
qui fut exécuté. Les accidens des deux opérations
ne furent pas plus grands que ceux d'une
feule , & la guérifon ne fut pas plus longue. Huit
ans après , la malade n’avoit point éprouvé de
rechute. Mém. de M. le Dran. Obferv. XX.
CAS 15. En 1749, un AbbdTe vint à Paris,
confulter M. le Dran , fur une tumeur très^groffe
qu’elle avoir à la mamnielle droite. Elle y fentoit
une douleur continuelle, mais fourde *, les douleurs
pongitives étoient légères & rares, & il
n’y avenir point d’engorgement fous l’ai (Telle.
M. le Dran propofa l’opération , mais la malade
s’y refufa. Au bout de cinq à fix ir.o>" 3 après
avoir inutilement renté d’autres. Remèdes, elle
revint i [c P-fan> Toute {a mammelle pour
lors étoit engorgée - ^ ton volume augmenté
d’un tiers, outre une certaine épaiffeur atix gi:aides
qui font fous le mufcle peétoral , mais, il n’y
avoir aucune glande fenfible fous l’ài(Telle. La
malade éprouvoit quelquefois des élancemens
affez vifs dans la tumeur. Elle fe détermina
enfin à l’opération que Ton fit, en ôtant non-
feulement toute la mammelle, mais encore toutes
les graiffes quifontfous le mufcle grand peéVoraldu
côté de Taiffelle. La plaie qui avoir un pied de diamètre
dans un fens & neuf à dix pouces dans
l’autre , fut guérie en deux mois & demi, &
pendant plus de quatre ans, la malade n’a point
eu de récidive. Mem. de M .le D ran. Obferv. XXI.
CAS id. Une femme de quarante-cinq ans, qui
avoir perdu fes règles à l’âge-de quarante, portoit
à-peu-près depuis ce rems une tumeur cancé-
reufe à l’ombilic. Cette tumeur qui, peu de tems
après qu’elle fe fut manifefiée, étoit déjà de la
groffeur d’un oeuf , s accrut peu-à-peu , & devint
dou.'oureufe au bout de deux ans. On tenta >
pendant neuf mois, de la guérir avec des caufti-
ques , mais fort inutilement , la maladie, au
contraire, ayant fait beaucoup de progrès pendant
ce traitement. La malade enfin confulta M. Civa-
dier qui trouva la tumeur groffe comme les deux
poings , reffemblante à un champignon , plus
étroite par la bafe qui avoir quatre pouces de
longueur & trois d’épaiffeur 5 les bords de l’ulcère
étoient durs & calleux , il en fortoit une
fanie d’une odeur affreufe, & fouvent beaucoup
de fang. M. Civadier crut qu’il n’y avoit pas de
tems à perdre, & fit fur-le-ehamp l’opération.
Les bords renverfés .de la tumeur le favorifè-
rent beaucoup pour Talfuiettir , il l’emporta
jufqu’à fa racine, & il n’y eut point d’hémorrhagie.
L’on pan fa la plaie, fuivant les différens états
de l’ulcère, qui alla de mieux en mieux, &
guérit dans f i n t^ms, fans aucun accident. Mém.
de M. le Dran. Obierv. XXV.
CAS 17. Une dcmoifelle , âgée de cinquante
ans , avoit perdu fes règles à quarante*cinq, &
•n’avoit fenti aucune incommodité. Depuis deux
ans, elles’éroit apperçue que fa mammelle droite
•étoit plus groffe que l’autre , fans cependant y
faire grande attention. Mais cette mammelle augmentant
de volume , devint inftnfiblemem très-
ferme , & la malade alors confulta MM. Pyerat
& le Dran, qui confeillèrent l’amputation à laquelle
on procéda. L’on emporta exactement
toute la mammelle., avec les graiffes voifines qui
parurent un peu trop fermes. Le cinquième jour,
M. le Dran apperçur dans la partie inférieure de
la plaie y, une glande qui foulevoit les graiffes,
& paroiffoit^roife comme une olive} il lafaifitavec
une érirhe & .l’emporta. La plaie qui alla bien,
fut guérie en deux mois , & la malade , huit
ans après , Ravoir éprouvé aucune incommodité.
Mem. de M . le Dran. Obf. XXVII.
CAS 18.'En 17S0, une femme s’adreflà à
M. Fearon y pour faire l’extirpai ion d’une tumeur
qu’elle avoit au fein. D’aulli loin quelle pouvoit
fe fouvenir, elle avoit toujours eu dans ce fein ,
une petite tumeur, qui avoit groffi par degrés *
& dont depuis dix ans on lui avoit conseillé
de fe débarraffer par Tcxcifion. Le volume &
la douleur étant toujours allés en augmentant,
elle s’étoir enfin déterminée à l’opération. Le
fein étoit très- volumineux & inégal & parfaitement
dur , dans toute fon étendue. Les veines
de la peau étoienr variqueufes, & le mammelon
tellement rentré , qu’on ne le voyoit plus. La
malade avoir quarante-huit ans , elle étoit d une
conftiuition délicate , mais affez bien portante.
M. Fearon fit une incifion aux tégumens , un
peu au-dtfl’ous du mammelon , à-peu-près horizontale
& un peu plus longue que la tumeur ,
& fans en rien retrancher, il difféqua toutes les
glandes affeélées. Il rapprocha enfuite les bords
des tégumens , & les maintint en contaél , par
des languettes d’emplâtre aggiutinatif. La cicatrice
fe fit par fimple réunion , & fut entièrement fermée
au bout de dix jours. Traité du Cancer. Cas VL
CAS 19. Une femme, dont le fein étoit gonflé,
inégal à fa furface, & qui y fentoit des douleurs
irrégulières & lancinantes qui s’étendoiem vers
Taiffelle & les parties voifines, confulta M. Fearon.
Elle avoit refufé fix mois auparavant de fe fou-
mettre à l’opération , mais à l’époque, dont il
s’agit, elle y confentir.
M. Fearon ayant fait une feule incifion aux
tégumens , difféqua avec foin, toute la tumeur ,
dont la bafe étoit fi étendue, quelle Iaiffa pref-
que tout le mufcle peétoral à découvert. Les bords
de la peau furent-rapprochés & fe réunirent,
de manière qu’en douze jours, la plaie fut parfaitement
cicatrifée. La femme, au bout de neuf
ans, étoit bien portante. Traité du Cancer. Cas VIL
CAS 20. Une femme ayant reçu un coup fur
le fein , y fentit des douleurs pendant quelques
jours, après quoi il furvint dans cette partie,
une tumeur dure, dont le volume augmenta
pendant dix ans. Elle s’adreffa pour lois à
M. Fearon 5 la tumeur à cette époque s’étendoit
de la clavicule à l’abdomen , & du flernum à
Paifielle *, la peau à fa lurface étoit froncée, le
mammelon rentré en-dedans, & les veines étoient
variqueufes. La malade avoit pris fort inutilement
beaucoup de remèdes de charlatans , &
d’autres prefcrits par des perfonnes de la Faculté.
Elle confentir à l’opération qui fut faire, fuivant
ia même méthode que dans les deux cas précéder
, & qui procura une parfaite guérifon.
La tumeur étoit fi volumineufe, que les tégumens
, après avoir été rapprochés & mis en
contaél, formoient de grands plis, ou filions,
qui cependant s’effacèrent bientôt, de manière que
ce même fein, après la guérifon, paroiffoirrond
& potelé, & que quand cette perfonne étoit habillée
avec un corps, on ne pouvoit pas diftinguer celui
qui avoit été opéré. Traité du Cancer, Cas IX.
Cas 21. Une femme de foixame ans confulta
M. Fearon, pour un Cancer qu’elle avoir depuis
long-temps au fein, & pour lequel elle n’avoit
pas encore pu fe réfoudre à fe faire opérer. Elle
attribuoit fa maladie à un violent chagrin, à la
fuite duquel elle avoit apperçu une petite dureté
dans un des feins, qui avoit dès-lors augmenté
graduellement , & qui à cette époque étoit fort
volumineux, fixement attaché au mufcle peétoral
& aux côtes, & ulcéré tout au tour du mammelon.
Les douleurs étoient lancinantes dans toute l’étendue
de la tumeur , qui étoit par-tout dure &
*négale. Malgré que les apparences fuffenr aufli
peu ravo^bles, la malade difant que fon état ne
pouvoir être par l’opération , M. Fearon
lentreprit & 1 exéc«.ta en préfence de deux autres
Chirurgiens. Il enferma toute la partie ulcérée
des tégumens, entre deux incifions * & fut obligé
pour enlever route la tumeur , d’emporter une
portion confidérable du mufcle peétoral, St de
mettre deux côtes à décou vert.. Les bords de la
plaie cependant ayant été rapprochés & mis en
contaél, fe réunirent, & la cicatrice fut fermée
da^ tems 0, dinaire. Traité du Cancer, Cas XI.
CArs i2. M. Rumfey, Chirurgien à Amersham,
avoir amputé une tumeur fquirrheufe au ftin d’une
femme de 54 ans, & après l’avoir panféefuivant
la méthode ordinaire, il 11e put point faire cica-
trifer la plaie \ il s’y forma au contraire un ulcère ;
dont l’étendue augmentoit de plus en plus , & '
fe fein bientôt parut afreété. En 1784 ,
5V ‘femfey ayant vu opérer M. Fearon , voulut
llllllgjjj de fa méthode fur ce cas, St le pria
ailitter à 1 opération. Il fit une double incifion
dans laquelle il enferma l’ulcère qui avoit plus de
ftois pouces de diamètre. Comme la maladeavoit
beaucoup d’çmbonpoinr , 8t le fein étant naturellement
fort gros, il y eut encore, après l’extirpation
de toute la partie glanduleufe , affez de
peau pour en récouvrir toute la plaie, St mettre
ses nordsen contaél. La réunion s’en fit parfai-
ement, & la malade s’efi toujours bien portée
depuis. Trahi du Cancer, Cas. XII.
** *5* Une femme qui avoit depuis plufieurs
années fait ufage inutilement de beaucoup de
remèdes pour une tumeur cancéreufe qu’elle avoit
au fein , fe détermina enfin à la faire extirper.
L’opération fut faite par un Chirurgien de réputation
, qui avec la tumeur enleva un lambeau de
forme ovaie } mais la plaie ne fe cicatrifant pas, la
malade , huit mois aprè?, confulta M. Fearon ,
qui trouva le fein gonflé St durci dans toute fon
étendue, St à fa furface un ulcère de la largeur de
deux pouces. Il la détermina facilement à fubir
une fécondé opération , St difféqua toute la maffe
affeélie, avec laquelle,il emporta la portion de
peau ulcérée , qu’il avoit d’abord féparée du
refie par une double incifion. Il rapprocha les
bords de celle qui étoit faine \ la réunion s’en fit
promptement, & la malade a confiamment joui
d’une bonne famé depuis cette époque. Traité du
Cancer, Cas XIII.
Cas 24. Un homme de 41 ans * pâle 8t défait,
fe plaignoit depuis deux ans d’un gonflement dans
l’un des teflicules. Pendant la première année,
cette incommodité ne l’avoit pas beaucoup in-
qniété, quoique de tems à autre, (une ou deux
fois la femaine, ) il y fentit quelques douleurs
lancinantes. Mais enfuite le volume de la tumeur
augmenta prodigieufement , 8l les douleurs devinrent
fi fréquentes & fi vives qu’il ne pouvoit
plus dormir fans le fecours de Topiom. 5 e voyant
dans cet état, il entra dans un des grands hôpi-<
taux de Londres, où il demeura plufieurs mois,
& en fortit enfin après avoir été déclaré incurable.
M. Fearon, qui le vit à cette époque, fut d’abord
effrayé de la grandeur du mal -, la tumeur étoit
plus groffe que la tête , s’étendant depuis l’anneau
jufqu’à Janus, ellecacboit la verge & l’autre tef-
ticule ; il y avoir des ulcères en différens endroits
de fa furface. Quelque défavorable que fut le pro-
noflic , le malade voulant â tout prix tenter rout
ce qui pouvoit encore lui donner une chance de
de guérifon, M. Fearon entreprit, en préfence
de plufieurs Chirurgiens, l’extirpation du teflicula
affeélé. Ayant du premier coup de biftouri découvert
le cordon fpermatique, il le trouva tellement
gonflé près de l’anneau, ( quoiqu’on n’y apperçût
ni dureté, ni inégalité , ) qu’il penfa qu’il pour-
roit y avoir complication de hernie de 1*omentum
ou des intefiins \ cette idée l’engagea à procéder
avec plus de ménagement dans le refte de l’opération
, mais elle ne fe trouva pas fondée ; il n’y
avoit qu’un épaifliffemem des membranes duxor-
dort, occafionné probablement par fe poids de
la partie. L’on fit une incifion au travers des tégumens,
depuis le haut de la tumtur jufqu’à la
partie la plus baffe , ou à-peu-près $ Ton en fit
une fécondé, qui commençoit un peu au-deffus
de la partie ulcérée , & qui rencontroit l’extrémité
inférieure de la première, elles renfermoient en-
tr’elles toute la portion de peau qui avoit fouf-
fert. Cette portion de peau fut emportée avec la
tumeur, que Ton difféqua de haut en bas, pour
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