner paffage
puiflent prêter peu-à-peu. S i , malgré cette précaution
, l’Incontinence d’urine a lieu à la fuite
de l’extraélion d’un très-gros calcul, elle cède,
pour l’ordinaire, au bout de quelques mois au
plus, tard.
Au relie, comme, dans ce cas, la maladie dépend
à-peu-près du même principe que dans
le cas précédent, favoir, d’une perte de ton
dans les organes defiinés à retenir l'urine, les
mêmes remèdes font indiqués; & en perfiftant
long-tems dans leur ufage, particulièrement dans
celui du bain froid , bien des gens fe font guéri»
lorfqu’elle tenoit à cette caufe. Mais fouvent aulfi
il arrive que, quelle que foit la caufe de la pa-
ralyfie, aucun remède ne réuffit; il importe
«alors de trouver les moyens d'empêcher l’urine
d'incommoder le malade, ce qu'elle ne manque
pas de faire d’une manière qui devient infuppor-
table, s’il ne trouve quelques moyens efficaces de
s’en garantir.
Lorfque la maladie vient de l'une des deux
caufes mentionnées en dernier lieu, favoir , d’une
paralylie du fphinéler de la velfie, ou d’un déchirement
, la compreffion de l'urètre réuffit pour
mettre le malade à l’abri des défagrémens qu’elle
peut lui occafionner ; il faut la faire de maniéré
qu on puiffe l ’employer ou la faire ceffer à volonté.
Nuck inventa dans cette intention le premier inf-
trumenr dont nous ayons la defeription ; c’cfl
une efpèce de moraitle qu’on a perfectionnée
depuis, & qui remplit bien fon objet, lorfqu’elle
eft bien exécutée Voye[ les Planches. On la
double d une étoffe de foie piquée pour ne point
bleffer la verge ; & à l’aide d’un écrou, on la
terre au point que l’on veut. Pour les femmes
on fait la compreffion par le vagin. On a inventé,
pour cet effet, des peflàires d’éponge; mais quand
les parties ne font pas trop irrirables, rien ne
remplit mieux l’intention que les peflàires d’ivoire
ou de quelque bois dur, tel quelegayàc. Voy.
les Planches.
Il faut faire attention à ce que ces peflàires
foient parfaitement bien polis, &. les enduire
d’huile avant que de les introduire. U faut placer
cet inlirument précifément en travers du vagin ,
afin d en obtenir la plus forte compreffion pofti*
ble contre le canal de l’urètre.
Cette méthode de porter remède à l’Incontinence
d’urine ne fauroit s’appliquer aux cas où
la maladie dépend de quelque îrritarion far le
col de la velfie ,* car alors le defir continuel d’u-
riner qui tourmente le malade, rend inadmiifible
toute efpèce de tentative pour empêcher l’urine
de s’échapper. Il importe donc extrêmement que
les Praticiens faffent bien attention aux différentes
caufes de cette maladie, puifqu’un remède parfaitement
adapté à une de fes efpèces peut faire
beaucoup de mal dans une autre.
Dans tous ces cas où l ’on ne fauroit avoir recours
à la compreffion du canal de l’urètre, on
pourra fe fervir d’une machine arrangée de manière
à former un réfervoîr pour l’urine. Nous
donnerons, dans les Planches, la figure d’un
inftrumtnt de ce genre dont on s’eft fervi
avec avantage. Il doit être fait de manière à
s’appliquer aulfi exactement que poffible fur l’une
ou i’autre cuifie; & lorfqu’il eft fixé convenablement
à un bandage ; circulaire, pafté autour
du corps, il peut demeurer fans fe déranger,
quoique l’on change de pofture, en faifant iel
mouvemens ordinaires. Mais ces fortes d’inflru-
mens ne peuvent fervir qu’aux hommes. Tout
ce qu’on peut faire pour les femmes, c’eft de
placer une éponge & du linge fin, en quantité
luffifante pour abforber tome l’u rine, à rnefure
qu’elle fort de la veflie.
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