
ou coups qu’elles ont reçus, a généralement ries
progrès fort lents, & les fuites en •four fouvent:
très-fàcheufés. Le pus qui s’v forme -, n’a point
cette conliftance crêmeufe qu’il a dans le* parties
charnues*, il eft au Contraire aqueux , ichoreux,
& en généial de,mauvais caraèlèréy il onge &
carie les fur fa ces articulaire«, & forme en très-
peu de tems une maladie trè«-compliquée. Audi
convi nt-il de lui donner ilfue. le plus promptement
poffible, lorfque la fluctuation eft bien
évidente. Cette fuppuration des articles eft or--
dinairement la tuite des plaies d’armes- à
elle entraîne alors avec elle une cornpli atioti
d’accidens qui rendent fouvent lés cas nès-em-
barrâffansycar exige-anrdifférente? inciftons, pour
l ’exrracliort des corps étrangers, l’air, en pénétrant
dans l’article, devient par lui-même iffiù nou-‘
vcllefonrçe de maux purement acci lentejs, comme'
on le verra à ' ’Article Plaie s d’A rmes'À F e ü .
Aufli quand on v.ft néceftité à recou - ir aux inc liions
pour donner ilfueau pus,con\ ienr-il de les ménager
autant qu’il eft poflible pour ne point trop donner
accès à l’air qui ne pourroit que nuire par lui-
même. La méthode de tirer à foi la peau , donnée
par le D. Mûnro, à l'article A ir , ne peut
gu ères être aya’ntageufè dans une circonflance où
fouvent elle ne fauroit céder à caufe de l’engorgement
& de l’inflammation, encore moins Fins
les articulations qui font entourées de beaucoup
de mufeles, Il n’eft point d’articles où il ne fe
forme plus fréquemment desjfuppuranons fans
qu’on s’en apperçoivey que celui du fémur avec
l'os des hanches. C’eft une maladie à laquelle
on ne donne point aflez d’attention , & qui c e - ’
pendant eft très-ordinaire dans la jeunefte. A la
fuite d’une fecoufle reçue foir en fautant & retombant
fur les pieds ou fur les genoux, la fecoufle
fe communique à l’Articulation, l’inflammation
& la fuppuration qui furviennent relâchent
les ligamens, les çnviron5;s’engorgent, &
rempârement paruïflam même au-dehors vers la
peau , il s’enfuit d’abord une douleur fourde avec
difficulté de fe tenir débout, ou de mouvoir la
partie : les malades ne peuvent faire ün pas fans
boiter, la douleur s’étend aflez fouvent à toute
l ’extrémité, & très-fouvent l’os fort de fa caviré.
En lifant le Traité de Articulis d’Hippocrate, on
y trouve quelques explications qui donnent à entendre
que cet Auteur regardoit plufieurs luxations
comme fuCcédant à cette caufe, & étant
accompagnées des accidens dont nous venons de
faire mention.
Les Articulations peuvent encore être gorgées
de férofité qui' n’eft Ttulemem qu’infiltrée, elles
peuvent en contenir une aflez grande quantité
épanchée, & offrant toutes les marques d’une
fluctuation évidente. On nomme Gonflement blanç
Withe fweîling le premier de ces étais, & hy-
dropifie des articulations le fécond. Ces deux
maladies ne font point accompagnées d’une in**
flammation phlegmoneufe bien caraélérifée , ni
d’un bien grand changement de couleur à la peau,
les môuvemens font moins gênés que dans toute
autre maladie des articles,; feulement il y a une
tuméfaction évidente, & une douleur plus du
moins profonde. Quand le gonflement en porté
au plus haut point, il fe forme quelquefois une
légère inflammation au-dehors, qui aflez fouvent
eft fuivie de fuppuration. Les Articulations qui
font le plu.expolée« à ce genre de gonflement,
font celles qui préfenrent beaucoup de furface,
& qui font fujertes à une grande étendue de
mouvement, notamment celles du genou. M.Bell,
qui a écrit fpécialement furcette maladie, remarque
qu’elle eft toujours annoncée par une roideur,
& une immobilité delà jambe, qui fans
doute vient du défaut de mouvement que nécef-
firé la douleur, à la fuite de quelques affetliôns
précédentes. Quand les caufes de. la maladie avancent
toujours ,1e gonflement, qui, dans l’origine,
étoit peu de chofe, augmente à un tel point que
le volume de l’article parvient au double & au
triple de celui qu’il avoir précédemment; les veines
.d’ajentour deviennent yariqueufes, la partie
au-deflous du gonflement maigrit confidérable-
nrtenï. Néanmoins l’empâtement oedémateux devient
de jour en jour plus apparent, la douleur
eft plus vive, principalement quand le malade
eft dans fon l i t , ou que le genou eft échauffé
de toute autre manière, & l’inflammation pa-
roiffanr, des abcès ne tardent point à fe former
en différens endroits; ces gonflemens, outre une
fluéhia-ion apparente;, offrent encore le fenriment
d’une tenflon é'afliqué, ils cèdent à la pref-
fiôn comme les tumeurs ce démâte ufe s’, retiennent
remDrcime du doigt ; mais bientôt cette im-
preflîon s’efface dè; que la prtffion ceffe. Ces abcès
foit qu’on les laiffe s’ouvrir d’eux-mêmes, ou
qu’on les incife, rendent une très-grande quantité
de matière q»il d’abord eft purultnre , & d’une
aflez bonne confiflance, mais bientôt elle dégénère
en une fanie de mauvais caractère; & ce qui
eft contre tout autre apoflème , le volume de la
tumeur ne diminue point, quoiqu’il s’en foit
écoulé beaucoup de matière. Quand on n’a pas
befoin de tenir ouvertes les crevaffes qui fe font
faites fpontanément, elles fe ferment bientôt &
de nouvelle« collerions fe forment ailleurs, qui
s’ouvrent comme les pretrfères, en forte que,
comme l’obferve M. B e ll, li la maladie dure long-
tem>,, les tégunv ns de deffus la tumeur font fouvent
couverts de cicatrices qui fuccè lent à ces
fortes d’ulcères. Mais, avant que le mal foit venu
à ce point, l’état du malade eft bien empiré à
raifon delà violencé de la douleur, & de la réforp-
rion de la matière purulente , qui néceffaircmenc
amène avec elle les fueurs & les diarrhées col-
liquatives ; à moins qu’on ne prévienne tous ces
maux, & la mort qui toujours leur fucçède, par
une prompte amputation,
M, Bell 9
M. B e l!, curieux de connoître la natute dune
■ maladie fi fréquente en Angleterre, ayant ouvert
plufieurs fujers , a découvert ce qui fuit. Dans les
premiers tems, avant qu’il ne fe fût formé aucune
ouverture, les ligamens tant 'capfulaires qu’autres,
étoient fingulièrement épaiffis, il n’y avoir aucun
défordre dans l’article, les os & les cartilages
étoient parfaitement fains, la fynovie étoit comme
dans l’état naturél, tant par rapport à fa quantité
qu’à fa confiftance. A une époque plus avancée,
c’eft-à-dire, lorfqu’il s’étoit formé différens abcès,
& que le gonflement étoit au plus haut point ,
l’engorgement des ligamens .étoit plus confidéra-
b le , il étoit le plus fouvent accompagné de l’infiltration
d’une matière glaireufe, épaiffe , qui
paroiffoit occasionner cette tenfjon élaftiqne, dont
nous avons parlé en traitant des apparences que
la maladie préfentoit. La matière purulente fe
frayoit une voie à travers cet épanchement glaireux,
fans paroître s’y confondre. On a trouvé
quelquefois de petites hydatides, & , à un terme
encore plus avancé, toutes ces fubftances étoient
fi molles qu’il étoit impoftïble de rien diftinguer,
^out étoit confondu & préfentoit un engorgement,
ou épaiffiffement de fubftance aflez femblable à ce
que les parties offroient au commencement de
3a maladie. Néanmoins ce qui eft encore à obferver,
c’eft que les o s , comme les cartilages, étoient
encore auffi fains que dans le commencement ;
mais, dès que les ligamens avoient commencé à
être corrodés, les cartilages & les os ne tardoient
pas à l’être, & ces derniers fe carioient & aflez
promptement. Les tendons,qui pa fient fur cette
Articulation, étoient feulement roides & contrariés.
Le gonflt ment blanc de l’article peut provenir
d’une caufe rhumatifmaie qui s’eft fixée fur les ligamens,
comme il arrive chez les perfonnes fujetres
à ces fortes d’affeélions, ©ù il eft oceafionné par
une humeur fcrophuleufe, lente, comme on le remarque
chez les enfans. Cette obfervation eft très-
eflentielle à faire, car le traitement dans un cas
n’eft pas le même dans "un autre. Comme l’on
a tout à craindre de l’inflammation dans la première
efpèce, il faut vifer aux évacuations^qui peuvent
la prévenir. M. Bell a donné la préférence
auxfaignées locales, & notamment aux ventoufes
fearifiées. On les appliquera de chaque côté de
l’articulation malade, aux côtés de fa rotule par
exemple., quand ce fera le genou qui fera affeété,
on tirera huit ou dix onces de fang, & on répétera
cette évacuation à des intervalles convenables deux
ou trois fois, félon la violence des fymprômes,
& les forces du malade. Les ventoufes fearifiées
font préférables aux fangfu.es, en pareil cas, en
ce qu’elles dégorgent promptement» & que leur
application eft moins fujerte à accidens. On met
un petit véficatoire à l ’endroit où les ventou- ;
fes n’ont point été appliquées & fucceffivement
ailleurs ; & , par ces applications alternatives, :
Chirurgie. Tome I er, l , trt Partie,
on entretient une irritation au-dehors, qui, dans
les inflammation^profondes, eft plus avanrageufe,
que tout écoulement qu’on entretiendroit par la
fuppuration des véficatoirès.
Pendant cet intervalle l’on preferit de temps à
autre des purgatifs rafraîchiffans * & l ’on fait
obferver ftriélemem le régime antiphlogiftiqu;.
Mais le trairement qui convient dans le commencement
de la maladie, n’eft point celui qu’il
faut fuivre lorfqu’elle eft beaucoup plus avancée.
Quand l ’inflammation eft diflipée, qu’il n’y a aucune
apparence de formation de matière, le traitement
mercuriel feft celui qu’on confeille, non
point porté au point défaire faliver, mds feulement
d’affeéler la bouche légèrement. La meilleure
manière de donner alors le mercure ,
font les friélions. Deux gros d’onguent fuffifent
pour, en trois ou quatre fois dans la journée,
frotter la partie pendant un heure environ. Je
confeillerois volontiers en pareil cas les douches
faites avec une forte décoétion de leflive de
farment > ou avec les eaux fulphureufes, naturelles
ou artificielles, qu’on peut rendre plus
ou moin$ fortes, félon qu’on le juge néceffaire.
Quand on $’y eft pris à tetfeps, & que le traitement
d’ailleurs a été bien conduit, il arrive
fouvent que la réfolution s’opère complettemenr ;
mais quelquefois auffi,"quoique la maladie fe foit
diffipée»le mouvement ne devient pas plus facile
, ce qui provient du long efpace de temps
où le membre eft refté fléchi ; la roideur eft alors
aflez confidérable, & fouvent telle que ce n’eft
qu’avec la plus grande peine qu’on parvient à
la dilîiper. On dit que cet accident provient
de la coalition ou foudure des extrémités des
o s , foit pour un intime mélange de fubftance,
foit par l’épaiffiffement de la fynovie ; mais la
difleéliona prouvé qu’une pareille opinion n’étoit
nullement fondée, & que cette coalition n’a voit
point lieu, même dans l^tat le plus avancé de
la maladie ; elle fait voir que la roideur des tendons
fléchifleurs en effila feule caufe , du moins
dans dix-neuf cas de vingt , la chofe eft ainfi.
Cette obfervation eft effentielle relativement
au diagnoflic de l’anchylofe ; nous avons
déjà eu occafion d’en dire quelque chofe ,
en parlant de la conrraélure feorbutique’ des
membres à- L’article A n ch y lo se . La .fynovie ne
coopère également en rien à cct effet, car on a
obfervé quelle fe trou voit dans l’articulation
avec toutes les qualités qu’elle a dans l’état naturel,
& pas en plus grande quantité qu’à l’ordinaire
, quelle y étoit maintenue dans les cap-
futes Hgamenteules, qui le plus fouvent n’ont
fouffert aucune folution de continuité , quand
toutes fois les. os ne font point cariés. Cette
obfervation eft effentielle à faire ; elle donne lieu
de croire que plufieurs malades ont été légèrement
abandonnés, comme incurables dans la fauffe
perluafion qu’il y ayoit anchylofe, lefquels euf