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d’être, à Padoue , le difciple de Fabrice d’Aquà-
pendente , l’un des hommes "qui aient le mieux
mérité de l’humanité , par Téteriduè de fes lumières,
de fon expérience & de fon habileté
dans la pratique de la Chirurgie. Revenu dans fa
patrie , à l’âge de trente ans*, Scultèt y exerça'
lbn art avec un fuccès brillant & mérité V les1
obfervations inréreffanfes qu’il nous^ar briffées;,q
font un monument de la folidité defônefprit 8i
de la certitude'de fes connoiffarices. So-ri traité
d’Inftrumens , Armamentarium Chirurgicum , eff
un ouvrage pofîhume •, il y fut connoître ceux
dont les fondateurs de l’Art fe font fervi, & les
corrections, ou inventions que le génie y a fuc-
ceflivement ajoutée?. Lés faits dé pratiqué judi-
cieufemenr obfervés flairent fur la manière-d’employer
ces moyens dans les diverfes opérations »>
a Ambroife Paré avôitdéjà jètté beaucoup de
jour fur cette fciénce, très-cultivée par les Anciens
, comme on le voit par le traité d’Oribafe,
fur les laqs & machines propres aux fraétures.
Ambroife Paré:, dis-je, n’a négligé aucune occa-
fion de faire cônnoitré en détail les Infiruméns
bu machines dont il juge qu’on doit fe férvir,
tant pour' la pratique des opérations , que pour
ladminiftràtion de divers fecoWs utiles à la cure
des maladies V il indique la meilleure manière de
s’en fervir, Tes précautions qu’il faut prendre,
pour en affûter les bons effets & en prévenir les
inconvéniens-. Il a fait graver avec foin •& à
grands frais , dans le tems, lès différens moyens
auxiliaires i' fkfis léfqùeii’Art fèroit fouvent en
défaut. »
1 u Dionis n’a pas négligé la matière Inftrumen-
fale. Toutes ieS pièces' qui ont rapport à chaque
procédé opératoire, & celles qui doivent composer
les appareils, font décrites & gravées dans lé
Traité devOpérationsde cet Auteur. Heifter a marché
fur tes* mêmes traces dans fes Infirmions de
Chirûrgiéi »9--• v
a Cette matière a toujours «éfé regardée'comme
l ’un desfprincipaux ôbjeW de l’A ff. Je le'répète,
les' lnftruniens cfont aux 'opérations ce que les
médicamens font aux tràîtemens des maladies.
M; Garengeot a donné un ouvrage • -ex profejfo
fur les Infiruméns , qu’on n’étudie point afftZi
0n y pùiféroit des’ connôifances utiles ^ il eft fur-
tout recommandable par l’ordre' dans lequel les
Jnfifùmeas'tfbnt étoffé* ornais il laiffe: 'bien des
chbfes à defirér ,»&affez d’errehrs à détruire. »
- «rM. •Pèrré^’MâîweCoMelier à Paris; a publié,
en 17 7 1 , fofistfàpprobatio'n'de l’Académie Royale
des Sciences«, un*»ouvrage > dont le titre eft: L'art
du coutelier. La fécondé partie * la plus étendue
& la plus fanante , eft entièrement relative à la
Chirurgie j l’Auteur y dbnne iine collection de
plus de ybO 'Inftrûmehs /farabo'ndance très-grande
fans doute , mais qui peut êtl©' utile., pour montrer
les écarts dans1 lefquels on a donné àcet
égard.»
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« On doit aux foins de M. Brambilla > premier
Chirurgien de l’Empereur , un ouvrage fur la
mâtièrè Ihftrumentale , fort étendu, quoiqu’un
choix judicieux ait 'préfidé à la collection. Ce
livre, grand d’abord été publié en allemand
; oh l'a rendu1 d’une utilité plus générale,
par une édition latine en 1780. Les Infiruméns dé
Chirurgie y font gfavës en éyplanchès dans* leur
vraies1 dimenfibns ’ , Si fous différentes’ faces, &
en’ parties détachées, afin de les mieux faire con-‘
noître toutes.' Les- Infiruméns exiftént dans un
des cabinets de l’école de Chirurgie à Vienne *&
ont été conftruits aux frais de Sa Majefié Impériale,
pat d’habiles ouvriers de fav capitale,;ou
achetés en Italie , !en" France* & en1 Ah^lfetterre.
Parfaitement infiruit de1 l’Art dépuisiftori* Origine,
M. Brambilla fen fait obferver les progrès fuebef-
firs dans les procédés1 opératoires ; & à la lumière
d’ une faine & utile critique, ôn découvre dans
fon ouvrage le vice de plu fleurs Infiruméns, trop
efiimés, & admis faDs examen , fur la foi de leurs
Auteurs.
: INSUF F LA TIO N, ftlnfufilarey fouffier def-
fus. Ç’eft une manière d’exprimer l'aCtion par là--
quelle on porte un médicament fec, ou pulvérulent
fur une partie quelconque au moyen du
fouffle. Çe moyen efl lpécialement ufité dans le
traitement des ulcères de la cornée , des taches
ou albugos de cette partie. On a voulu admettre
ce- mot pour caraCtérifer l’emploi des clyfières
ou lavement 3e fumée,* le plus grand nombre
des Lexiques l’ont rejetté> (<M. P e t i t -R ad e e .)
: INTESTINS. Les intefiins font fujets à diverfes
affeCtions qui font du reffort de la Chirurgie ,
telles: font différentes efpèces; de folution de
continuité, occafîonnées fur-riout par les mêmes
caufes que les plaies pénétrantes du bas-ventre,
les hernies avec , ou fans étranglement, & les
anus contre-nature, Comme - nous avons déjà
traité de ces deux derniers genres de maladies x
nous deftinons parricujièrérnent çét article à la
cpnfifiération des plaies des intefiins-; nous y
reviendrons cependant aùfli.à celle des anüs
çontré nature, pour des raifons que nous expliquerons
diaprés,
Nous avons vu, à Partie. A bdomen, que dans
les, cas de plaies pénétrantes du b'asrventi:e , on
Jugedit que’ ’tes’ Intefiins' ëtoiènr bleffés, lorf-
qmofi voyoit fortir ‘dtf fan g par là boliche ou
par le' fondement, 'èü lorfqu il parôjfioit quel-'
que portîoti de matières ficales k l’ouverture
extérieure de la plaie. L’on doit porter lé même
jugement lorfqu’il s’échappe de fair fétide par
la plaie j & la profohdcur à laquelle l’inftru-
mtnt paroîtavoir pénétré, ainfl que fa direélion,
peuvent encore aider à fixer l’opinion à çet
égard. • '
Si, à laconfidération de ces cir.conftances,l’on
joint* celle des fympr6mes| qui pour l’ordinaire,
accompagnent les plaies des Intefiins, telles que
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îê§ ttiatix de coetàr, les tranchées ou les douleurs
Vives d’entrailles, les fueurs froides à les défaillances,
on fera^ pour l’ordinaire , à portée de
déterminer avec certitude fi ces organes font
bleffés ou non. Mais il y a peu d’avantage pour la
pratique à t enaffurer , à moins que la partie qui a
été -offenfée ne paroiffe au-dehors *, car tandis
qu’elle refie dans l’abdomen, le traitement doit
.être à- peu-près le même que nous avons recom-
.mandé pour les plaies qui pénètrent dans la
cavité du bas-ventrefans toucher: aux vifeères.
Les Auteurs, il eft vrai, preferivent de chercher
la partie de l’Intefiin qui eft offenfée. Mais
comme le danger, qui réfulteroit de l’étendue
qu’on ferait obligé de donner à l’ouverture extérieure,
pour y parvenir,, ainfi que de l’adion de
l ’air fur les Intefiins qu’on auroit ainfi expofés,
-feroit probablement plus grand que celui de la
plaie même, lorfqu’on laifferoit les parties dans
leur place naturelle, il vaut mieux ne faire:aucune
tentative femblable 5 d’autant plus que diverfes
obfervations ont prouvé que des plaies des
Intefiins peuvent fe guérir , quoique l’ on n’ait
pointjdécouvert la portion de ce canal qui étoit
offenfée.
Néanmoins, fi cette portion qui a fouffert fe
trouve déplacée , & paroît au-dehors, ii faut bien
fe garder de la faire rentrer, jufqu’à ce qu’on
ait pris les précautions'néceffaires pour emoêcher
qu’aucune partie du contenu des Intefiins ne s’épanche
dans la cavité de l’abdomen 5 accident
qu’on ne peut prévenir qu’en réunifiant les bords
de la plaie.
L'on a propofé différentes manières dé faire cette
réunion ; quelques-uns ont recommandé pour
cet objet la future entre-coupée; d’autres préfèrent
,Ja future du Pelletier. Lorfqu’on veut faire la
première, on donne à tenir à un aide une extrémité
de la plaie, tandis que le Chirurgien fe
failli de l’autre ; il doit avoir des aiguilles toutes
; prêtes en nombre égal .à celui des points de
future qu’il fe propofe de f.ire ; ces aiguilles qui
doivent être rondes , droites & fines , feront
garnies chacune d’un f il. d’un pied de long. On
-paffera ’ ces aiguilles d’un bord à l’autre de
la plaie, à la diftance de trois lignes à-peu-près
l ’une de l’autre. Les fils étant paffés ,on ôte les :
aiguilles, on raffemble tous les fils d’un côté .de
-la plaie., après .avoir fait un noeud à l’extrémité de
chacune, on les noue tous enfemble, on noue
égàlément les. uns avec lès autres ceux de l’autre !
; côté, mais fans faire de noeuds à leur extrémité.
On rapproche enfuite les fils de chaque côté, on
les tord de manière _ à en former une efpèce de
corde. De cette manière la portion d’Irteftin qui
a été bleffée fe trouve tome ramaffée en un
petit, efpace, & tons les points de future qui'
étoient à trois lignes dfc diftance les uns des
autres,font tellement rapprochés, qu’ils fe touchent.
La future étant faite, on donnç içs fils à J
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tenir à un aide, tandis que le Chirurgien fait
rentrer 1 Inteftin , en ufant d^s précautions que
. nous avons recommandées;; en parlant des plaies
de l abdomen. On fixe les fils au bandage qu’on
met par-deffus les compreffes ; & après;Jes avoir
Jaiffés autant de tems qu’ il eft néccffaire pour
que la plaie puiffe être cicatrifée, on les fépare
les uns des autres, on coupe un bout de chacun
au niveau des tégumens , & Ton retire l'autre
doucement & avec précaution.
La principale objection qu’on ait faite à l’ufage
de certe méthode pour la réunion des plaies faite*
aux Intefiins, c’eft qu’il doit néceffairemenr en
réfulter un retréciffement de leur diamètre, qui
donner lieu par la fuite à de dangereufes
obflruéiions au pafiage des marières fécales. C’eft
pourquoi on préfère généralement, pour cet
objer, la future du Pelletier. Pour la faire, on
prend une aiguille ronde & fine, garnie d’ua
ni d.e foie , d’une longueur convenable. Le Chirurgien,
après avoir réuni les deux bords de la
plaie exaétemem l’un fur l’autre ^ les perce
tous deux enfemble, & reportant enfuite l’aiguille
du même côté par où il a commencé, il fait un
? C P°*nr à «ne ligne, on une ligne & demie
de dinance du premier ; il continue de la même
manière à en faire de nouveaux, jufqu’à ce qu’il
foit parvenu^ à l’autre extrémité de la plaie. Il
ôre enfuite 1 aiguille, & laiffe pendre le fil hors
de la plaie extérieure, afin de pouvoir le retirer
lorfque la cicatrice de l’Inteftin fera faite.
Cette future, a encore l’inconvénient, quoique
moins que la précédente de diminuer le diamètre
de 1 inteftin ,*& l’on a propofé de la faire d’une
autre manière. On paffe l’aiguille par l’intérieur
e i îmeflm, & on la pouffe en-dehors en com-
mençant par un des bouts de la plaie , on a eu foin
préalablement défaire un noeud à l’extrémité du
I pour .e retenir. On paffe de nouveau l’aiguille
par dedans, & l’on perce le bord de l ’Intefiin
oppolé à celui par lequel on a commencé. On perce
ainfi alternativement les deux bords de dedans
en dehors, de manière que le fil paffé obliquement
de 1 un à l’aube , & l ’on doit laiffer au
vmoins deux lignes d’intervalle entre chaque point.
Par cette méthode, les bords de la plaie fe trou-
vem examinent rapprochés , fans que le diamètre
/ lnJeftin l’oit rétréci. On fait un noeud au
m lui- le dernier point, & on le coupe, fi rinten-
ton eft de replacer l’Inteftin dans l’ahdomen; ou
bien on le laiffe pendre au-dehors, fi l’on veut
retenir la portion de ITorefiin -offenfée en contaél
avec la plaie des parties extérieures. C ’efi ce
aernier parti que l’on prend ordinairement ;■ afin ,
dn-on, de pouvoir retirer le fil après que l’Inreftin
fera cicatnfé. » il efi tr^s-difficile de retirer ce
fil, qudque efpèce de future qu’on ait faite, fi
on la paffé plus dune ou deux fois ; & peut être
vaut-il mieux, lorfque la plaie n’a pas beaucoup
» étendue, faire rentrer l ’Iniefiin dans l’abdomea