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union. Les exemples de la première efpèce d’Ecar*
tement ne font point rares dans les différentes
parties du corps ; ils font fréquens dans l’hydrocéphale
des enfans, où l’on voit fouvent les futures
être" féparées de l’intervalle de plufieurs
travers de doigts ; dans le cas d’ëxcroiftances qui
prennant racine dans l’intérieur des narines, occa-
fionnent une féparation non-feulement de prefque
tous les os de là face, mais encore des cartilages
du nez, qui alors deviennent entièrement mobiles.
Les exemples de la fécondé efpèce fonrauffi communs
ainfi l’ on obferve quelquefois, après de
violens coups, une fimple féparation des os du
: n e z , une défunion du cartilage xiphoïde d’avec
le fieraum, du coccix d’avec le facrum; affections
. qu’on peut rapporter aux Ecartemens de ce genre.
Mais un que nous nous propofons fpécialement
ÿ de traiter ici, eft celui qui furvient aux os qui
conflituent le baffin, foit que cet Ecartement
ait lieu chez l’homme ou la femme long-tems
après un mouvement forcé, ou foit qu’il foit
la fuite d’un changement lent dans la diftribution
des humeurs,'comme il arrive pendant tout letems
de la groffeffe de la femme qui a conçu. Nous,
ne confidérerons point ici l’Ecartement fous ce
dernier point dé vue ; ce que nous avons dit à
l’article Bassin:, étant plus, que fuffifant pour
en.donner une notion plus exaCte; mais nous
l’envifagerons relativement au premier, & d'autant
plus qu’on s’eft fouvent mépris fur fa nature &
fur les moyens de guérifon qu’il pouvoit présenter.
L ’Ecartement dont il s’agit a été inconnu aux Anciens,
du moins celui qui arrive à toute autre
époque que celle de la geftation. Quelques Modernes
en ont parlé obfcurément; mais le plus
grand nombre ne l’a pas cru poflible, c’eft du
moins ce qu’on veut croire d’après le filence de
J . L. Petit & de Duverney, qui ont traité fpécialement
des maladies des os. On doit^ diflinguer
l’Ecartement qui furvient peu-à-peu d’avec celui
qui eft occafionné pat une violence extérieure. Le
premier femble fpécialement être propre aux en-
fans cacochymes & rachytiques ,* encore Te plus
fouvent eft-il déterminé par un effort quelconque,,
comme il eft conftaté d’après une observation du
Doéleur Baftius , qui fe trouve dans la Décade
première de celles^ qu’il publia en 173-1. Il y eft
dit qu’un Etudiant en Droit, d’une conftitudon
molle, délicate & lâche, fut ferré de près-,. en-
tirant des armes', par fon adverfaire.. Au moment
où le jeune homme reculoit de côté, fon tronc
fur les Cuiffes, comme pour fè garer ,11 fe fit une
dédudion des os innommés d’avec l’os facrum,
& dès ce moment le malade fentit une vive douleur
dans la partie, & la jambe fe retira tellement
, qu’il ne put marcher. 11 fouffroit même,,
étant afiis, & ne pouvoir pas fe relever.. Le
D. Bîftius ne fut appelé,que le troifième jour,
& avant reconnu le véritable caractère de la maladie,
il fit les tentatives qu’il jugea convenables.
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pour procurer le replacement des parties ; mais
ne pouvant y réuflir, il’ s’en tint à l’indication
de difcuter & corroborer. Dans cette intention
il fit frottèr l’endroit douloureux avec l ’ èfprit
matrical de Blankius, & l’on appliqua enfnite
l’emplâtre de diachylon gommé malaxé, avec
fuffifànte quantité d’huile fétide de corne de cerf.
La douleur fe diftipa en quatre ou cinq jours de
l’ufage de ces topiques ; les ligamens fe raffermi,
rent, & le malade marcha aufti bien que précédemment.
ce Ce cas, dit M. Louis, a été pour
Bîftius, un objet de méditation ,* il a examiné depuis
avec attention des enfans boiteux, & il a
reconnu que la caufe en étoit fréquemment dans
le vice de la connexion de l’os innominé avec
l’os facrum. Il donne à ce fujet trois Obfervations
faites fur des enfans âgés de trois, de quatre &
de fept ans. La protubérance de l’os facrum étoit
manifefte ; en faifant marcher ces enfans, on ne
pouvoit pas méconnokre que la foibLefle de la
partie ne fût l’effet de la mobilité des deux os,
dont l’union aurait dû être ferme & ferrée. L’Ecartement
dont il s’agit ici arrive plus fréquemment
qu’on ne peufe, & n’eft que trop fouvent caufe
-de la démarche peu aflurée des enfans qu’on
..force trop tôt à fe tenir fur leurs jambes.
Mais cet Ecartement n eft pas toujours confé-
curif à un relâchement des fymphyfes; il arrive
quelquefois prefqu’inftantanément, & d’autres fois
plufieurs jours après une chûte violente, ou un
coup reçu dans la région de l’une des fyraphifes
facro-iliaque, & alors furviennent plufieurs fymp*
rômes, dont les uns proviennent de la.commotion,
& les autres du dëfordre qui s’tft établi dans le
lieu même" de l’Ecartement ; Te bas - ventre fe
méréorife, & même fouvent il eft dans un état
inflammatoire; les urines & les excrèmeys font
retenus, le pouls eft petit & concentré,- il y a
vomifiement & hoquet,* d’une autre part, la mobilité,
le craquement des os dubaflîn , leraccoar-
ciffement de la jambe, rimpoftibifité de l’étendre
& de marcher, font autant de lignes locaux &
fenfibles, qui ne permettent pas de confondre cet
accident avec ia fraCture du co l, ou la luxation
du fémur. Tous les lignes fe manifeflèrent fuc-
ceffivement chez un homme qui fait je fujet de
l’ObfervationdeM..Philippe, Chirurgien à;Chartres
;mais on en connut la véiitable caufe trop tard
& le malade en fut la victime. Les feules reffources'
de i’Arr,,en pareil cas,font les remèdes généraux,
le repos, les faignées répétées plus ou moins,
félon la conflitution des malades, les lave mens,.
les laxatifs aiguisés, les embrocations & fomentations
réfolùtives, & un appareil qui contienne
fermement les os;- tels font les feeoursqu’on peut
porter pour prévenir les fâcheux fymprômes de
! cet Ecartement, & ceux qui furent fuivis dans le
traitement de Jonglas, dont M. Thomaffin, Chirurgien
major à Neuf-Briffac , rapporte j’Obfer-
vaiion* Le malade dut le fuccès de fon traitement
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non-feulement aux remèdes généraux, mais encore
à l’application' d’un bandagef qui main Tnt fermement
les parties dVns un état d'approximation.
Tous les faits dont nous venons de parler,,
offraient une caufe de la ' claudication , qu’on
avoir jùfqn’à préfent peu développée. Une obier-
vation intéraflanre , piéftntëe "par M. L'héritier,’ &
lue, j ’annéêdtrnière; à la féânc'e publique de l’A-
cadém'e de Chirurgie, prouve que ce/ Ecartement
provient quelquefois d’une caufe à laquelle ori
àvoit peu penfé , je veux dire , l’anc.hylofe
dë la tête du fémur avec la caTfé côtyloïde.
Comme le cas eft a fiez inréreffant par lui-même ,
nous lui donnerons ici route l’extenfion qu’il peut
avoir, en attendant qu’il paroi'Te développé dans
un des volumes dé l’Académie. Un jeune homme,
dont la mère & la foeur étoient incommodées
depuis leur jeunéffe de difformité dans les os,
fin affecté lui-même, à l’âge de dix-fept ans,
d’une claudication légère au côté gauche, qu’il
ne put rapporter à aucune caufe. InCebiiblement
il parut tantôt une réfraction de la cuiffe, &
tantôt un allongement bien apparent, fiir-toutlorf-
que le malade avoir monté à cheval. 11 ne pouvoir
marcher fur un pavé inégal , fans' éprouver
des douleurs conftdérables. L ’examen de la partie'donna
lieu au Chirurgien de fa Province,
de petifer que fon mal provenoit d’ une exoftofe
au grand trochanter. Un traitement infructueux
l’ayaht déterminé à.vènir à Paris,- en 1789, M Lhé-
ritier reconnut que là crête de l’os des îles du
côté gauche s’élèvôit beaucoup au-deffu» du niveau'de
l’os facrum, que la tête du fémur étoit
immobile dans fa cavité, St que la marche ne
s’opérait que par la défunion de la fynchondrofe
facro-iliaque. Le malade , en effet, ne pouvoir.
fléchir la cuiffe , ni porter le talon en-dedans. 11
neparvenoit àfe chauffer qu’en fléchi fiant la jarhbej
le talon étant élevé & porté en arrière. L ’on
voit qu’ici l’anchylofe a dû néceffairement être
antécédente à l’Ecartement de l’os des îles d’avéç.
l’os facrum ,_ & que lé befoin de marcher , fécondé
du tems, a formé cpnfécutivement àcetre anchy-
| lofe une véritable articulation dans un lieu où
la nature , chez les autres, a voulu qu’il y eut
fymphyfe. Ce travail, où la nature a profité des
circonftànces, eft dù en grande partie à une caufe
éloignée, lerelâchem nt des fymphyfes, qu’on fait
être particulier aux rachitiques. L’état des chofes
bien connu , porta M. L'héritier & les Cou fui-an s,
qu’il appela , à flatuer fagement que cet Ecarte-
tnetyt préfentoit des indications d’une toute autre
nature que les ECatteinens ordinaires. Que, fl
loncherchoit à réunir les parties féparées ,* on
exooferoit le malade à ne pouvoir déformais marcher
qu’avec des béquilles*, ce qui étoit un très-
grand inconvénient. Il fur donc ftatué qu’on appliquerait
un bandage qui pût s’oppofer à l'allongement
& au racourciffcinent alternatif dt l’extfë-
^té inférieure, & par-là prévenir le tiraillement
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des liganîeris, §. la récidi ve des douleurs auxquelles
le malade éroir continuellement expofé. Lé ban-'
dage à ère conçu & exécuté en peu.de, jours par
M. Traifnël | & fon application fut bientôt fui vie.
d’un heureux fuccès.
On peut les coofidërer fuivant le deffein que
nous, avons rendu dans les Planches, comme
étant compofé de trois, parties ,* d”une première
plaque matçlaffée & appliquée à la partie pofté-
rieure fur le milieu & foiis la crête dé l’os des
îles ; d’une fécondé plaque fervant de point d’a-
pui à la première ,4)lacée à (a partie antérieure
& latérale du corps fur le grand trochanter , &
d’une ceinture en maroquin , bouclée fur les os
pubis. Cette ceinture, en affermiffanr Ig baffin
ferr à fixer l’une & l’autre plaque. Il convient que
la première foit furmontée d’un reffort recourbé,
dont les deux extrémités, étant alongées & fixées,
fur la ceinture, augmenteraient la preffion du.
reffort qui doit s’Ôppofer à l’Ecar/em.ent des pièces
féparées . 'Les points d’appui font prolongés par
des courroies dont l ’une s’élève obliquement du
bord fupérieur de la première plaque fur j ’épaule
droite, & peur être enfuite bouclée antérieurement.
La deuxième courroie, fixée, à la partie
antérieure de la fécondé, plaque, prolonge ce
point .jufque fous I4 plante du pied gauche., en
forme d’étri; r. Le racourciffement gradué de ces
fou tien s au, moyen des boucles, à procuré au malade
la liberté de fuivre fon commerce., & de
faire toute forte d’exercice; ce qui étoit le feu!
but qu’on dur fe propofer. ( M. Pe t i t -R adel.)
E C C H Y M O S E . . Ecçhymoma d’èj^ûoe , je
répans. Tumeur fupe-ifiçiellé', molle, qui rend
h peau livide ou bleue, Si qui eft produire par
du fâng, épanché dans" jé tiffu çellulairé. ;
et Les.,'caufes.des Ecçhymofes font les chûtes
les coups’ , le s . excenfions violentes , les fortes
Compreffions, les ligatures trop long-tems ferrées,
&c. Ces différentes caùfes extci ieures oeçafionnent
la rupture des. petits .vaineaux de la furface, &
produifent l’E.cchymole ‘ par' l’extrayaCation. du
fang, même fans déchirure, extérieure. L Ecchy-
mofe eft un .accident, dé la contuîiôn , Voye^
C on tusign . Il peut le faire : une Ecchyinofe
confiiiérable à la fuite d’une contufion légère;
il (uffit -, pour cela, qu’une veine rompue rour-
niffe afvez de.-fangpour remplir au loin les. mai Iles
du titfii cellulaire., L’Ecchÿmofp ne paraît ordinairement
que plufieurs heures,apiès l’aclion de
la eau le qui l’occafionné.
“ Si l’on eft appel lé avant qu’il y, ait eu beaucoup
de fang. extravafé, ou fi celui-ci conferve
encore fa fluidité , de manière qu’il puiffe aifé-
ment" rentrer dans la circulation, on doit, pour
prévenir -une plus grande extravafation, a p p l i quer
des topiques aflringens & répercuffifs, tels
que l’e^u.froide , Koyq B ain ,4 e bol d’Arménie
avec lo xy c ra t, ou de l’alun diffous dans le blanc-
: d’oeuf, ou de l’eau faturée dë fel marin. J ’ai
I i i ij